La cave.

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Pendant des jours, des semaines, des mois, elles avaient poussé des bennes remplies d’ordures hors des bassins de décantation.

Ces boues qui se déposaient au fond des réservoirs étaient extraites par des esclaves et traitées pour aller augmenter la colline de terreau.

Au début elles avaient porté des paniers suspendus à un fléau, puis Ashka, la nouvelle intendante, avait préconisé l’utilisation de wagonnets pour plus de rentabilité et d’efficacité.

Le couple d’iŭga était devenu plus fort, les muscles de leurs cuisses s'étaient développés, elles avaient maintenant une silhouette bien plus athlétique, sans une once de graisse.

La plante des pieds d’Antje avait durci au contact des traverses de la voie ainsi que des scories qui jonchaient le chemin. Les bennes qu’elles poussaient, étaient toujours entièrement chargées.

Le seul repos ou soulagement qu’elles recevaient durant la journée, c’était quand, au retour, elles freinaient leur wagonnet vide du sommet de la colline de terreau jusqu’aux bassins. Ou pendant que des esclaves et non des iŭga remplissaient leur benne, durant cet arrêt. Là d’autres esclaves, les plus chanceuses les abreuvaient et leur balançaient des seaux d’eau, mais c’était rare.

La fonction première des iŭga, était de tirer, de pousser ou de porter des charges. En aucun cas elles ne devaient employer leurs mains pour prendre ou manier un outil. La nourriture s’était un peu améliorée en quantité et en qualité depuis l’épisode des cages, et surtout grâce à la nouvelle Intendante. Mais bien que les rations aient été augmentées, elles étaient toujours affamées, parce qu’elles travaillaient tellement dur, alors naturellement elles avaient toujours faim.

Antje s’était réveillée avec un début de migraine. Elle fouilla du regard la pénombre qui l’environnait, un peu de lumière coulait de l’unique soupirail du haut d’un des murs. Ce qu’elle avait ressenti durant son passage de la Civitas au Dépotoir n'était rien d'autre que de la honte et de la douleur. Toutefois, elle s’était rapidement habituée à cette vie de servitude, au fouet, à la nudité constante, à l’absence de toute lumière artificielle, ainsi que des commodités et du confort qu’elle avait jadis connu.

Déjà bien des fois avant sa maladie, elle avait ressenti le sentiment étrange de ne pas mériter sa vie de Duchesse richissime. Que son destin pouvait basculer, qu’elle marchait sur un fil comme une funambule. Elle avait eu le pressentiment d’être promise à un destin farceur avant même d'avoir franchi la porte du cabinet médical. Lorsque le médecin avait diagnostiqué sa leucémie, il lui semblait que, quoique injuste, c’était le prix à payer pour racheter les turpitudes de sa famille d’industriels proches du gouvernement Botha. Jadis elle avançait comme faisant partie de la classe la plus privilégiée. L’apartheid avait été le moteur de cette richesse et de ce pouvoir et elle en avait profité plus que de raison. Elle pensait que c'était la façon dont les choses devaient être. Après tout, la vie des noirs et des coloured était certainement meilleur sous l’apartheid, que de ce qu'elle aurait été, si on les avait simplement laissées à eux-mêmes, dans un monde où ils seraient retournés à la savane. Antje n'avait jamais pensé à ces emplois pénibles, dangereux, dégradants, toujours mal payés réservés aux noirs. Mais elle savait de par sa propre expérience qu'il y avait trop de négros et qu’il fallait bien les employer. Chaque magasin en avait au moins un pour les tâches ingrates.

Maintenant elle se sentait coupable, non pas pour son autosatisfaction d’avoir vécu dans un monde parfait, mais de son rôle dans les rouages même de cette ségrégation. Ici elle n’était qu’une iŭgum bien moins qu’une esclave et elle avait vite compris où était sa place. Cela signifiait qu’aucune lueur d'espoir n’était à attendre pour un « traitement spécial » et que le vœu d’une quelconque compassion devait être chassée. Pour ne pas devenir folle, elle s’était convaincue qu’elle était au bon endroit et que sa position était méritée. Elle évacua ses pensées d’un autre temps, d’un autre lieu, pour revenir à sa réalité.

Sa vision s’ajustait lentement à cette obscurité. C’était le matin parce qu'il y avait un peu de lumière. Encore heureux que depuis quelque temps, elle ne portait plus en permanence sa cagoule sans ouverture au niveau des yeux. Le palefrenier les avait privées de toute vision durant plusieurs semaines, histoire de les punir ou de rire, il avait probablement eu ses raisons, allez savoir.

C’était il y a longtemps. Trois autres filles étaient avec elle. L'une, qu’elle connaissait, était étendue sur le côté, ronflant doucement. Les deux autres assises sur leurs talons, dos au mur de briques, essayaient d'avoir le moins de contact possible avec le sol de terre fangeux. Elles regardaient la porte en pleurant.

Antje, ne faisait plus attention à son collier en bronze, ni à la lourde chaîne qui la reliait à Chiendri. Tête basse, sans retenue et sans gêne, elle urina à l’endroit même où elle était, elle commença à vider sa vessie. D'abord ce fut un ruissellement, puis un déluge qui siffla entre ses jambes. L’odeur d'ammoniaque lui chatouilla les narines. Elle éclaboussa ou plutôt, elle aspergea sa compagne. Puis elle sentit une boue chaude suinter entre ses orteils. Elle était dans une des caves du Dépotoir, la même que celle où elles avaient été amenées après qu’on les ait assignées à l’attelage d’un chariot. C’était il y a combien de temps déjà ? Bientôt, elles seraient nourries.

« Bientôt » et « en ce moment » étaient les seules notions qu'elle employait facilement. Du moins, ce sont les seuls mots que Chiendri connût et lui avait appris dans sa langue.

Elle avait bien essayé de lui expliquer cette notion qu’était le temps. De parler de cette définition proposée par Godin, de milieu indéfini et homogène où se déroulent les événements naturels et l'existence humaine. Mais cela, c’était compliqué. Quand Chiendri avait questionné, demandant : Indéfini ? Homogène ? C'est-à-dire ? Ça c’était quand elles étaient encore à la Civitas.

Enfin cela faisait passer le temps sous l’appentis.

Une autre fois elle avait tenté d’aborder la notion de temps qualitatif. Par opposition au temps de la science, essentiellement quantitatif, le temps de la conscience, vécu. Qu’un tel temps n'était pas homogène et qu’il correspondait au ressenti, on pouvait avoir l'impression que le temps passe plus ou moins vite. En ce sens, le temps où l'on s'ennuie et où l'on s'amuse sont différents, en tant qu'émotionnellement distincts. Trois jours qu’il avait fallu pour expliquer juste les mots sciences, conscience, homogène. Tous ces mots dont Chiendri n’avait pas les équivalents avec le maigre vocabulaire d’une esclave par nature. Alors la notion de futur, du futur d’une iŭgum ? Une chose était certaine, sa compagne lui avait appris à vivre l’instant présent, qui seul comptait. Depuis elles avaient été transférées au Dépotoir, depuis elle vivait et pensait comme une iŭgum. Alors « demain » ne signifiait plus rien, car il lui serait impossible de le distinguer d'aujourd'hui. Il y avait belle lurette qu’elle avait perdue toute notion de calendrier. Pour ce qui était d’un futur lointain, c’était quelque chose auquel elle évitait de penser. Elle pourrait continuer à vivre comme maintenant, pendant combien de temps ? Des mois ? Des années ? Avant qu'elle soit physiquement handicapée ? Elle ne voulait pas penser à ce qui se produirait alors. De temps à autre, des angoisses sur son futur l’assaillaient, mais aucune perspective n'était bonne. Elle trouvait ennuyeux de ne pas savoir depuis combien de temps elle s’était éveillée dans une des cellules de la Civitas, combien de mois ou peut-être d’années ? Mais après tout, quelle différence cela faisait ? Ce n’est pas qu'elle était indifférente aux événements, ou incapable de les analyser. Elle était sensible et très intelligente, mais elle avait changé, beaucoup changé depuis son arrivée sur cette maudite planète. Elle pensait maintenant à elle, en tant que deux êtres intimement imbriqués, une Iŭgum et Antje la terrienne. Il y avait maintenant cet animal, avec des émotions bestiales, physiquement sensible, qui hébété, était toujours à la recherche de nourriture, d'eau, de sommeil et de sexe. Et il y avait cette jeune femme, hautaine, arrogante, qui semblait flotter au-dessus de l’iŭgum. Tout en se tenant éloignée, elle observait ironique et méprisante cette sous-esclave, cette chose plus abjecte qu’une kafir. Antje la Duchesse, ne pouvait pas agir. Elle ne pouvait que jouir du spectacle, de cette déchéance qui lui donnait une sorte de plaisir à la fois malsain et masochiste. Heureusement son esprit était libre, il pouvait encore errer vers des concepts philosophiques. Elle réfléchissait à de petits riens, comme « bientôt » et « en ce moment ». Parfois elle avait l’obsession de vouloir mesurer le temps. C’est vrai que dans son ancienne vie, quand elle était blanche, libre et riche, elle divisait le temps en seconde, minutes, heures, jours… Où elle avait un agenda avec des rendez-vous. Elle avait même un beau stylo en platine avec une plume en or. À cette époque, avant sa maladie, le présent n’était que plaisir parfois futile. C’était un instant glissant entre un futur radieux mais mesurable et un passé tout aussi mesurable. Maintenant, le temps était complètement différent. Et bien qu’elle n’aima pas ce philosophe du nom de Kant, il fallait bien lui accorder qu’il n’avait pas tout à fait tort en voyant dans le temps une forme a priori de la sensibilité et que son existence était dépendante de l’humeur du sujet. Il est vrai que 5 minutes de fouet et 5 minutes de repos, si d’un point de vue newtonien, c’était la même chose… Il n’en allait pas de même sous sa forme Kantienne et sa vie était plutôt à voir sous cette forme. Le moment présent représentait presque l'intégralité de son existence. Pour ce qui était du futur qui pour elle était plutôt angoissant, elle faisait en sorte qu’il existe à peine ; et le passé, était un concept élastique de… « Hier » qui pouvait être une notion utile, une date encore claire dans son esprit. Mais pour « Avant-hier » c’était déjà beaucoup moins certain. Il suffisait que quelque chose de vraiment remarquable se produise juste un jour ou deux avant, ou encore quelque jours précédemment … De sorte que cette période « d’avant-hier » se fonde en un autre concept de « récemment ». Pour tout le reste qui venait après « récemment » cela rentrait dans un tiroir qu’elle avait étiqueté comme « il y a longtemps ».

Dans la cave, il y avait maintenant un peu plus de lumière et beaucoup plus de mouches. Elle mesurait approximativement six coudées pour chacun de ses côté. Les murs de briques lépreuses s'élevaient sur huit coudées ou davantage, jusqu’à un étroit soupirail, qui jouxtait le plafond, où pendait quelques chaines rouillées. Il régnait en cet endroit une pénombre fraiche et c’était bien la seule chose positive, car il fallait avoir le cœur bien accroché pour supporter la puanteur, les insectes de toutes sortes et la boue grasse d’un sol qui avait recueilli les excréments de plusieurs générations d’iŭga. Rien n’était prévu pour leurs besoins, pas de seau, pas de paille, rien. Comme des truies, elles mangeaient et dormaient dans ce lisier. Contre le mur du soupirail, reposait une auge de pierre jamais nettoyée grouillante de mouches. Dans un coin une baille de bois contenait un peu d'eau, c’était le seul mobilier dont elles disposaient. Ce qui la surprenait aussi c’était l’absence de tout graffiti. Cependant, il est vrai qu’avec les bras entravés dans le dos, cet exercice scriptural ne devait pas être aisé.

Antje, avait grandi d’au moins deux ou trois pouces, sa poitrine qui avait pris encore du volume était restée ferme. La marque sur son front indiquait qu'elle était désormais et à tout jamais une iŭgum, d’ailleurs s’il lui fallait une preuve supplémentaire, il suffisait de constater que sa peau avait pris une teinte bleu-clair. Sur le sommet de son crâne rasé, il ne restait maintenant qu’une sorte de petit chignon de cheveux qui, s’ils avaient été lavés, auraient été blonds, presque blancs, ils étaient attachés en une tresse simple. Assez curieusement pour elle, la chose la plus humiliante était cette coupe de cheveux réservée aux iŭga du Dépotoir. Elle observait attentivement Chiendri, qui partageait depuis tant de temps sa chaine de collier. Presque sur un ton neutre, elle l’invita à ne plus bouger. Puis avec sa bouche, elle traqua deux énormes blattes aussi grosses que son pouce, qui couraient sur la poitrine humide de sa compagne. Elle en goba une qui craqua sous sa dent, pendant que l’autre dévalait le corps de Chiendri, pour se réfugier sur son pubis humide. Celle-ci écarta largement les jambes, du moins autant que le lui permettait la chaine de ses chevilles. Elle exposa la manille de son sexe glabre ainsi que le cafard qui cherchait à le pénétrer. Antje, qui avait maintenant l’habitude de telles chasses, du bout des lèvres cueillit l’insecte. Gémissante, sa compagne remua la tête. Antje qui avait coincé le gros cafard entre ses dents l’embrassa, lui faisant don de la blatte. Nullement troublées, leurs salives se mélangèrent, alors que le cafard changeait de propriétaire. Leur lourd anneau nasal se balançait, s’entrechoquaient. Puis bien vite ils retrouvèrent leur place, reposant sur le rebord inférieur de leurs lèvres supérieures. Chiendri roula sur elle-même dans la fange tiède et ouvrit un œil trouble.

