Épisode 4 - Nika Hynomori

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 — Merci pour ta précieuse aide, bredouilla-t-elle. Sans ta rapide compréhension, nous n’en serions pas là…

 Bluffé par cette démonstration de manipulation de Chakra autant que par les stratégies de la jeune femme, Tokri ne répondit pas tout de suite.

 — Tu as tout fait, répondit-il finalement en se grattant la joue.

 — Pourtant c’est ton coup de pied qui l’a achevé, non ? lui fit-elle remarquer malicieusement.

 Tokri se sentit pris au dépourvu. De par sa grande timidité, il ne s’était pas attendu à une telle répartie. Gêné, il bafouilla :

 — Ton plan était parfait.

 — Merci, murmura-t-elle.

 Un pic de douleur lui arracha une grimace. L'Utak massa sa jambe endolorie, pestant contre le surplus de Chakra qu'il lui avait fait subir. Pour sa seconde tentative, il ignorait totalement comment il était parvenu à exécuter un Chikara Sen'puu avec autant de précision. L’instinct ? L’adrénaline ? Quoi qu’il en soit, l’Utak pensait avoir retenu le bon dosage pour éviter de se blesser aussi stupidement à l’avenir.

 Tokri tenta de se lever, mais il plia sous son poids. La jeune fille voulut le rattraper mais, prise dans l’élan et par le poids de Tokri, tomba sur lui. Se retrouvant sur le jeune homme, ses joues virèrent au rouge cramoisie. Nika se releva instinctivement en s’excusant à demi-mot, se plaça à côté de lui, et commença à se recoiffer.

 — Depuis quand as-tu cette marionnette ? la questionna Tokri, .

 — Mon père et moi avons fini de construire Kokuro il y a cinq jours.

 — Fais-tu partie du clan de marionnettistes ? Les Hynamari ?

 — Hynomori, rectifia-t-elle tout en terminant de se coiffer.

 — Je n’ai jamais été très doué pour me souvenir des noms, s’excusa-t-il.

 — Nika Hynomori, précisa-t-elle en passant les bras autour de ses jambes.

 — Tokri Utak, pensa-t-il lui apprendre.

 — Je sais. On était dans la même classe à l’Académie.

 Tokri se fit l’effet d’un parfait idiot. Elle l’avait appelé par son prénom durant le combat, et s'en était même voulu de ne pas avoir retenu le sien. Il était décidément fortement perturbé par les évènements.

 — Désolé, je ne prêtais pas vraiment attention aux autres élèves.

 — J'essayais de me faire discrète, répondit vaguement Nika, semblant l'excuser.

 Elle regarda Tokri droit dans les yeux, et sembla hésiter un court instant avant de lui demander :

 — Je peux te poser une question ?

 Surpris, il opina du chef en silence.

 — Pourquoi vous battiez-vous ? Mon père m’a toujours dit que les ninjas de Chikara devaient s’entraider, et non se battre entre eux.

 — Ils m’ont provoqué, répondit Tokri sur la défensive. Car j’ai assommé son frère il y a quelques jours...

 — Était-ce vraiment nécessaire ?

 — Je n’ai fait que me défendre.

 Un silence s’installa entre les deux Genins jusqu'à ce que Nika rattache Kokuro sur son dos. Elle toucha ensuite de sa main l’hématome qu’elle avait sur la joue et le regretta au vu du rictus qui entacha son visage. De son côté, Tokri testa sa jambe en une succession de courts exercices et se mordit la lèvre sous la douleur.

 — Je vais rentrer chez moi, dit-il en prenant appui au mur pour se relever plus facilement.

 — Dans cet état ? s’inquiéta Nika avec surprise. Il serait préférable de consulter l’hôpital, non ?

 — Pas si je peux l’éviter.

 — Ce n’est pas sérieux ! s’emporta Nika.

 Irrité, Tokri leva les yeux au ciel. Jamais il ne s’était senti tant de fois embarrassé en une demi-journée. Il tenta de faire un pas, mais la douleur de sa jambe lui arracha un grognement. Nika le rattrapa, sans tomber cette fois, et parvint tant bien que mal à le maintenir debout sans avoir à garder appui contre le mur.

 — Désolé, mais tu dois te faire soigner, lui intima Nika.

 — On dirait bien.

 Il ne pouvait apparemment pas y échapper. En plus de sa jambe, son œil droit le faisait toujours autant souffrir. Hika n’y était vraiment pas allé de main morte.

 La Hynomori passa le bras gauche sous le sien afin de le maintenir par le dos. Le jeune homme se sentit brusquement troublé. Une sensation de chaleur venait de le saisir des pieds pour remonter jusqu’au haut de son crâne. Étonné par cette sensation, il tâcha de ne rien en laisser paraître.

 Le duo prit la direction de l’hôpital d’un pas traînant. Tokri tâcha de ne pas imaginer la réaction qu’aurait sa tante en le voyant dans un tel état.

 — Ce Genin que nous avons affronté se croyait tellement supérieur. Comment s’appelait-il ?

 — Hika ? Le plus grand crétin que Chikara ait jamais porté, soupira l'Utak.

 Cette dernière pensée lui arracha un sourire moqueur. Il était convaincu que le gorille n'avait pas pensé à la portée de ses actes durant leur affrontement. Tokri avait bien senti qu'il était sérieux lorsqu'il parlait de les abattre. Aux yeux du Village, le meurtre d’un compatriote est passible d’un bannissement, voire d’une exécution.

 — J’ai toujours cru que les combats entre Genins étaient proscrits en dehors de l’entraînement.

 — C'est le cas, répondit-il en haussant les épaules. On ne peut pas empêcher les idiots d'agir stupidement.

 Plus ils s’approchèrent de leur destination, plus Tokri s’enferma dans un silence pesant. Lorsqu'ils arrivèrent devant l'hôpital, il inspira profondément pour se donner du courage. Il allait en avoir besoin pour affronter ce qui l’attendait.

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