Chapitre 27

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Lorsque je m’assieds à la table du diner près de mes amis, les conversations cessent aussitôt. Ils ont compris rien qu’à mon expression que j’ai quelque chose d’important à leur apprendre.

Je jette un regard tout autour de nous pour vérifier qu’il n’y a pas d’oreilles indiscrètes, puis, le plus bas possible je murmure :

« Mon ancienne prof de bio m’a contactée hier… »

La réaction des autres est immédiate. Anaïs et Jade me contemplent avec des yeux écarquillés, Fabien a un hoquet de stupeur et Alice en fait tomber son verre sur son plateau.

« Tu déconnes ?! » Me demande Anaïs.

« Non. Je ne sais pas comment elle nous a trouvés mais hier elle a réussi à m’envoyer un message.

- Sans se faire prendre ?

- Je crois qu’elle est parvenue à déjouer la sécurité autour d’ici. Elle était vraiment proche mais bien cachée. Elle m’a envoyé son message grâce à une sarbacane. »

Mes amis gloussent légèrement en imaginant une prof avec une sarbacane. On sent l’espoir naître autour de la table.

« J’ai essayé de lui transmettre un message aussi. Si elle l’a compris, elle devrait reprendre contact demain à midi. J’aurais besoin qu’au moins deux d’entre vous viennent discrètement faire le guet. »

Tous mes amis se portent volontaire à l’exception d’Alice:

« Si on nous surprend…

- C’est la punition assurée pour vous et bien pire pour moi, je sais. Mais je pense vraiment que ça en vaut la peine. Imagine qu’elle arrive à nous faire sortir d’ici !

- Moi je marche. » Assure Anaïs. « Je ferais n’importe quoi pour quitter cet endroit ! »

Fabien et Jade hochent la tête et Alice finit par se laisser convaincre.

« Si on veut réussir il nous faut des informations sur la sécurité de l’école. Quelque chose de sérieux cette fois. » Souligne Jade.

« Moi je sais qui peux nous fournir ces informations. » Affirme Alice tout en se tournant vers Quentin, seul à sa table.

L’enseignante écarte ses brouillons d’un large geste de la main et se reconcentre sur le code. Après de nombreux essais infructueux, la femme pense avoir enfin compris. En observant le code, elle en est venue à la conclusion que chaque doublet correspond à une lettre. Or aucun chiffre ne dépasse cinq. Donc la femme a écrit l’alphabet en colonne et en ligne :

   1   2   3   4   5

1   A   B   C  D   E

2   F   G   H  I   J

3  K   L   M  N  O

4  P   Q   R   S   T

5  U   V   W  X  Y

6  Z

Reste le problème du Z. Il y a forcément une lettre en trop dans cet alphabet. Madame Noblet a commencé par tester le carré de polybe et a rassemblé le I et le J, mais sans résultats. Puis elle a tenté de supprimer une lettre. Ce qui signifie qu’il est possible de remplacer cette lettre par une autre et malgré tout d’obtenir le même son. Ce qui nous laisse K ou Q

Finalement, en supprimant le Q, elle obtient un tableau à cinq lignes et cinq colonnes.

En lisant le premier chiffre sur l’axe vertical et le second sur l’axe horizontal, ça donne :

Attentionflicspourrismemeheuretslesjours

Soit : Attention flics pourris même heure tous les jours

La femme s’adosse au dossier de la chaise de la petite chambre d’hôtel qu’elle occupe, assez fière d’elle.

« Vraiment une bonne idée ce code Leïla. » Murmure-t-elle, les yeux clos.

Leïla lui a confirmé ses soupçons : il y a bel et bien des policiers corrompus et ce sont probablement eux qui ont assassiné Benjamin.

Et si elle en croit le message, elle peut contacter Leïla tous les jours à la même heure et au même endroit.

« … 5… 6…

- Cesse donc de gesticuler. Et pose tes mains à plat sur le bureau ou je te ligote.