  • Ça va ? Demanda Antje, inclinant la tête vers l'autre.

Chiendri sourit timidement, alors qu’elle se passait la langue sur les lèvres. Elle ouvrit juste son autre œil et continua de regarder autour d’elle. Elle avait peut-être dix-huit ans, elle n’avait jamais connu la liberté. Son chignon de cheveux couleur de jais, au sommet de son crane chauve, ressemblait dans la forme à celui de son amie et de presque toutes les iŭga du Dépotoir.

Après quelques secondes, Chiendri, qui regardait toujours dans le vague, soupira. Elle était de nouveau sur le dos. Antje, la comprit, et sans autre forme de procès l’enjamba, se voûta en avant pour placer sa bouche au-dessus du sexe de sa camarade. Elle commença à le lécher. Puis elle prit en entier la manille dans sa bouche. Son anneau de langue jouait avec le manillon, ce son métallique avait la faculté de les exciter. Puis il y eut le gargouillis fugitif de l’aspiration, comme si elle la buvait à grand bruit et goûtait le doux nectar de sa sœur de chaine. En même temps, elle arqua ses hanches vers le bas, sa chatte encore trempée d’urine se plaqua sur les lèvres de Chiendri, l’étouffant de son parfum musqué. La traction sur son clitoris envoyait des décharges électriques sur son bourgeon rosé. Elle gémit et de concert elles se sucèrent plus ardemment. Elles étaient ruisselantes de cyprine. Chiendri l’observait avec délectation pendant que ses hanches se soulevaient vers la langue et les lèvres de son amie. Cette pensée joyeuse était due à sa jouissance qui montait.

Pour Antje, son état d’iŭgum impliquait qu’elle n’était qu’un animal et que désormais, elle devait agir comme tel, en toute circonstance, n'importe où, et devant n’importe qui. Sa compagne n'était aucunement différente si ce n’est qu’elle n'avait rien connu d’autre et qu’elle n’avait aucune notion de décence ou de pudeur. Qu’elle était dressée à satisfaire tous les ordres de ses maitres. Pour l’Afrikaner, son humanité s’était envolée en même temps que toute trace de honte. Elle avait réussi sa conversion en une véritable trainée capable de combler un chien ou n’importe quel esclave. Maintenant on aurait pu tout lui faire sans qu’elle ne s’en offusque.

Chiendri, était toujours étonnée que sa noble amie attaqua sa chatte ou la bite d’un chien avec une spontanéité si naturelle. C’était comme la première fois où elle avait été baisée par les molosses des gardes. Elle n’avait pas cillé, elle en avait même joui. En réalité Antje, savourait sa déchéance, elle se délectait de son avilissement, c’est comme si elle avait voulu montrer à la face du monde à quel point elle se moquait de son éducation. Déjà Antje, au-dessus du visage de Chiendri était secouée de spasmes pendant que sa copine comptait le premier des orgasmes de sa compagne. « Quelle salope ! » Pensa-t-elle avant qu'elle (estima), « en fin de compte elle est comme moi maintenant. » Les choses étant ce qu’elles étaient, elle se focalisa entièrement sur sa jouissance et sur le va-et-vient d’une langue complice. Son orgasme fut entrecoupé d’un flot de pisse et de diverses sécrétions. Antje d’abord surprise s’en délecta. Un filet d'urine ruissela sur son menton. Elle en rit.

Les deux autres iŭga sans mot dire, presque éberluées, regardaient cette scène de luxure.

Antje et Chiendri s’étaient agenouillées, elles étaient en sueur et d’une saleté repoussante mais elles n’en avaient cure.

  • Vous êtes nouvelles ? Vous n’avez pas encore bleuies et vous êtes encore propres. S’étonna Chiendri.
  • Oui, d’hier, à peine nous sommes arrivées au Dépotoir qu’on nous a jeté ici. Dit l’une des deux, une rousse à la poitrine menue. Et sa compagne renchérit : nous avons perdu à la loterie et nos familles n’ont pas pu nous racheter. C’est la loi, notre vie est foutue.
  • Vous pouvez nous raconter ? Avant ma copine était une esclave de peine de naissance et moi je suis une étrangère. On ne connait rien ou presque de ce monde, ou des citoyens de Yuchekha. Ça fera passer le temps avant la bouffe. Nous c’est la chaine 51 et vous ?
  • Nous on nous a dit qu’on était la 192. Vous voulez savoir quoi ?
  • Tout, après on vous dira comment survivre.

La rousse qui était plus loquace commença :

  • À Yuchekha, on croit au Dieu des Fleuves, au commerce, aux contrats et aux lois. Et l’une d’elle a fait notre malheur. Celle sur la servitude, car dans note cité, on ne tient responsable l'individu qui a signé volontairement un contrat et seulement pour la durée du contrat. Il est ainsi légal pour une personne de devenir une valeur mobilière pour un autre citoyen, pour la Guilde ou pour la Civitas et cela pour la durée d'un contrat. De tels accords peuvent être conclus par des courtiers de commerces autorisés. Ces courtiers comme la Guilde Souveraine, rédigent les contrats et les conditions de service, conformément à la loi. Les commissionnaires démarchent les familles et proposent les contrats qui sont en général honnêtes. Le compromis inclus des règles cohérentes ainsi qu'une « prime à la signature » avec la durée du service et salaire annualisé tout du long du contrat. Le bonus et le salaire peuvent être tenus au profit de l'individu sous contrat, ou payés au profit de leur famille. Tout dépend des clauses d’un contrat. Je m’appelle Arielle, et j’ai signé un tel contrat.

Elle se contorsionna pour soulager ses bras étroitement entravés dans son dos.

  • Ça fait mal, jamais ils nous libèrent de ces chaines ?
  • Jamais quand on est au repos. Mais on s’y habitue. La bonne chose, c’est que comme ça, ton plaisir dépend d’une autre. Ça fait des mois que j’ai pas pu me masturber ni me gratter.
  • Pourquoi ils font ça ?
  • Pourquoi ? Comment savoir ? T’es plus qu’une putain d’iŭgum. Alors t’es pas prête d’avoir une réponse. Continue ton histoire Arielle.
  • Au fait vous vous appelez comment ?
  • Moi c’est Antje et ma compagne c’est Chiendri. Je te serrerai bien la main. Mais comme tu vois… Elle agita ses bras menottés dans son dos aux coudes et aux poignets.
  • Mon amie c’est Marielle.
  • Vous avez volontairement conclu cet accord ? Antje étonnée regardait Arielle.
  • Oui. Sa gorge était très sèche et elle n'était pas sûre que sa réponse ait même été entendue.
  • Va boire, pour une fois qu’il reste de l’eau dans la baille.
  • Oui, merci. Elle se dirigea à genoux vers le bac en bois pour y plonger la tête. Puis elle poursuivit. A la signature on a quatre jours pour accepter ou refuser. Après la transaction devient définitive et on est sans condition liée à tous les termes et clauses de l'accord. Antje comprends-tu cela ?
  • Oui justement, mais devenir une iŭgum ? Quelle drôle d’idée.

Arielle se racla la gorge, assez pour se faire entendre.

  • Oui, mais c’est plus compliqué. Je me dis que ce n'est pas le moment de commencer à me sentir désolé pour nous deux. Nos familles le seront assez pour nous.
  • Oui, mais il faut être stupide pour devenir une iŭgum.
  • Nous n’avons pas voulu cela, tu vas comprendre. Les conditions de servitude ont divers degrés de protection en grande partie en fonction de la durée du terme. La durée maximale d'un contrat est de 30 ans. Le minimum est de six mois.
  • Mais être une iŭgum, c’est pour la vie !
  • Oui, je sais, j’y viens, tu vas comprendre. Pour ceux qui signent un contrat jusqu’à cinq ans. Les conditions sont supportables. Ils sont considérés en général comme des serviteurs ou des apprentis. Bien que ce service remplisse tous les engagements pendant la durée, c’est-à-dire 5 ans au plus. L’acte de la personne la lie au propriétaire du contrat, du début jusqu'à la fin, sans interruption. Les engagements imposent des restrictions à la sévérité des mesures qui pourraient être infligées aux serviteurs. Ceux-ci ne comprennent pas de marques permanentes sur le corps, aucune modification corporelle, pas de missions dangereuses et aucune activité sexuelle forcée. En général c’est plus un contrat de travail ou d’apprentissage, souvent à la fin d’un tel contrat, il n’est pas rare que le propriétaire propose un véritable emploi. Le service de cinq ans et un jour, jusqu’à quinze années, permet certaines modifications du corps y compris le perçage et une seule marque de propriété. Soit par tatouage, soit au fer rouge et il doit être situé sur le flanc droit ou sur un sein ; les signataires sont affectés à des travaux pénibles, tels que le travail dans les mines, les carrières ou les galères, ainsi que des obligations sexuelles décidés par le propriétaire. Pour le service de quinze ans et un jour jusqu’à vingt années, on permet les marquages multiples à partir du cou jusqu’à la plante des pieds et des modifications du corps presque illimités, à l'exception du retrait d’un membre. Pour le service de vingt ans et un jour et plus, il n’y a plus de restrictions et de nombreux individus sont marqués sur le front. Bien qu'il puisse sembler absurde pour une personne anciennement libre de s'engager pendant de plus longues périodes, en particulier pour les extrêmes, jusqu’à trente années ou plus. Car dans ces deux cas on ne parle plus de prime à la signature, puisqu’en principe il s’agit de décision judiciaire. Les engagements de cinq ans ou moins n’ouvrent souvent droit qu’à une prime minime à la signature et le paiement annuel est également plus faible. Ces engagements sont recherchés par des personnes ou des enfants qui attendent une protection ou une formation avec un petit pécule à la fin.
  • Oui je comprends, mais comment êtes-vous devenus des iŭga ?
  • Nous sommes les ainées de nos familles. Nos pères étaient frères et de riches armateurs. Mais ils ont sombré avec leur cargaison dans le lac de Murdir Durant la guerre du Croissant. Nous n’avions plus de dot mais des dettes. Nous avons recherché partout de l’aide sans aucun résultat. Du vivant de nos pères, aucun banquier ne nous aurait refusé un emprunt. Nos biens ont juste suffit à rembourser une partie de nos créanciers. Nous et nos mères, on a bien cherché du travail, mais rien d’assez bien payer et tous les emplois non qualifiés étaient soit occupés par des serviteurs sous contrat ou des esclaves. Je ne sais pas si vous le savez mais à Yuchekha, un ou une citoyenne, ne peut pas devenir esclaves. Donc ils ne nous restaient plus que les contrats de servitude. Mais même pour les contrats classiques de longue durée, la prime versée n’était pas encore suffisante. Il ne restait plus que la grande loterie du Dieu des Fleuves. Cela fait partie des festivités organisées par le Temple, la Civitas et la Guilde Souveraine.
  • Alors d’une certaine façon, si vous êtes là, c’est un peu à cause de nous. Intervint Chiendri.
  • Oui les numéros du carrousel. Répliqua Marielle.
  • Cela sert à cela de ce faire baiser par des chiens ? Demanda Antje, j’ai jamais compris comment ça fonctionnait.
  • C’est assez simple, il y a 8 couples d’iŭga à quatre pattes sur un manège. Chaque iŭgum porte une lettre peinte sur son dos et trois pancartes colorées avec des chiffres dessus, sont placées sous elle. Puis on lâche les chiens. 16 chiens, l’un derrière l’autre. Selon le couloir qu’il choisit, il prend une couleur. Il y a trois couleurs, la bleue pour le Temple, la rouge pour la Civitas et la jaune pour la Guilde Souveraine. Les chiens peuvent pour 4 d’entre eux, devenir des bleus. Pour 6 d’entre eux des rouges et pour les 6 derniers des jaunes. La couleur bleue est la plus dangereuse, car c’est soit le Supplice du Fleuve soit la prêtrise. Pour la couleur rouge on peut être libéré ou avoir une peine de servitude de 15, ou de 30 ans ou devenir une iŭgum. Pour la jaune c’est la même chose que pour les rouges, sauf que la durée des peines est de 5 ou 10 ans. Ma cousine est moi n’avons vraiment pas eu de chance. On avait choisi la lettre O, omicron. Quand un chien jaune l’a couverte. On se croyait sauvée, on avait une malchance sur 6 de devenir des iŭga. Tous nos espoirs se sont évanouis quand la prêtresse a levé la pancarte et que dessus il y avait un grand I. Il faut savoir que l’exécution des peines est quasi immédiate. Une fois que l’on a choisi notre lettre on n'a plus la possibilité de revenir en arrière. Sauf bien sûr si on peut payer dans l’heure la somme de 5000 pétales d’or.
  • Dans toute cette merde, coupa Marielle, on peut dire que nos familles ont eu de la chance. Car pour les participants la prime est de 1000 pétales d’or et de 20 pétales d’or par année passées à remplir le contrat. Si nous survivons 10 ans il y a même un bonus de 100 pétales d’or.
  • 10 ans ! Mais jamais on ne survivra 10 ans. Je suis terrifiée, coupa Arielle. Nous sommes en enfer, on est là, suantes, assise sur du lisier. Regarde Marielle, je me remets à trembler. J’ai vu comment ils liquident les iotas et les iŭga comme nous. Je l'ai vu pas plus tard que l’année dernière à la Civitas. Je l’ai vu alors que j’étais encore une citoyenne. Ils nous pendront en l’air par les pieds, alors un homme tiendra ma tête, dégageant ma gorge et alors il prendra son couteau. Non ! Non ! Dieu des Fleuves, veuillez ne pas que cela se produise !

