Épisode 39 - Revanches

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 Le visage de Tensei Kajiya racla le sol de sable et de gravier, la poussière s'engouffrant dans sa bouche. Sonné, il fut surpris de ne pas sentir la pression du pied de son bourreau à l’arrière de sa boîte crânienne. Le pauvre Genin prit finalement appui sur ses mains et se souleva, inspirant malgré lui les quelques volutes soulevés par sa chute.

— Tu as vraiment été reçu comme Genin ? ricana cruellement la voix tant détestée derrière lui. Je suis convaincu que mon petit frère te rétamerait sans mal.

 Un second rire accompagna le premier, dont Tensei crut y reconnaître de la fierté. Le vaincu se tourna vers ses interlocuteurs, tout en essuyant le filet de sang au coin de ses lèvres. Malgré les douleurs qui ne cessaient de lui rappeler qu’il risquait une seconde tournée, le jeune homme ne put retenir son irritation :

— C’était censé être un entraînement, gorilles sans cervelle !

 Le froncement de sourcil de son indésirable équipier ne fit qu’affirmer la dénomination. Cheveux rasés à quelques millimètres près, le front bas et la mâchoire carrée, Hika Ijime était une armoire à glace. S’il échouait comme shinobi, nul doute qu’il pourrait se reconvertir comme vigile dans les établissements mal famés de la basse ville.

— Parce que tu t’imagines que je me battais à fond, minable ? le railla le colosse.

 Tensei haussa un sourcil de surprise, tout en levant sa main vers sa balle de métal, perdu lors du dernier choc. La sphère se souleva et atterrit dans la paume de la main du garçon comme s’il ne pesait que le poids d’une plume.

— Tu te fiches de moi ? pesta t-il, sa fierté piquée.

 Hika croisa ses imposants bras et jeta un regard à son cadet, d’un physique pratiquement identique à son aîné. S’il n’avait pas précisé leur écart d’âge, Tensei aurait été convaincu qu’il avait affaire à des jumeaux.

— Tu crèveras à la première menace, pauvre cloche, asséna sans pitié l’hautain Genin.

 Le poing de Tensei se serra, des flammes dansant dans le bleu de son regard. Pour un Chikarate, la nature ne l’avait pas gâté et il le savait. Raillé depuis sa plus tendre enfance pour son physique de maigrichon, le Kajiya avait vite compris que sa créativité et son ingéniosité seraient ses seules armes pour survivre dans le Yuukan. Ses années d’études tout comme son début de carrière avaient confirmé cette conviction. Ce n’était jamais sur lui que ses camarades comptaient dans le feu de l’action, mais il avait toujours été celui qui parvenait à faire resplendir leurs aptitudes.

 Tensei expira et redressa l’une des mèches vertes qui venait de glisser devant son œil gauche. Ce simple geste l’aida à retrouver son calme. Il était inutile de s’emporter contre les idiots de la trempe du Ijime. Usant subtilement de son affinité Kinton, le jeune homme renoua ses fils de métal autour de ses avants-bras, tandis que son vis-à-vis portait son attention sur la rue adjacente.

— Hika ? s’en étonna son cadet. Ça va ?

 Sans signe avant coureur, le colosse composa rapidement des mudras, que Tensei reconnut pour en avoir fait les frais quelques instants plus tôt.

— Qu’est ce qui te prend ? lui hurla le Genin aux cheveux verts.

 Il n’eut pas le temps de l’empêcher d’envoyer son rocher vers les passants, qui devinrent des ombres furtives lors de leur esquive. En partie soulagé, Tensei fit claquer ses fils face à Hika, stoppant net son lourd pas vers ses cibles.

— T’occupe pas de ça, Kajiya ! lui hurla Hika en une tempête de postillons.

— T’es cinglé ? Je ne vais pas te laisser agresser des gens ! lui rétorqua Tensei, ulcéré. Qu’en dira maître Sabaku ?

