Chapitre 35 : Désespoir

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— Mort ? répéta Luke sans comprendre.

Sa main droite le faisait horriblement souffrir, et quelque chose cognait dans son crâne, tout son être lui criait que la personne en face de lui était dangereuse. Malgré la douleur qui brouillait sa vision, il ne put s’empêcher de penser que le visage du prince lui était horriblement familier, mais ou l’avait-il déjà vu ?

— Tu es... différent ? dit Etienne en s’approchant. C’est vraiment toi ?

La glace qui leur bloquait les pieds disparu, et Eddie dégaina son épée et l’enflamma par sécurité. Luke lui fit signe de rester en arrière, tandis que la douleur grandissait au fur et à mesure que le Ryke Frystien s’approchait. L’étonnement se lisait sur son visage, comme s’il voyait en face en lui un fantôme. Mais derrière cette surprise, on pouvait voir de la curiosité.

— Ou étais-tu passé tout ce temps ? s’enquit Etienne. L’expérience à réussit alors ? Pourquoi tu ne me réponds pas ?

— Je... Je n’ai plus aucun souvenir, répondit Luke en reculant pour conserver une certaine distance. J’ai la sensation de vous connaître c’est pour cela que je suis ici, le prince s’approcha encore.

— Reculez ! La douleur est trop forte ! prévint-il en se tenant la main droite.

— Tu as perdu la mémoire ? réfléchit tout haut le prince. La liaison s’est bien faite alors ? Il réagit à ma présence ?

— De quoi... Parlez-vous ?

Luke se prit la tête entre les mains, la souffrance s’amplifiait encore et encore, sans qu’il ne comprenne pourquoi. Il regarda sa main droite, et un symbole apparu sur son dos. Un œil et deux spirales, l’étrange marque brillait d’un éclat violet sinistre.

— Luke ! l’appela Eddie en l’attrapant par les épaules. Que se passe-t-il ?

— Je ne... sais pas... gémit l’amnésique.

— Incroyable, souffla Etienne en attrapant sa main, les yeux brillants de curiosité. Il cherche à se manifeste...

Un souffle puissant émergea de Luke, et repoussa les deux autres hommes en arrière. Etienne fut propulsé vers le balcon, et heurta le mur de glace, quant à Eddie il heurta la porte avec violence.

— Qu’est-ce qu’il m’arrive ? hurla Luke à l’adresse du prince.

— Tu dois le contenir ! Ne le libère pas ici !

— Mais libérer quoi ? Merde ! jura l’amnésique en tombant à genoux.

— Calme toi Luke ! insista Eddie, qui se relevait lentement.

Quelque chose explosa le mur, ainsi que la porte avec. L’objet percuta Eddie en pleine tête, et il disparu de la vue de Luke, projeté à travers le couloir.

— Eddie ! l’appela l’amnésique, encore paralysé par la douleur.

— Tout va bien votre majesté ? s’enquit une voix grave en rentrant dans la pièce.

L’homme était un véritable colosse, si Borcha était une colline, lui était une montagne. Sa peau était bronzée, et il portait une simple tunique qui dévoilait ses muscles dessinés et puissants. Ses cheveux blond foncé retenu par un fin bandeau tombaient autour de son visage. Une cicatrice marquait sa joue droite, et ses yeux bleus regardaient dans toutes les directions à la recherche d’un danger. Il tenait dans sa main droite un gigantesque marteau de guerre à double tête, qui brillait comme de l’argent. Une pierre de couleur marron était incrustée en son sein.

Le géant remarqua la présence de Luke a genoux sur le sol, et leva son arme dans sa direction.

— Qui êtes-vous ? Que faites vous dans la chambre de sa majesté ? l’interpella-t-il

— Calmez-vous Bohort ! ordonna Etienne. Ce ne sont pas des ennemis !

— T’as fait quoi à Eddie fils de pute ? rugit Luke.

La colère lui faisant oublier la douleur, il attrapa son katana et se jeta en avant sur le colosse. Il le repoussa facilement avec le manche de son arme, et balança son arme de droite à gauche. Le marteau frappa Luke dans le torse, et ses pieds décollèrent du sol sous la puissance du coup. Il vola, sortant de la chambre et terminant sa course contre le mur opposé du couloir.

L’amnésique tomba face contre terre, entendant au loin le prince hurler de colère. Il avait l’impression que la moitié de son corps avait été réduite en bouillie, et quand il baissa les yeux, il ne comprit pas comment son torse pouvait être déformé de cette manière. Il cracha du sang sur le tapis rouge, avant de tenter de se relever malgré tout.

Tu es en train de mourir, laisse-moi t’aider.

La voix parla dans sa tête, et Luke se rappela l’avoir déjà entendu, contre Livink et pendant le tournoi. C’était l’étrange créature dans la pièce sombre. Il ignora son appel, et mit toutes ses forces dans son effort pour se mettre debout.

— Tu devrais rester au sol, il ne t’a pas raté mon pauvre.

Luke leva les yeux, pour voir une femme le regarder avec un grand sourire. Ses cheveux noirs étaient coupés en un carré court, et son visage avait un petit quelque chose de félin, avec ses yeux jaune foncé. Elle portait une armure légère noire, couvrant son torse ainsi que ses épaules, son pantalon ainsi que son haut était jaune sable. Elle s’accroupit auprès de l’amnésique, et attrapa sa main droite.

— Quelle étrange marque, remarqua-t-elle. La magie que tu dégage n’est vraiment pas agréable tu le sais ça ?

Laisse-moi le contrôle, je peux te sauver.

— Qui es-tu ? bafouilla Luke, la bouche pleine du goût du sang.