Chiendri cracha par terre et dit :

  • Et après, puisque vous avez participé à la loterie… Ils découperont la marque au fer rouge de vos fesses et l'enverront à vos familles. Prouvant à tous votre exécution… Que vous êtes vraiment éliminées. À moins qu’ils ne découpent votre marque avant de vous égorger ? Ça dépend de l’humeur du boucher. Ensuite il vous débitera en morceaux, les meilleurs seront donnés aux chenils, les bas morceaux… Mes chéries… On les aura dans le cycéon. Je suppose que pour le reste, vous finirez en colle ou quelque chose comme ça.

Maintenant les deux filles pleuraient.

  • Oh je souhaite, ne jamais m’être offerte. Je n'ai pas pensé à une fin comme celle-ci. Se lamenta Marielle.
  • Bah ! Regardez ma copine. Dans son pays c’était une duchesse. Elle vivait dans un luxe que vous pouvez même pas imaginer. Elle parlait même pas notre langue. Et le pire pour elle… En devenant une iŭgum elle n’a plus eu de chaussures.
  • Oui, c’est vrai, même que maintenant… Je suis une bonne iŭgum. Je vais vous dire ce que Malda, une autre iŭgum, m’a dit notre premier soir : Le mieux, c’est de s'rendre l’temps aussi agréable que possible en étant gentil avec vous-même. En quoi elle se trompait un peu. Car dès qu’on nous a sorties des cages, on nous a entravées les bras dans le dos. C’est parce qu’on est maintenant des animaux d’attelage. Et que ça gave les palefreniers de nous attacher et de nous détacher tous les jours. Vous avez des questions ?
  • On mange vraiment d’autres iŭga ?
  • Oui, mais depuis la nouvelle Intendante, on ne mange plus ni les cervelles, ni les yeux. Dans le cycéon, y a plus que du sang d’iŭga et des raclures de carcasses. Parfois on a encore l’heureuse surprise d’y trouver un doigt ou une oreille. Maintenant il est bien meilleur… Ou alors… Peut-être que je m’y suis habitué ? Va savoir.
  • ça fait mal d’être baisée par un chien ?
  • Vous êtes vierges ?
  • Bien sûr.
  • Dans ce cas faudra vous faire dépuceler par un esclave. Sinon vous allez vraiment déguster. Parce qu’ici les pines des chiens, c’est vraiment quelque chose. Et faut pas oublier le nœud… Oui car ces salauds de gardes prennent bien soin à ce que le nœud disparaisse dans notre fion ou notre con. Mais avec le temps vous allez voir… Des orgasmes de folie, de folie j’vous dis. Bon faut aussi oublier la honte, les moqueries, les crachats et tout le reste.
  • Tu devrais leur dire le plus important. Intervint Chiendri.
  • Oui, c’est vrai. Vous êtes désormais une chaine, si l’une de vous deux devient folle ou meurt, dans la minute l’autre est égorgée. Alors un conseil, prenez bien soin l’une de l’autre.
  • C’est quoi le reste ?
  • D’abord le mauvais, le fouet, la cravache, les autres marques au fer rouge. Car il vous en manque. La faim, oui, on a tout le temps faim. La soif, les besognes exténuantes, parfois dangereuses, les punitions sadiques et les palais où nous dormons.
  • Et pour nous laver ?
  • Non, petite Arielle, je vais te faire à peu près la même réponse que Malda. Non, en dehors de la pluie, jamais de bain en dehors de la merde qu'on transporte, où dans laquelle on dort. Mais des fois, quand on est vraiment trop sale, on nous balance quelques seaux d’eau. Ironisa Antje.
  • Et pour nos besoins ?
  • Qu’est-ce que tu n’as pas compris Arielle ? Tu nous as pourtant vue.
  • Tu veux dire…
  • Laisse Antje, je vais leur montrer, j’ai comme une envie pressante, gloussa Chiendri, avant de reprendre : vous avez plusieurs solutions, soit vous vous retenez jusqu’à ne plus pouvoir, soit vous faites ça debout, à quatre pattes ou accroupis.
  • Là ! Comme ça ? Questionna Marielle.
  • Oui, moi je préfère accroupie. Ici les seules distractions sont soit de se donner du plaisir soit de chier ou pisser. Comme vous voyez, les toilettes se composent du sol de la cellule, si vous en avez le cœur, après, vous pouvez mélanger votre merde avec les déchets de toutes les filles, qui ont passé leur vie ici avant nous. Tout ce qu’on vous demande c’est de faire ça un peu plus loin que l’auge. En dehors de la cave, quand on travaille, tu t’arrêtes pas. Tu fais ça en marchant ou en courant. Sauf en ville, là si tu t’oublies, tu vas dérouiller comme jamais.

Et joignant le geste à la parole elle déféqua. Se leva, pour aller se frotter le cul sur le mur.

  • Bon avant que vous demandiez… Oui, peut être un jour vous serez amenée à manger votre merde ou celle d’un ou d’une autre. Ça fait partie des nombreuses punitions. Antje, dit que ça à un goût de chocolat. Moi je connais pas le chocolat. Si vous refusez, on vous gavera avec. Et même que vous risquez de finir crucifiées.

En entendant du bruit dans le couloir. Les quatre filles se tournèrent vers la porte de la cave. Mais le bruit se prolongea, retentissant plus près maintenant. Elles entendaient les paroles d’un homme, mais elles ne pouvaient pas bien comprendre ce qu’il disait. Sa voix semblait aimable mais ferme. Et les grincements des gonds ont continué, se rapprochant de plus en plus. Antje savait que ces bruits étaient ceux des multiples portes s'ouvrant et se fermant. Des cris, des ordres aboyés, des pleurs, les sons incertains continuèrent pendant quelque temps. Ce devait être la nourriture.

  • Les filles, quand, comme maintenant, vous entendez du bruit des portes qui claquent et même d'autres filles pleurer dans les cellules voisines. Eh bien, en aucun cas je dis bien, en aucun cas... Vous ne devez essayer de communiquer avec les autres iŭga ou avec le palefrenier.
  • Ils ne peuvent pas nous blesser plus qu'ils ne l’ont déjà fait.
  • Détrompe-toi petite gourde, tu sais combien tu vaux réellement ? Non bien sûr, et bien tu vaux bien moins cher qu’un des chiens qui te baisera. Ici, vous ne possédez rien. Avez-vous oublié, qu’à votre arrivée on vous a marquées comme du bétail ? Tu dois réaliser qu’ici, la moindre punition, c’est de rester deux jours et toute une nuit sans boire ni manger, suspendue par les poignets. Avec un madrier qui repose sur la chaine de tes chevilles. Et je peux te dire que la poutre est bien lourde. C'est la punition normale pour la moindre désobéissance.
  • Et pour la chaine qu’on a entre les jambes ? Jamais ils ne la retirent ?
  • Mais Arielle, ton collier, tes bracelets, tes chaines sont rivetées, donc tu devras les garder à jamais. Alors un conseil, si un jour vous avez la chance d’avoir un bout de tissu gardez le pour entourer vos chevilles.
  • Écoute ce que te dit Chiendri. J’étais comme toi, je ne voulais pas la croire ! Avant j’étais une jeune femme d'une très noble famille, bien éduquée et avec des montagnes d’or. Mais dans cette citée, j’ai été littéralement vendue pour presque rien, comme iŭga, d’abord à la Civitas, avant d’être cédée au Dépotoir. D’ici, je n'ai aucune chance d'informer ma famille sur mon sort. J’ai compris que pour le reste de ma vie, je devrai travailler du matin à la nuit tombée, sans jours de repos, sans vêtements, sans même une couverture, que je mangerai toujours la même bouillie froide. Ici les corvées sont fatigantes, malsaines, les gardes cruels, mais on s’y fait. J’ai aussi rapidement perdu la notion du temps, jour après jour, mois après mois, j’ai été transformée en bête de somme. Nous n’avons même pas les restes des esclaves ou des gardes, parfois on porte une cagoule alors on ne sait jamais si c'est le jour ou la nuit. Tout ralentissement dans l’exécution d’une tache est immédiatement sanctionné par le fouet.
  • Alors c’est quoi les points positifs ?
  • On va pas se mentir, il y en a peu. C’était Chiendri qui avait repris la parole.
  • Oui, mais ils sont importants, tout d’abord vous n’avez plus à avoir honte de quoi que ce soit, surenchérit Antje.
  • C’est bien maigre comme consolation, se lamenta Marielle.
  • Vous allez grandir, être plus musclée, plus endurante, vous ne serez plus malade même en vivant dans cette merde. Dans quelque temps vous serez tellement excitées que tous vos interdits tomberont. Mais il y a plus important et ça c’est un secret. Un secret que nous avons trouvé toutes les deux. Jusqu’à présent lorsqu’une iŭgum devenait bleue, elle commençait peu à peu à perdre la raison pour ne devenir pas plus maligne qu’une vache. Mais comme vous le voyez nous sommes bleues, d’un bleu plus clair il est vrai. Mais non seulement nous n’avons pas perdu la tête, mais en plus nous sommes plus fortes que la moyenne des iŭga. De plus en devenant une iŭgum une femme perd ses menstrues.
  • Mais nous non, c’est aussi pour ça qu’on a toujours les chiens collés au cul, gloussa Chiendri.
  • Et alors, ça veut dire quoi ? Demanda Arielle.
  • Ça veut dire qu’Antje, qui vient d’un autre pays, est immunisée contre cette maladie qui bouffe notre cerveau. Ça veut dire aussi, que si vous voulez être immunisée, faudra nous brouter le minou quand on saignera. Une dernière chose, si vous ne voulez pas gouter de la trique. Dès que le palefrenier ou un esclave entre ici, vous devez être à genoux le front sur le sol et attendre ses ordres.

Puis enfin leur porte fut ouverte. La dure réalité se dressait devant-elles. La lumière des torches du couloir afflua.

Grimaçant largement, Goldmir Principal, un homme plutôt hargneux, à la chevelure grisonnante, habillé d’un long pagne, de braies de cuir et d’un gilet en peau de serpent, entra. Un esclave nu au-dessous d’une large ceinture, le suivait, il portait deux seaux, l’un contenant le cycéon*, l’autre de l’eau.

  • Salut, les salopes ! Dit-il gaiement.

Antje et Chiendri se précipitèrent immédiatement pour se mettre à genoux devant lui, fourrant leur nez en haut des cuisses musculeuses du palefrenier en chef, elles cherchaient son gros pénis caché sous son long pagne de cuir. Sans ménagement, il prit les deux filles par leur chignon, leur intiment l’ordre de prendre la position paillasse car leur empressement avait presque déplu à Goldmir Principal. Il était temps pour elles de se mettre dans cette posture et de supplier le pardon du maitre. Mais cet ordre pouvait être donné pour forcer une iŭgum à supplier pour sa punition. Les iŭga se mirent vite à genoux, ensuite elles se baissèrent, posant le front sur le sol, en supplique. Puis elles avancèrent leurs bouches vers les pieds du maitre, elles commencèrent à embrasser ses sandales sales. Il laissa faire, les laissant pleurnicher à ses pieds.

  • Comme ça, vous z’attendez plus ma permission pour me sucer ? Pour vouloir ma pine dans vos gueules de chiennes ?

Il se retourna vers l’esclave.

  • Dans l’auge, pas plus de huit louches ! C’est le mélange mammaire, dosage maximum.
  • Bien maitre.

Sans plus faire attention aux lécheuses, il s’approcha des nouvelles iŭga. Elles étaient prosternées, le front dans la fange.

  • À genoux, chiennes ! Que je puisse voir à quoi vous ressemblez.

Elles s’exécutèrent dans la seconde. Il prit entre ses mains la médaille qui marquait le milieu de leur chaine de collier.

  • Ainsi vous z’êtes la paire 192 ? C’est vrai que la semaine dernière, z’ont fini dans la marmite. Z’oront pas duré longtemps celle-là.

Tour à tour, il leur ouvrit la bouche et examina leur langue et leurs dents, insérant son doigt si profondément… De sorte qu’elles eurent des hauts le cœur et faillirent vomir. Il leur palpa les seins, les soupesant au creux de sa large main et il tira avec effort sur les mamelons de sorte qu'il leur tira une sorte de halètement. Puis il passa sa main sur leur sexe rasé et, avec un doigt, il constata que leurs grandes lèvres n’étaient pas encore perforées. Il grogna insatisfait. Il conclut son examen en disant :

  • Dans l’arène du Carrousel, z’ont bâclé le travail, va falloir faire le nécessaire.

Il donna une traction subite sur la chaine et leurs dit :

  • Debout ! Et pissez.

Elles ont compris avec horreur. C'était déjà assez dégradant qu'elles soient nues en public, mais il voulait qu’elles urinent devant un esclave qui bandait déjà ! Il ne prêta aucune attention à leur détresse. Il tira encore ou plutôt il secoua la chaine. Il réitéra son ordre.

  • Pissez ! Maintenant.

Elles étaient rouges de honte, mais il n’y avait aucune alternative. De concert elles commencèrent par vouloir s'accroupir, mais il donna une traction subite, méchante, sur la chaine qui leur fit mal au cou en disant :

  • Pissez ! - Debout ! Comme un animal !

Elles se tinrent les jambes écartées. Elles regardaient le sexe turgescent de l’esclave une goutte de quelque chose de visqueux perlait à l’anneau qui lui transperçait le gland. Des larmes d'humiliation coulaient sur leurs joues cramoisies. Il gifla Marielle :

  • Pissez ! Bande de bourriques. Ou ma trique va vous z’arracher la peau du dos.

