Chapitre 16

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Joséphine

Je crois que je me réveille un peu plus tard que d'habitude, car le trait de soleil qui passe entre mes volets tombe plus à gauche sur le mur. Il faut dire que papa m'a couchée tard hier soir. J'espère qu'il a discuté un bon moment avec Chloé ensuite et surtout, qu'il n'a pas oublié de lui demander son numéro de téléphone, cette fois ! Et s'il l'a eu l'idée de l'inviter pour dimanche, ce serait super cool. Il faut que je termine mon petit carnet. Avec tout ce que j'ai appris hier soir sur Chloé, ça va être facile, maintenant. Bon, j'ai faim et j'ai envie de faire pipi. Je commence par la salle de bain. Tiens, papa a fermé complètement ma porte hier soir. Peut-être qu'il a eu peur que Mioky entre dans ma chambre (le chat est interdit à l'étage, et c'est une des rares choses qu'on ait réussi à lui apprendre).

Bon, pipi. Je reprends Tom, et je vais réveiller papa.

Heu, alors, là, y'a un truc vraiment pas normal. La porte de la chambre de papa est complètement fermée aussi. Il ne le fait jamais. Elle reste toujours ouverte, car si jamais je fais un cauchemar, il peut m'entendre. Bon. C'est bizarre. Je colle mon oreille à la porte, je n'entends rien. Papa ne ronfle pas, sauf quand il a un rhume.

Je regarde Tom. Je décide de descendre. Peut-être que Chloé est restée dormir sur le canapé et qu'il a tout fermé pour qu'on ne la réveille pas ? Je m'engage dans l'escalier sans faire de bruit. En bas des marches, je vois les sandales de Chloé. Ah, donc, elle est toujours à la maison. Chouette ! Peut-être qu'elle va bien vouloir venir au marché avec nous ?

J'arrive dans la cuisine. Là, je comprends encore moins. C'est le bazar. Le souk. Le binz. Allez, j'ose : le bordel. La vaisselle n'est pas faite et traîne sur la table, mais le pire, c'est que tout est resté dehors, sur la table du jardin. Les verres, les coupelles à glace, même la bouteille de limonade. Ils ont bu de la limonade sans moi ?

J'entre doucement dans le salon, pour voir si Chloé dort sur le canapé. Je ne veux pas la réveiller. Heu, il n'y a personne sur le canapé. Il n'a même pas été déplié. Et d'ailleurs, le salon est rangé. Bon, il faut qu'on fasse le ménage, mais c'est tout. C'est normal, on est samedi, et papa passe toujours un coup d'aspirateur R2-D2 le dimanche matin. La veste de Chloé est posée sur le dossier d'une des chaises. C'est tout.

Ils sont où ?

Je regarde Tom en fronçant des sourcils. Ca fait la fille qui réfléchit (comme Capitaine Flam quand il cherche une solution à un problème difficile).

- Tom. Qu'est-ce qui se passe ? Ils sont où papa et Chloé ?

J'entends du bruit à l'étage à ce moment-là. Bon, papa se lève. Ca va. Je vais avoir des explications.

Chloé

- La pitchoune est réveillée. Le matin, c'est un estomac sur pattes. Je vais devoir me lever, désolé.

On est couché sur le flanc droit tous les deux, et il me tient tout contre lui. Je vois briller les chiffres du réveil et de toute façon, ça fait un moment que je suis réveillée, car on n'avait pas fermé les volets et le soleil entre à plein dans la chambre. Il n'est pas tôt, et c'est une heure plus que décente pour se lever. Et je pense à Snowdon, il va falloir que je le fasse sortir de la voiture. Sans compter que je ne sais pas du tout si la voiture est à l'ombre ou au soleil et que ça va vite chauffer. Si Bastien doit s'occuper de sa fille, moi, je dois m'occuper de mon chien.

Je sens ses mains sur moi. J'aime. C'était une belle nuit. Ca ne m'est pas arrivé souvent de vivre des belles premières nuits comme cela. Et surtout pas une toute première fois comme celle-là. Etre exactement sur la même longueur d'onde que le gars avec lequel je couche. Même avec Denis, on avait mis un peu de temps à s'accorder. Là, il n'y a même pas eu besoin de réglages, de répétitions. J'espère que Bastien a trouvé ça bien aussi. Je pense que oui, mais des fois, on n'est jamais sûr...

Ses mains me caressent le ventre, les hanches. Hum... et un baiser dans le cou. J'adore les baisers dans le cou. Je me tourne légèrement et je trouve ses lèvres. On est mal parti pour s'occuper de la petite et du chien.

- Faut que je sois raisonnable, qu'il me dit. Sinon, la pitchoune va débouler... et je n'ai pas la tête à répondre à ses questions pour l'instant.

Je souris. Je comprends. Je serais bien incapable de lui répondre, moi aussi.

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