Épisode 11 - Résolution

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 Mains dans les poches, Tokri marchait en se mordillant les lèvres. Pensif, il se formulait plusieurs versions de ses explications. Comment expliquer clairement le cheminement des évènements à Gomaki ? Allait-il partager son point de vue concernant l’espionnage d’Izul ? L’aspirant n’avait fait qu’appliquer l’enseignement shinobi, mais il savait qu’il agissait sur une ligne glissante.

 L’Utak arriva devant la demeure des Myô. S’armant de courage, Tokri inspira et frappa à la porte d’entrée. Il était tôt, l'entraînement n’allait commencer que deux heures plus tard. Il espérait que sa visite n’allait pas agacer la famille de Gomaki. Le Genin aurait préféré s’entretenir avec lui dans son logement personnel, mais le Jounin avait laissé échapper au détour d’une conversation qu’il vouait quelques heures de sa matinée à son jeune frère, laissé sans affectation par le Village.

 La porte s’ouvrit sur la mère de Gomaki, tirant Tokri de ses pensées :

— Oui ?

 La courte question avait été posée avec une douceur qui surprit le jeune homme. Habitué au tempérament de feu de sa tante, Tokri n’avait que des souvenirs flous de Lila comme référence de la mère attentive et délicate. Blonde aux cheveux courts avec une mèche tombant sur la gauche de son visage, les yeux bleus ciel de Falda Myô d’une profondeur hypnotique détaillèrent le garçon. Son regard l’invita à se présenter.

— Je m’appelle Tokri Utak, répondit le Genin à la question silencieuse. L’un des élèves de votre fils.

— Il m’a parlé de toi, lui apprit-elle en le gratifiant du chaleureux sourire dont avait hérité son sensei. Tu es bien matinal.

— Désolé, dit Tokri avec gêne tout en baissant les yeux une fraction de seconde. Je dois lui parler de quelque chose d’important.

 La Myô l’observa un court instant, avant de l’inviter à la suivre. Dans son expression, Tokri eut la sensation qu’elle comprenait au moins en partie la raison de sa visite. Gomaki lui avait-il demandé conseil ? En traversant le salon, ils passèrent devant un homme chauve et bedonnant, endormi dans son fauteuil. La peau foncée, le Genin fit le lien avec celle de son sensei. Le regard interrogatif que lui lança Tokri fut suffisamment éloquent pour que sa guide prenne la parole :

— Mon mari a pour habitude de terminer ses nuits ainsi, lui expliqua-t-elle en un petit sourire attendri.

 La maison était de taille moyenne. Nulle opulence, mais la famille vivait clairement sans les soucis du besoin. Falda le mena jusqu’à la cour située en arrière de la maison. Tokri y vit Gomaki en pleine discussion avec un jeune homme blond, coiffé d'une petite crête. Ce garcon avait manifestement herité du teint de sa mère. Presque aussi grand que Tokri, le corps bien dessiné sous son tee-shirt, les traits de son visage en pleine concentration rappelaient ceux du Jounin.

— Gomaki ? l’interpella sa mère. L’un de tes élèves te demande.

 Surpris, le Jounin se tourna vers eux. Tokri reçut de plein fouet le regard furieux de Kiame. Sans comprendre pourquoi, l’Utak crut y lire rancœur et amertume. Falda les laissa entre eux et retourna à ses occupations.

— Oui, Tokri ? l’invita Gomaki.

— Désolé mec. Tu monopolises suffisamment mon frère en journée, lâcha froidement le blondinet. Le rab est pour moi.

— Kiame…

 C’était donc cela. Tokri pouvait comprendre ses sentiments. Kiame faisait partie des Genins laissés de côté par le Village, pas étonnant qu’il soit jaloux des aspirants qui accaparaient le temps de son Jounin d'aîné.

— Je ne viens pas pour l’entrainement, dit Tokri en se grattant l’arrière de la tête avec gêne. Gomaki… Pouvons-nous parler en privé ?

— T’es sérieux ! s’exclama Kiame, piqué au vif.

 D’un geste de la main, Gomaki le pria de se taire.

— C’est important si je comprends bien ? demanda le ninja supérieur à son élève.

