Chapitre 8

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Le comportement de Lisa changea peu à peu au fil des jours et le sourire revint sur son visage. Plus rapidement finalement que ce que j’aurais pu penser.

Notre relation était toujours limitée à la plus stricte politesse. J’étais persuadé qu’elle avait rencontré quelqu’un. Les messes basses au téléphone, les sourires gênés en lisant ses textos, il y avait à nouveau quelqu’un dans sa vie.

Cela me réconfortait et atténuait un peu mon malaise.

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Avec Eloïse rien n’allait plus non plus. A croire que l’histoire avec Lisa avait débordé chez moi, alors que je ne lui avais rien raconté. Du reste je ne lui racontai plus rien, elle non plus. Nous cohabitions, nous croisant le matin et le soir, et nous endormant dos à dos, après un vague et furtif geste d’affection. Quelque chose, là aussi, s’était brisé.

Ma vie prenait l’eau de toute part. J’avais l’impression de ne plus rien maîtriser.

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Heureusement mon pote Fred était là, comme toujours. Nous buvions des bières en regardant les matchs de foot, nous ne parlions que très peu de nos femmes. La sienne était partie depuis presque un an maintenant, et il n’avait pas envie de repartir à l’aventure : une fois que la confiance n’est plus là, on ne peut rien faire.

Tu as raison Fred, ce pourrait être la conclusion de mon histoire avec Lisa.

Et Eloïse ?

C’est elle qui n’a plus confiance.

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Lisa, malgré sa bonne humeur retrouvée, ne me parlait toujours pas. Notre travail se faisait, sans que rien ne vienne perturber cette entente cordiale professionnelle.

Les jours passaient, insipides. Depuis que Lisa était arrivée, tout s’était cassé autour de moi. Ma vie de couple comme ma vie professionnelle. J’avais perdu là la seule chose qui me faisait tenir debout et me permettait d’avancer. J’avais l’impression d’errer sans but dans ma vie.

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Mais je devenais philosophe avec l’aide inconditionnelle de Fred. Je calquais mon comportement sur le sien, et finalement, les choses se passaient un peu mieux. Et le temps passait, ce qui n’était déjà pas si mal, même si je n’attendais ou n’espérais plus rien de l’avenir.

Devenu lucide sur cette nouvelle vie, je m’étais apaisé. Combattre ne servirait à rien, alors autant accepter. Plus rien ne pouvait encore m’arriver. Enfin, presque.

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