Angèle

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- Je vous le dirai plus tard que je dois retourner à la gendarmerie pour les faire vérifier.

Il a couru dans le couloir, a mis son manteau sur son dos et a emporté les débris avec lui.

Je reviendrai dès que possible. Il a embrassé sa femme et a disparu dans la nuit.

Il souleva le col du coupe-vent jusqu'à son menton avec les deux mains pour éloigner le peu de froid qui irradiait son corps et pour se protéger du vent.

Lorsqu'il atteignit la voiture garée dans la rue, il tint une cigarette entre ses lèvres et inhala la fumée. Il profita de ce peu de temps pour réfléchir.

Comment puis-je avoir des hallucinations ?

Qu'est-ce qu'elle veut que je fasse ?

Que se passera-t-il si nous mangeons ce pain ?

Le klaxon a retenti dans la rue.

Devant toi ! Est-ce qu'elle crie ?

Putain, j'ai failli être renversé par une voiture alors que j'étais sur le point de traverser la route.

Qui es tu ? Que voulez-vous de moi ? Dis-je dans le vide.

Quand je l'ai vu debout non loin de ma voiture au loin.

J'ai rivé mes yeux dans les siens pour la soutenir et lui faire comprendre que je m'en fichais et que je n'aie plus peur d’elle.

Que voulez-vous de moi ? Répétai-je en mettant la clé dans la serrure.

Appelez-moi Angèle, je suis comme qui dirait votre ange gardien. Je ne suis pas là pour te faire du mal. Je suis récemment apparue !

Qu'est-ce que tu me racontes là ?

Elle leva les yeux au ciel et dit. Je suis un mirage, et tu es l'âme d'un dormeur d'une autre époque. Je ne peux pas t'en dire plus, tu ne me comprendras pas. Pour ma part, j'ai du mal à savoir ce que je fais ici, je sais seulement que je suis là pour te protéger, si tu meurs, il mourra aussi, enfin, c’est ce que je crois.

En chemin, elle se tenait là, fixant l'horizon, sans dire un mot, je la fixais du coin de l'œil, me concentrant sur la route.

Dix minutes plus tard, j'ai garé la voiture sur la place qui m'était réservée.

**************************************

En marchant devant l’édifice public, je pousse la porte avec ma main libre et l'objet du crime de l’autre. Je cherche le lieutenant quand je le vois avec son nez sur un rapport, qui doit être important vu comment il fronce le nez, malgré ses lunettes de lecture. Quand je traverse l’allée centrale, tous mes collègues me regardent avec étonnement.

La tête du lieutenant entre dans mon champ de vision, laisse tomber son dossier devant lui, et place ses lunettes sur sa tête.

Commissaire Barnes ! C'est quoi cette tenue ? On vient travailler en pyjama maintenant ? Son sourire s'estompe quand il voit mon air déprimé.

S'il vous plaît, analysez-les ! J'ai un mauvais pressentiment. On jetait ces morceaux de pain dans la poubelle et quand les mouches les survolent, une fois qu'elles se posent sur la croûte, elles meurent immédiatement.

Je lui ai tendu le sac noué, on ne sait jamais s'il est volatile.

Je pars immédiatement, ce qui me semble très urgent.

J'ai hoché la tête en signe d'affirmation.

Toujours sous l'emprise des émotions, cette journée a été longue, et je me sens fatigué. Je l'ai vu courir en passant à côté des collègues. Je m'assis finalement et l'attendis, frottant mes yeux avec mon pouce et mon index, prenant une profonde inspiration et attendant patiemment. Quand il s’est placé à ma gauche il a posé sa main doucement sur mon épaule, j'ai dû m'assoupir.

Rentrez chez vous ! Nous vous tiendrons au courant lorsque le légiste fera ce que vous attendez de lui, même s'il ne sait pas quoi chercher pour le moment.

Je pars rejoindre ma famille, je monte en voiture.

Le chemin du retour se passa dans un silence de plomb. Je cherche depuis un quart d'heure pour trouver une place de parking. Sors de l’habitacle.

Quand je rencontre ma voisine, je suis sur le trottoir d’en face.

Bonsoir, commissaire ! Ma voisine me sourit en promenant le chien.

Bonsoir, Mme Perlson, comment allez-vous aujourd'hui ?

Oh ! Vous savez, à 78 ans, vous ne faites plus de vieux os.

Je lui souris et marche le long du chemin, le dos raide, cambré.

Quand j'entends soudain ma voisine crier à mort, je cours vers elle. Quand j'arrive, je vois son chien courir dans la direction opposée. Je m'approche suffisamment, elle défèque et descend le long de ses jambes dans sa robe à rayures bleues pastel, et elle s'accroche au bas-ventre dans une douleur atroce.

Manque plus que ça ! J'essaye de la calmer ; mais pour le moment je suis moi-même lamentable. Je la tiens sous mes aisselles et la soutiens.

Je vous emmène à l'hôpital ! Je marche vers mon véhicule. Ça sent partout dans la voiture, mais je ne peux pas me résoudre à la laisser là ! J'ouvre la fenêtre et respire l'air frais et me laisse éveiller et loin de l'infâme odeur.

Je la regardais de temps en temps pour voir si elle allait y rester, mais elle s'est juste évanouie, je voyais sa respiration faire de légère inspiration, expiration.

Elle semblait si calme, toute la douleur avait disparu, mes oreilles pouvaient se reposer et ses cris aigus me piquaient les tympans.

Qu'est-ce que tu fais ? J'entendis soudain.

J'ai sauté sur place et j'ai dévié de ma trajectoire, j'ai commencé à freiner par réflexe et mon corps a bougé d'un coup. Les roues ont fait un bruit dur et ont finalement atterri hors de la route.

Putain ! Tu veux me foutre en l'air ! Tu ne peux pas intervenir comme ça, je vais finir par avoir une crise cardiaque.

Je l'ai regardée dans le rétroviseur, mettant une main sur mon cœur.

Comment veux tu que je te prévienne, tu penses que j'ai le fax ! Elle a commencé à rire et à me taquiner en même temps !

Non, mais essayez de comprendre que s'ils me voient parler dans le vide, ils me traiteront de fou.

Pourquoi es tu ici ? Maintenant que nous n’avons pas mangé le pain.

Je suis contente que tu m'aies fait confiance. Tu sais que je suis comme toi dans cette histoire, je ne comprends pas ce que je fais là ! J'ai débarqué du jour au lendemain, tout ce que je sais c'est que j'étais à tes côtés après les obsèques. Maintenant, nous devons nous assurer que nous nous entendons bien. Comme je te l'ai dit, je ne te veux aucun mal.

Je ne dis pas que vous avez participé, mais la personne qui te remplace tout au long de la journée. Il s'appelle Jordan. Il est avocat et il doit défendre les criminels, mais il ne les arrêtera pas. Et toi, tu es un commissaire, menant la vie dure.

En chemin, nous parlons de choses légères. C'est comme si elle faisait partie de ma famille, comme une cousine perdue de vue depuis des siècles. J'ai même oublié que son corps pouvait apparaître et disparaître en un claquement de doigts.

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