 Un violent souffle de vent emporta Hika en une série de pittoresques roulés-boulés, soulevant les cheveux mi-longs de Tensei. Stupéfait, il ne perçut qu’à peine la silhouette qui fila à vive allure devant lui. Lorsqu’il se tourna, ce fut pour voir un jeune homme aux cheveux de jais fondre sur le molosse en un déluge de frappes. D’une musculature finement taillée mais bien loin de la carrure du Ijime, cela n’empêchait nullement le nouveau venu de tenir la dragée haute au trapu Genin. À grand peine, Hika encaissait plus qu’il ne parvenait à bloquer.

 Tensei se mordit une lèvre et échangea un regard avec Hiko, qui lui adressa un signe négatif de la tête. Vraisemblablement, son frère n’accepterait pas que l’on se mêle de son combat.

— Spectateur est une bonne place, tu ne trouves pas ? lui demanda d’une douce fermeté une voix féminine derrière lui.

 Retenant un sursaut de surprise, le Genin se tourna vers la nouvelle venue, qu’il reconnut aussitôt. Izul Leïl était habillée d’un crop-top blanc et d’une mini-jupe laissant libre ses jambes nues, ses cheveux coiffés en deux nattes encadrant son nombril. Cette tenue le surprit, bien loin du style de l’intellectuelle prude qu’il avait connu de loin à l’Académie.

— Nous devrions les séparer, le contredit Tensei qui ne perdit nullement en contenance. Ce n’est clairement pas un entraînement.

 La Leïl remua doucement la tête par la négative et lui adressa un sourire qui se voulait rassurant. Hiko les rejoignit de quelques pas, bras croisés, tout en se positionnant de façon à empêcher toute intrusion de la kunoichi dans le combat. L’aspirant ne lui faisait clairement pas confiance.

— Ils ont une affaire à régler, les informa t-il d’un ton bourru qui trancha avec la douceur de la kunoichi d’azur. La dernière fois, Tokri a gagné en trichant. Hika va remettre les pendules à l’heure !

 Un rictus amusé se dessina sur le visage de la Genin, qui ne parvint à retenir un léger gloussement. Alors que Hiko allait reprendre la parole, Izul le coupa sèchement et désigna d’un geste de la main le combat, au moment même où l’Utak dévia un uppercut pour caler un coup de pied en pleine côte de son trapu adversaire :

— Me mettre en danger en sa présence était la pire des erreurs.

*****

 Un bon sur le côté permit au Genin à la cicatrice d’éviter une myriade de piques de terre. Guidée par un ample mouvement du bras, une bourrasque de vent renvoya les projectiles à leur propriétaire, qui les brisa par un mur de roche tout en lui offrant un éphémère camouflage. Tokri connaissait le manque de réflexion de son adversaire et ne fut pas surpris de voir le bloc de terre propulsé droit vers lui, qu’il évita en un agile saut sur sa gauche.

 Les sens aux aguets, il fut étonné de ne pas avoir à contrer un nouvel assaut irréfléchi et ne put retenir un sourire narquois en constatant que Hika reprenait son souffle à quelques mètres de lui.

 Se fixant en chien de faïence, ils tournèrent lentement autour l’un de l’autre. Tout en restant vigilant au moindre mouvement de l’Ijime, Tokri réfléchissait à ses possibilités. Son sourire s’esquissa un peu plus en constatant qu’il n’avait que l'embarras du choix.

— Tu t’es un peu amélioré, avoua le colosse entre deux râles.

— Je ne peux en dire autant de toi, siffla l’Utak, acide.

 Un instant d’hébétement écarquilla les yeux de Hika, renforçant l’aura de brute écervelée que dégageait le garçon. Sa fierté blessée, il jura avec rage tout en frappant le sol de ses deux poings. S’attendant à devoir esquiver une onde de choc, Tokri le vit avec surprise se redresser armé. Son poing droit venait de se recouvrir en une sorte de gant rocheux, tandis que son bras gauche était à présent protégé par un bouclier.

— Je vais noyer ce sourire de merdeux avec ton propre sang !

 Le colosse frappa furieusement le sol de son pied, fissurant le sol en un trait en direction de l’Utak, qui esquiva comme prévu.

— Vous allez avoir de gros problèmes ! les prévint Tensei, inquiet des dégâts subis par le terrain d’entraînement.