— Oui. Pour l’équipe.

— Kiame, va méditer à l’intérieur s’il te plait.

 Le jeune Myô fusilla son frère du regard. Comprenant que protester ne mènerait à rien, il quitta la cour à contrecœur.

— Je viens te chercher d’ici peu, lui promit-il avant qu’il ne claque la porte derrière lui.

 Gomaki soupira et s’alluma une cigarette de sa petite flamme du pouce.

— Excuse-le. Il est d’un tempérament impulsif. Pire encore depuis qu’il est devenu Genin. Je ne sais pas à quoi joue le Village avec les affectations…

 Tokri opina du chef. Bien qu’il était compatissait, les déboires de Kiame ne lui importaient guère. Seul comptait pour lui Izul et l’équipe. L’Utak laissa son mentor prendre une première bouffée.

— Je t’écoute, l'invita-t-il.

 Instantanément, le Genin abandonna toutes les formulations enjolivées qui tournaient dans son esprit depuis la veille.

— Cela concerne Izul. Je connais depuis hier soir la raison de son récent comportement.

 Tout en expirant un trait de fumée, Gomaki plissa les yeux, attentif. Tokri comprit qu’il attendait de connaître toute l’histoire avant de prendre la parole.

— Après ce qui est arrivé lors de la session d'entraînement, nous nous sommes croisés à la bibliothèque. Un pur hasard, mais elle s’est imaginée que je la filais et m’a fait une scène de paranoïa. Cela m’a mis la puce à l’oreille et…

 Il s’interrompit le temps de choisir soigneusement ses mots. Tout en parlant, Tokri venait de prendre conscience qu’il avait agit exactement comme l’avait soupçonné Izul.

—... j’ai senti qu’il y avait quelque chose de particulier derrière tout ça. De plus profond. Que cela risquait de durer et de mettre en péril l’équipe. J’ai donc décidé d’agir comme l’Académie nous l’a enseigné pour mener à bien une mission. Cela fait une semaine que je l’espionne.

 Il s’interrompit, s’attendant à une remarque de son sensei. Elle ne vint pas, le Jounin se contentant d’attendre la conclusion tout en fumant sa cigarette.

— Hier, ce que je guettais est arrivé. Son père a fait irruption dans sa chambre, sous emprise de l’alcool. Il les a insultées, elle et sa mère. A la réaction d’Izul, je pense que cela dure depuis un certain temps et qu’elle n’a plus la force de lutter seule. Elle a besoin d’aide. Maintenant.

 Le ton de la voix de Tokri s’était durci, le débit de parole s’accélérant au fil de son discours. Tout en parlant, il revivait la scène et son indignation enragée l’avait à nouveau saisi. Le Genin se rendit compte qu’il serrait à nouveau les poings à se les briser. Gomaki fit voler son mégot dans le cendrier de la cour, avant de soupirer.

— Je vois. Cela confirme mes doutes.

 Il s’approcha de Tokri et posa une main sur son épaule.

— Tu as bien agi. Ne te culpabilise pas pour la méthode employée, je sais que tu l’as fait pour son bien et pour celle de tes équipiers. Je suis fier de toi, Tokri.

 Cette déclaration fut à la fois étonnante et rassurante pour le Genin. Comprenant que son mentor prenait les choses en main, il sentit sa tempête de colère intérieure s’apaiser peu à peu.

— Tu peux te rendre au promontoire comme prévu. Je vais rendre une petite visite aux Leïl.

 Son rôle était donc terminé, mais Tokri avait besoin de s’assurer d’une dernière chose.

— Gomaki… Pourriez-vous ne pas dire à Izul que je suis votre source ?

 Le Jounin croisa les bras. Son visage resta impassible, mais Tokri se doutait que l’intelligent ninja savait qu’il ne lui avait pas tout dit. Et il ne le ferait pas, n’étant pas lui-même sûr de ce qu’il ressentait à présent pour la kunoichi.

— Izul est une jeune femme brillante, Tokri. Elle finira par deviner que tu es lié à cette histoire.

— Je sais, lui confia son élève. Je préfère simplement être celui qui le lui dira. Au moment où je le choisirai.