- Oui monsieur. »

Le haut du corps allongé sur le bureau, je repositionne mes mains. Une septième claque s’abat sur mes fesses pendant que je compte.

Après trois de plus, le prof m’autorise à me relever.

« Retourne à ta place. Anaïs, à ton tour. »

Je rejoins mon bureau et croise Anaïs, blême et inquiète.

Nous avons attaqué ce matin le programme du second trimestre en comportement d’un soumis. Nous allons travailler sur le contrôle de notre corps : contrôler notre respiration, notre plaisir et notre douleur.

Et ça commence ce matin avec une leçon sur la fessée : apprendre à subir dignement la fessée. Je crispe les poings de rage. Ce sont vraiment des dingues dans cette école !

Et ce n’est que le début. Aujourd’hui le prof a utilisé sa main. Mais il nous a bien expliqué qu’au fur et à mesure du trimestre, il utiliserait des objets bien plus douloureux.

Entre ça et les leçons de bondage... Pour le moment, la prof n’a fait qu’expliquer l’origine de cette discipline et nous apprendre quelques nœuds. Mais très bientôt, elle commencera à enseigner aux dominants des ligotages plus ou moins complexes et douloureux en se servant de moi comme d’un mannequin…

Je secoue légèrement la tête pour chasser ces idées noires. Madame Noblet nous a retrouvés, on a encore une chance de quitter cet enfer. Depuis hier, j’oscille entre espoir et peur. Espoir de quitter cet endroit et peur qu’il n’arrive quelque chose à madame Noblet également. A-t-elle seulement conscience des risques qu’elle prend pour nous ? Sait-elle que cette histoire a déjà couté la vie à son collègue ?

Il est midi passé, je m’adosse à l’arbre et fais mine de contempler le paysage derrière les grilles. Jade et Anaïs se tiennent juste derrière moi et toutes les deux observent les environs en essayant de paraître détendues. Fabien et Alice sont restés dans la cantine. Nous avons décidé d’un commun accord qu’a cinq nous serions trop repérables.

J’attends plusieurs minutes. Je crains un instant de ne pas recevoir de message mais la petite fléchette noire vient contredire mes craintes :

« Il n’y a personne ?

-Non. »

Je décroche le message et lis :

Bonne idée votre code. Pour la police, je suis au courant, monsieur Vernet est mort après les avoir prévenus. Aucune recherche n’a été lancée, officiellement vous avez tous fugué. On est seuls, j’ai besoin d’infos pour vous aider

Je pince les lèvres. N’ayant pas pu parler à Quentin en tête à tête, je n’ai pour le moment pas grand-chose à lui dire.

« Prévenez-moi dès que vous voyez quelqu’un approcher. »

Je me place face à l’arbre et commence à dicter mon message :

Grillage surveillé et trop solide pour être défoncé par voiture

Gardes jours et nuits à l’intérieur

Menottés la nuit

Soudain, Jade murmure :

« Romane, Mathieu et Antonin en approche.

- Partez vite, je vous rejoins. »

Les filles hésitent un peu à me laisser seule mais d’un mouvement de tête impatient, je les fais partir.

Comme hier j’enterre correctement la fléchette et le mot et m’apprête à suivre mes amies.

« Tient donc, Leïla ! »

Je n’ai pas été assez rapide. Je me tourne doucement face aux trois adolescents, terriblement honteuse à l’idée que ce qui va suivre se fasse sous les yeux de ma prof de bio.

En voyant s’enfuir les deux amies de Leïla, visiblement ici pour monter la garde, l’enseignante a senti le danger. Désormais elle observe son élève faire face aux trois autres jeunes. La femme ne peut retenir un gémissement en voyant les deux garçons attraper la jeune femme, l’emmener vers une table proche puis l’obliger à s’allonger dessus. La fille maintient les cuisses de Leïla ouvertes et, même de là où elle est, madame Noblet voit les doigts qui s’introduisent dans le vagin de son étudiante. L’un des garçons monte sur la table où il se place au niveau de la tête de Leïla, et lui enfonce son sexe en bouche tandis que l’autre lui maintient les mains au-dessus de la tête.