— Katz Dieb, répondit-elle joyeusement. Seconde Altius.

— Une... Altius ? murmura l’amnésique, perdant progressivement conscience.

— Oh regarde ! s’exclama-t-elle soudain. Ton ami s’est relevé !

Tournant difficilement la tête, Luke vit l’épée enflammé d’Eddie revenir vers eux. Du sang coulait de sa tempe, mais il ne paraissait pas plus blessé que cela. Bohort était sortit de la chambre, et levait sa gigantesque arme vers lui.

— Rare sont ceux qui ont résistés à mon arme ! tonna-t-il de sa grosse voix. Quelle est ton nom intrus ?

— Il faut croire que je suis plus résistant qu’un humain normal ! se vanta Eddie avec son habituel sourire narquois. Tu auras l’honneur d’avoir « Tué par un Chafe » inscrit sur ta tombe !

Les deux reliques magiques s’entrechoquèrent avec force, des flammes volant dans tous les sens tandis que le duel

— Quelle intense soif de sang, souffla Katz à l’oreille de Luke. Tu penses qu’il a une chance ?

Il ne gagnera pas, il va mourir si tu ne me laisse pas la place.

— Ferme... la... répliqua-t-il difficilement.

Le prince Etienne couru pour se baisser au niveau de l’amnésique, et toucha de nouveau la marque. Cette fois aucune réaction, la lumière faiblissait de plus en plus.

— Qu’avez-vous fait bande d’idiots ! insulta le noble en avisant la terrible blessure. Allez chercher un chirurgien ! Vite ! ordonna-t-il, le visage rouge de colère.

— Inutile votre majesté, répondit sérieusement la chevalière, son sourire ayant disparue. La moitié de ses organes est réduite en charpie, il n’a plus aucune chance de survie.

— Merde merde merde ! jura le prince. Luke tu m’entends ? Tu dois me raconter ce qu’il s’est passé à Egen !

Egen ? pensa Luke.

On entendit le bruit d’une épée qui tombe au sol, puis un étrange craquement.

— J’aurais dû parier, grogna Katz.

La dernière vision de Luke fut Ignis au sol, les flammes disparaissant peu à peu de la lame, et Bohort qui tenait le crâne d’Eddie d’une seule de ses énormes mains, le maintenant dans les airs. Le Chafe se débattait mollement, tandis que l’Altius serrait de plus en plus fort. Un autre son terrifiant retentit dans le couloir, et l’amnésique perdit conscience.

Luke était de nouveau dans l’immense pièce sombre, la lumière violette était plus forte que la dernière fois, mais éclairait toujours timidement l’immensité ténébreuse. L’étrange brume noire était là aussi, changeant de forme constamment. L’œil violet le fixait, avec une intensité qui lui fit froid dans le dos.

Tu résistes pour rien tu sais ? Tu ne me fais pas confiance ?

— Je ne sais même pas ce que tu es, répondit Luke à la voix éthérée.

Il porta la main à son visage, cette fois il avait une bouche, il pouvait parler.

— Renvoie moi là-bas ! implora l’amnésique. Eddie a besoin de mon aide !

Actuellement tu es mort, un simple petit coup de marteau, et tu t’es entièrement vidé de ton sang sur les tapis royaux. Pitoyable.

Les faits frappèrent Luke de plein fouet, alors comme ça il était mort ? Comme un insecte qu’on écrase sous sa chaussure ?

— Soigne-moi alors ! Je ne sais pas fais quelque chose mais renvoie moi là-bas !

J’aime bien cette envie de tout avoir tout de suite. Mais tu n’es pas vraiment en position de force ici.

— Qu’est ce que tu veux alors ? supplia Luke.

Je veux le contrôle maintenant, et que tu me laisses plus de place, on est vraiment à l’étroit ici.

— Tout ce que tu veux ! Mais sauve Eddie ! ordonna l’amnésique.

Tu finis enfin par être raisonnable.

La brume noire tourbillonna, avant de se condenser en une main, tendue vers Luke. Sans la moindre seconde d’hésitation il l’attrapa.

Katz sentit instantanément que quelque chose avait changé, au moment ou l’intru avait fermé les yeux. En une seconde elle attrapa le col du prince, et le fit reculer avec elle. La magie de l’homme aux cheveux gris avait encore changé, et provoquait à présent chez elle un profond malaise, mais elle n’avait ressentit une énergie de ce genre.

La marque se mit à briller fortement, et même avec sa blessure, l’homme commença à se relever calmement. Plus incroyable encore, la moitié totalement détruite de son torse se régénérait à vue d’œil. En seulement trois secondes, c’était comme si rien ne l’avait frappé, a part sa chemise déchiré il ne restait plus aucune trace de la blessure mortelle.

Jamais Katz n’avait vu cela, alors qu’elle connaissait pourtant certains des meilleurs mage magiciens de ce monde. Jamais une telle excitation n’avait parcouru son corps.

La créature en face d’elle était la plus dangereuse qu’elle ait jamais croisée.

— Qu’est-ce que tu es ? demanda-t-elle.

Deux yeux violets la fixèrent, vide et sans émotions, et de nouveau un frisson la traversa, mais de peur cette fois-ci. Le visage totalement inexpressif de l'homme lui fit froid dans le dos. Elle attrapa les deux dagues qui pendaient à sa ceinture, et fit signe au prince de se mettre derrière elle.

— Reculez votre majesté, ou vous risquez de ne pas vous en sortir vivant.

La créature ramassa son katana. Puis poussa un étrange cri, qui ne ressemblait à rien d’humain, avant de charger.

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