 Gomaki pencha la tête en avant tout en le fixant, comme pour s’assurer dans leur échange de regard que l’Utak savait ce qu’il faisait. Impassible, Tokri aurait été bien en peine de comprendre ce qu’il avait deviné ou non.

— Je respecterai ton choix. Allez, va rejoindre tes camarades.

— Merci, répondit Tokri en s’inclinant avec sincérité.

 Le Genin se dirigea vers la porte donnant sur la maison. A peine eut-il tendu la main vers la poignée qu’il entendit la voix de son maître derrière lui :

— Tokri ?

— Oui.

— Fais attention à toi.

 Le jeune homme soupira. Le Jounin comprenait certainement bien plus de choses qu’il ne l’avait cru. Et l’Utak savait que sa mise en garde était justifiée. Il ouvrit la porte et lâcha avant de partir, avec autant d’assurance que possible :

— Je maîtrise.

*****

 Fatigué de sa courte nuit, Tokri était persuadé qu’il allait être le dernier arrivé pour la session de simulation au combat. En arrivant au promontoire, il constata que Gomaki et Izul étaient absents. Le Genin prit sur lui pour ne pas laisser transparaître ses inquiétudes. Il savait qu’il pouvait faire confiance à son sensei pour régler intelligemment la situation.

 Rejoignant ses compagnons en plein exercice d’échauffement, Tokri les observa tout en se faisant un bilan de la dynamique de l’unité. Malgré la détresse d’Izul, la fraternité entre eux était palpable. Sarouh était devenu particulièrement complice avec Nika depuis quelques jours, leur relation étant toutefois bien différente de celle qu’il avait tissée avec la Leïl. Les deux stratèges avaient décidé de se livrer régulièrement à des parties d’échecs après les journées d’entrainements. L’Utak avait bien compris que le Tsumyo était plus doué que lui à ce jeu, bien que son amie ne le lui avait pas clairement dit par peur de le vexer.

 La confiance du jeune homme en la Hynomori le poussait à s’intéresser peu à peu au shinobi aux cheveux cobalt. Le comportement du Tsumyo avait évolué depuis son arrivée à Chikara. Tout en assurant son rôle de soutien à l’enseignement de Gomaki, il se montrait de plus en plus amical avec les Genins. L’Utak avait remarqué une faculté chez le Gensouard à s’adapter à son interlocuteur. Ses plaisanteries étaient franches et directes avec Mutika, plus subtiles et sarcastiques avec Tokri. Il avait également adapté ses échanges avec la désormais fragile Izul pour qui il redoublait de douceur tout en s’affichant plus professionnel qu’auparavant. De son côté, Mutika semblait perturbé par l’évolution des liens au sein de l’équipe, et oscillait entre plaisanteries et mise en retrait. L’Utak le soupçonnait de sentir sa place lui échapper au profit du Tsumyo et se promit d’aborder le sujet avec lui.

 Tokri eut à peine terminé sa première série de pompes qu’un petit lézard ailé atterrit au milieu du groupe. Le Genin le reconnut aussitôt : le dragonneau aux écailles almadines que Gomaki avait envoyé la semaine précédente à ses équipiers.

— Salut les minus !

— Minus ? répéta Mutika, interloqué.

 Le petit dragon continua son discours sans lui prêter la moindre attention.

— Gomaki m’a envoyé vous prévenir que votre session d'entraînement est terminée pour aujourd’hui. Il a des trucs à régler avec la gamine aux cheveux bleus.

— Izul ? s’exclama Nika, tandis que les yeux de Sarouh s’écarquillaient de surprise. Est-ce que quelque chose est arrivé ?

— J’sais pas, j’vous ai dit ce qu’il m’a demandé de vous transmettre ! Bref’, vous avez tous quartier libre. Salut !

 A ce dernier mot, il disparut en un écran de fumée. Tokri balaya ses compagnons du regard, craignant l’impact de cette incertitude sur leur moral. Lorsqu’il croisa le regard de Nika, cette dernière le lui rendit en haussant légèrement un sourcil.

— Tu sais quelque chose ? lui demanda-t-elle, soupçonneuse.

