Le Bal, au revoir K

3 minutes de lecture

Quelle semaine... Le bazar, la catastrophe. Je n'allais pas très bien cette semaine qui précédait celle du Bal. Je ne sais plus pourquoi exactement. Je me sentais triste, mélancolique, pas bien. L'idée du bal me redonnait le sourire.


Mais la robe, la cata. Je défais ma penderie, l'armoire, je fais des essayages. Rien ne me va. Les filles normales elles enfilent n'importe quoi et elles sont belles. J'aime bien les robes, mais ce qui ne va pas, c'est que je me trouve moche. Que je me trouve laide, que j'aime pas mon corps, que c'est ça qui va pas. Et que t'auras beau me faire essayer la plus belle robe, je me trouverais encore laide et je dirais que ça baille ici ou là. Je pleure. Toutes les larmes de mon corps, je sanglote, je sanglote, je sanglote, je veux plus jamais me réveiller, je ne veux plus jamais exister, je veux ne jamais avoir existé. J'envoie des messages à la seule personne qui puisse me redonner le sourire. MPL. Je sais qu'il va avoir un enfant, je sais que je dois arrêter de lui parler. Je sais tout ça. Mais j'ai besoin de lui, besoin de ses mots, besoin de son humour, j'ai besoin de savoir qu'il est là, pour moi. Comme je l'aime... Il répond, me dit que ça ira, m'envoie des messages adorables. Mais je pleure, je pleure, je pleure, je pleure. Le pire soir de ma vie. Pire encore que celui de Novembre, de la triste nouvelle des entrailles déchirées et de l'adieu à Paul. MPL essaie de me consoler, puis plus de messages, normal, il faut qu'il dorme, il doit être épuisé. Je m'endors dans mes pleurs.


La semaine du Bal commence, je vais mieux. Toujours pas de robe. Je suis lasse. Je veux pas trop y aller, mais quand même, enfin j'en sais rien, je veux juste une tenue. Un colis arrive le lendemain. Je fais pleins d'essayages, j'étais rentrée tôt pour travailler, mais ça me prend la soirée. Tenue trouvée, finalement. Je suis à moitié convaincue.


Et je dois aller au bal seule. Seule, alors qu'une amie devait m'y accompagner. Malheureusement, elle est tombée malade. En plus, c'est le dernier jour de K, je suis pas convaincue par ma tenue, j'ai raté un examen d'Anglais, je suis pas en forme. Je finis de ranger, mes parents viennent le samedi. Je mets ma robe, sans la ceinture ni les chaussures ni la pochette, avec le perfecto. Je vais faire mes courses. Je croise le responsable à lunettes, je lui dis bonsoir, des larmes dans les yeux, il me demande comme d'habitude comment je vais, je réponds « Ça va », il dit « C'est un petit ça va ! », je passe en caisse. Échange avec K, et quelques répliques du responsable à lunettes qui restent dans ma mémoire. Je sors. Sur le chemin du retour, je décide d'y retourner. Je rentre finalement chez moi, le visage s'humidifiant un peu plus à chaque pas. Une fois rentrée, je pleure, je pleure, je pleure. Je ne veux pas aller à ce bal, je ne veux pas y aller. Mon amie n'y va pas, j'ai raté mon Anglais, K ne m'a pas retenue, je n'aime pas ma tenue, je ne veux pas y aller. Mais il faut que je me maquille. Alors le visage redevient sec. Fond de teint, mascara, crayon noir, rouge à lèvres. Je brosse mes cheveux et je suis prête. Je passe devant mon supermarché. Je croise le responsable à lunettes. Arrivée, je suis un groupe pensant qu'ils connaissent la route, non, ils ne la connaissent pas.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire CharlesB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0