Chapitre 36 :

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Katz empoigna solidement ses dagues, les lames rouge sang attendaient avec impatience de trancher. L’intrus bougeait étrangement en face d’elle, comme une marionnette désarticulée. Sans prévenir il chargea Bohort à toute vitesse.

— Derrière toi ! prévint Katz.

Le colosse laissa tomber l’homme qu’il tenait, et en un seul geste expert ramassa son marteau et contra l’attaque. L’intrus bondit au-dessus du marteau et la pointe de son arme fusa vers le torse de Bohort. L’arme ricocha contre, comme si elle avait rencontré un mur, et le géant frappa de toute ses forces. La chose termina sa course une vingtaine de mètres plus loin, la mâchoire complètement arrachée.

— Ne le tuez pas ! ordonna Etienne.

— Désolé votre majesté, refusa Katz. Mais nous n’avons pas vraiment d’autres choix.

De la chair commença à se déplacer au niveau de son menton, et en seulement quelques secondes l’intruss était de nouveau comme neuf. Loin de se laisser décourager par son précédent échec, il couru de nouveau vers Bohort.

— Attaque autant que tu veux ! tonna le géant. Tant que ma relique me protège, le résultat sera le même !

Son marteau s’abattit en face lui, mais l’intrus esquiva d’un bond sur le côté. Puis plongea en avant, son arme pointée vers le flanc du colosse. Une lueur violette s’empara du katana, et cette fois la lame s’enfonça sans difficulté à travers la chair. Bohort resta interdit devant ce qu’il venait de se passer.

— Comment ? Comment est-ce possible ? lâcha t’il tandis que du sang coulait de sa bouche.

L’intrus retira la lame, et se prépara à frapper de nouveau le géant paralysé, quand une dague se planta dans son œil droit. Katz ne le laissa pas réagir, et enchaîna une dizaine d’attaque rapide, entaillant à de multiples endroits son adversaire. L’homme aux cheveux gris poussa un cri, et agita rapidement son épée devant lui pour faire reculer l’Altius. Ses blessures se refermaient en quelques secondes à peine, et même son œil crevé réapparut en un instant.

— Mais qu’est ce que c’est que ce monstre ? souffla Katz.

Ses dagues commencèrent à boire le sang qui s’était déposé sur elle, et elle sentit la puissance déferler en elle.

— On va vérifier si ta régénération à une limite !

Elle passa à l’attaque à la vitesse de l’éclair, frappant avec la main droite puis la gauche sans interruption. L’intrus balançait son katana pour essayer de se défendre, mais Katz était bien trop rapide. L’Altius entaillait, poignardait, se reculait pour éviter un coup, puis retournait au corps à corps en une fraction de seconde. Elle était si rapide, qu’elle infligeait trois nouvelles blessures, avant que les précédentes ne soient soignées.

Ça fonctionne ! Il se soigne de moins en moins rapidement !

Katz ne pu s’empêcher de sourire, tellement le combat qu’elle menait était excitant. Elle évita un coup vertical, et sa dague vint mordre l’épaule de son opposant. La lame de l’intrus lui frôla la joue, mais avant qu’elle ne puisse contre-attaquer, elle dut éviter un nouveau coup.

Comment ? Il est plus rapide ?

L’intrus lança un florilège d’attaque toutes plus rapide les unes que les autres. Il se mouvait de manière chaotique, son corps se tordant dans tous les sens pour frapper. Katz, incapable de prévoir les mouvements de son adversaire, commença à se faire dominer. Un coup d’estoc donné en plein milieu d’un enchainement transperça sa garde, et l’avant-bras de l’Altius se mit à saigner. Elle recula d’un bond.

— C’est absolument incroyable, lâcha t’elle, complètement hébétée.

— Reculez, commanda le prince Etienne. Je vais m’occuper de lui.

— Êtes-vous devenus fous ? demanda-t-elle sérieusement. Ça fait des années que je n’ai pas eu l’occasion d’y aller à fond.

Elle croisa les bras devant elle, et la lames de ses dagues commencèrent à vibrer d’une lumière rouge. Celle lumière commença à envelopper le corps de Katz.

— Oh reliques ! Confiez-moi votre vitesse et votre force, que je m’abreuve du sang de mes ennemis. Rugris ! Libé...

— Stop ! hurla quelqu’un à l’autre bout du couloir.

