La déesse capricieuse

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Pour changer, j'ai encore craqué. J'ai envoyé un SMS à MPL. Mais c'est plus fort que moi. C'est le seul être qui me comprend, qui me laisse m'exprimer en toute liberté (et qu'est-ce que je lui envoie de bêtise, du « j'vous aime » au « Salop, va te faire »), qui ne me dit jamais de choses méchantes. Il m'encourage toujours, me rassure en me disant que je suis intelligente, gentille, et même belle. Je lui adieu très souvent, en prenant un ton ferme (poème en alexandrin, ou alors « je vous aime, mais adieu », parfois tout simplement une série d'insultes), et lui m'envoie des petits mots gentils comme « oh, tu ne vas pas bien en ce moment ? » ou des choses drôles. Alors je craque, et au revoir l'adieu, à la prochaine. Le dernier en date, c'était le poème en alexandrin :


Oh ! Je ne puis taire mon cœur de ses ardeurs,
Malgré ma peine, je me résous à ma douleur.
Et mille causes pressent que mon cœur repose.
Depuis trop longtemps à vous ma flamme s'expose,
Adieux se changèrent en simple au revoir,
Mes transports me faisaient bien vite vous revoir.
A chaque fois, un peu plus, je perdais d'honneur,
Et si cela doit être le prix d'un bonheur,

Je ne puis ainsi le supporter davantage.
Et de ce feu je ne veux plus être l'otage.
Hélas, cela me semble bien fastidieux,
Mais qu'il en soit ainsi, je vous dis adieu.


Ah bah oui, à lui, quand je dis que je peux tout envoyer, je peux tout envoyer. Je ne me prive pas, ça non ! J'avais même préparé une réponse, aussi en vers :


Oh ! Dans mon sein vous plantez l'ultime poignard
Et vous n'êtes désormais connu de mes yeux
Que sous l'appellation de sombre... Connard !


Mais il m'a envoyé un message si charmant que je n'ai pas pu lui envoyer. Là, c'était ma période tragédies classiques, c'est fou, après je ne pensais plus qu'en vers. Et lui ne me juge jamais. La comparaison qui me vient à l'esprit c'est celle d'un chat. Comme un chat je pars, comme un chat je reviens. Une fois, après un adieu en lui disant que ma vie serait impossible sans lui, il avait répondu « Tu seras simplement un petit chaton sans baballe ! ». Il a pas tort. Quand je lui dis adieu et que je tiens, il me laisse tranquille, ne me retient jamais. Et puis une fois l'orage passé, il ne m'en veut pas de l'avoir insulté, et tout redevient normal.


Alors comme c'est plus fort que moi, comme mon destin est lié au sien, que j'ai besoin d'une baballe à mordre, à lancer, à chérir, je m'y fais. Et puis ça ne le dérange pas, il supporte tous mes caprices d'enfants (une fois, en plein hiver, il n'avait pas de chauffage chez lui. Je voulais absolument le voir, mais il avait rendez-vous avec le chauffagiste pour faire un devis, rendez-vous qu'il avait mis du temps à obtenir. Il a annulé et a foncé me rejoindre. N'est-ce pas un amour?). Il les supporte mais ne cède pas à tout, faut pas déconner. Il ne me dit plus je t'aime, il ne me laisse plus de messages sur mon répondeur. Dalida chante Les Paroles, Les Paroles, mais les paroles sont importantes. Il me prouve chaque jour rien qu'en prenant le temps de répondre à mes absurdités qu'il tient à moi, mais ne le dit jamais. Enfin c'est comme ça.


MPL de nouveau dans ma vie, je me sentais mieux, plus épanouie, plus belle. Irrésistible, comme il aime m'appeler. Un p'tit coup de musique et on repart ! Je suis sa déesse, son Athéna.


Je pensais avoir eu ma dose de rencontres, mais c'était sans compter ma chance mythique...

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