Bal

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Je me sens mieux dans ce cadre magnifique, j'ai les yeux qui pétillent. Adieu soucis, adieu tristesse. Je ne reverrai donc plus K, les bras de MPL et sa sensualité me manquent terriblement même si je sais que jamais je ne pourrais plus le sentir contre moi, je suis en train de rater de mon année, je suis seule, tristement seule. Mais c'est décidé, je vais m'amuser ce soir. Si je ne fais pas banquette... Finalement, au détour des jardins, splendides, j'entre.


Quel faste ! Que les salons sont beaux ! Comme c'est merveilleux ! Rideaux de soie verte, de soie jaune, pièce à l’imitation d'un jardin avec sa grotte romantique... Oooh, comme je suis enchantée ! C'est si ravissant, si mignon, délicat, précieux ! Que du bonheur, que du luxe. Je me promène entre les pièces, à la recherche d'un cavalier, ou au moins d'un groupe avec qui parler. Sans succès. Alors je regarde les couples de danseurs valser, comme c'est beau ! Ils dansent si bien ! Et appuyé contre le mur, je vois un jeune homme regarder danser, avec un air de dandy. Je fonds. Il est mystérieux, comme dans les films de grands bals, un jeune homme qui intrigue, qui se tient à distance et qui observe, de façon nonchalante et charmante. Je le quitte des yeux, vais me balader entre les salons. Je retourne à cet emplacement, il n'est plus là. Toujours des valses. Je suis seule. Encore et toujours.
Vient alors un jeune homme, enfin, plutôt âgé, la trentaine, qui m'invite à danser. Je lui dis que c'est très gentil, que je veux bien mais que je ne sais pas danser. Il essaie de me montrer, sur la piste. Je n'y arrive pas. Je dois le désespérer. J'ai des talons de 8 cm que je porte pour la première fois, cela ne m'aide pas. Par chance, c'était la dernière valse. On se quitte, il va se balader, je me balade aussi, cherche mon dandy, je le vois, il discute. Il passe la soirée à discuter. On s'échange des regards, enfin je crois. Puis les musiques plus dansantes arrivent. Le trentenaire m'invite à danser, le rock. Je lui dis que j'en ai vaguement fait en Seconde, ça me plaît de danser le rock. Un catastrophe. Je suis trop rigide. Les passes sont pas faciles pour moi, je comprends pas trop, j'essaie de me laisser porter mais je suis trop rigide et en plus, je manque de tomber. Il y a quand même des progrès, je pense. On s'arrête un peu, il s'appelle Édouard, il est très gentil. Je vais chercher un flûte de champagne, pour cela il faut faire la queue pour acheter un ticket. Devinez qui passe sa tête ? Mon dandy. Je me dis que c'est peut-être parce qu'il me croyait partie. Je vais boire ma flûte. Lentement, mais le verre m'encombre. Je bois, oup, fini. Je suis un peu moins rigide au niveau des bras. Édouard m'invite à danser, on discute, il note mes progrès.


Très agréable comme bal. Je suis sous le charme du lieu, de l'ambiance, je m'amuse comme une folle, c'est si bien ! Oh, je comprends Marie-Antoinette. C'est tellement agréable de danser, le rock, de regarder les murs, le plafond, de fêter, de danser, de se promener entre les pièces, quel bonheur ! Je n'ai pas envie de partir. Édouard me quitte un peu, je regarde les gens danser, puis on redanse. Beaucoup. Je ne demande pas à m'asseoir, même si j'ai un peu envie. Non, je reste dans mes talons rouges, magnifiques, je souris, j'essaie de danser bien. On danse, on danse, on danse, quelle joie ! Puis on fait une pause, Édouard s'en va un peu. Il revient vers moi, me demande si je veux danser encore. Je décline poliment, je préfère regarder danser. Édouard me laisse regarder danser. Je vais dans le salon à côté, je me promène en souriant, je recherche mon dandy des yeux, il est parti. Tant pis. Je danse un peu sur la moquette, enfin discrètement, comme dans mon supermarché sur Tainted Love. Je vais regarder danser.


J'ai vu qu'un monsieur, proche de la quarantaine (il a les mêmes signes de vieillesse que MPL) me suivait discrètement. Je regarde danser et le voit me regarder, un peu plus loin. Il s'approche et m'invite. Comme je venais de dire non à Édouard, je décline, mais dis « La prochaine, peut-être ! », en souriant. En plus, je n'aime pas la chanson, c'est Jean-Luc Lahaye, Femme que j'aime. Il me demande si c'est parce que je n'aime pas la chanson, je hoche la tête. Il dit que pourtant, c'est une belle chanson. Quelques instants après, le chanteur « Et j'dors, dans ton coooorps », ça me fait rire. J'ai envie de danser. J'ai hâte de découvrir la chanson suivante ! Première note, je souris à pleine dents, sautille sur place et dis « Ouiiiii ! », je pose ma pochette, et on y va. Je suis surexcitée, je sautille, je me laisse porter. C'est Céline. J'irai où tu iras. Quoi de mieux ??? Oooooh, je danse, je me laisse porter, que du bonheur ! Céline comme première danse avec lui ! Incroyable ! Je sautille, sautille, il me fait tourner, tourner, tourner, il fait d'autres passes que celle d’Édouard, je me concentre un peu sur les pas. Je me trompe, bien sûr. Mais qu'importe, c'est Céline, je danse avec quelqu'un qui danse à merveille, je suis dans les salons les plus beaux, je souris, je ris, je chante aussi, sûrement, je m'amuse ! Comme c'est bien bien bien bien ! On continue de danser, les chansons changent. On danse très longtemps. Très longtemps. Puis, on s'arrête, on discute. Octave. On parle, c'est sympa. Il est gentil. Il me propose un verre, je décline poliment, lui explique que j'ai déjà un peu bu. Il me demande si je suis saoule. Évidemment non, haha, mais je ne veux pas l'être. Alors on discute, il essaie de deviner mon âge. « 19, 18 ? » (il sait ce que que je suis en première année de prépa dans un très grand lycée), non, moins ! « 17 ?! », oui ! Je suis née en 99 ! En 99, c'était le bac. Pas grave, c'est le bal. On discute, on discute, je suis vraiment très heureuse. Et on ne parle pas tout le temps, alors quand on ne parle pas, je regarde la pièce en souriant, les yeux pétillants, vous savez, comme une enfant. Je le surprend à me regarder. Je trouve ça charmant. Je l'ai « épuisé » à la danse. Mais It's raining men fredonne ses notes. Je le regarde avec envie, il me dit « Haha, c'est quoi ce regard ? » puis m'emporte sur la piste. Je sautille, sautille, sautille, je souris, je ris, It's Raining Men. Il est peut-être épuisé mais me fait tourner, tourner, tourner, dans ma robe courte, sur mes talons rouges. Je me vois dans le miroir, je me trouve belle, des jambes fines et fuselées, je rentre dans du 34. Quel bonheur ! Olalala, comme Marie-Antoinette devait être heureuse ! Puis on a beaucoup dansé, alors Octave me propose de faire un petit tour dehors. Très enchantée, j'accepte. 

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