Elles ne pensaient ne pas pouvoir. Elles n'y arriveraient pas. Elles n'avaient jamais uriné de cette manière, en se tenant droite, les jambes écartées, ni devant un homme, ni devant une femme. Puis, doucement au début. Puis peu à peu, leur urine coula en de petits jets, et comme une délivrance... Un jaillissement puissant frappa le sol. Le liquide chaud, éclaboussait tout devant elles. Elles étaient mortes de honte. Le déluge continua. Quand elles eurent fini, il commanda à son aide.

  • Esclave, lèche les !
  • Bien maitre.
  • Alors ?
  • Elles ont un goût de vierge, maitre.
  • C’est bien, vous pourrez les baiser avant qu’on leur mette la manille.

L’esclave semblait être aussi excitée, que les deux filles étaient terrifiées.

Puis, il les regarda durement en disant :

  • Maintenant à l'avenir, vous pisserez toujours comme ça, en vous tenant droite comme des juments ! Et à partir d'aujourd'hui, vous ne devez plus adresser la parole à un homme ou une femme libre. Pas un simple mot ! Vous devez être, vous êtes, des iŭga ! C’est ce que vous z’êtes. Vous devez l’accepter ou mourir. N'oubliez pas ! Il vous z’est formellement interdit de parler. Les esclaves vous enseigneront bientôt comment vous exprimer devant des citoyens... En frappant le sol ou en secouant la tête… Bientôt vous z'aurez plus aucun désir de parler. Mais si jamais vous le faites ! Je serai obligé de vous couper la langue ! Secouez vos têtes maintenant pour me dire que vous z’avez entendu et avez compris. Il y a toutefois une exception. Si un esclave vous questionne, il vous est possible de lui répondre. Iŭga, bienvenue dans vot nouvelle vie de merde, depuis que le Dépotoir vous a gagnées comme son bien au Carrousel, vous êtes passées directement du statut de femme, à celui d’animal. Vous subirez car c'est bien le mot, vous subirez un véritable dressage. Je vais vous dompter à n'être que des bêtes. Ce qui signifie, que vous allez apprendre à oublier que vous avez été des femmes... Vous obéirez au fouet... Sans y penser. Vous ferez dans la seconde, exactement ce qu’on vous dira de faire. Vous apprendrez à porter un harnais, à vous taire, à devenir forte et endurante, à vivre toujours nues, à conserver un mors, un bâillon ou une cagoule autant de temps qu'on le voudra. Vous serez souvent chargées comme des mules, vous tirerez un chariot ou une charrue comme des juments. Il faudra juste apprendre à obéir et c’est tout. Pour nous vous valez moins qu'une vieille mule. Dès aujourd’hui vous serez attelées, vous recevrez la cravache et le fouet. Vous êtes des iŭga du Carrousel. Le fait même d’êtes encore en vie, est un miracle dû à la bienfaisance de l’Intendante. Un an que vous vivez… Coute 20 pétales d’or à la Guilde soit le prix de 80 iŭga. Donc plus vite vous crevez, plus nous faisons d’économies. Alors, on va pas prendre de gants avec vous deux, vous z’aurez le même confort que ces truies et il désigna la chaine 51, vous dormirez comme des animaux de trait. Mangerez la même merde que la 51, qui a vécue bien trop longtemps. Pouvez Manger, salopes, on repasse dans un moment.

Elles se mirent à genoux et avancèrent vers l’auge, Chiendri et Antje les rejoignirent. Elles plongèrent leurs têtes dans la mangeoire. Ce fut difficile pour les nouvelles. Chacune avalait, aspirait ce qu’elle pouvait. En moins de cinq minutes, elles avaient fini leur répugnante pitance. Leurs visages étaient couverts de nourriture qu’elles se léchèrent mutuellement. "Faites comme nous, " avait dit Antje, "cela vous fera plus de nourriture et cela vous évitera d’être dévorées par les mouches. "

  • Et maintenant on attend quoi ? Questionna Marielle.
  • C’est simple, je pense qu’on est encore de corvée d’attelage, cela fait beaucoup de jours que c’est comme ça. Y’a pas de raisons que ça change, répondit Chiendri. Avant de reprendre : Et on a de la chance, la chaine de nos chevilles est légère. On a connu pire. C’est vrai que la nouvelle intendante est plus clémente. Et surtout faites tout ce qu’on vous dit de faire, les gardes n’attendent qu’un prétexte pour vous rosser. Surtout que vous êtes des nouvelles et d’anciennes citoyennes du temps de l’ancien Intendant on vous aurait égorgées le jour même... Pensez, les deux tiers des gardes sont des esclaves.
  • Vous verrez les filles, avec un peu de chance, vous allez découvrir que vous adorerez courir. Vous ne sentirez presque plus le fouet. Mais la liberté de galoper aussi vite que vous pouvez, vous donnera des sensations formidables. Vous éprouverez comme une jouissance après avoir couru toute une journée. Mais vu que vous êtes nouvelles, je pense que toutes les quatre on va plutôt être de corvée de tombereau, c’est par contre beaucoup mois amusant et on va pas mal déguster au niveau du fouet. Avait prédit Antje. C’est pour que vous soyez assez endurante.
  • Et le grand anneau que vous avez au sexe… Ça fait mal ? Demanda Arielle.
  • Ici, tout fait mal avant de donner parfois du plaisir. Une fois que votre anneau de lèvres sera guéri, il servira au frein ou il servira à vous maitriser, quand on vous attèlera, on y passera une bride. Au bout d’un moment, la rêne attachée à l'anneau, va commencer à vous donner du plaisir plutôt que de la douleur. C'est une sensation dont je ne savais que faire au début, je mouillais comme une salope. Heureusement la langue de Chiendri a résolu ce problème. Mais maintenant dès qu’on place la bride… Avec les secousses, avec les tractions du cocher tirant dessus… Cela me fait penser à la langue pleine de bonne volonté de Chiendri, plutôt qu’à un anneau de servitude. Vous êtes tellement marrantes ensemble. Cela ne fait pas deux jours et je ne peux pas imaginer comment vous allez passer les années qu’ils vous restent à vivre. Avez-vous déjà essayé de vous brouter l'une, l'autre ?
  • Non ! Cria Arielle.
  • Bah on en reparlera dans quelques jours. Aurais-tu pu t'imaginer être ici il y a un mois ? Demanda Chiendri.
  • Elle n’était pas une esclave il y a encore une semaine, déclara Marielle, à bout de nerfs.
  • Je ne suis pas une esclave, renchérit Arielle.
  • Bien sûr que vous ne l’êtes pas, rit Antje. C’est juste que vous êtes des iŭga. C’est encore bien plus bas.
  • Je ne veux pas courir nue, avec des gardes qui se moquent de mes seins et de mon cul exposé au fouet. La prochaine chose qui me ferait peur, c’est le jour où je perdrai ma dernière miette de dignité, à l’instar de vous toutes. Continua de se lamenter Arielle.
  • Mais si c’est ta dignité… Ma belle, tu l’as perdue en devenant une iŭgum. Tu n’as rien écouté de tout ce qu’on t-a dit. Tu vas découvrir que le plaisir et la douleur sont des choses qui échappent à ta volonté, bien des fois elles se produiront sans que tu interviennes. Tu les éprouveras passivement. Dés fois même ces sensations seront emmêlées, même s’il n'y a pas, à vrai dire, d'absolue passivité dans ce que tu subiras. Sois-tu tenteras d’affaiblir cette douleur, soit tu essayeras d’augmenter le plaisir, mais habitue-toi à la passivité, car pour tout tu dépendras d’autrui. Ici, fatalement, nous ne pouvons les empêcher de naître. C’est la conséquence d’actes de volontés qui n’ont aucun compte à te rendre. Jamais tu n’auras ton mot à dire. Par nécessité, tu tromperas parfois la conscience que tu as de la douleur que tu éprouves pour la transcender en plaisir, tu pourras essayer de rendre ces sensations plus intenses en fixant sur elles ton attention. Maintenant, pour Chiendri et moi… Souvent nous trouvons dans la douleur des plaisirs très délicats : la nostalgie, la honte, la soumission ainsi que toutes sortes d’orgasmes. Mais malgré tout, même pour ces étranges plaisirs, jamais tu n’en seras la maitresse absolue. C'est là l'illusion des stoïciens et des épicuriens, qui ont cru pouvoir par la seule volonté, supprimer la douleur.
  • De quoi parles-tu ? Stoïciens ? Épicuriens ?
  • C’est vrai que nous n’avons pas eu la même éducation et que je viens d’un pays lointain. Si nous partageons cette geôle et si cela vous intéresse, je vous en parlerai. Ici tout est relatif. D’ailleurs, tout ce qui est sensuel est relatif, ce qui est plaisir pour l'une est douleur pour l'autre. Avant d’être une iŭgum je ne pratiquais que des exercices intellectuels je ne voyais dans les travaux du corps que fatigue et souffrance. Maintenant que je suis livré aux travaux de force, j’y trouve toutes mes joies.
  • Tu dis que tu éprouves de la joie, interrogea Arielle.
  • Tu vois, nous sommes pour ainsi dire toujours excitées, regarde le jus qui suinte de nos vulves. Le simple fait d’en parler nous excite. Chiendri, a constaté il y a longtemps, que lorsqu'on nous fixe la chaîne aux mamelons c'est suffisant pour nous faire jouir. D'une certaine façon au début cela nous préoccupait, car les gardes le savent, c’est particulièrement dégradant de savoir que vous ne pouvez pas contrôler vos sens. Pour moi, mon excitation est toujours élevée. Je pensais que c'était en partie dû au fait d'être nue en public, d'être exhibée devant des inconnus qui me regardent, qui parfois me touchent, me malmènent, me masturbent. Ou que c'était aussi dû à la manille qui écrase de temps en temps mon clito. Car si au début c’était une torture ce n'est plus le cas. Je ne compte plus les orgasmes que j’ai en tirant le chariot, c’est un plaisir sans fin.
  • Oui, mais il n’y a rien de surprenant c’est à cause du cycéon d’iŭga, il contient un tas de trucs. Interrompit Marielle.
  • Peut-être mais cela n’explique pas tout. Si l’on suit certains philosophes le plaisir ne consiste que dans l'absence de la douleur.
  • Mais c’est l’ennui ! Répliqua Chiendri. On peut pas avoir de plaisir sans connaître la douleur ?
  • Je dirai que ce sont deux adversaires, ou plutôt les deux cotés d’une même pièce. Et que l'on ne peut pourtant avoir l'un sans l'autre. C'était l'opinion de Platon, un philosophe de chez moi. Même, Schopenhauer un autre homme, car pour dire de telles bêtises, il faut être un homme n’est-ce pas ? … A repris cette idée. La douleur est selon lui un fait positif… Ça se voit qu’il n’a pas beaucoup gouté à la cravache de Fouetsanglant. Le plaisir est seulement l’arrêt de la douleur. Ce brave homme mélange le plaisir physique et la possession. Il dit que pour éprouver du plaisir à posséder quelque chose, il faut commencer par avoir désiré ce quelque chose, c’est sa méthode pour trouver ce qu'il nous manquait. Or ce manque est douloureux : le plaisir sort donc de la douleur.
  • Mais c’est un crétin ! S’emporta Arielle.
  • Oui je sais cette idée a eu de tristes conséquences dans mon pays, car si le plaisir n'est que l'absence de la douleur, s'il nous faut acheter la moindre jouissance par des souffrances préalables. C’est le fondement même d’une religion de mon pays où il faut souffrir beaucoup pour connaitre tous les plaisirs après la vie.
  • Alors tu dois être heureuse d’être une iŭgum ? Raya Arielle. Mais ce plaisir promis compense-t-il même un peu la douleur ? Égale-t-il les souffrances supportées pour l’obtenir ?
  • Ce Schopenhauer dont je parlais croit que non. La vie vaut-elle dès lors la peine d'être vécue ? En toute logique, il n'hésite pas à répondre : Non ! Pourtant il ne s’est pas suicidé et il est mort bien vieux.
  • C’est vrai qu’il n’a jamais dû être une iŭgum, s’amusa Chiendri. Je les entends qui reviennent… Alors les filles un conseil prenez sur vous… Car le moindre refus et vous comprendrez vot douleur. Vous verrez alors si le Schopenquèquechose a raison ou tort.

La porte fut ouverte à nouveau. Cette fois si, ils entrèrent à trois, Goldmir Principal et deux esclaves dont celui qu’elles avaient déjà vu. La lumière des torches derrière leurs têtes assombrissait les orbites du palefrenier comme deux trous d'encre noire. Les esclaves bien que plus jeunes n’étaient pas en reste. Tous deux affichaient de puissants braquemarts annelés. Leur peau bronzée et leur barbe hirsute, les faisaient ressembler à des ogres. Mais les dents carnassières de Goldmir Principal illuminaient un sourire narquois.

Comme à leur habitude Antje et Chiendri étaient aux chevilles du palefrenier. Il les poussa du pied et se retourna vers ses deux esclaves. Alors il étendit une main calleuse à force de meurtre et de violence… Et désignant Arielle et Marielle.

  • Vous z’avez dix minutes pour fourrer les nouvelles iŭga, j’ai pas envie que les dogues me les déchirent. C’est pas tous les jours que vous z’avez des pucelles.

Le fouet du palefrenier, claqua violemment le dos de Chiendri.

  • OUAW ! Cria l’iŭgum.
  • Qu'est-ce qui te fait sourire, animal ? Demanda l’homme avec exigence. Si tu penses que c'est un endroit amusant, alors peut-être serait-il préférable que je te laisse, toi et ta copine dans le puits à os pendant… Je dirai environ une bonne semaine ?

