Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Ce matin, j'ai trouvé ce texte près de la machine. Et ma baguette... Cassée en deux, inutilisable. Celle-ci ne m'avais jamais convenu, certes, mais je ne peux à présent plus utiliser ma magie. Ni attaquer, ni me protéger, ni même fuir. L’intrus peut rentrer ici, c'est certain. Comment ? Il n'y a aucune trace d'effraction. Il aurait une clé ? Il faut que je réfléchisse, malgré ma difficulté à enchaîner deux pensées logiques. Mon esprit est embrumé. Je n'ai rien entendu cette nuit, ni cliquetis au niveau de la porte ni vers les fenêtres. Tout est encore parfaitement verrouillé. Peut-être y a-t-il un passage secret ?

  Réfléchit, Eileen. Réfléchit.

  Un vampire. Voilà mon intrus. Quand j'y pense, c'est évident. C'est pour cela qu'il n'est pas touché par le repousse-moldu, mais qu'il n'utilise pas non plus de baguette. Il m'aurait envoûtée ? Je ne sais pas comment fonctionnent les pouvoirs d'un vampire, mais je crains que cela ne corresponde. Cela expliquerait également le poison de Manticore. C'est la façon de le détruire. Tchekhov l'aurait découvert, mais le vampire l'aurait tué avant.

  Il ne peut s'agir que de Perseus Beurk. C'est la première ligne de son texte : enfin il repose les doigts sur cette machine. Pas étonnant qu'il n'ait pas eu d’héritier. Il hante cette maison depuis cinquante ans.

  Mais pourquoi ne m'a-t-il pas tuée avant ? Il n'est actif que la nuit, j'en suis à peu près certaine, mais n'avait-il pas l'occasion de me tuer plus tôt, dans le phare, la dernière fois ? Je dois m'enfuir. Même sans baguette, il faut que je tente ma chance. Vite, sortir du manoir

La porte est fermée, impossible de 'louvrir. Pareil

por les fenetres. Jesuis bloquéee ici. Kai cherché la clé pzrtout, je n'ai pas réusii à mettr la main desusu. C'est commeça quest mort Tchevon ? De faim et de soif, enferméne entrzqueatremure ?Ou bien qle vampire eu la gentil

lesse

de venir soulager sa peine?Il ca venir, cela j'en suis spure. il a dit qu'ill allait me tuer.. alrosça sera lui ou moiet li veraque ça fait de serecevoir du poijnsin de mantiore sur le visgz . lui ou m

   Sa stratégie était ridicule, et son erreur m'a bien servie. L'être humain a trop tendance à croire sa nature inviolable, il cherchera toujours des causes externes plutôt que de chercher en lui les véritables raisons de son échec. Il est pourtant si facile d'infiltrer un esprit. Il est plus compliqué de ne pas se faire remarquer, de se terrer en attendant les instants de faiblesse pour doucement prendre le dessus. J'ai déjà fait l'erreur de trop de précipitation. Ce sorcier russe était le premier être humain qui s'approchait de moi depuis des années, alors je me suis jeté sur son âme avec trop d'empressement. Bien mal m'en prit, il était bien plus puissant que je ne l'avais cru. Il a lutté contre moi, et a bien vite identifié la cause de ses problèmes. Il tenté de détruire mon ancre charnelle à plusieurs reprises, il a même compris que mon pouvoir était démultiplié à l'intérieur du manoir. Heureusement détruire un Horcruxe n'est pas une chose évidente, et il s'y est d'abord très mal pris. Quand il a trouvé le poison de Manticore, il a fallu que je l'achève plutôt que de prendre le moindre risque. J'abandonnais son corps et le laissait à une mort certaine, enfermé dans le manoir. S'il en était sortit, il aurait pu me détruire. Mon retour ne passerait donc pas par lui. Et j'ai appris la patience.

   Oui, la patience d'attendre la prochaine âme qui passerait par ici, et de ne pas me montrer trop avide. Lui suggérer ce qu'il fallait faire en avançant toujours masqué. J'agissais la nuit, quand elle n'avait plus aucun contrôle sur son corps. Je commençai par détruire les avertissements laissé par Tchekhov, qui aurait pu tout gâcher une seconde fois. J'en profitais pour lui indiquer la route vers le manoir. La curiosité est un bien vilain défaut, mais elle n'est plus là pour s'en mordre les doigts. Dès que la machine à écrire est retournée à sa véritable place, j'ai senti tout le pouvoir qui revenait en moi. La fillette a été frappée par sa faiblesse. Et à présent, j'ai réussi. Je suis de retour.

   J'ai véritablement atteint l'immort

J'ai bien cru que j'étais morte, ou que cela n'allait pas tarder. Condamnée à observer les actes de mon propre corps, je n'étais que la témoin impuissante du mage noir. Je n'ai jamais été douée pour l'Occlumancie, ni pour rien qui traite de la force de l'esprit, à vrai dire. Alors je risquais de ne pas faire long feu, face à un authentique Horcruxe.

Cependant, je n'avais pas besoin de reprendre le contrôle entièrement. Sa plus grande force était également sa plus grande faiblesse : il n'était puissant qu'en présence de la machine à écrire, or détruire l'enveloppe charnelle d'un Horcruxe revient à détruire l'âme qui y réside. Et elle était à portée de main. J'avais toujours la fiole de poison dans la poche. Je n'avais pas besoin de grand chose, juste d'une main libre pendant quelque secondes.

Il s'est relâché un infime instant. Sûre de sa victoire, cette âme corrompue m'a sous-estimée, alors je me suis jetée sur l'occasion. Je n'ai même pas pris la peine de déboucher la fiole ; je l'ai brisée sur la machine.

Un cri horrible a retenti, son origine inconnue. Venait-il de ma bouche, de mon esprit ou bien de la machine à écrire ? D'elle est alors sorti un mélange de sang et d'encre, bouillonnant en bulles poisseuses. Le jet s'apaisa alors jusqu'à ne plus sortir qu'au compte gouttes.

Et là, plus rien. Le calme absolu était de retour.

Ne restait plus que le cri des mouettes.