Chapitre 37 :

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La prison de glace se fissura, et Katz en sortit le visage rouge de colère, la veine sur son front gonflée par la rage. Elle avisa la situation autour d’elle en une seconde, le prince Roland s’occupait de Bohort encore blessé, la moitié du couloir et des chambres n’était plus là, comme effacé, offrant une vue direct sur les jardins royaux. Le prince Etienne parlait un peu plus loin avec Léonard

Les deux petits enculés.

— Katz ! s’exclama Roland. Il n’a pas pu lever son sort, mais a dit qu’il allait bientôt disparaître. Tu vas bien ?

— Oh reliques ! commença-t-elle en croisant ses dagues devant-elle. Confiez-moi votre vitesse et votre force, que je m’abreuve du sang de mes ennemis. Rugris !

— Que faites-vous ? hurla le prince Etienne en voyant une aura rouge entourer la femme.

— Mon travail, dit-elle calmement. Libération !

La lumière rouge tourbillonna autour d’elle, puis pénétra à l’intérieur de son corps avant de disparaître totalement. Sur sa peau marques rouges, semblables à des tatouages, se déplaçaient en permanence comme si elles étaient vivantes. Ses cheveux s’étaient allongés, lui tombant dans le dos à présent, et ses pupilles s’étaient allongées, ressemblant à celles d’un chat.

— Vous comptez les poursuivre ? l’interrogea le prince Etienne. Arrêtez-vous tout de suite !

— Essayez de m’en empêcher, le provoqua-t-elle.

Elle se mit à quatre pattes, concentrant toute sa puissance dans ses membres. Katz bondit en avant, et l’héritier de Ryke Fryst tendit le bras, faisant apparaître des murs de glace devant elle. Quand l’Altius rentra en contact avec, ils explosèrent en un millier d’éclat cristallins. Elle s’envola par le trou dans le mur, pour atterrir sur la muraille, pourtant plus d’une centaine de mètres plus loin. Etienne la vit préparer un second saut, avant de disparaître dans la ville.


Eddie courait à perdre haleine dans les rues de la capitale. Sa tête lui faisait toujours aussi mal et su sang coulait encore le long de son visage. Luke pesait lourd sur son dos, lui qui s’était évanoui juste après sa libération ratée. Les deux avaient été propulsés dans un buisson du jardin par le souffle de la détonation, presque sans aucun dégât.

Eddie avait alors suivi le plan : vers le coin sud-est de la muraille intérieure, en appuyant sur plusieurs briques légèrement différentes dans le mur, cela libérait un passage qui menait directement à l’extérieur de l’enceinte du château.

Le chasseur de relique trébucha, faisant tomber Luke. Il ramassa rapidement son ami, avant de remarquer que quelqu’un leur barrait la route. Le visage de l’homme était à moitié caché par une capuche, mais il remarqua deux yeux noirs le regardant avec intensité, et une mâchoire carrée. Il portait une sorte de débardeur noir, dévoilant deux bras musclés couverts de petites cicatrices, sa peau était bronzée comme Bohort. Une lame courbe pendait à sa ceinture.

Eddie eut un mouvement de recul, prêt à déposer Luke pour affronter cette nouvelle menace. Mais l’homme leur fit signe de pas s’inquiéter. Il prit calmement la parole.

— Je suis votre ami, pour l’instant. Je suis surpris que vous ayez réussis à vous en sortir.

— Qui es-tu ? s’inquiéta Eddie, en gardant une bonne distance.

— Vous n’avez rien dis sur Gorlon, j’espère ?

— Il t’a envoyé nous surveiller ? Bon chien, tu pourras lui dire que l’on n’a pas prononcer le nom de ton gros lard.

— Mais c’est qu’il est arrogant celui-là, fit l’inconnu en dévoilant un sourire carnassier.

Eddie allait poursuivre son chemin, quand un frisson l’envahit, et il se retourna par instinct. Quelque chose s’approchait. Il ne réussit même pas à voir ce qui l’attaquait, mais quelque passa devant lui à toute vitesse. Et il sentit du sang couler sur sa joue. Il tourna la tête pour voir la femme du château.

Comment est-elle arrivée là aussi vite ? pensa Eddie.

Elle le regarda, et en voyant ses yeux de félin Eddie comprit, elle était le chasseur, il était la proie.

— T’as de la chance, dit-elle. Je t’ai ratée de peu.

Sans rien ajouter de plus elle fondit sur lui, bien trop rapidement pour qu’il ne puisse réagir. Mais l’inconnu s’interposa, et empêcha le coup d’atteindre sa cible.

— T’es qui toi ? cracha Katz.

— Tu ne me reconnais plus ? s’enquit l’autre.

— Hobras ? Tu es encore en vie ?

Elle recula d’un bond, et la surprise sur son visage fut vite remplacé par la haine.

— Dire que je vais avoir la chance de te tuer aujourd’hui, quelle belle nuit !

Le dénommé Hobras se retourna vers Eddie, et du menton lui fit signe de s’enfuir.

— Je vais la retenir quelques minutes, Gorlon m’a dit de vous tuer, mais on va dire que je ne vous ai pas vu.

— J’imagine que je dois te remercier, cracha Eddie.

— Pas la peine.

Le Chafe, Luke sur son dos, allait se remettre à courir, quand Katz sauta par-dessus Hobras, pour plonger sur lui. Mais l’homme de Gorlon avait pris son arme, et terminait déjà son incantation.

— Oh relique ! Offrez-moi votre pouvoir pour changer le cours du temps, que je rétablisse l’égalité ! Compensari !

Katz cligna des yeux, et se retrouva à son point de départ, avant qu’elle ne passe à l’attaque. Hobras lui souriait, une petite plaie était apparue son bras, et quelques gouttes de sang tombaient sur le sol. L’homme avait retiré sa capuche, dévoilant des cheveux d’un noir de jais tombant sur ses épaules. Des volutes de fumées sombres voletaient autour de lui, dansant autour de son corps.

— Tu ne peux pas attendre ton tour sagement ? demanda Katz énervée. Promis, je te tue dés que j’en ai finis avec eux.

— Ça ne va pas être possible, malheureusement.

— Même à l’époque, quand étais un Altius, j’avais déjà une folle envie de te trancher la gorge.


Sokann se rongeait les ongles depuis maintenant de longues heures, encore plus depuis qu’il avait entendu une explosion devant du château. Il attendait assis dans une ruelle sombre, proche d’un passage souterrain à utiliser en cas de problème pour quitter la ville, qu’il espérait ne pas avoir à utiliser.

Il allait finir par se mordre les doigts jusqu’au sang, quant il entendit des bruits de pas pressés un peu plus loin. Sokann sortit rapidement de la ruelle, pour voir ses deux compagnons en bien piteux état.

— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? interrogea Sokann en aidant à porter Luke.

— Il faut vite qu’on parte, très loin, répondit Eddie en poussant une caisse, puis soulevant une trappe. Ils sont sûrement déjà à nos trousses.

— Qui ça ils ?

— Toute l’armée, et quelques Altius aussi, dit Eddie avec un sourire narquois.

Soupirant bruyamment, Sokann fit descendre l’amnésique dans le trou, et referla la trappe derrière lui. Seulement quelques minutes plus tard, le message avait été passé à tous les soldats de la ville, et malgré l’heure tardive, ils sillonnaient chaque rue à la recherche des fugitifs.

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