Chiendri inclina très bas la tête avec soumission afin que le gardien ne puisse voir que son crâne.

  • Est-ce que ça veut dire oui ou non, iŭgum ? Je te parle, espèce de bouffeuse de pines ! As-tu besoin d'autres coups sur ton cul puant ?

Elle secoua la tête.

Les deux esclaves étaient derrières les nouvelles iŭga, l’un d’eux avec une tendresse surprenante, caressa la joue de Marielle. Leurs mains s'affairaient à les masturber, ouvrant leur fente qui peu à peu devenait humide. La violence qui émanait de leurs corps musclés, avertissaient qu'ils n’étaient pas des hommes sensibles aux délicatesses féminines. Ils allaient plutôt introduire leurs grosses bites baguées dans ces chattes vierges, exposées comme des fruits encore verts à l’étal. Elles étaient là, tremblantes, pleurnichant, sexe gonflé, pulpe spongieuse, cyprine gouttant à peine. Tout ce que les hommes devaient faire était d’enfoncer leurs sexes dans celui des filles. Pénétrer ces cons doux et humides avec de profondes et violentes poussées. L’anxiété et la peur des châtiments pour les deux filles, furent balayées par les rapides va et viens, par le flot d’obscénités débités pareillement à une litanie, par le torrent de sensations nouvelles. Ils les niquaient durement, du sang maculait l’intérieur des cuisses des deux malheureuses. Parfois ils enfonçaient leurs dents dans une épaule ou une fesse, tandis que, piégées cruellement, elles ne pouvaient rien faire pour les empêcher ou les repousser. Elles étaient terrifiées et pourtant elles subirent leurs assauts sous l’œil envieux d’Antje et de Chiendri.

  • Esclaves ! On n’a pas que ça à foutre. Finissez-vous dans leurs bouches ! Autant qu’elles s’habituent.
  • Bien maitre.

Les deux hommes utilisaient le corps des iŭga en ne pensant à rien, qu’à leur plaisir. Ils continuèrent de les baiser sans se soucier des gémissements plaintifs. Puis très vite, ils se finirent avec un soupir suivi d’un râle de satisfaction profonde, en éjaculant dans des bouches à la fois surprises et écœurées de connaitre le goût du foutre et de leur dépucelage.

  • Votre matinée de paresse est terminée ! Dit le palefrenier. Vous n’êtes pas à faire vos emplettes au marché. Ici, au cas où vous l’aurez pas compris. Vous passerez le reste de votre misérable vie comme des animaux, c’est tout ce que vous méritez, chiennes. Maintenant, Vous quatre ! Suivez-moi. Dit Goldmir Principal, se tournant vers Antje. Ou je vais échauffer vos miches, il y a pas mal de travail qui vous attend aux abords et sous les pilotis de la ville. De ce matin jusqu’à la nuit. Faut commencer à tout nettoyer avant la mousson. Alors suivez-moi ! Esclaves retournez, vous occuper des chiens y’a de la viande d’iŭga à leur donner.

Goldmir Principal les mena derrière l'écurie, où des chariots étaient alignés. L’esclave appelé Fouetsanglant tenait en laisse en les attendant quatre autres iŭga.

Ashka passait par là. Elle était vêtue comme une grande dame de Yuchekha. Il n’était plus question qu’elle ne soit vêtue que d’un exomis. Elle se rapprocha de l’attelage, curieuse et intéressée, elle s’adressa au palefrenier :

  • Tu pourrais me prendre ? Je voudrai voir comment elles travaillent. En plus j’ai fini un rapport que je dois à la Guilde. Tu me déposeras au Comptoir de la Ligne, cela m’évitera de sortir mon kago.
  • Oui, bien sûr, Dame Ashka.
  • Mais avant vous allez me les nettoyer. Il n’est plus question que vous mettiez au harnais des iŭga aussi sales, cela pourri prématurément le cuir des sangles.
  • Bien Dame Ashka.

Fouetsanglant s'était approché et s'était laissé tomber sur un genou devant Ashka et Goldmir Principal pour les saluer.

  • Esclave, t’as entendu l’Intendante ? Occupe-toi aussi de la chaine 51 et de 192. Lave-les et masse-les avant de les harnacher.
  • Bien maitre Goldmir Principal. Chiennes écartez vos jambes, cria-t-il, Antje et Chiendri obéirent. Fouetsanglant les lava à grande eau et bien qu’elle fut froide, cela fit plaisir aux filles. Puis il leur massa vicieusement les cuisses et l’entre jambe, doucement il les obligea à se pencher en avant, étirant ainsi les tendons des jarrets. Antje gémissait avec gratitude.

Goldmir principal, qui supervisait le travail, appela d’autres esclaves afin d’accélérer ce qu’il considérait être une futilité. Mais Ashka était l’Intendante la directrice en chef de tout ce qui vivait au Dépotoir. Elle voulut qu’en sus, on prodigua plus de cinq minutes d'attention au plaisir des filles avant de passer au harnachement cela enchanta les iŭga. Un esclave s’attarda sur le clitoris d’Antje encore luisant de cyprine, avec un doigt épais et rêche. Elle fut étonnée par ce stimulus inattendu, se léchant les lèvres et miaulant presque de plaisir. Elle avait presque atteint l’orgasme, car son corps entier était soumis à un massage complet. Ces caresses étaient pour les femelles d’un grand soulagement avant l’effort. Et cela Ashka le savait. Quand il eut terminé, elle trouva que c’était trop court, les huit femelles allaient être harnachées. Fouetsanglant, revint vers Antje pour s’occuper d’elle. Mais l’intendante sortit de sa besace une fiole ou plutôt une petite bouteille en laiton.

  • Dorénavant tous les matins vous devrez utiliser cette huile pour en enduire les iŭga, cela remplace avantageusement le badigeon. Cette huile sera entreposée avec les harnais. D’ailleurs eux aussi devront être assouplis avec cette huile.
  • Bien Dame Ashka. Mais c’est quoi au juste ? Se risqua le palefrenier.

Antje haleta lorsque le fluide chaud glissa sur son crâne, sur ses seins voluptueux et bronzés. Un liquide que les gardes sournoisement appelleraient « la douche d'iŭga. » Un bec de bronze qui, chaque matin, dirigerait un filet d'huile sur les trayons. Puis continuerait à enduire de fluide visqueux des peaux souples et luisantes.

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  • Il n’y a aucun problème à vous dire sa fonction. Puisque les iŭga sont maintenus nues en permanence, elle offre une protection contre les rayons du soleil tout au long de la journée. Elle empêche les coups de chaleur, ce qui est vital étant donné le travail de force qu’on leur demande. Il faudra qu’elles reçoivent toujours un peu plus d'huile que nécessaire. Il faut recouvrir toute leur peau. Mais c’est valable aussi pour leurs fers et les chaînes qui les relient. Les composés présents dans l’huile réduisent la corrosion et empêchent le fer de chauffer sous un soleil afin de ne pas brûler les chevilles des iŭga. La loi m’interdit de leur retirer la chaine de leurs jambes, c’est pourquoi j’ai fait en sorte qu’elles soient plus légères. Mon but est nom pas de diviser par deux, mais par quatre la mortalité des iŭga. L’huile contient également un aphrodisiaque léger ainsi que des potions contre les crampes, la fatigue et les moustiques. C’est une recette de Teixó.
  • C’est vrai Dame Ashka, que…
  • C’est vrai que je suis sa chose ? Je sais ce que l’on dit de moi, mais c’est vrai j’appartiens toujours et encore à Teixó. La Guilde loue mes services et mon savoir. Mais bien que libre, je reste aux ordres de ce Hors-Loi. C’est un puissant maitre.
  • Et la plus solide des protections, s'attaquer à vous, c’est s’attaquer à lui. C’est s’attaquer à la confrérie des Hors-Loi. C’est vrai ce qu’on dit sur leur puissance ?
  • Si vous saviez… Un homme comme Teixó est quasi immortel, c’est presque un dieu, il sait tout ce que je fais. Il sait toujours où je suis. Je suis certaine que là, maintenant, il sait que je parle de lui.
  • Mais vous communiquez ?
  • La nuit avant de m’endormir, je reçois ses ordres, ou alors, si dans la journée je ne fais pas bien une chose, il me le rappelle. Ou même encore, s’il pense que je suis en danger, il peut me guider. En somme je reste son esclave. Et encore une esclave peut avoir des pensées personnelles… Mais moi ! j’ai l’impression qu’il est toujours dans ma tête.
  • Donc, vous obéir, c’est obéir à la confrérie des Hors-Loi ?
  • On peut dire cela. Il semble qu’il y ait un accord entre la Guilde Souveraine et les Hors-Loi. Ces derniers veulent remettre de l’ordre dans leurs finances communes. Cela a commencé par l’exécution de l’ancien Intendant. La Guilde a commis l’erreur de passer un contrat avec Teixó. Celui-là n’en demandait pas tant. Bref il a mis le nez au milieu des comptes du Dépotoir… Je pense que des lieux comme le Dépotoir, il doit y en avoir des dizaines. Je pense aussi que je fais partie de quelque chose de plus vaste.

Antje, se laissait faire comme si elle était dans un état second, Fouetsanglant passa ses mains sur ses jambes musclées dans un mouvement continu presque caressant, s'arrêtant à ses cuisses. Il huila les lèvres de son sexe ainsi que la manille, elle soupira d’aise alors qu’il y enfonçait un doigt, espérant qu’il s’attarderait. Bien qu’elle ne s’inquiéta pas de sa nudité parmi des dizaines d’autres esclaves. Bien qu’elle n’en voulut rien laisser paraitre à Chiendri, cela lui faisait encore honte d’être exposée en présence de citoyens libres et surtout d’une femme vêtue. Et Ashka était vêtue de riches atours, de bottes de cuir coiffée d’un chapeau de feutre à large bord. Antje avait reconnue la petite esclave quasi nue qui leur avait donné de l’eau dans Yuchekha. Que de chemin elle avait parcouru… Alors qu’elle n’avait que dégringolé. Avant qu’elle ne fut une iŭgum, si elle avait même vu une femme nue, à qui on enfonçait profondément les doigts dans son sexe, elle l'aurait considérée comme la pire des prostituées. Maintenant non seulement elle était nue, mais encore, son bassin accompagnait les doigts de Fouetsanglant dont la vue de l’énorme sexe lui donnait des envies de luxure.

L’Intendante avait probablement une vue complète sur ses luisantes fesses, sur sa chatte épilée et sur les doigts se déplaçant entre ses lèvres.

  • On dirait que cette salope est bien excitée, maitre Goldmir Principal. Révéla simplement Ashka.
  • Je dirai même plus, toutes les huit le sont également.

Fouetsanglant attrapa l’ample poitrine huilée et la serra fort, frottant distraitement son mamelon entre l'index et le majeur, jouant et tirant sur le lourd anneau de bronze. Puis son autre main redescendit explorer le vagin.

La respiration de l’iŭgum s'accélérait, pleurant à chaque plongeon. Elle devait penser que s’abandonner aux yeux de tous et surtout devant l’Intendante était le plus puissant des aphrodisiaques, Antje se balançait au rythme des doigts de l’esclave, elle gémissait tout bas. Elle avait été réduite de nouveau à n’être qu’une chose sans volonté, comblée par la stimulation la plus dégradante. Comment pouvait-elle avoir si peu de contrôle sur elle-même ? Encore une fois, Antje gémit de manière incontrôlable. Elle pouvait sentir et voir une main s’amuser avec son étiquette de bétail fixée à l’anneau de son mamelon, Fouetsanglant la tira légèrement et elle faillit jouir.

  • Vous voyez ce que je voulais dire en parlant d’huile aphrodisiaque, dit Ashka.
  • Oui, mais sans doute faudrait-il diminuer la dose d’aphrodisiaque. Intervint le palefrenier en frappant les fesses d’Antje. Il souleva sa main droite, la posant lui aussi sur les seins de l’iŭgum. Il la tourna pour frotter les mamelons avec le dos de sa main.
  • Vous faites quoi là ? Demanda Ashka.
  • C’est comme flatter un chien ou un cheval.
  • Je peux le faire ?
  • Bien sûr. Vous utilisez le dos de votre main comme ceci. Vous récompensez l’iŭgum d’être une bonne bête, sans être obligé de la manipuler comme un esclave. Il ne faut pas oublier que pour les citoyens, le contact des iŭga est dégradant.

Sous ses articulations, Ashka sentit le mamelon de l’iŭgum durcir.

Elle la regarda fixement dans les yeux. Elle y décela un mélange d'excitation, de sensualité animale, mais aussi d’avilissement, d’embarras et de déchéance humaine. Ce que vit Antje dans ceux de l’Intendante… C’était une sorte de compassion, mais aussi l’ivresse du pouvoir et la volupté de dominer. L’intendante pourrait dire au soupé, que cette chose, cet animal, avait eu plaisir à se faire frotter les mamelons.

Antje se mordit sa lèvre inférieure elle sentit son anneau nasal. Cela ne la dérangeait pas trop d’être manipulée par un esclave ou le palefrenier. Mais une femme ? Autre qu’une iŭgum comme elle ? C'était une autre histoire. Elle n’avait pas pu imaginer qu’en toutes circonstances elle apprécierait d’être caressée pour ce qu’elle était, une quelconque iŭgum.

