Épisode 27 - Retour au soleil

13 minutes de lecture

 Le voyage vers le Village du Désert fut tant éprouvant que court. Si Sarouh et Mutika ne pouvaient pas se déplacer normalement, les autres le pouvaient. Les convalescents étaient allongés sur des espèces de civières de transport renforcées, attachés pour ne pas tomber et éviter des mouvements douloureux. Tokri en profitait pour charrier le pauvre roux qui n'était pas en état de rentrer au pas de course. Leurs jeux de piques ne semblaient pas dater d’hier. Le Gensouard soupçonnait le curieusement bavard Utak de se donner du mal pour que son camarade oublie la douleur.

 De son côté, c'était Gomaki qui s'était cloné pour le rapatrier. Cela avait à la fois le mérite d'épargner les filles et celui plus politique de mettre en avant que l'élite de Chikara avait à cœur la santé des shinobis alliés. Ça ne changeait pas grand-chose pour le concerné, qui dormit l'essentiel du trajet d'un sommeil fiévreux. Il aurait aimé discuter avec Izul et Nika, mais s'en vu incapable. De temps en temps, la kunoichi médecin venait vérifier ses constantes, en lui parlant doucement. Sur la fin du trajet, le Chuunin n'arrivait plus à comprendre le sens qui se cachait derrière ses mots. Il ne se sentait pas pour autant en danger, rassuré par les expressions de l'aspirante. Sa voix apaisante le relaxait malgré son état et il hochait bêtement la tête à ce qu’elle disait.

 Le reste de son temps de conscience, il était hypnotisé par le ballet violet et bleu des chevelures des jeunes femmes qui progressaient devant lui. Les rayons du soleil se reflétaient dans une verdure de moins en moins présente ainsi que dans l’azur d’Izul et les mèches de couleur de Nika. Dans son état second, la chorégraphie sublime qui enchantait le paysage changeant fascinait le shinobi propulsé à toute vitesse par Gomaki.

 Dès leur arrivée, Sarouh fut pris en charge par l'unité médicale, même s’il n’en garda aucun souvenir. L'opération fut très rapide. Pour changer, le Tsumyo reprit conscience dans un lit d’hôpital, après seulement quelques heures d’absence. Mais le Chuunin sentit avec plaisir la pression moindre au niveau de son ventre et pu s'asseoir presque sans difficulté.

Il n'avait presque plus de fièvre et son esprit était clair. S'il en croyait les signaux que lui envoyait son corps, il serait sorti le soir même. Sa satisfaction fut balayée quand la kunoichi médecin qui s'occupait de lui rentra dans la pièce. Tornade brune aux cheveux bruns en carré et au visage triangulaire et sévère, Sarouh la reconnut de suite. Le Chuunin comprit une fraction de seconde avant elle. Il ne sortirait que demain matin.

 — Tu l’aimes tant que ça cet hôpital ? demanda-t-elle d’une voix qui le fit frémir d’effroi.

 Même si cela sonnait comme une question, le Tsumyo ne s’y trompa pas. Purement rhétorique, de nombreuses remarques de ce style pleuvraient bientôt sur le jeune homme. Il était moins désemparé qu’à son premier passage, quelques années auparavant. Il n’avait jamais oublié le sermon qu’il s’était pris à l’époque. Il resta silencieux, laissant l’infirmière lui rappeler son irresponsabilité, le fait que tout alliés qu’ils soient avec Gensou n’impliquait pas de sauver des têtes brûlées, ce genre de chose. Finalement, il fut sauvé par le gong. Tokri Utak et Nika Hynomori rentrèrent dans la pièce, sous le regard perçant d’Utika.

 — Vous vous connaissez ? Voilà qui explique beaucoup de choses. Mon cher neveu… Ta tendance à finir à l’hôpital, bien que maladive, n’est pas supposée être contagieuse.

 Il y eut un regard de connivence entre le Chuunin et l’aspirant. Le fait qu’Utika soit sur le dos de Sarouh le rendait d’autant plus sympathique à ses yeux. Ce dernier compatissait en imaginant ce que ça pouvait être de l’avoir pour tante. Tokri lâcha un soupir qui voulait dire “Mais j’ai rien fait pour une fois…” avant d’ignorer Utika qui finissait de préparer les différents médicaments dont Sarouh aurait besoin.