 Les deux combattants ignorèrent l’exclamation du spectateur. Décidé à tester la nouvelle stratégie de son adversaire, le garçon aux cheveux de jais fonça vers Hika qui courait déjà le rejoindre et sauta pour exécuter un Chikara Sen’pu qui fut paré avec rudesse par le bouclier.

— Ça va jouer en faveur de mon frère, marmonna avec satisfaction Hiko.

— Ce n’était pas sa jambe forte, se contenta de rétorquer avec calme Izul.

 Tensei la fixa quelques instants, étonné de la voir si peu inquiète pour son ami. Lui faisait-elle confiance au point d’être à ce point certaine de sa victoire ? Et sa remarque signifiait-elle que Tokri était davantage en train de jauger Hika plutôt que de combattre sérieusement ?

 La jambe gauche quelque peu engourdie, Tokri redoubla d’attention vis-à-vis du poing rocheux, craignant que la moindre frappe réussie ne le mette à mal. Bien que boitillant quelque peu, le jeune homme ne regretta pas les longues heures de perfectionnement de son zetsu qui venait de le sauver d’une défaite certaine.

 Hika était donc un pratiquant du style Migite, l’art martial favorisant l’endurance plutôt que la vitesse et la force, qu’il compensait par ses jutsus d’armement. Tokri esquiva un coup de poing d’un bond arrière, tout en en profitant pour lancer quelques kunais aiguisés au Fuuton. Lorsqu’il vit les projectiles se ficher profondément dans le bouclier, un léger sourire réapparut sur son visage.

— Putain mais arrête de te foutre de ma gueule ! rugit Hika en se précipitant vers lui.

 Le poing serré, Tokri garda le silence et dévora en un rapide sprint les quelques mètres qui les séparaient. Au dernier moment, il prit le colosse par surprise en sautant en dessus de lui. Hika balança son poing dans le vide, tandis que l’Utak posa sa main gauche sur la tête de son adversaire avant de planter un nouveau kunai dans son bouclier.

 L’acrobate redoubla de force dans son appui sur le crâne de Hika et s'éloigna en quelques saltos aériens. Encore en l’air, il fit exploser le parchemin attaché au bout de son projectile en une détonation qui fit vrombir les tympans du Ijime.

— Il est cinglé ! s’exclama Tensei, abasourdi par la violence déployée.

 Chancelant et aveuglé par la poussière soulevée par l’explosion, le gorille plissa les yeux, une main serrant le bras blessé duquel dégringolèrent les gravats qui furent sa défense première quelques instants plus tôt. Au moment où il s'apprêtait à cracher un juron, le souffle lui manqua, son zetsu réduit en miettes par un poids qui venait de creuser son estomac.

 Sentant ses dernières forces disparaître, il ne put résister à la main qui lui saisit le visage pour le fracasser violemment au sol. La vive douleur qui s’empara de son crâne le fit hurler. Une pression lui écrasa la trachée, le réduisant au silence alors que la fumée se dissipait sur le regard meurtrier de Tokri. Redoublant de haine envers l’Utak, Hika se maudit de se retrouver aussi piteusement à sa merci.

 Impitoyable, le guerrier du sable appuya un peu plus sur la gorge du Ijime, coupant toute prise d’air jusqu’à ce que la colère laisse place à la terreur en son regard de chien battu. Percevant sa crainte de mourir, un sourire sadique éclaira le visage du Genin qui prit son temps tout en extirpant lentement un kunai de sa pochette.

— Restez ici ! ordonna Izul à Tensei et Hiko, tout en générant des fouets aqueux.

 Tokri saisit l’instant d'hésitation des alliés de Hika pour planter d’un geste sec son projectile contre la joue du gorille, le marquant d'un trait de sang. Lisant à présent un léger soulagement, l’Utak le méprisa d’autant plus, prenant comme une insulte le simple fait de s’imaginer qu’il aurait pu le tuer au sein de Chikara. Il toisa du regard Tensei et Hiko, qui semblaient avoir eu le même type de pensée, avant de se tourner vers Hika pour un dernier avertissement :

— Attaque encore une fois l’un de mes proches et je te brise. Définitivement.