Enfin on commença à les harnacher. Durant ce temps relativement long Antje, passive, songeait à des concepts ou plutôt à ce qu’elle aurait appelée des déviances sexuels étranges. À de drôles d’idées, des choses qu’elle avait lues dans son ancienne vie. Elle croyait se souvenir qu’une école entière de philosophie ou d’artistes croyait qu'une femme nue, dans un harnais, était une sorte de happening, un travail esthétique extrême d'art moderne. Antje avait entendu des histoires salaces de femmes, de belles femmes sensuelles, qui avaient essayées d’être des « ponygirls » simplement pour s’élever à un plus haut niveau de beauté, de luxure et d’esthétique. L'expression « le corps d'une ponygirl » n'avait signifié pour Antje, qu’un corps tonique, musclé, sans graisse, sans cellulite, à des seins beaux et fermes.

Goldmir Principal, Fouetsanglant et les autres esclaves finissaient d’harnacher les femelles avec une série de courroies de cuir noires qui encerclaient leur tête, bouclant le mors en bronze et en bois de cèdrerégissier* dans leur bouche. Les œillères les empêchaient de voir sur les côtés. Leur taille était ceinturée par une large ceinture de cuir sur laquelle était rivés de nombreux anneaux. Chaque courroie était bouclée le plus ajusté possible. Fouetsanglant avec application, les serra toutes. Une paire de courroies était goupillée à ses hanches pour être fixées aux brancards. Des brides étaient accrochées aux anneaux de ses seins pour finir fixés à son mors, d’où des rênes partaient pour aller dans les mains du cocher. Ses bras étaient toujours fermement liés dans son dos. Les poignets étaient joints ensemble et attachés à son collier, plus précisément, à un anneau soudé au collier au niveau de sa nuque. Elle se tortilla en vain, et comme une jument elle secoua la tête impuissante. Elle entreprit de mâcher le bois qui entourait le canon de son mors, heureusement il avait bon goût et elle savait que c’était excellent pour les dents et les gencives par contre il faisait saliver énormément.

  • Est-ce bien serré ? Demanda Fouetsanglant.

Antje inclina la tête sobrement.

  • Maitre oui maitre ! Mais son mors assourdissait son propos.
  • Il n’y a plus qu’à leur mettre la sous-ventrière à leur manille et on est paré au départ. Mais j’ai oublié quelques derniers détails. Il fit un geste à Fouetsanglant, qui s'approcha des malheureuses avec une corbeille pleine de pommes, de cloches et de clochettes de cuivre. Elles étaient toutes, bosselées, abîmées. Elles n’avaient rien à voir avec celles que portent les beaux attelages d’esclaves de plaisir. Antje grimaça à cause de leurs poids pendant que Fouetsanglant les suspendait à son nez, à ses anneaux de seins, et sa manille.

Pendant qu’Ashka se reculait, se calait dans un des sièges du grand chariot, elle remarqua les nombreuses marques sur les cuisses le dos et les épaules des iŭga.

  • Oui, elles ont beaucoup de stigmates en plus de ceux réglementaire. On préfère marquer leur peau plutôt que d’écrire dans un registre. Tenez la chaine 51, on sait qu’elles ont fait quatre fois le Carrousel. Que cela fait maintenant trois mois qu’elles sont d’attelage. Quelles peuvent être menées durement, quelles sont plus endurantes que la majorité des iŭga. Qu’elles n’ont toujours pas de lait, qu’elles n’ont pas encore perdu l'esprit. Qu’elles sucent bien, et ça c'est un détail qui plait aux lads. Et pour finir, qu’elles sont dociles, Intervint Goldmir Principal.
  • Et les pommes c’est pour quoi ?
  • Ho, ça c’est pour leur mettre dans le cul, comme elles ont une longue journée de travail on va leur en mettre 3 dans le cul. Ce sera leur collation.

Le palefrenier s'assis à côté d’Ashka et secoua les rênes. Les cloches des seins des iŭga sonnèrent doucement. Il cria :

  • 192 ! En avant tirez comme les autres. Plus fort… Plus fort ! Vous n'allez pas tomber. Maintenant, maintenez votre tête droite ! Regardez juste devant. Ne tournez jamais vos têtes de côté. Et si vous regardez en arrière ? je jure par tous les dieux que j'aurai votre tête sur une pique avant ce soir !

Sur ce, Goldmir Principal fit claquer la lanière de son fouet brusquement sur les fesses de Marielle. Elle pleura, puis avec sa cousine elle se précipita en avant forçant dans le harnais. Le chariot avança lentement.

  • C’est Parti ! à droite ! Beugla-t-il, Marielle sentit la traction subite, insistante de la rêne sur sa gencive et son sein droit. Les sept autres iŭga se penchaient déjà vers la droite, Marielle s'est rapidement jointe à leurs efforts.
  • Cela deviendra plus facile avec un peu d'élan, l’avertit le cocher, l'encourageant d’un autre coup de fouet, moins fort celui-là.

Ashka n'était jamais monté dans ces nouveaux chariots. Elle bascula sur son siège contre le palefrenier quand celui-ci avait secoué les rênes pour mettre l’attelage en branle. Elle s'accrocha à son bras pendant que les iŭga tiraient le chariot dont l’arrière faisait penser à un tombereau. « Peut-être le prendrai-je comme amant, pensa telle. »

Le chariot que les iŭga tiraient aujourd'hui était un tout nouveau modèle sorti des ateliers du Dépotoir, plus léger, plus stable dans les virages, avec de bons freins qui soulageait l’attelage dans les descentes. Il était mieux pensé plus rapide à mettre en œuvre. Il était aussi plus confortable avec ses deux rangées de banquettes en cuir rouge, il avait même une capote et une moustiquaire qui protégeaient les passagers. Les ridelles de la benne pouvaient être rapidement retirées ou pouvait même y adjoindre des arceaux et une bâche pour protéger les marchandises.

Goldmir Principal, mesura assez rapidement les possibilités hétérogènes de cet attelage, il sut le garder à la limite de l’anaérobie. Cela signifiait des ralentissements pour les rares montés et des accélérations durant les descentes, il savait bien les diriger utilisant le fouet à bon escient. Comme l’aurait fait un bon cocher pour n'importe quel animal étant en bonnes conditions physiques. Antje prenait maintenant beaucoup de plaisir dans ce genre d'effort. Elle se demandait si c’étaient les endorphines ou juste la fierté d’être exhibée ?

  • Vous savez Goldmir Principal, je crois que vous avez été un des clients du bordel où j’étais.
  • Vous croyez Dame Ashka ?
  • Pour le savoir il suffit que vous baissiez vos braies et écartiez votre pagne. Jamais je n’oublie une bite que j’ai sucée. Voire ces iŭga se faire caresser par des mains expertes m’a quelque peu échauffé les sens.
  • Là ? Maintenant ? Dame Ashka.
  • Vous voulez une injonction ?

Pour toute réponse le palefrenier s’exécuta exhibant un bel animal ne demandant qu’à s’éveiller.

Elle le caressa du bout des doigts, puis elle empoigna à deux mains l’énorme couleuvre.

  • Oui ! Il semble bien que je la reconnaisse et elle commença à lui tailler une vigoureuse pipe.

L’orniérage était de bonne qualité, les iŭga trottaient sur un gazon raz tandis que les grandes roues du véhicule tournaient dans des ornières meubles, peu profondes et sans trop de cailloux. Il y avait bien trois quarts d’heure de course jusqu’au Comptoir de la Ligne. C’était bien suffisant pour que la couleuvre de Goldmir Principal crache son venin qui n’en était pas dans la bouche avide de l’Intendante. Le cocher avait voulu se retirer avant de jouir, mais la belle, c’était cramponnée au membre. Elle avait tous aspiré, tout avalé, tout léché. En cela, elle avait respecté scrupuleusement l’article 8 du code des esclaves, ce qu’il y a peu, elle avait été.

  • J’ai bien envie que nous prolongions notre entretien. Tu passeras ce soir dans mes appartements. Mais ne crois pas que parce que tu me baiseras, que tu auras des passes droits. Tu n’es pour moi que le palefrenier en chef et une grosse bite bien dure qui jouit fort.
  • Comme le voudra Dame Ashka, qu’on ne pourrait jamais confondre avec Punaise suceuse de bites, dit-il souriant.
  • J’ai bien envie de voir combien de fois tu pourras décharger, avant qu’on arrive à la Gare.
  • Mais Dame Ashka, est-ce bien raisonnable qu’une Intendante fasse cela en traversant les faubourgs ?
  • Bah, j’ai trop envie et si je suis à poils on me prendra pour une quelconque putain.
  • Comme le voudra Dame Ashka. Déjà il ressortait son engin, alors que l’Intendante jetait ses vêtements sur la banquette arrière.

Ils avaient quitté le Dépotoir, emprunté la passerelle et avaient bifurqué en direction d’une forêt.

Ils y prirent un chemin qui serpentait sous les frondaisons d’immenses manguiers, de citronniers aux dimensions inusitées et au milieu de bambous géants. L'endroit était bien dénommé :

Bois-Sacré, et cela n’était pas pour rien, car sous ces hautes ramures, les troncs semblables à de colossales colonnes soutenaient des voûtes fantastiques et mouvantes. Ici et là, le soleil ne pénétrait que par flaques, il s’y dégageait une impression de recueillement et de mystère, seulement troublé par le tintement des cloches des iŭga et du grincement des roues. Ils longèrent la coupole d'un petit temple vert de mousse dédié à une divinité sylvestre.

En d’autres temps Arielle et Marielle s’étaient souvent rendues en ce lieu, où avec un peu d’imagination, elles avaient pu entrevoir un futur totalement faux. Pourtant ce lieu pouvait susciter quantité de visions mystiques. Mais comme toutes ces croyances, elles faisaient toujours passer les vessies pour des lanternes, cela leur faisait une belle jambe… Et de cela elles en avaient bien besoin.

Ils étaient en vue des remparts des faubourgs de Yuchekha, cette partie de la ville était à l’opposé du fleuve, elle était sise sur un remblai de plus de vingt-cinq coudées* de hauteur. C’était aussi là que se trouvait la Gare et donc les bureaux de la Guilde Souveraine.

Le cocher les avait fait courir tout du long, il alternait simplement les allures en observant soigneusement chaque iŭgum. Ashka accordait sa performance buccale au rythme de la course et le palefrenier qui n’était pas un sot, s’en était vite rendu compte aussi d’une certaine façon il dictait le tempo de son plaisir. De temps à autre, Ashka interrompait son office pour lui poser quelques questions auxquelles il répondait avec empressement. Voyant que son attelage était de plus en plus essoufflé et qu’il était sur le point de jouir. Il les ralentit les menant au petit trot, le temps qu’elles et lui récupèrent.

Ainsi ils passèrent la Porte des Forêts, les faubourgs leurs ouvraient les bras. Ici point de pilotis, mais un mélange de quartiers pauvres ou nantis, selon qu’on soit plus ou moins proche de la place Ronde. Mais l’ensemble était animé d’une joyeuse cohue, plus dense et plus turbulente qu'au centre-ville, plus pouilleuse aussi. Rarement les amateurs de loques en tous genres ne pourraient en distinguer pareille quantité. C'était jour de la Foire aux Rebuts. Tout ce qui n’avait pas trouvé preneur au Forum ou sur les marchés des quais se retrouver ici, sur une place circulaire de terre battue, sans arcades, sans ombre, qu’on appelait la place Ronde. Plusieurs milliers de Yuchekhains, debout ou accroupis sous un soleil carnassier, débattaient de menues affaires. Les marchandises étaient étalées en tas, sur des nattes, à même le sol. Ici des sacs de pistaches trop petites pour le Forum, là des petits piles de dattes, un peu plus loin des pyramides d’oranges ou de citrons, plus loin encore des tresses d’ail, ailleurs des sachets de graines, des montagnes de pastèques, ou des liasses d'écorces. Des quartiers de viande non identifiées s'étalaient sur des cordes tendues entre des poteaux hérissés de crocs de bouchers ; la guerre aux mouches était déclarée, des enfants équipés de chasse mouches agitaient frénétiquement leurs armes sans trop de résultats. Mais après une exposition de plus de deux heures sous le soleil, cette viande déjà avariée, empestait les alentours. Hommes, femmes, enfants, esclaves, se mélangeaient, s’apostrophaient, tous confondus en une masse grouillante, multicolore.

Des kurts, des iŭga et quelque bourricots attendaient avec résignation la fin du marché, pour transporter les achats des badauds. L'animation, était pareillement grande, dans les ruelles adjacentes. Les rez-de-chaussée concentraient toutes, de petites industries dont les articles étaient de meilleurs factures que ceux qui étaient à acheter sur la place. Il en allait de même pour les commerces, tavernes, marchands de vin de dattes, ou de tortillas, bijoutiers, rétameurs et forgerons occupaient les seuils, les ogives des portes ouvertes sur l’intérieur des échoppes. Leurs marchandises toujours dégueulaient jusque sur la rue. Les femmes en àodàixẻtà*ou en exomide*étalaient leurs appâts afin de marchander un article convoité. Nombreux étaient les couples attablés devant les cauponae*.

Le chariot devait traverser de part en part la place circulaire. Marielle et Arielle, couraient depuis si longtemps. Elles n'avaient rien à esprit, excepté la douleur des muscles de leurs cuisses. Elles voulaient ralentir, mais le fouet impitoyable zébra leurs fesses. Mordant leurs mors, elles reprirent leur course d’un qu’elles pensaient être réguliers. Le cocher aussi serrait les dents mais pour une autre raison. Tout comme Ashka, Arielle et Marielle ne manqueraient pas de souffle. Elles, elles manqueraient de jambes. Du coin de l’œil l’Intendance épiait les réactions de Goldmir Principal qui ne pouvait cacher le rictus qui déformait sa face. Elle décida qu’il était temps qu’elle le finisse, elle avait envie d’une pastèque.