 — N'essaie même pas de te foutre de moi, Tsumyo. Gomaki veut te voir.

 — Tu noteras que je n’ai rien dit. Que me veut-il ? Je resterai bien au repos, pour une fois.

 — Ça attendra demain. Et en es-tu si sûr ?

 L’Utak désigna de la tête Utika qui avait changé de cible, s’attaquant à une Nika aussi rouge qu’il était possible de l’être

 — Ça marche pour demain matin, capitula le Tsumyo dans un soupir. Où ça ?

 — Izul se fera une joie de passer te prendre.

 — Elle est où d’ailleurs ?

 — Coincée chez elle, apparemment.

 La marionnettiste réussit à échapper quelques secondes à l’infirmière une seconde pour lui dire qu’elle était contente de voir qu’il allait mieux avant de battre en retraite devant le sourire sadique de l’infirmière qui s’était équipée d’une bien vilaine seringue.

 — Bien. Tu y réfléchiras à deux fois avant de te blesser de nouveau.

 Le shinobi, tout expert de l’affrontement qu’il était, ne put que déglutir avant de subir son courroux sans avoir eu le temps de dire qu’il n’avait pas vraiment fait exprès de finir ainsi. Après avoir pris son traitement, une violente nausée le prit avant que la fatigue ne l’achève. Le cocktail médicamenteux était efficace, mais avait son lot d’effets secondaires. Utika le laissa tranquille aux premiers signes de vomissements et le laissa sombra dans un sommeil enfiévré.

***

 Sarouh se réveilla en se sentant étonnamment bien. Il était faible mais sans aucun symptôme. Il inspecta rapidement son ventre. Quelques points d’entrée étaient visibles, mais qui ne laisseraient pas de cicatrices. Le travail était propre. Le drainage du sang avait aussi donné une couleur moins terrifiante à l’ensemble qui tirait encore sur du bleu foncé. Il comprit que les vomissements avaient pour but de finir de purger son appareil digestif. Sur sa table de chevet, quelques pilules étaient posées avec un mot qui lui intimait de prendre le tout sans poser de questions. Premier repas autorisé seulement ce midi. Le shinobi passa sa main dans sa tignasse bleue désormais totalement hirsute. Ca aussi, il allait devoir s’en occuper. Il soupira.

 Se frottant les yeux, il vit le soleil ardent embraser les bâtiments arrondis de Chikara par sa fenêtre. Au moins, il ne manquait pas de lumière. L’astre était déjà assez haut dans le ciel et les marbrures ocres avaient laissé place à un plafond d’un bleu immaculé qui impressionna le Gensouard habitué aux nuages bas et à la pluie des marécages. Il resta ainsi à contempler ce tableau qui lui semblait complètement irréel plusieurs minutes, avant de réaliser qu’il allait être en retard. Même si aucun horaire précis ne lui avait été spécifié, il était sûr qu’Izul arriverait bientôt. Instinct qui ne le trompa pas, la jeune kunoichi tapa doucement à sa porte alors qu’il finissait difficilement d’enfiler son bas. Elle n’attendit pas avant d’entrer, se retrouvant nez à nez avec le Chuunin torse nu, qui eut du mal à ne pas rougir.

 — Bonjour Sarouh, comment te sens-tu?

 Son regard détaillait le corps du Chuunin avec intensité, glissant sur les nombreuses cicatrices qu’il portait. Elle s’arrêta sur la tâche centrale en se pinçant les lèvres, avant de seulement rencontrer le regard du Tsumyo. Elle comprit à son expression qu’elle n’avait pas entendu sa réponse.

 — Je disais, ça va mieux merci. Mais je comprends que tu te sois laissée allée à la contemplation, le charria-t-il.

 — Et moi qui m’en faisait pour toi… On aurait mieux fait de laisser Gensou s’occuper de ton cas ! J’espère qu’Utika t’a passé un savon légendaire !