*****

 Main dans la main face à la demeure Leil, Tokri soutenait fermement la poigne anxieuse de son azurée. Face au calme qui régnait à présent en l’esprit du jeune homme, il aurait été difficile d’imaginer qu’il ait pu être possédé par une folie sanguinaire quelques instants plus tôt. L’importance du présent avait banni le visage incrédule de Hiko de sa mémoire, tout comme celui empli de crainte du garçon aux cheveux verts. Seul comptait Izul et le soutien qu’il pouvait lui apporter dans son épreuve.

 Depuis son emménagement, le couple n’avait eu d’autres choix que d’acheter vêtements et autres produits de soin pour la jeune femme, ne sachant si elle pourrait récupérer ses affaires laissées derrière elle. Ce jour était enfin arrivé. Le matin même, Elena Leïl s’était présentée à leur domicile pour les informer que son ex-mari serait absent de son domicile. Pour cause, il s’agissait de son nouveau jour de beuverie, qu’il passait dans les bas-fonds de Chikara.

 Izul en avait profité pour s’enquérir de la situation de sa mère. Le départ de sa fille avait été un déclic pour la dame. Avec l‘aide de Gomaki, Elena avait pu obtenir un logement de fonction en sa qualité de palefrenière, tout en engageant les procédures de divorce. Depuis maintenant un peu plus de deux mois, mère et fille se reconstruisaient petit à petit, l’une sans l’autre. Lorsqu’il vit Elena s’éloigner, Tokri n’osa pas demander à sa compagne si elle souhaitait maintenir le contact, partant du postulat que ne pas l’avoir suggéré d’elle-même était un indice à sa décision.

 Depuis lors, Tokri s’inquiétait du visage inhabituellement fermé de son azurée. Bien qu’il ne l’avait jamais vu aussi anxieuse, il était toutefois rasséréné par le feu de la détermination qui brûlait en son regard. Ils n’avaient échangé que peu de mots, Izul ne lui demandant pas de l’accompagner tant cela coulait de source. Au fil des semaines, leur relation s’était renforcée en une symbiose parfaite, bien que l’Utak était encore perturbé et effrayé par la façon dont la jeune femme parvenait à lire en lui et à le faire sentir aussi vulnérable.

 Sans un mot, Izul l'entraîna vers la porte d’entrée, que Tokri franchit pour la première fois. Pleinement centré sur la kunoichi, il ne ressentit qu’une vague gêne au souvenir de l’espionnage qui les avait amené à finir ensemble. Ils traversèrent une maison modeste, dont le mobilier bon marché témoignait des difficultés financières de la famille. Engloutir sa pension d’invalidité dans l’alcool tout en forçant sa femme à lui donner une partie de son salaire n’aidait pas à maintenir des finances saines. L’Utak se mordit une lèvre et tâcha de chasser de son esprit les scènes confiées par Izul. La jeune femme avait besoin du shinobi fort et imperturbable, pas du guerrier empli de rage qui avait écrasé l’un de ses pairs quelques minutes plus tôt.

 Ils montèrent finalement un escalier et pénétrèrent dans une pièce bien plus familière à l’adolescent. Tandis qu’Izul se dirigeait instinctivement dans un coin de la chambre pour se saisir d’un sac de voyage, l’Utak marqua un temps d’arrêt, envahi d’un coup par la culpabilité. Même s’il avait été dicté par la meilleure des raisons, le jeune homme savait qu’il avait parfois abusé de la situation. Il regarda sa petite amie ouvrir son armoire afin de récupérer des vêtements, lui remémorant une image d’elle se déshabillant. Honteux, il lui tourna le dos, se maudissant de ce souvenir qu’il n’avait aucunement le droit de posséder.

 Il regretta son mouvement lorsqu’il constata qu’il faisait à présent face à la fenêtre par laquelle il avait longuement épié la kunoichi d’azur. Le tirant de ses pensées coupables, Tokri sentit une douce main glisser le long de son épaule, l’amenant à se retourner. Sans prévenir, ses lèvres s’unirent à celles sucrées d’Izul, une sensation devenue agréablement familière. Fougueuse, la Leïl fit glisser sa main jusqu’au coeur de son homme et termina en lui mordillant la lèvre inférieure :

— Pourquoi bat-il aussi fort ? lui demanda-t-elle en un souffle.