 Tous se tournèrent vers lui d’un seul homme. Et merde, pensa l’Utak en se maudissant de son mauvais jeu d’acteur.

— Non.

— Tu ne sembles pas surpris.

 Mutika ricana en donnant un léger coup de poing fraternel à Tokri :

— Parce que tu perçois des émotions sur son visage ? Jamais vu ça en dix ans d’amitié !

 L’Utak mima un soupir d’exaspération tout en se grattant l’arrière du crâne. En vérité, il s’agissait de soulagement. La taquinerie de l’Oroshi lui offrait une parfaite porte de sortie.

— Étant au promontoire, que dites-vous de passer la journée ici ? Tsumyo, viens avec moi. On va chercher du ravitaillement.

 Resté discret jusque-là, ce fut au tour du Chuunin d’hausser un sourcil d’étonnement. L’Utak n’attendit pas de réponse et se dirigea vers le bord du promontoire, tandis que Nika continua à le fixer en croisant les bras et en arborant sa moue de réflexion. Arrivé à l’extrémité de la plate-forme rocheuse, le Genin la désigna du doigt :

— Je présume que ça ne te fait pas peur ?

— Tu présumes bien.

 Tokri lui répondit d’un sourire et entama la descente. Le taijutsuka s’était entraîné de nombreuses fois à cet exercice, avant même de maîtriser l’adhérence par le Chakra. Il adorait sentir la rudesse de la roche sous ses doigts et devoir prendre garde à ses appuis, tout en évitant les prises trop coupantes. L’escalade de la plate-forme représentait un défi mental et physique qui stimulait le Genin avant une session d'entraînement. De ce qu’il avait compris du Gensouard, Tokri n’était pas étonné de partager cette philosophie avec lui. La descente se fit tranquillement, les deux garçons n’étant clairement pas en compétition. Seul leur importait d’atteindre leur destination ensemble. L’Utak s’exécutait avec le naturel de l’habitude, tout en jetant des regards au Tsumyo pour s’assurer qu’aucun incident ne survienne. Il prit bien vite conscience que le Chuunin en faisait de même pour lui.

 Une fois qu’ils eurent retrouvé un sol ferme, le Chikarate, mains dans les poches, se dirigea vers la zone commerciale du Village. Le Tsumyo le suivit sans mot dire, en se mordillant le pouce.

— Pourquoi m’as tu demandé de t’accompagner ? finit par demander le Gensouard.

— On va chercher des boissons et de la nourriture.

— Ce n’était pas ma question. Pourquoi moi en particulier ?

 L’Utak haussa les épaules.

— J’avais envie.

— Pourquoi ?

— Il te faut vraiment une explication pour toutes les situations, Tsumyo ?

 La réplique de Tokri n’était pas cassante. C’était une réelle question, posée avec sincérité. L’Utak avait remarqué l’esprit analytique de l'illusionniste, ainsi que son besoin de comprendre. Plus encore que l’état d’Izul, le Genin le soupçonnait d’avoir été perturbé par le fait de ne pas connaitre la raison de l’effondrement de la jeune femme. Son mental semblait souffrir des incertitudes, une faiblesse extrêmement handicapante lorsque l’on vivait au sein d’un pays aussi sauvage que l’était le Yuukan.

 Un silence s’installa entre les deux. Tokri ne le rompit que lorsqu’ils passèrent devant les premiers magasins du quartier commerçant.

— Nous n’avons pas eu l’occasion de nous retrouver tous les deux depuis ton intégration à l’équipe.

— Tu ne dis pas grand-chose, pourtant.

— Pas besoin de parler pour apprendre à connaître quelqu’un.

 Une affirmation supplémentaire que le Tsumyo ne parvenait pas à comprendre. Tokri en était pourtant persuadé. De son point de vue, les actes étaient bien plus parlants de la valeur d’une personne que ses discours. Les exemples s’étaient accumulés ces dernières semaines. C’est en décidant de le mêler à son traquenard contre Chihousou que Mutika avait ravivé son amitié avec Tokri. En travaillant Kokuro avec Nika, le chef d’unité s’était rapproché de la jeune femme. Cette dernière le perturbait, différemment que ne le faisait Izul, mais suffisamment pour l’amener à s’interroger sur leur relation.