 La moue de Sarouh lui répondit mieux que n’importe quelle phrase. Ils gommèrent tous les deux la gêne avec d’autres blagues légères, avant qu’Izul ne lui tende d’autres vêtements.

 — Tu ne pensais pas sortir habillé comme ça, j’espère ? Tu vas mourir de chaud. Je me suis permise de t’apporter de quoi supporter notre climat. C’est très agréable à porter et… Ca t’ira bien je pense.

 Le Chuunin ne sut dire si elle se moquait de lui ou non et baissa un peu la tête, le temps de reprendre sa contenance. Décidément, Izul le destabilisait beaucoup trop pour son propre bien. Il finit par lui répondre par un sourire franc. Quelques minutes plus tard, ils étaient dehors dans les ruelles Chikarates, direction leur terrain d’entraînement. Ils passèrent non loin de la fameuse enclave qui donnait sur l’arène. Sarouh se surprit à reconnaître le chemin qui menait à destination.

 Désormais, il portait un pantalon de textile fin blanc et une chemisette bleue clair qui resplendissait au soleil. La matière était très agréable. Ils n’échangèrent que quelques mots, la kunoichi ne sachant pas plus que lui pourquoi Gomaki tenait à le voir. Était-ce en rapport avec leur dernière mission ? Ils arrivèrent finalement au terrain d'entraînement. Le sol rocailleux était égal, l'espace dégagé et un recoin était prévu pour faire des pauses à l'ombre. Le Chuunin s'y sentit tout de suite à l’aise. L'entraînement représentant toute sa vie, les endroits qui y étaient dédiés étaient un peu son chez lui. Caressant la poignée d’Aura comme porte-bonheur, il s'arma de courage avant de saluer le Jounin qui l'attendait, cigarette à la bouche.

 — Ha Sarouh ! C’est un plaisir de te revoir. J’espère que tu te sens mieux ?

 — Beaucoup mieux, je vous remercie. Que puis-je pour vous ?

 — J’ai une faveur à te demander. Suite à votre affrontement avec la chose de Nikidami, mes chers élèves, et notamment Mutika pour ne pas le nommer, pensent le genjutsu inoffensifs.

 — Tiens donc… En voilà des propos intéressants.

 Nika, Izul, Tokri et Mutika détournèrent rapidement le regard. Il était fréquent que les spécialistes du corps à corps déprécient l’art des Illusions. En général, ils le considéraient comme lâche. Mais inefficace était un terme rarement associé au genjutsu, même si les réels experts en la matière étaient très peu nombreux.

 — J’y peux rien, sembla regretter Mutika. Si on avait eu un expert en ninjutsu en lieu et place de Chihousou et toi, le combat n’aurait pas demandé l’intervention de Gomaki.

 — Tu vois, Sarouh, je pense même que tu peux trouver ton compte dans cet entraînement…

 Le Jounin laissa son propos en suspens. Insinuait-il qu’il lui offrait là l’entrevue qu’il avait réclamée à Nikidami ? Peut être bien. Plus que son argent manquant, c’est son orgueil piqué au vif qui le poussa à accepter. Evidemment que son art n’avait pas fonctionné contre l’autre monstruosité. Qu’ils puissent croire que ça le rendait faible l'irritait, surtout que Sarouh traversait déjà une période de remise en question. Il n'allait pas laisser un Genin tout droit sorti de l'Académie le miner davantage.

 — Très bien, très bien. On considère que ce cours est le mien, et que j’emploie la méthode que je veux ?

 — Fais comme tu le sens. Ils ont mangé, souffla Gomaki, en un trait de fumée de sa cigarette.

 Son air un peu blasé en disait long. Le Tsumyo vit où il voulait en venir et s’arma d’un très énervant sourire en coin dont il n’allait pas se départir de tout l’entraînement. Il malaxa son Chakra et commença plus ou moins subtilement à tisser sa toile sur les aspirants démunis, alors qu’il leur parlait. Avec le temps, il avait appris à aimer ce jeu-là.

 — Tout d’abord, sachez que le genjutsu peut être un art très subtil. Il n’est pas nécessaire de créer une illusion très puissante pour être efficace.

