Samedi. Je suis allée au supermarché. J'avais peur de rater K parce qu'il était tard. Je l'ai vu, mais je crois être passée avec la caissière, je ne sais plus du tout. Ah non, finalement, avec lui, peut-être. C'était hier soir et j'ai déjà oublié. Qu'est-ce que j'ai acheté ? Ah si, un père Noël en chocolat, oui, en plein milieu du mois de mars. Donc c'était lui parce que c'était la honte de ma vie. Bref. Et pendant que je regardais les rayons, K a dit « Oh, c'est vrai, il est moins dix, j'ai fini ! », alors ensuite, j'ai rangé mon Père Noël et j'ai fait des tours et des tours dans le quartier en espérant l'y croiser, à la sortie. Je crois que le responsable sans lunettes a remarqué que je faisais des tours. Bref, un moment, il y en a un qui rentre dans la camionnette du supermarché et je me dis merde, c'est lui, il est parti. Et je refais un tour, il est toujours dans le magasin. Puis encore un tour. Il est dehors, sur son téléphone. Je suis sur le trottoir d'en face. Je le salue. Il me répond avec un sourire. Je continue ma route, j'espère qu'il va me rattraper. Il ne me rattrape pas. Il ne me regarde même pas, il a les yeux rivés sur son téléphone. Je suis triste. Il n'essaie pas de me parler, rien, il semble attendre une voiture, je suis triste. Je crois qu'il ne m'aime plus. Alors je rentre chez moi.