La femme détourne le regard de cette scène hautement pornographique, pleurant silencieusement et crispant les poings de rage devant son impuissance.

Je suffoque à moitié sous les violents coups de rein de Mathieu, son sexe en bouche. Le garçon enfonce son engin jusque dans le fond de ma gorge, m’étouffant presque à chaque mouvement. C’est lui qui impose le rythme, il m’utilise comme on utiliserait un sex-toy. En même temps, je sens Romane qui joue avec mon sexe. Elle a introduit deux doigts en moi qu’elle tente d’enfoncer le plus loin possible dans mon intimité. Et je sens également son pouce qui me caresse le clitoris. Mon corps réagit malgré moi à ses caresses et je commence à mouiller.

Alors qu’il est proche de jouir, Mathieu sort son sexe et se finit à la main, devant mon visage. Lorsqu’il atteint l’extase, son sperme m’éclabousse et le jeune homme entreprend de me l’étaler sur les joues et les lèvres. La sensation du liquide poisseux m’arrache un haut-le-cœur que je peine à réprimer.

Romane se retire de mon intimité. Elle me retire mon “pantalon“ de toile afin d’avoir accès non seulement à mon sexe mais aussi à mes cuisses et mes jambes. Elle se penche vers moi et entreprend de me lécher l’intérieur des cuisses. Sentir sa langue dans cet endroit si sensible me dégoute au plus haut point :

« Non ! ».

Sans tenir compte de mes supplications, elle continue en prenant tout son temps. Sa main a retrouvé le chemin de mon sexe : ses doigts sont de nouveau en moi et elle me caresse en même temps.

Pendant ce temps, Mathieu commence à rouler et pincer mes tétons.

Brusquement, Antonin me tire vers lui de sorte que mes épaules arrivent à l’extrémité de la table. Le garçon penche ma tête en arrière et m’introduit à son tour son sexe en bouche.

Pendant que le jeune dominant me viole de la sorte, les deux autres continuent de jouer avec mon corps. Dans un sursaut de panique, je sens Romane qui tente de m’introduire un troisième doigt dans le vagin.

Dans cet endroit maudit, j’ai appris à ne pas résister aux dominants et à subir leurs attouchements. Mais aujourd’hui, je ne sais pas si c’est de savoir que la scène se déroule sous les yeux de madame Noblet, je ressens soudain une énergie désespérée et le besoin de me défendre. Je rue, je me débats et à un moment, je mords même Antonin. Pas suffisamment fort pour lui faire vraiment mal mais ce dernier pousse tout de même un râle de douleur.

Essoufflée et la bave aux lèvres d’avoir eu un sexe en bouche, je tente désormais de donner un coup de pied à Romane. Avant que j’y parvienne, Mathieu m’attrape une pleine poignée de cheveux et me balance une gifle si violente que des points noirs viennent obscurcir ma vision.

« Tu vas payer salope. » Siffle le garçon. Lui et Romane me font tomber par terre puis Mathieu se penche au-dessus de ma poitrine. Il attrape mon téton droit entre ses dents et, pendant un instant, m’observe avec une lueur mauvaise dans le regard. Puis il me mord avec une violence extrême. Quelle douleur… Même les pinces à seins sont moins douloureuses. J’hurle tellement fort que tous les oiseaux des environs s’envolent dans un brusque mouvement de panique.

Le garçon se relève puis me décoche un coup de pied dans le ventre qui me fait me recroqueviller de douleur, le souffle coupé.

Les trois adolescents partent, me laissant en position fœtale et peinant à retrouver mon souffle.

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