 Tokri aurait voulu fuir, mais le regard d’émeraude d’Izul avait l’étrange pouvoir de le clouer sur place. Alors qu’il cherchait quoi répondre, elle glaça soudainement son sang d’un simple phrase :

— Je ne comprends pas la raison de ta culpabilité.

 L’apaisant en quelques caresses des joues, elle s’arrêta en particulier sur la joue droite en pouffant de rire.

— Quand elle rougit, cette pommette est encore plus adorable.

— Tu l’as ressenti ? marmonna Tokri avec incrédulité.

 Izul lui adressa un adorable sourire, touchée par la naïveté insoupçonnée qu’elle découvrait chez son petit ami. Comment pouvait-il encore s’imaginer lui cacher son mal-être ?

— J’avais des doutes, renforcés à notre arrivée dans cette chambre.

 Elle posa délicatement un doigt à l’extrémité du nez du garçon, comme si elle venait de le surprendre la main dans le sac.

— Tu viens simplement de confirmer mon impression, gros malin.

 Ce fut au tour de Tokri de pouffer de rire, n’en revenant pas de la stupidité dont il était capable lorsque la jeune femme était impliquée. Reprenant son sérieux, il sentit l’interrogation inévitable dans le regard étincelant.

— J’ai violé tant de fois ton intimité que je craignais que tu m’en veuilles, souffla-t-il, honteux. Que tu me rejettes un jour.

 Malgré lui, Tokri eut une pensée pour Sarouh, ce qui ajouta instantanément un nouveau poids sur ses épaules. Izul se jeta alors sur lui, l’embrassant avec une intensité redoublée et chassant de son esprit les paroles pleines de rancœur du Tsumyo.

 L’Utak se laissa pousser jusqu’au lit, se rendant compte qu’elle lui avait arraché son tee-shirt en chemin que lorsque leurs corps épousèrent le doux matelas. Elle extirpa son crop top et détacha ses nattes avant de se pencher sur lui en une cascade céruléenne. Izul effleura sa joue avant de chuchoter à son oreille, lui arrachant un frisson de plaisir :

— Pourquoi en voudrais-je à l’unique personne qui a daigné s’intéresser sincèrement à moi ?

 Suivant les traits des abdominaux du guerrier du bout des doigts en passant la langue sur une lèvre, Izul prit son temps avant de les dévêtir entièrement tous deux. Elle se redressa finalement à califourchon, le laissant admirer son corps sur lequel elle laissa glisser son soutien-gorge, les seins à demi-cachés par lsa chevelure d'océan.

 Sans laisser le temps au jeune homme de réaliser que le père d’Izul pouvait revenir à l’improviste, Izul bascula puissamment ses reins, arrachant rapidement des râles de plaisir à un Tokri qui bannit tout sens des responsabilités de son esprit.

 Ayant saisis d'instinct les hanches de sa compagne, l'Utak accompagna ses basculements passionnés, incapable de détourner les yeux du regard devenu sauvage de la kunoichi d’azur. Une flamme inhabituelle et curieusement familière venait d’y naître, alors qu’elle se révélait bien plus bestiale que d’habitude.

 Tandis qu’elle se penchait sur lui pour l’embrasser tout en se stimulant davantage, le lit grinça de plus en plus sur ses gonds. Alors qu’il accordait sa vigueur à la sienne en une symbiose parfaite, Tokri eut la révélation de ce qui alimentait les flammes de sa Leïl, nullement surpris d’en avoir ressenti l’écho tant elle animait son propre être. Izul se vengeait de la souffrance que cette maison lui avait infligée en étreignant sa nouvelle vie de toute son âme.

 Le jeune homme accepta de devenir son arme libératrice, la saisissant par l'arrière de la tête tout en laissant glisser sa main le long de son dos, savourant la jouissance émancipatrice de sa compagne. Griffant le torse athlétique de son partenaire, elle parvint à lui susurrer entre deux gémissements :

— Nous sommes les mêmes…

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