1 - Cameron

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Vous clignez des yeux, reprenant peu à peu conscience de votre environnement, émergeant de ce qui n'aurait pu être qu'un simple songe. La ligne était fine entre le rêve et la réalité, le réel et l'irréel. Le frisson qui vous parcourait soudain ne tarda cependant pas avant de s'estomper. Vous aviez repris pied dans le monde réel.

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Glissant dans votre sac le nécessaire pour survivre à cette journée, vous pouviez enfin reprendre le cours de votre vie. Un regard vers le miroir vous apprit qu'un cheveu blanc avait fait son entrée remarquée sur le haut de votre crâne. Vous le délogiez promptement, accusant ce nouveau signe, terrible, de l'impact du temps sur les corps.

Soupir.

Résignation.

L'horloge tournait, il fallait vous hâter si vous vouliez arriver à l'heure au bureau.

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Les petites roulettes de votre chaise répondaient aux mouvements que vous lui donniez, trahissant votre anxiété. Il vous restait encore quelques conversations à échanger, un dossier à finir, puis vous seriez libre. En attendant, personne ne vous verrait jeter un coup d’œil à la bouteille, dans votre sac. Le posant sur vos genoux, vous laissiez vos doigts longer la glissière, dévoilant son contenu précieux.

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Seule la bouteille en verre vert, désuète, retenait votre attention. La dégageant, ce qu'elle contenait vous apparut – bien que l'opacité du verre en couvre une bonne partie. Vous connaissiez ses secrets, et pouviez deviner ce qu'il s'y trouvait ; ainsi votre vue et votre mémoire discernaient aisément le village miniature coincé à l'intérieur. Les maisons autour des quelques rues sur l'une des moitiés contrastait avec le vide relatif de l'autre.

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Les quelques secondes de contemplation cessèrent, et vous refermiez votre sac avec regret. Finir la journée. Rentrer à la maison. Une fois là-bas, en sécurité, les choses seraient différentes. Personne ne devait apprendre l'existence de cette bouteille, les vies à l'intérieur en dépendaient. Et pour une raison que tout le monde ignorait, vous aviez hérité de leur destin à tous. Taire son existence était en revanche une décision collective.

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La bouteille, posée à l'horizontale sur la table basse de votre salon, obnubilait vos pensées. Se promener à l'intérieur vous était naturel à présent, mais plus les mois, les années passaient, et plus vous en ressentiez ses effets. Avec un soupir, et l'adrénaline qui commençait à courir dans vos veines, vous débouchiez la bouteille. Une minuscule silhouette attendait déjà d'en sortir, d'échanger sa place avec la vôtre.

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