J'aurais envie de te dire que je suis parmi ceux qui attendent toute l'année l'arrivée des beaux jours, du soleil, des barbecues entre amis dans les parcs, des nuits d'été passées à piccoler dans les rues. J'aurais envie de te dire que je revie, dans ces moments-là. J'aurais envie de te dire que la tristesse et la mélancolie qui m'habitent dès l'arrivée de l'automne et de l'hiver, disparait soudainement en même temps et aussi rapidement que la neige au printemps.
Ces dernières années, je fuyais le vide à l'autre bout du monde dès les premières semaines du printemps. Je partais et me refaisais une vie, le temps d'un séjour outre-mer. Cette année, tu vois, ce n'est clairement pas possible. Et je me retrouve donc face au vide. Ce vide que je fuis depuis trop longtemps. Ce vide qui devient beaucoup trop réel, au contact des autres, au fil des journées chaudes d'été qui ne font que me rappeler ma solitude.
L'été. Toute cette effervescence me donne mal au crâne et installe en moi sournoisement une envie de disparaître. Les nuits d'été sont les seuls moments de cette période estival où je peux me recroqueviller sur moi-même et contempler la noirceur qui m'habite. À travers le silence qui se réinstalle, la fraîcheur de la rosée et le crépitement des cygales, je retrouve enfin un semblant de bien-être. Lorsque le bruit du voisinage festif se tait, je me retrouve enfin.