Il se mit à pousser des grognements ! « Ça y est, il va jouir, enfin ! » Pensa-t-elle. Oubliant qu’il avait affaire à sa supérieure, il la maintint fermement par la nuque. La semence envahit sa bouche qu'il lui envoyait par saccades !... Elle, elle avala le sperme qui allait se mêler à celui de sa première fellation dans son estomac. Goldmir Principal la regardait attentivement avaler. Malgré ses efforts, un peu de sperme avait débordé du coin de sa bouche qu’elle rattrapa du bout des doigts avant de les lécher vicieusement.

Il lui dit :

  • C’est du beau travail, est-ce bien la petite Punaise qui m’a si bien sucé ? Si c’est le cas tu as tout bien léché, Princesse.
  • Si on m’avait dit qu’une bite me manquerait au point de refaire la pute. J’aurai pas cru. Comme quoi Teixó avait raison une pute, reste une pute. Maintenant que je suis chaude j’ai envie de plus.
  • Là maintenant ?
  • Quand je suis à poils, considère-moi comme une pute et baise-moi comme une pute… Ne me dis pas que t’en a pas baisée sous une porte cochère ?
  • Non, bien sûr. Mais si cela peut attendre ? Je pourrais faire un crochet par chez un maréchal ferrant... Je pourrai te baiser pendant qu’il s’occupe de la chaine 192.
  • Si c’est pas trop loin, ça me va. Mais j’ai envie de manger une pastèque.
  • Alors bouge ton cul de morue, avant qu’on ait traversé la place.
  • Comment tu m’parles ?
  • Comme à la pute que t’es !
  • J’ai pas un pétale sur moi.
  • Ben t’as cas sucer un vendeur de pastèque. C’est toi qu’a dit que quand t’es à poils t’es qu’une pute. Allez ! Bouge ton cul. Et se disant il poussa Ashka qui tomba par terre sur son cul.
  • « Aïe !!! » Cria-t-elle nue sur la place noire de monde.
  • T’as trois ou quatre minutes. Après, Intendante, ou pas j’te laisse en plan ! T’auras qu’à courir derrière le charriot.

La nudité des esclaves était un spectacle banal à Yuchekha. Sans demander son reste, elle courait vers le premier vendeur qui était de l’autre côté de la place. Elle passa devant l’estrade des piloris. Une quinzaine d’individus de tous âges, de tous sexes, étaient nus, penchés, la tête et les mains dans les trous de planches les emprisonnant. Plusieurs sergents de ville les surveillaient, et comme on était jour de marché, c’était jour de la fouettée. Les condamnés penchés en avant, les jambes écartées et les chevilles attachées aux pieds des piloris l’attendaient avec anxiété.

Enfin elle arriva devant l’étal ou plutôt une charrette remplie d’une montagne de pastèques énormes et vertes foncées. Heureusement le marchand un homme entre deux âges accepta en partie son marché.... Il lui caressa les seins, joua un instant avec ses anneaux qu’elle avait fait remplacer par de plus petits en or, puis il lui malaxa les fesses.

  • Oui, répondit-il avant d’ajouter… À condition qu’mon fils te baise pendant qu’tu me suces. Et il finit songeur. Ton maitre doit être bien riche pour que tu portes de l’or.

Elle se retourna pour voir où était le charriot. Il avançait très lentement.

  • D’accord maitre, mais faut que ça prenne juste le temps que cet attelage traverse la place.

Elle se mit à quatre pattes. Il souleva sa tunique pour lui mettre sous le nez un sexe qui aurait vraiment eu besoin d'un bon récurage à la brosse de chiendent. C'est sa bouche et sa langue qui devraient s'en charger !!

Derrière, son fils plaça ses mains moites sur son dos. Elle gémit et quand elle réalisa qu'elle gémissait de désir, elle n’en eut pas honte. D’une certaine façon, elle s’amusait de cette situation. Elle attendait avec impatience que des doigts l'explorent. Elle n’eut pas à attendre longtemps, car sans plus de caresse, il glissa sa main entre ses cuisses pour pincer sa chatte. Il rigola quand il sentit qu'elle était trempée de désir. Il enfonça un pouce dans son anus.

  • J’espère qu’t’aimes les bananes ?

Par réflexe elle se cambra pendant que le fils lui enfonçait le fruit dans l’anus.

  • Humm !!!!
  • C'est bon, esclave ?
  • Oh oui, Maître, merci… En plus, j'aime les bananes, et dans le cul, c'est encore plus bon.

Le soleil cuisait sa peau, elle n’était plus qu’une bête baignée de transpiration. La sueur faisait paraître son corps huilé. Il brillait pareille à un miroir au soleil.

Elle se présentait à lui, les jambes un peu écartées, les reins cambrés, les fesses offertes, la tête levée.

Il l'empoigna par la taille. Elle aimait ce moment, cet instant avant d’être enconnée. Ce moment où on prenait possession de son cul.

Sa bite hésita un peu, caressa la fente juteuse, puis elle s'enfonça dans une vulve qui s'ouvrit comme une orchidée mouillée de rosée.

D’abord il la pénétra lentement... Grogna en s'enfonçant complètement en elle ... Puis à un rythme d'enfer, il allait et venait. Ses hanches accompagnaient les coups de boutoir du fils, pendant que le père, sans ménagement la tenait par les oreilles pour qu’elle avale son sexe jusqu’aux couilles et que plus tard il puisse l’étouffer de son foutre !! Sa langue léchait, sa bouche aspirait... Elle accéléra, sentant le membre déjà gonflé, palpitait...

Ce spectacle avait vite attiré une foule de badauds, affolants les hommes, irritant et même choquant les honnêtes femmes, pendant que des gamins moqueurs, singeaient la scène lubrique qui s’étalait sous leurs yeux. Si au départ, elle ne voulait pas de leurs regards. Maintenant elle en jouissait, enivrée qu’elle était de tout ce stupre. Elle s’abandonna au fruit… Et aux queues qui sans effort la pénétraient par tous les trous. « Je vais jouir ! » Pensa-t-elle … Pourtant Ashka, essayait de ne pas jouir trop vite... Mais c'était un combat perdu d’avance ! Rien à faire, elle eut premier un orgasme brutal et intense...

Sa sueur, sa bave, sa cyprine coulaient à grosses gouttes, et il y aurait eu sous elle une belle marre de boue, si le sol poussiéreux de la place n'avait pas tout bu et ne l'avait laissée aussi sèche que les dunes du désert.

Ils jouirent presque en même temps. D’abord le père, par saccades dans sa bouche. Elle en avala le plus possible, le reste ruissela sur ses lèvres et son menton.

Puis son second orgasme la saisit alors que le fils déchargeait.

Elle se mit à genoux et embrassa les mains du père.

  • Merci, Maître. Je peux avoir ma pastèque ?
  • Mais tu n’as pas fini petite salope.
  • Pardon, maitre, c’est vrai.

Alors au milieu d’un cercle de curieux hilares, elle resta les genoux écartés, plaça le creux de sa main sous son sexe et contracta ses muscles. Rapidement elle y recueillit une liqueur blanchâtre qu’elle lécha. Devant tant de spectateurs railleurs et goguenards, elle eut son troisième orgasme.

  • T’as fait du bel ouvrage, choisi ta pastèque, dit le marchand de fruits.

Le fils lui tendit un boisseau de fruits mélangés. Et facétieux il lui dit :

  • C’est à condition que tu gardes la banane jusqu’à ton chariot.

Elle prit une pastèque, elle allait retirer la banane, puis elle se ravisa et de sa main restante, elle tint le boisseau contre son ventre pour ne pas les renverser sur la place. Elle remercia encore. Et bien sûr elle ne paya d’aucune pièce.

Alors qu’Ashka, en courant retraversait la place vers le chariot. Elle croisa des gens libres comme elle maintenant, sauf que pour l’instant, elle avait tout d’une esclave de bordel, ce qu’elle était il n’y a pas si longtemps. Rien n’habillait son corps, sauf la banane qu’elle avait toujours dans le cul, elle pendait entre ses cuisses, mouillées et collantes. Elle passa devant un groupe de jeunes filles libres, habillées de tuniques simples qui gloussaient en la voyant courir. Elle se souvenait que son ancien maitre Llamal, parfois la punissait une journée entière, l’exposant nue à la vue de tous, il l’envoyait racoler sur ce même marché, faire de l’argent avec une sorte de tirelire attaché à son collier. C'était une punition qu'il aimait infliger. D’autant qu’elle portait une baguette, qu’elle devait proposer aux clients afin qu’ils la corrigent. Llamal, appréciait cette punition, qu’il infligeait à n’importe quel esclave, outre ce surplus d’argent, il goûtait leur humiliation. Aussi, il ne l'utilisait pas trop souvent, car il ne voulait pas que ses filles s'habituent à être vues nues en dehors de l’auberge.

Les gamins effrontés et des adolescents pénibles, essayaient de la pincer, de lui voler sa banane encore et encore, l'un d'eux a pouffé, quand sa main rapide, a enfoncé beaucoup plus profondément le fruit.

Elle était maintenant tout près du chariot salvateur.

  • N'osez plus la toucher avec vos sales pattes !! Cette esclave ! Cria le cocher et il fit claquer son fouet. Cette fille appartient à l’Intendante Générale ! Vous voulez rejoindre ceux qui sont aux piloris ?

Goldmir Principal arrêta l’attelage.

  • Tenez mon maitre. Et elle déposa son butin, aux pieds du palefrenier.

Elle allait sauter sur le charriot, mais il l’avertit :

  • Esclave ! Si tu veux poser ton cul sur mes sièges… Va falloir que t’enlève ta banane… D’ailleurs j’en ai envie. Alors tu sais ce qu’y-t-reste à faire ?
  • Maitre, vous êtes dur avec vot’ petite esclave. Répondit-elle malicieuse.

Vicieusement elle se retira le fruit et le nettoya en mimant une fellation avant de le tendre au cocher.

Durant cette amusante halte, un épisode plus triste avait lieu.

Dans leur harnais, le corps nu de chaque iŭgum suait à grosses gouttes pendant qu’une bave moussue, mouchetait le contour de sa bouche.

Un gamin et sa mère traversaient une foule houleuse et bigarrée. L’enfant brandit un doigt vers un chariot, celui du Dépotoir.

  • Maman, maman ! Regarde c’est grande sœur Arielle. Elle est toute nue ! Qu’est-ce qu’elle fait là ?
  • Mais non mon chéri, ta sœur et ta cousine sont malheureusement mortes. Dit-elle d’une voix étranglée d’émotion.
  • Maman, maman ! Mais je te dis que c’est elle.
  • Non ! Tu vois pas que c’est une iŭgum ? Allez vient, on rentre. Cria la mère en sanglot.
  • Mais maman, il y a même Marielle !

Pour réponse, il reçut une gifle, avant que sa mère ne le tire par le bras.

Malgré leurs œillères, les deux filles avaient tout vu, presque tout entendu. Mais elles subissaient la dur loi du mors. Elles s’étaient vite rendues compte, que cet outil n’était qu’une torture supplémentaire qu’on leur infligeait. Arielle, avait grimacé, elle avait bougé sa mâchoire en tous sens, essayant de placer ce fichu mors ou plutôt le canon et la cuillère le plus confortablement dans sa bouche, mais c’était peine perdue. Elle tenta bien de bouger la langue, mais le canon articulé fait de cuivre et de bois cèdrerégissier, appuyait sur la cuillère qui bloquait en partie sa langue. Quand le canon se tordait, il libérait le suc véritablement amer du cèdrerégissier. Antje, lui avait dit qu’à la longue, on s’y habituait et que de toute façon, c’était un mal nécessaire. Car le suc était très bon pour les dents, qu’en plus c’était un excellent antidouleur, ainsi qu’un anti fatigue puissant. Mais pour l’instant tout ce qu’elle savait, c’est qu’il lui pinçait méchamment la langue et qu’en plus, le mot amer était un euphémisme. Les grands anneaux du mors qui appuyaient sur les joues n’étaient pas non plus agréables, d’autant que les rênes qui y passaient, frottaient sur ses joues. Quand son cocher tirait sur eux, la douille à l'intérieur de sa bouche se tordait et pinçait péniblement sa langue. Il était impossible de dédaigner ses injonctions et le méchant instrument garantissait une prompte obéissance pour chaque commande. Et tout naturellement, il empêchait toute plainte et presque toutes paroles intelligibles.

Les deux filles avaient dépassé le seuil de la tristesse et des torrents de larmes coulaient sur leur visage. Elles ne pourraient plus jamais se joindre aux conversations des citadins, ni jouer avec des enfants, ni lancer un bâton à un chien, ni choisir un vêtement dans une boutique. Toutes ces petites choses de la vie leurs étaient maintenant refusées. La mère d’Arielle était partie avec son fils, les deux iŭga se retrouvaient seules avec leur désespoir.

  • Alors petite trainée, tu as apprécié de t’être donnée en spectacle ?
  • J’ai hâte qu’on se retrouve chez le forgeron, j’ai envie que tu me baises encore plus fort.
  • Je ne savais pas que tu avais autant le feu au cul.
  • C’est à cause de l’huile ! … j’ai voulu la tester sur moi… Sauf que je me suis un peu trompée sur les premiers dosages.
  • Tout s’explique. Et les effets durent longtemps ?
  • Alors là… Aucune idée… Tout ce que je sais, c’est que je suis incapable d’y mettre un frein.
  • J’espère que vous tiendrez paroles ?
  • Mais t’inquiètes pas, j’ai qu’une parole, même droguée. Dis-tu peux me branler ?
  • Non ! Pas pour l’instant, t’as qu’à te branler avec un babaco*. J’ai vu qu’il y en avait dans le boisseau.
  • T’es méchant ! Ils font au moins 3 pouces de diamètre…
  • Et alors ? Je suis certain que tu peux t’en prendre un dans le cul sans problème. Ton cul, c’est comme ta bouche, il peut tout avaler.
  • T’es qu’un salaud ! Mais j’aime trop ta bite.

