Chapitre 6.5

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Sho'Ryu arriva au bout du couloirs et deux soldats jaillirent d'une pièce devant lui. Il esquiva un coup de hache de peu, et prit le temps de dégainer son katana noir avec lenteur.

— T'as aucune chance fils de pute, jura l'un des deux en agitant bêtement son arme.

Si les hommes de ce pays brillaient par quelque chose, c’était bien leur manque de culture et de savoir vivre, ça Sho’Ryu l’avait bien compris.

Déjà pendant le trajet en bateau il avait pu remarquer que ceux de l’autre côté de la mer n’était pas digne de sa présence. Le capitaine, un Drocien rustre au visage défiguré par l’alcool ou par les coups qu’ils avaient dû recevoir au visage, avait détruit tous les espoirs du Nijimien en ouvrant la bouche une seule fois. Son ignorance ainsi que celle de son équipage avait rendu le voyage à peine supportable.

Et si par malheur pendant son entraînement, Kuro lui échappait et atterrissait en plein dans le visage du marin qui se moquait de la forme de ses yeux ? L’idée était venue à multiples reprises chatouilles l’esprit du jeune guerrier, mais elle était indigne de lui et de son katana à la lame noir comme la nuit.

Il était un Kurosuke, il devait être exemplaire, le reste du monde devait à la fois le craindre, le respecter et vouloir à tout prix lui ressembler.

Sa lame pénétra la garde de son adversaire avec une facilité déconcertante, avant de trancher net la chair comme l’armure en acier. Combien il en avait tué déjà ? C’était toujours difficile de compter quand ils étaient si faibles.

Comme ces pirates, qui avaient attaqués son navire à seulement un jour de leur arrivée à Havreport. Les autres marins ont commencés à paniquer alors que Sho’Ryu se reposait tranquillement dans sa cabine, bercé par le ballotement des vagues. Le capitaine était alors venu le trouver le visage trempé de sueur, le suppliant de vouloir les aider.

Douze pirates avaient trouvés la mort sous sa lame, enfin approximativement douze, même pas de quoi s’échauffer correctement.

Étrangement, le capitaine s’était comporté complètement différemment pour le dernier jour de navigation.

— Mets-toi en garde, chien de Nijima ! hurla un homme dans le couloir.

La voix tira Sho’Ryu de ces pensées, pour de bon cette fois. Son nouvel adversaire ne portait pas d’armure et tenait une arme composée d’une belle garde et d’une longue et fine lame, une rapière. Les armes des Filenciens étaient vraiment originales.

Belle position.

Peut-être était-il tombé sur un adversaire de valeur.

L’homme fit un long et rapide pas vers Sho’Ryu, la jambe avant pliée tandis que l’autre restait tendue. Le Nijimien recula rapidement et vit la lame s’agiter à quelques centimètres de son visage. Le soldat enchaîna en se rapprochant pour tenter de multiple coup d’estoc, que Sho’Ryu du éviter en reculant. Son dos rencontra le mur au bout du couloir.

— Tu ne peux plus fuir à présent, tu vas crever nijimien !

Les hommes de ce pays adoraient s’entendre parler aussi, surtout en plein combat.

Sho’Ryu leva son sabre noir au-dessus de sa tête et la rapière fusa vers son torse. Le soldat souriait, sur de sa vitesse. Le nijimien abattit son arme verticalement, un geste qu’il avait répété des milliers et des milliers de fois, la rapière fut séparée en deux morceaux, tout comme son porteur. Il émit un étrange gargouillis tandis que les deux parties de son corps tombaient sur le sol.

Si les hommes de ce pays brillaient par quelque chose, c’était bien par leur faiblesse et leur excès de confiance, ça Sho’Ryu l’avait compris une fois de plus.

Il faisait pourtant ce qu’il avait à faire, réduire en esclavage était mal et les Kurosuke se devait de faire respecter la justice.

Sho’Ryu agita rapidement Kuro pour enlever le sang, avant de la ranger dans son fourreau en tendant l’oreille. Aucun son dans les escaliers, personne ne montaient pour l’instant. Il soupira avant d’enjamber l’ancien escrimeur et monta les quelques marches au fond du couloir, pour atteindre le dernier étage de la tour.

Il trouva la porte des quartiers de Livink fermé, mais la défonça d’un seul coup de pied. La pièce principale était composée de nombreuses étagères pleines de livres, ainsi que d’un bureau couvert de papiers en tout genre. Sho’Ryu ferma la porte derrière lui et attrapa le premier document à sa portée, il avait un peu de temps devant lui.

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