 — Mouais, marmomma Mutika, sceptique

 — Evidemment tu es peu convaincu. Nika ! Tu sais les défaire, évidemment ?

 — Je… Non, je…, bafouilla-t-elle, surprise d’être soudain prise à partie.

 — Pourtant le contrôle du Chakra fait bien partie de la fierté des marionnettistes?

 — Oui mais je…

Déjà que j'ai pu voir que le corps à corps ce n'était pas ça, tu es en train de me dire que les illusions non plus tu ne domines pas ? Et tu te prétends shinobi ?

 L’Hynomori se retrouva plus rouge que jamais, accablée par les propos du Tsumyo. Même s’il avait donné de la voix, il était évident que sa réaction était disproportionnée lorsqu'elle se laissa tomber à genoux. Cela échappa totalement à l’Utak.

 — Parle lui encore une fois sur ce ton, et...

 — Et quoi ? Tu me tues ? Parce que tu t’en crois capable ? Tu es faible, Tokri. A peine capable de gérer deux pauvres brigands. Incapable d'aider tes coéquipiers. Obligé de ritualiser la mort d'un ennemi pour passer à l'âge adulte. Repasse me voir quand on n’aura plus besoin de changer tes couches.

 Il déclencha ainsi une nouvelle réaction disproportionnée. Dans un beuglement qui n’avait rien de sexy, il se jeta sur Sarouh et vit son poing bloqué par un Gomaki calme, mais qui semblait un peu déçu de la facilité avec laquelle ses élèves rentraient les uns après les autres dans le jeu du Gensouard. Cela étant entendu, le coup que l'Utak lui avait destiné l'aurait peut être effectivement tué. D'instinct, il avait visé sa récente blessure. Bloqué par son sensei, il sembla lentement réaliser ce qu'il était en train de faire.

 — Vous voyez, il vous en faut peu…

 Le silence s’abattit sur le reste du groupe. Izul et Mutika étaient effarés de voir à quel point les petits points faibles de leurs alliés s’étaient transformés en névroses puissantes, en à peine deux phrases. En combat, de telles réactions seraient mortelles. Sarouh ne les laissa pas se relâcher. Il modifia légèrement son expression faciale, la rendant moins sordide et piquante, pour passer à quelque chose de plus avenant. D'une voix douce et chaude, il interrogea la kunoichi restante en prenant soin de croiser son regard.

 — Izul, toi qui est intelligente, que peut-on retenir de ce qui vient de se passer ?

 — Tu t’appuies sur des choses existantes. J’en déduis que tu te sers de la parole pour simplifier la manipulation. Tu nous prépares peut-être ? Ce ne semble pas si différent de l’hypnose.

 — Exact ! Si jamais vous vous sentez manipulés et ce quelque soit l’intensité de l’illusion, il est important de désarmer vos émotions. N’oubliez jamais deux choses. Les émotions sont les ennemis du shinobi et le cerveau n’aime pas la négation. Je reviendrai là dessus plus tard. Félicitations, Izul.

 Il la fixa de nouveau, avec un regard plein de promesses. Pendant son petit cours, Izul ne l’avait pas quitté des yeux. Ses pupilles se rétrécirent et elle s’humecta les lèvres, soudainement en proie à une intense chaleur. Sans s’en rendre compte, elle s’était mise à respirer avec la bouche et à rougir, comme en plein effort. Tout son corps semblait plus sensible. Un frisson la parcourut. Elle ne comprenait qu’à moitié ce qui lui arrivait, mais elle n’était pas la vraie cible de l’attaque du Tsumyo.

 Mutika, qui lui avait bien compris quel genre de réaction le Gensouard cherchait à provoquer, bouillait de colère. Tokri et Nika étaient encore sonnés par leurs brutaux changements d’humeur pour comprendre ce qui s'opérait, même s’ils avaient tous deux compris que Sarouh avait simplement changé de binôme de cibles pour l’entraînement.

 L’Utak était maintenant en rage contre lui-même, tandis que l’Hynomori peinait à lever les yeux. Les émotions avaient une inertie, comme tout en ce monde.