 Concernant la kunoichi azurée, Tokri avait noté une évolution de leur relation lorsque le Genin s’était montré prêt à mourir pour les protéger. Seul Gomaki était une exception dans sa façon d’appréhender ses relations avec autrui. Le Jounin avait la faculté de rayonner tant par les actes que par la parole.

 Leurs ravitaillements pleins les bras, les shinobis reprirent leur route vers le promontoire.

— Tu te sens bien dans l’équipe ? demanda soudainement Tokri lorsqu’ils eurent quitté le brouhaha du quartier commerçant.

— Oui, répondit Sarouh. Votre synergie y est pour beaucoup.

— Super. Et avec Izul ?

 Le silence fut différent des précédents. Le Genin comprit aussitôt sa maladresse, d’autant plus lorsque le Chuunin répondit avec froideur :

— Il ne s’est rien passé entre nous, et je ne suis pour rien dans ce qui lui arrive. Je pensais avoir été clair.

— Je sais que tu n’y es pour rien.

 Sarouh lui jeta un regard interrogatif, suspicieux. L’Utak y lu la même expression scrutateur qu’il avait perçu dans celui de la Hynomori.

— Tu étais tout aussi surpris que nous lors des simulations d’entrainements. Tes réactions m’ont suffit pour me convaincre que tu n’y étais pour rien.

— Je vois.

 Se doutait-il que l’Utak en savait bien plus sur Izul qu’il ne voulait bien le dire ? Peut-être. Lui et Nika étaient dotés d’un esprit de déduction aiguisé. Tokri savait qu’ils seraient les premiers à le soupçonner de quelque chose. Mais sans preuve, ils ne pouvaient rien affirmer. Le jeune homme ne comptait pas garder le secret éternellement, mais il lui semblait plus sage d’attendre que les choses s’apaisent.

— Je ne suis pas stupide, Tsumyo, ne put s’empêcher d’ajouter Tokri. Fais attention à comment cela peut évoluer avec elle.

 Sarouh n’essaya pas de cacher ses sentiments pour la jeune femme. Comme pour se le rappeler autant à lui-même que pour l’Utak, le Chuunin récita mécaniquement :

— Les émotions sont l’ennemi du shinobi.

 Exaspéré, Tokri se mordilla la lèvre. Ce formatage du système shinobi l’agaçait, mais il n’avait pas envie d’entrer dans ce débat avec le Gensouard. Du moins, pas aujourd’hui.

 Lorsqu’ils arrivèrent au pied du promontoire, Tokri proposa d’emprunter les escaliers pour rejoindre Mutika et Nika. Il fut étonné de l’expression d’intense soulagement qu’il lut sur le visage du Chuunin. Sa fatigue le frappa soudainement. Pour aider les Chikarates à progresser, l'illusionniste n’avait pas hésité à puiser profondément dans ses réserves. Tokri savait qu’il ne délaissait pas pour autant son propre entraînement, doublant ainsi son épuisement. Avec les missions pouvant survenir à tout moment, voire un retour de l’affaire du boot S, l’Utak songea qu’il vaudrait mieux forcer le Tsumyo au repos. Personne ne l’obligeait à s’épuiser à ce point, c’était simplement un comportement naturel chez lui que le Genin ne comprenait que trop bien.

 Une fois que l’équipe fut installée, chacun s’investit dans la bonne humeur du groupe afin d’oublier leurs inquiétudes. Tokri sentit que son escapade avec le Tsumyo les avait quelque peu rapprochés, ce dernier l’abordant davantage. L’Utak remarqua également que Nika osait répliquer aux taquineries de Mutika, une première depuis la formation de l’équipe.

 En milieu d'après-midi, une petite voix les interpella :

— J’espérais que vous soyez là.

 Dès qu’il la vit, Tokri comprit que la sagesse de Gomaki avait à nouveau fait des merveilles. Le sourire de la jeune femme sembla rayonner à mesure qu’elle s’approcha de ses amis. Chacun le lui rendit, Tokri ne prit pas conscience que son visage affichait la même expression que celle du Tsumyo : un mélange entre joie et émerveillement.

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