Katz eut l’impression que quelque chose enfermait ses jambes, et elle ne pu plus effectuer le moindre mouvement. Elle n’eut pas besoin de la sentir, pour savoir à qui appartenait cette magie dégoutante.

— Que se passe-t-il ici ? interrogea Léonard Drake, son fouet brillant à la main.

— Bohort ? Tu vas bien ? s’inquiéta le prince Roland, qui lui aussi avait été attiré par le bruit.

D’autres gardes arrivaient des deux cotés du couloir, se pressant pour venir assister les Altius.

— Tout va bien votre majesté, cette blessure est seulement dû à ma propre faiblesse.

— Restez loin ! prévint Katz en pointant l’intrus du doigt. Cette chose est très dangereuse !

L’homme aux cheveux gris ne bougeait plus, maintenu par la magie de la relique de Léonard. Mais ce dernier semblait souffrir, maintenir le sort consommait son mana à grande vitesse. Katz aperçut un étrange regard complice entre le noble de Ryke Fryst, et Léonard Drake.

— Que quelqu’un fasse quelque chose, dit-il. Il résiste, je ne vais pas tenir longtemps.

— Ne le tuez pas ! s’interposa le prince Etienne, entre l’intrus et les Altius.

— Le connaissez-vous ? demanda Roland. Que fait-il dans le château pendant la nuit ?

— C’est... c’est compliqué !

Eddie émergea avec difficultés, il avait l’impression que sa tête avait été frappé par un forgeron pendant de longues heures. Couché sur le sol, il vit le colosse contre qui il avait perdu, ainsi que d’autres chevaliers à sa droite. A gauche Luke était là, il grognait comme un animal, et se débattait comme s’il était coincé dans un piège.

Le Chafe reconnut les princes, et il entendit une partie de leur discussion malgré le sifflement de ses oreilles.

Ils vont tuer Luke ? Il serait possédé ?

Le cerveau d’Eddie réfléchissait à pleine puissance, comment parvenir à se sortir de cette situation ? Il s’estima capable de courir, mais pas de se battre, de toute manière tous les adversaires ici était bien trop fort pour lui. Il fit la liste des artefacts qu’il avait dans ses poches, mais aucun ne leur offrirait une distraction suffisante pour fuir...

Mon épée ? Où est Ignis ?

Il chercha discrètement avec sa main, et finit par trouver le manche de son épée avec sa main gauche. Il avait encore du mana en réserve, mais rien n’assurait qu’un simple mur de feu suffise à leur donner le temps nécessaire pour leur fuite. L’idée vint d’elle-même, il savait comment fuir.

— Je vais le tuer, déclara Katz avec force. Le laisser en vie plus longtemps est dangereux, il devient plus fort au fil du temps, vous sentez tous sa magie qui augmente pendant que nous discutons.

Le noble blond se mit devant elle, et de la glace commença à apparaître sur les jambes de la femme, l’empêchant d’avancer davantage. Le teint d’Etienne était devenu très pale, presque blanc, et quand il parla de la buée sortit de ses lèvres.

— Je n’autoriserai personne à l’approcher.

— Vous vous opposez au royaume d’Astria alors ? lança Katz, les yeux haineux.

— Calmez-vous ! intervint Roland. Ne faites rien s’il vous plaît !

— Sauf votre respect votre majesté, en l’absence de votre père je suis la plus haute autorité du pays, même devant vous. Alors laissez moi faire.

La glace se brisa, et elle fit un pas en avant. Etienne tendit le bras vers elle, et cette fois un vent glacé fonça sur l’Altius, et l’enferma dans un cocon de glace. Roland attrapa le prince Etienne par le col.

— Qu’est-ce que vous faites ? Annulez tout de suite votre sort !

— Cette idiote obstinée allait commettre l’irréparable, répliqua l’héritier de Ryke Frsyt.

— Espèce d...

— Regardez ! hurla un garde derrière eux. Celui au sol fait quelque chose !

Tous les regards se tournèrent vers l’homme au sol. Quand il comprit qu’on l’avait repéré, il se releva d’un bond et se précipita auprès de l’autre intrus. Des flammèches voltigeaient tout autour de lui, et des flammes recouvraient tout son corps.

La libération ? pensa le prince Roland. Il veut tous nous affronter ? A-t-il perdu l’esprit ?

Les flammes accélèrent encore plus rapidement, et l’homme leur fit un grand sourire.

— On se reverra ne vous en faites pas !

Les flammes grandirent, remplissant tout le couloir, et tout comme à l’auberge, tout explosa.

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