Tous les hommes du marché la regardaient alors qu’elle prenait le fruit. Le spectacle durerait jusqu’à ce qu’ils aient traversé la place. Cela ne la dérangeait pas, elle était même tout excitée d’avoir un tel public.

Elle se retourne dos à l’attelage et se retire le fruit tout visqueux de ses jus. Goldmir Principal lui donne une bonne claque sur les fesses en disant :

Alors ? Tu as bien pris ton pied, petite pute ?

« Quel salaud mal élevé, aucune distinction ! Bon, j’ai joui, c’est vrai, mais j’en veux encore. » Pensa-t-elle. Alors se collant à lui elle lui dit :

Tu m’as fait mal, mais c’était si bon après le babaco.

— Oui, je sais.

Plus tard une fois les effets de la drogue dissipée, non seulement elle assuma cette exhibition, mais elle fit du marchand de fruits un des fournisseurs du Dépotoir. Sauf qu’à de rare exceptions elle ne le paya plus en nature.

Goldmir Principal secoua les rênes, les filles se redressèrent et commencèrent à trotter vers l’extrémité de la place, Elles fendaient la foule qui s’ouvrait devant elles. Maintenant, il faisait chaud. Le soleil jaune, rendait bien, sur le bleu du ciel. Goldmir Principal jouait souvent du fouet, qui claquait à tout va. Il était pressé de rejoindre le Domaine de la Gare.

L’attelage avançait au petit trot, il était passé devant le second marché d’esclaves de rebut et la nouvelle manufacture de briques. Il se rapprochait de sa destination. Bientôt tous pourraient reconnaître au sommet d'une grande terrasse de plus de 25 acres qui la mettait à l’abri de toute inondation. La Gare et son beffroi, avec sa grande horloge, ses propres fortifications, encore plus hautes et solides que celles de la ville, ainsi que de vastes bâtiments de stockage qui la distinguaient du reste de Yuchekha. Sur ses pentes, et plus bas encore, les toits plats des habitations s'étendaient à perte de vue. Ils continuèrent à trottiner en contrebas, remontant les rues sur 7 stades ou plus. Le Cocher distribuait le fouet alors que gloussait Ashka. Pas un dos n’échappa à la morsure de la longue lanière. Grognant et haletantes, elles avaient accéléré. Arielle et Marielle, déjà essoufflées, dans un état second gardaient le pas. Goldmir Principal les avait poussées au-delà de la fatigue. Elles venaient d’atteindre le second souffle, mais avec deux fois plus de coup de fouet. Elles couraient maintenant, en bas de la rue qui menait à la montée vers la Gare. Marielle se demandait si son cocher les conduirait toujours de cette manière-là, elle gémit intérieurement à cette pensée. Elle pouvait sentir une crampe démarrer ainsi qu’un point de côté, elle avait déjà de la difficulté à respirer ; chaque inhalation lui causait une douleur aiguë. Goldmir Principal distribua des mots d'encouragement et de conseil :

  • Ne vous raidissez pas, gardez de la force pour la pente. Gardez la tête haute, les yeux sur l'horizon. Tirez ! En avant, iŭga, grondait-il. Vous aurez besoin de plus de puissance pour la pente. Gardez vos genoux en dedans, c’est le moment de prendre de l’élan, ou vous faiblirez.
  • Maitre, oui maitre ! Haleta la chaine 192.

_ Fermez vos gueules iŭga. Vous n'êtes plus des femmes. Quand je donne un ordre, vous obéissez en silence. C'est assez simple ? Et toi Punaise enfile une cagoule.

  • Mais c’est celle pour le dressage des iŭga ! Seule la bouche est libre et il n’y a qu’une minuscule fente pour les yeux.
  • Et alors, je veux pas qu’on te reconnaisse.
  • Merci t’as raison. Putain de drogue ! j’ai envie d’être défoncée, bordel je voudrai avaler des litres de foutre. Heureusement que j’ai rectifié le dosage pour l’huile des iŭga !
  • Je te verrouille la cagoule, histoire d’être tranquille.
  • Tu penses que c’est vraiment nécessaire.
  • Imagine qu’on te reconnaisse ? Ton autorité serait mise à mal.
  • Bon je te laisse faire mais fais attention à la clef.
  • Aucun problème c’est la même pour toutes les cagoules du Dépotoir.

Le fouet tombait sans cesse sur les fesses et le dos des iŭga jusqu'à ce qu'elles soient au pas de course. Alors il concentra ses coups sur la chaine 192, qui avait besoin d’être encouragée avec le fouet. Elles couraient gémissantes, les poumons en feu. Goldmir Principal hurlait maintenant, probablement sur elles, mais elles étaient étourdies de fatigue, trop abruties de coups, pour entendre ses mots d’injures ou d’encouragements. Elles sentaient seulement la douleur, le brasier de leurs poumons, la piqûre du fouet et une soif écorchante. Leurs visions s’obscurcissaient, leurs oreilles bourdonnaient. Mais toujours elles couraient. Enfin la pente était passée elles franchirent sur leur élan la porte de la grande barbacane. Ici à l'intérieur des murs de cette première enceinte, la cours était divisée par nombre de corrals, de granges, d'écuries et d’ergastules. Il y avait aussi des esclaves. Des centaines d'entre eux couchés ou assis dans la poussière et la saleté, dans des enclos hautement clôturés, gardés par des hommes et des femmes brandissant des fouets et de longues piques. Autour de ces enclos, la puanteur était accablante. Les nouvelles iŭga tremblèrent d'horreur en voyant à quel point les gardes portaient des coups féroces chaque fois qu'un des prisonniers leur déplaisait.

Sous des halles, avant d'être taxées et d’être autorisées à traverser les barrières pour attendre sur les quais, toutes sortes de marchandises y étaient entreposées avant la visite d’un contrôleur. Orge, seigle, sésame, pistaches, blé, épices s’entassaient tantôt en caisses tantôt en sac. Planches, grumes, grande variété de fruits et de légumes, tout comme d’innombrables poulets, canards, oies, moutons, chèvres, porcs, harags*, bovins kurts* et même une dizaine de grandes cages pleines d’iotas* complétaient le décor.

Goldmir Principal s’était dirigé vers les portes de la grande Loco, où il fut arrêté par deux gardes, portant casques et plaques de poitrine en écailles, ils brandissaient de longues piques.

  • Chariot du Dépotoir, j’apporte des documents pour le Chef de Gare et je viens pour finir le marquage de deux iŭga. Nous sommes libres de taxes.
  • Ah, dis-tu, répondit un des gardes, alors… Mais qu’y a-t-il dans ton chariot ? Pas de marchandises ?
  • Juste quelques objets personnels et des dossiers pour le Chef de Gare.
  • Je pense que nous devons vérifier cela. C’est notre devoir, vous savez…
  • Ah oui, je comprends, répondit le cocher, beaucoup de travail pour vous, mais peut-être que mon esclave contribuera à alléger votre fardeau ?
  • Comment cela ?
  • Elle suce bien. C’est une folle du cul.
  • On peut la baiser ?
  • Sans problème. Allez putain ! Au boulot.
  • Oui maitre, de suite.

Elle sauta du chariot pour se poster devant la guérite des gardes.

  • Je vais chez le forgeron pour la 192 et je reviens te chercher esclave. Les gars vous avez un quart d’heure pour démonter cette salope.

Il claqua deux fois de son fouet, presque par espièglerie. Puis il secoua durement les rênes. Elles entendirent le fouet siffler. Les filles, haletantes de douleur se précipitèrent en avant. Elles s’étaient courbées en deux, pour courir à nouveau. L’attelage longea un long bâtiment, haut de deux étages fait de belles briques roses et de pierres de taille couleur de miel. Il passa sous un haut porche à la voute en croisée d’ogives avant d’entrer dans une cour ceinte de hauts murs qui jouxtait le grand hall des écritures. Il y avait un long abreuvoir ainsi qu’un puits et quelques manguiers. Deux quadriges attendaient. Des femelles stoïques, attachées par le nez à l’un des nombreux anneaux scellés à l’abreuvoir ne bougeaient guère. Pas même lorsque le tintamarre de l’attelage du Dépotoir. S’approcha d’elles.

Il tira dur sur les rênes pour les ralentir. Brutalement, Antje prit conscience d'une douleur aigüe qui venait à la fois de son sexe, de ses seins, et de sa langue. La voix de Goldmir Principal beuglait l’ordre de s’arrêter. Elle réalisa qu'elle s'approchait rapidement de l’abreuvoir. Soudainement étourdie, Arielle qui n’était ni habituée aux commandes des rênes ni assez endurante perdit l’équilibre et tomba entre les brancards les bras attachés dans le dos, elle ne put amortir sa chute, aussi elle entraina Marielle qui était déjà chancelante. Leurs visages de concert heurtèrent les pavés de la cour. Goldmir Principal secoua les rênes impatiemment, son fouet zébra leurs dos déjà bien marqué.

  • Debout salopes ! Levez-vous.

Elles sont tout de même parvenues à se mettre à genoux, puis à se redresser. Les jambes flageolantes, elles menaçaient de s'affaler à nouveau. Les coups redoublèrent, elles saignaient du front et du nez. Marielle en panique urina. Son visage était tordu de douleur. Le cocher tira le frein et sauta du chariot. Antje qui jadis était une duchesse éprouvait encore les derniers spasmes du plaisir intense qu'avait engendré la galopade et ce malgré ou à cause des clochettes qui pendaient à ses anneaux corporels, malgré ses œillères qui l'aveuglait, qui empêchait qu'elle ne tourne de trop la tête, malgré ses trayons d'où sourdaient maintenant et pour la première fois de grosses gouttes de lait sur lesquels se jetaient des mouches voraces.

Une luisante suée parait son corps bleuté. Ses yeux lui piquaient de sueur. Elle songea qu'elle était tout proche de l'extase, une insulte, un coup de cravache, ou même une caresse et de jouissance elle se pisserait dessous, elle savait depuis longtemps que presque tous les mouvements de son corps excitaient son anneau vaginal qui battait souvent son clitoris, cela gardait sa chatte trempée en permanence, « elle est aussi luisante qu'une huitre ouverte » avait dit un jour le palefrenier, son jus odorant coulait sur ses jambes lubrifiant les sangles sous ventrière et croupière, et c'est vrai que son plaisir venait en partie de ce petit bouton rosé exposé à volonté, mais il procédait aussi bien des humiliations et du fouet...

Dans sa magnifique nudité elle avait un sentiment de béatitude, de plénitude élyséenne.

Goldmir Principal était descendu pour contrôler l'état des bourriques. Elle espéra qu'elle pourrait avec un peu de chance avoir un orgasme. Il devina ce à quoi elle pensait, c'était son jour de bonté.

Il s'approcha tout près d'elle. Elle pouvait sentir son souffle. Lentement il commença à masser son entre cuisse, à pincer ses mamelons tirant sur les anneaux faisant tinter les clochettes, son lait gicla, malgré son anneau vaginal, sa manille en forme de lyre dans laquelle passaient des sangles et des chainettes, deux doigts du cocher trouvèrent facilement leur chemin entrant et sortant jouant sans ménagement avec l’anneau. Elle poussa son buste en avant pour rencontrer sa main pour mieux s'empaler, ce mouvement influa sur la sangle et la chainette de fourche et donc sur son clitoris.

Juste avant qu'elle ne morde de toutes ses forces dans son mors, juste avant qu'une vague de jouissance ne la submerge, elle pensa à sa situation. Elle était nue au milieu d’une cours, attelée à un chariot, et on la branlait. Elle ne pouvait parler. Elle n'était plus qu'un animal dressé, moins qu'une esclave, elle n'était qu'une paire de jambe, un outil à rentabiliser. Elle en éprouva un second orgasme encore plus puissant. Elle fléchit un instant contre lui, puis elle prit sur elle pour maintenir sa position droite pour ne pas plier des genoux. Toutes ses pensées, toutes ses hontes s'étaient perdues avant même qu'une vague de jouissance ne la frappe. Elle aurait pu jurer sentir l'eau de son plaisir couler à flot le long de ses jambes. Elle se tenait maintenant empalée sur son poing, il l'encouragea dans sa rêverie. Elle bougeait du bassin, elle eut la vision d'elle, semblable à un chien se frottant sur la jambe de son maître.

Il retira sa main de ce sexe trempé et pinça un des mamelons de l’iŭgum. Du lait coula.

  • C’est ta copine qui sera heureuse de te sucer, se moqua t’il.

Dans la cour des esclaves ramassaient des mangues tombées à terre.

Il héla l’un d’eux.

  • Toi ! Viens là. Et occupe-toi de mon attelage. Jette leur quelques seaux d’eau histoire de les rafraichir et donne leur à boire. Je dois amener une chaine au forgeron.

À l’autre bout de la cour un grand balèze sortit de la forge.

  • Goldmir Principal Amène-les ici ! Je vais te les travailler comme tu veux. C’est sur le compte du Dépotoir ? Après, je peux te les garder en cage et même les nourrir le temps qu’elles se rétablissent !
  • Non ce sont des filles du Carrousel, alors t’as aucune raison de les ménager. Tu dois les percer et compléter leur marquage. Si tu te dépêches-tu pourras baiser avec moi la salope que j’ai laissée au poste de garde.

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