SUITE 2

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En arrivant au laboratoire, le médecin légiste est déjà au travail. Je le vois prendre un morceau avec une pince en métal et le déposer dans un tube à essai où à l’intérieur il y avait un mélange visqueux.

Il le secoue par petits mouvements, le place devant ses yeux, lunettes sur le nez, et attend le résultat. Au bout d'un moment, la réponse tombe, le poison est d'origine végétale. il est assis sur une chaise à roulettes, la fait glisser et se tourne sur lui-même s'aidant de ses pieds pour tourner. Il Leve sa tête vers moi et met ses lunettes sur sa chevelure poivre sel. Il me tend le résultat, je le regarde mais ne comprends pas, je fronce les sourcils pour lui faire comprendre que je ne sais pas ce qu'il veut que je fasse. il se remet debout et me dit simplement :

— Maintenant que nous savons où se trouve la source de tous les malheurs qui affligent cette ville. J'ai besoin d'échantillons de chaque grain de la ville, que ce soit du blé, de l'orge ou du seigle, quelques grains de chaque boulangerie et ferme qui les produit. Nous n'avons plus aucun doute sur l'origine. Il liste chaque ingrédient avec ses doigts.

J'écris tout ce qu'il me dit dans mon calepin, en hochant la tête.

— Pourquoi tu ne lui dis pas où tu achètes ton pain ? Tu seras par où commencer. Angela chuchote à mon oreille, met sa main sur mon cou et pointe son nez vers le médecin. C'est juste que je ne peux pas sentir ses mouvements et son souffle, car elle n'est que l'ombre d’elle-même.

Je me perds dans ses magnifiques yeux bleus turquoise, des frissons me traverse le long de ma colonne et une tristesse me parcours ça pourrai être ma fille et ou une petite sœur que je n'ai jamais eue, elle est partie si jeune et hoche brièvement la tête pour confirmer qu'elle a raison.

Voyons d'abord ce qu'il nous dit et ensuite je vais me charger de l'affaire. Le plus urgent est d'arrêter tous ces massacres. Allons chercher ces preuves.

je pars dire au revoir, quand je le vois déjà est installé devant son plan de travail, qui nous tourne le dos. On se retrouve dans le couloir où se trouve cinq porte écrit dessus salle d'interrogatoire, laboratoire, bureau du directeur, toilettes et vestiaire. Je rentre dans le vestiaire pour déposer mon arme et mon uniforme, je pars faire le tour des boulangeries en civil.

Nous sortons dans le froid de l’hiver, toujours avec Angèle collé à mes basques, elle survole le sol, ses pieds ne touchent pas l’asphalte. Je rejoins mon véhicule où la neige àoser son manteau blanc sur la carrosserie.

Je suis au volant, la voiture tousse un peu avant de repartir, Angèle en profite pour se téléporter sur le siège passager. La voiture démarre enfin et j'allume mon chauffage à fond de ma Citroën traction avant noir.

Je m'arrête devant la première boulangerie, sors de la voiture, cours jusqu'à la porte et entre en faisant sonner les clochettes dans tout le magasin à chaque fois que la porte s'ouvre.

Je cours vers la serveuse qui se tourne vers son client et va vers eux en criant de ne pas vendre le pain car il est empoisonné, tous les gens me regardaient avec la bouche ouverte et me regarde avec stupeur, ils finissent par lâcher leur achat sur le bitume, tous les morceaux sont par terre. La serveuse ne comprends pas ce qui se passe, elle se fige et ne me quitte pas des yeux. Je lui demande :

— je demande à voir le boulanger, s’il vous plait. Demande-t-il à la dame.

Elle se rend compte de son état, revient

— Je vais vous le chercher, je reviens. Elle se retourne et marche vers la réserve.

On l'entend se disputer, son ton grave et ses plaintes qui nous sont parvenus jusqu'ici n'augurent rien de bon, il arrive furieux, suivant les traces de la serveuse. Se dirige vers le commissaire et lui tend la main pour le saluer.

— Bonjour monsieur, désolé de venir à l'improviste, mais c'est urgent ! J'ai besoin de quelques graines de votre réserve, de toutes les céréales et de la farine que vous avez. C'est une question de vie ou de mort !

— Qu'est-ce qui ne va pas avec ma farine ? Je l'achète à la “ferme du moulin à vent”, de très bonne qualité. Il sort et revient avec quelques sacs en plastique, avec les graines à l'intérieur et de la farine, le tout scellé et étiqueté sur le sac.

Je les mets dans mon sac à bandoulière et nous commençons par les autres jusqu'à ce que nous arrivions enfin à celui dans lequel ma femme les achète.

J'ouvre la porte avec le même son qui fait sonner mes tympans.

Quand je vois son état, je me demande pourquoi il est encore ouvert. L'hygiène est négligée, des araignées se sont installées sur les murs, de la farine s'est déposée sur les étagères, créant une énorme couche de poussière. Le boulanger s'approche de moi avec un regard furieux, ses vêtements de travail sont en mauvais état, généralement blancs, mais ce qu'il porte est devenu gris, cicatrise sur le nez, il se le cure et se frotte sur les vêtements, pour s’essuyer, il m'écœure.

Je lui demande de me donner exactement les mêmes choses que les autres boulangers. Il vient et se tient devant moi, les yeux dans les yeux, redresse les épaules en arrière, il fait une tête de plus que moi, mais ne m'impressionne pas.

Il voit bien que je ne bouge pas, résigner il tourne les talons vers l'arrière-boutique et il part chercher ce que je lui demande.

Je le remercie et me rend au commissariat, je donne tous mes sacs scellés au spécialiste. Il vient vers moi, je lui tends tout ce que j'ai et il contemple ce qu'il tient dans sa main, caché derrière ses lunettes.

— C'est très bien, je vais l'analyser dans un instant, si ça ne te dérange pas d'attendre ça va prendre environ une demi-heure. A moins que vous ne préfériez revenir dans la journée. Il a dit.

La morgue sent les produits chimiques et un environnement sombre avec des chambres froides où se trouvent les morts, il y a une table d'autopsie au centre de la pièce et tout le matériel qu'ils utilisent sur le comptoir. Je veux surtout m'enfuir à chaque fois que je me retrouve ici, j'essaie juste de faire des allers-retours mais je ne reste pas là à le regarder ! Non merci !

— Tenez-moi au courant de l'avancée de votre enquête, je vais rejoindre le lieutenant au poste, voir s'il a plus d'informations au niveau du maire, est-ce qu'il va trouver une solution pour empêcher les soldats d'assassiner des innocents ? et enfin laisser faire les spécialistes faire leur travail et soigner les malades.

On se serre la main et on se salue.

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