La mort de Katz Dieb : Partie 3

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Les deux hommes attendaient chacun à leur manière, le premier fumait calmement un cigare importé des régions de l’est, tandis que l’autre agitait sa jambe nerveusement. Ils se trouvaient en dessous du quartier général de Gorlon, face à la pièce qui servait habituellement à stocker toute sortes de marchandises. Aujourd’hui elle était complètement vide.

Le son du métal qui heurte le sol retentit à travers la porte solidement verrouillée de l’extérieur, suivi par le hurlement d’une femme.

— Gorlon, tu es vraiment sûre qu’on fait bien d’être là ? demanda le nerveux.

— Ou veux-tu qu’on soit ? grommela le vieil homme. C’est ici que les choses se passe.

— On pourrais au moins appeler quelques gardes non ? Imagine qu’ils n’arrivent pas à la tuer ?

Un nouveau hurlement, semblable à celui d’un animal sauvage, sortit de la pièce. Gorlon termina son cigare en souriant triomphalement.

— Tu es sûr de bien entendre ? La lionne est entrain de tomber en ce moment même. Ces deux là n’ont pas volés leur réputation. Ils m’ont raconté que ce sont eux qui ont fait disparaître toute la famille Kada, les prétendants au trône d’Haykanat. Je ne sais pas ci c’est vrai, mais s’ils sont capables d’abattre une Altius je veux bien les croire. Ces deux frères sont comme un miracle pour moi.

— Hobras et ta garde d’élite ne pouvait pas s’en occuper ?

— Je leur ai ordonné plusieurs fois, mais ils craignent de toucher aux Altius. Quant à Hobras c’est un couard qui ne veut pas faire de mal à ses anciens amis.

Le seigneur des souterrains cracha bruyamment.

— Et le roi ?... Il ne va pas vouloir se venger ? s’inquiéta le nerveux.

Gorlon soupira, il avait déjà donné la réponse à cette question une vingtaine de fois.

— C’est ce que j’espère justement. S’il punit injustement la basse-ville après la disparition de la grande Katz Dieb, je pourrais les rallier à ma cause et faire tomber la royauté.

— Et Hobras ?

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il a encore Hobras ? aboya Gorlon.

— La mort de Katz Dieb risque de lui déplaire, murmura le nerveux.

— Et je n’en ai cure. Hobras me doit obéissance.

— Mais et…

— Ferme-la ! Assez avec tes questions, tout sera bientôt réglé.

Comme pour lui répondre, on cogna à trois reprises contre la porte. Gorlon sentit son sang se glacer et n’osa plus bouger. Un court instant passa, aucun des deux hommes n’osant faire le moindre mouvement.

Une voix de femme retentit de l’autre côté.

— Zut alors j’ai dû me tromper dans le code, dit-elle avec légèreté. Vous pouvez m’ouvrir ou je dois la défoncer ?

Gorlon tourna les talons et se mit à courir en direction de l’escalier au fond de la salle. Un bruit sourd de métal qui tombe retentit derrière lui. Il allait hurler à l’aide quand il sentit ses jambes se dérober sous lui. Un deuxième coup au ventre lui coupa la respiration en l’envoyant au sol.

Trois objets ronds lui tombèrent dessus, il cligna des yeux sous la panique et comprit de quoi il s’agissait.

Les deux têtes des assassins, ainsi que de l’homme avait qui il discutait.

Paralysé, il leva lentement la tête pour croiser le regard félin d’une femme couverte de sang. Sa nuque était marquée par une plaie faisant tout le tour du cou et des gouttes en coulaient encore.

L’Altius s’accroupit face à lui, avant de planter une de ses lames dans sa jambe.

— Si tu hurles je t’égorges le porc, dit calmement Katz Dieb.

Gorlon retint son cri, mais ne pu empêcher des larmes de douleur de couler sur ses joues.

— Je présume que tu es Gorlon ? Le moine m’a tout expliqué avant qu’il ne lui arrive un fâcheux incident. Dix milles pièces d’or pour ma tête ? C’est tout ce que je vaux ?

Elle fit tourner son poignard et Gorlon eut un haut le cœur.

— Je me fous complètement des raisons qui t’ont poussé à faire ça, poursuivi-t-elle. J’ai très envie de te tuer maintenant que je sais à quoi ressemble le déchet qui contrôle les souterrains.

— Si tu me tu…

— Ta gueule. Je sais très bien ce qu’il va se passer si je te tue, c’est pour ça que je ne le ferais pas. Mais écoutes moi bien, si tu tentes quoi que ce soit d’autre contre l’un d’entre nous, je viendrais moi-même te tuer et je ne te caches pas le plaisir que je vais prendre en te torturant.

Gorlon acquiesça en silence.

— Quel doigt tu préfères ? Oh attends avant ça, quelle main es ta préférée ?

Katz Dieb n’attendit pas la réponse, elle trancha l’index de la main gauche de Gorlon en un instant. Il eut l’impression que le monde virait au noir et il lutta pour garder conscience.

— Dépêche-toi de faire soigner ces vilaines plaies, dit-elle en se remettant debout. Tu as déjà perdu beaucoup de sang j’ai l’impression. Tu peux grogner à l’aide maintenant.

Gorlon la regarda s’éloigner, il voulu crier, crier de douleur et l’insulter de milles manières différentes. Il voulait appeler ses soldats pour qu’ils viennent le sauver.

Aucun son ne sortit de sa bouche et il perdit conscience.

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