 Si le Chuunin avait empli Izul d’un désir physique puissant et probablement nouveau pour la jeune femme, c’était pour mieux atteindre l’Oroshi. Le Genin roux découvrirait seulement maintenant que le Gensouard était rancunier. Les réactions de l’aspirante n’avait que pour but de lui permettre de faire exploser la jauge de jalousie de son camarade. Il était évident que dans une équipe de jeunes hommes bourrés d’hormones, la jolie kunoichi attirerait les envies. Et c’était le seul angle d’attaque qu’il voyait pour Mutika. Sans se départir de son infâme sourire, le Tsumyo s’approcha de sa cible, posa une main sur son épaule et lui chuchota :

 — Alors ? Ça fait quoi de voir ce que l’on a toujours voulu pris par un autre ? Izul ne sera jamais à toi. Tu ne la mérites pas de toute façon. Tu n’es pas de taille. Même pas foutu de protéger ses camarades en mission, voleur… Non… Tokri serait un meilleur choix, s’il n’avait pas déjà Nika pour lui. Enfin, ça n’empêche rien… Puis, je pense que moi aussi je dois avoir une fenêtre, tu en penses quoi ?

 Sarouh ne connaissait pas bien le jeune Oroshi et avait un peu plus piffé son attaque que face aux autres. Plus tard, il reconnaîtrait être allé plus doucement sur les jeunes femmes que sur Tokri et Mutika qui étaient finalement ceux qui remettaient le plus en cause l’attrait du genjutsu.

 Au fur et à mesure qu'il parlait, il voyait bien la colère dans le langage corporel de sa victime qui tentait pourtant de masquer ses réactions. Il avait tout de même rapidement réalisé ce qu'impliquait les petites phrases du Tsumyo et tentait de lui céder le moins possible. Mais la réalité était tout autre. La jalousie l'envahissait, et il était tellement en colère que des larmes pointaient et que ses jointures en blanchissaient, sans pour autant être capable de le frapper. Sarouh se décida à asséner le coup de grâce. Il malaxa son Chakra, déclenchant un torrent là où il n’y avait qu’une rivière, servant de sa main préalablement posée sur Mutika :

 — Ninpô : Visions du Mal et de l’Enfer

 Mutika tomba à terre en hurlant, sous les regards éberlués des autres qui peinaient à comprendre ce qui venait de se passer. Il y avait mis une puissante dose de Chakra, l’aspirant allait déguster. Il jeta un regard interrogateur à Gomaki, qui n’intervint pas, même s’il n’était pas ravi de voir un des élèves se tordre par terre secoué de douleurs imaginaires et de peur. Sarouh s'accroupit à côté du Genin se débattant contre des ennemis fantasmés. Il demanda de manière à ce que seul lui entende :

 — Tu as quelque chose à me dire ? Si je me souviens bien, j'avais une bourse pleine en arrivant à Nikidami...

 — J'ai merdé c'est vrai, mais je t'en prie arrête ça… Non...

 Au bout d’un court moment, Sarouh stoppa l’illusion et se redressa. S’il continuait, Tokri allait vraiment tenter de le buter. Le garçon aux cheveux de feu laissa un ange passer, puis vomit lorsqu’il revint pleinement à lui.

 — Enfoiré… T’es vraiment un enfoiré putain…

 — C’est bon, tu peux te lâcher, le cours est fini. Dernière chose : je n'étais pas à fond. Dernier conseil, respecte un peu le genjutsu.

 Il se retourna vers les autres avec un faux air ravi. A ce stade, peu lui importait l’estime des Chikarates, ou son argent. Les leçons importantes sont toujours apprises dans la douleur, se rappela-t-il. À part Izul qui n'osait même pas regarder vers lui, il n'y avait plus que de l'inimitié dans les yeux de ses camarades du jour.

 Sarouh ne s’attendait pas à s’être fait des amis. Peut-être qu’un jour, cette pénible session les sauverait. Il se sentit un peu triste d'avoir dû donner cette leçon lui-même. Il garda cependant son large sourire, masquant la détresse et l’extrême fatigue qui l’envahissaient.

 — Bien, des questions ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Tokri Utak ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0