4. L'invité-surprise

6 minutes de lecture

Je me suis invité chez Hélène sans préavis. Elle était absente, mais j'ai été accueilli pas ses deux filles : Virginia, vingt-cinq printemps, et Gwenaëlle, neuf ans.

Lorsque la propriétaire des lieux nous rejoint vers les vingt heures, sa surprise est de taille, tandis que de mon côté, je m'amuse de la situation, que j'imagine des plus embarrassantes pour elle.

Salutations de rigueur, je me mue en gentleman chevaleresque, mais cela ne la détend pas pour autant. L'apéritif se poursuit néanmoins.

— Valentin m'a dit que vous étiez en affaire...

Virginia a perçu la contrariété d'Hélène et s'efforce de meubler au mieux la conversation en justifiant le fait qu'elle m'ait laissé pénétrer son intimité...

— Oui, j'ai fait visiter quelques biens immobiliers à votre mère.

Je m'empresse de préciser le propos de la jeune femme afin d'informer mon ex-cliente du mensonge que j'ai fomenté pour ne pas l'embarrasser ni divulguer la vraie raison de ma venue ou la réelle nature de notre relation. Incitant par là-même Hélène à entrer dans mon jeu. Ce qu'elle finit par faire de bonne grâce.

— Je ne vous en ai pas parlé parce que j'attendais que mon projet se concrétise, mais oui, je recherche un appartement en ville, plus pratique pour les soirs où je rentre tard...

— Ah bon ? s'étonne sa fille aînée. Valentin m'avait pourtant parlé d'une maison !

— Disons qu'au départ, je l'ai effectivement orientée sur une maison, me rattrapé-je, pensant que c'était plus proche de son standing, de ses désirs. Mais on s'est rapidement rendus compte tous les deux que c'était trop ambitieux...

Hélène saisit parfaitement le sous-entendu et me fusille du regard.

— Et puis surtout, je n'y voyais aucun intérêt, renchérit-elle pour donner le change. D'ailleurs, je pensais avoir été claire à ce sujet, Valentin : je n'ai plus besoin de vos services. Je n'ai ni le temps ni l'envie de bouleverser mes habitudes.

Virginia et Gwenaëlle paraissent déçues que leur mère me congédie de la sorte. Faire connaissance avec une personne récemment entrée dans sa vie semblait beaucoup les amuser.

— C'est dommage, ça t'aurait fait du bien de voir autre chose, d'autres horizons, plutôt que de t'enfermer dans le passé, tu ne crois pas ?

— C'est à moi seule d'en juger, Virginia...

— Mais on ne pourrait pas inviter Valentin à rester dîner avec nous ? Ça te changerait les idées...

— Oh oui, maman ! s'enthousiasme la cadette. S'il te plaît, dis oui !

— Merci, les filles, seulement je n'ai nullement besoin de me changer les idées. Et puis, je crains ne pas avoir grand-chose d'autre qu'une salade et un poulet froid à vous proposer. J'avais prévu de dîner seule...

— Du poulet froid, une salade, ça me convient parfaitement ; j'accepte avec plaisir ! sauté-je sur l'occasion.

Ses deux progénitures m'explosent les tympans en hurlant de joie, mais je ne peux pas vraiment leur en vouloir : elles ont été de sacrées alliées dans mon plan d'incruste. Cela étant, je n'attends désormais qu'une seule chose : qu'elles s'éclipsent de façon à ce que je puisse me retrouver en tête-à-tête avec Hélène afin de lui demander expressément ce qui a causé sa réaction de l'autre soir et enfin transformer l'essai en la baisant avec fougue pour honorer la commande qu'elle m'a passé et remplir le contrat qui nous lie tous les deux, bien qu'elle l'ait dénoncé.

Le repas est frugal, le côté volubile de ses filles réchauffe l'ambiance, Hélène ne voyant ainsi plus d'un aussi mauvais œil ma présence.

Virginia tente de m'allumer sans en avoir l'air, papillonnant des cils et minaudant plus que de raison, sans toutefois atteindre son objectif. Certes, c'est un joli brin de femme, et le rosier grimpant tatoué sur sa peau le long de sa jambe est particulièrement affriolant, comme empli de promesses, mais je la trouve trop superficielle et immature. Très gamine en fait. Parfaite pour un plan cul rapide, oui, mais pas davantage. Je lui préfère sa mère, beaucoup plus intéressante à tous points de vue. Et tellement plus bandante !

Au fond, j'ai toujours été attiré par les femmes plus mûres. Il y a bien eu quelques exceptions, Émilie en tête, mais je ne sais pas, elles me paraissent infiniment plus libérées, plus libres. Elles assument pleinement leur sex-appeal et leur sensualité, leur sexualité même ! Elles sont plus demandeuses, elles osent...

Ma première fois, j'avais quinze ans, elle en avait trente-huit ; c'était au Club Med. On s'était retrouvés à la même table, pour le petit-déjeuner. Son mari, beaucoup plus âgé qu'elle, était là aussi. On avait tous sympathisé, et je n'étais pas idiot, je sentais bien les regards appuyés de la rouquine sur mon corps d'éphèbe. Je n'étais ni farouche ni timide ; et lorsque l'après-midi-même elle me proposa de l'accompagner dans les calanques, je ne me fis pas prier. En l'absence de son homme, je devinais sans mal la raison de sa proposition. J'étais déjà beau gosse et j'en avais conscience : je faisais tourner la tête de nombreuses nanas de mon âge, mais aucune n'avait encore jamais accepté de coucher avec moi. Sans doute étaient-elles trop jeunes, trop coincées. Ou pas assez amoureuses.

Après nous être baignés, nous nous sommes étendus sur nos serviettes respectives. Je la matais discrètement ; elle avait des seins à tomber par terre et un bikini presque trop petit pour elle. A un moment donné, sa main s'est égarée sur mon torse, puis est descendue vers mon short de bain pour caresser ma queue. Elle l'a sortie de son logement pour me masturber lentement, puis l'a prise en bouche. Je n'ai pas protesté, pas même pour la forme. Il faut dire qu'elle suçait comme une reine ; une fellation de dingue qui m'arrachait de puissants gémissements de plaisir. J'ai même dû lui demander d'arrêter pour ne pas jouir trop vite en elle. Elle stoppa donc net, dégrafa son soutif et me présenta son opulente poitrine, que je me mis à caresser et à lécher. Ma main se fraya un chemin dans sa culotte, le contact de ses poils pubiens avec ma peau me fit frissonner de désir, m'excitait. J'introduisis un doigt, puis deux dans sa fente humide. Elle dénoua les liens qui maintenaient encore en place son cache-sexe pour offrir sa toison rousse à ma vue. Ma tête entre ses cuisses, je lui butinais la chatte comme le faisaient les hardeurs dans les nombreux films classés X que j'avais visionnés en m'astiquant le manche pour jouir en solitaire. Je me prenais pour l'un d'eux en lui broutant le minou, mais elle en voulait plus : elle voulait ma bite. Alors, je l'ai prise, je me suis enfoncé en elle et ce fut vertigineux. Mes coups de reins, ses cris d'extase, ma jouissance, la sienne. Un dépucelage d'anthologie.

Après cet après-midi inoubliable, j'ai continué à la fourrer à l'insu de son mari, à de nombreuses reprises, durant les quinze jours qui ont suivi. J'étais insatiable, elle aussi. Et puis, nos routes et nos corps se sont séparés.

Nous nous sommes revus quelques fois, après cette parenthèse estivale. Je prenais le train pour passer le week-end chez elle, lorsque son époux s'absentait pour un quelconque séminaire. Des rendez-vous torrides alors que je n'avais pas seize ans. Et puis, plus récemment, il y a six mois. Nos retrouvailles furent encore plus ardentes, et l'expérience aidant, mon chibre lui donna encore plus de plaisir que naguère.

***

Virginia et Gwenaëlle prennent congé : il était prévu que la cadette passe la nuit et le lendemain chez sa grande sœur. Une aubaine pour moi ! Hélène s'attendait sans doute à ce que je leur emboîte le pas, seulement je ne le ferai pas ; je reste. L'occasion est trop belle, et c'est elle la raison de ma venue ; c'est elle que je veux.

Je l'aide à débarrasser la table tandis qu'elle empile la vaisselle usagée dans l'évier ; nos corps se frôlent, le sien me fait bander.

Je suis derrière elle, j'enlace sa taille, mes mains la parcourent et je m'enivre de son parfum. Elle ne peut que sentir mon érection qui grandit contre son postérieur. J'ai envie de lui arracher son tailleur trop strict, de la prendre sauvagement dans tous les sens ; je n'ai pensé qu'à ça toute la soirée.

Et toi, Hélène ? En as-tu autant envie que moi ou te déroberas-tu une nouvelle fois ?

Elle ne proteste pas. Sa respiration est plus forte, plus saccadée, les battements de son cœur s'accélèrent à mesure que je malaxe sa poitrine et frotte mon sexe contre elle. J'embrasse son cou, je veux ses lèvres, je veux tout. Et finis par lui chuchoter cette phrase, on ne peut plus prometteuse, au creux de l'oreille :

— Je termine toujours le travail pour lequel on me paie, Hélène...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Aventador ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0