19 : Fuir l'inquisition et survivre.

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Dans une nuit sombre, la montagne était en flamme et visible de loin. Une centaine de personnes s'en éloignaient de plus en plus, déjà à une vingtaine de kilomètres des lieux, ils pouvaient quand même voir brûler le pic d'où ils se trouvaient. Une jeune fille regardait la scène les larmes aux yeux, consciente de ce que signifiait ce qu'elle voyait au loin. La fillette aux cheveux blonds ne pouvait s'empêcher de pleurer tout en tenant par la main un petit garçon de deux ans. Fara comprenait et ressentait en son for intérieur qu'Anna lui avait menti : elle et Van ne reviendraient jamais, et elle l'avait bien compris. C'est pour cela qu'elle ne pouvait s'empêcher de pleurer, car une fois de plus elle perdait des parents aimants qui avaient risqué plus d'une fois leur vie pour elle, et cette dernière fois où ils l'avaient fait cela leur avait définitivement coûté la vie. Elle pleurait mais pas de seulement de tristesse, mais aussi de rage : elle leur en voulait de ne pas les avoir accompagné, de les avoir abandonné pour rester en arrière, pas seulement elle mais aussi Elric. Suivant Crona qui menait les fugitifs à travers la montagne, Fara était dévastée mais courait tout de même pour sauver sa peau et celle de son petit frère. Un tel groupe n'était pas simple à mener car il était principalement composé d'enfants, et la présence d'autres adultes ne suffisait pas pour combler le problème d'être ralenti.

La chance des fugitifs, tenait surtout dans le fait que Crona connaisse parfaitement les environs mais aussi, bien qu'ils l'ignorent, du résultat de la bataille s'étant déroulé dans le pic. Ils ne savaient pas que les troupes de l'inquisition étaient bien trop occupées par les flammes, pour se rendre compte de leur disparition et se lancer à leur poursuite. Ils arrivèrent ainsi au pied de la montagne avec une bonne avance sur l'inquisition, et devaient désormais choisir la direction à prendre pour arriver le plus rapidement possible dans un port. Le plan n'avait pas changé et il était toujours prévu pour eux de se réfugier en mer. Enfin, cela valait surtout pour les enfants, les derniers Krutz en vies et les jeunes sorcières menées par Crona. Cependant, alors que Crona cherchait sur une carte le port le plus proche, elle ne s'attendit pas à ce qui suivit quand son autorité fut remise en question et même rejeté, par les autres adultes ayant fui la forteresse avec eux :

- Nous n'irons pas plus loin avec vous ! Déclara une femme d'une quarantaine d'années. Vaut mieux se séparer ici !

- Comment ça, vous ne me suivrez pas ? S'indigna Crona. Vous ne vous en sortirez pas sans nous, vous ignorez où vous êtes et comment échapper à l'inquisition.

- On trouvera bien un moyen de s'en sortir par nous-mêmes ! Répondit un homme chauve. On va s'installer quelque part et fonder un nouveau village. On a bien réussi à le faire à la forteresse, on peut bien le refaire.

- Vous comptez essayer de repartir à zéro avec rien pour le faire ? Répliqua Lucia. C'est de la folie, mieux vaut prendre la mer où vous serez à l’abri de l'inquisition.

- Mieux vaut essayer que tomber aussi bas que vous ! Lui cracha une cinquantenaire à la figure.

- Aussi bas que nous ? S'emporta Lucia. À qui devez-vous toutes ces années de paix et de protection, hein ? Ne nous insultez pas alors que vous nous devez tout !

La sorcière n'avait pas apprécié un tel retournement de situation. Tous lâchaient Crona sans la moindre hésitation, elle qui les avait guidé loin du carnage et du brasier du pic. Ce qu'elle ne comprenait pas, même si elle n'acceptait pas l'insulte, c'était la raison pour laquelle ils se retournaient contre eux subitement. Lucia connaissant très bien son amante, elle s'attendait à la voir perdre rapidement patience elle qui avait le sang chaud, et à voir le sabre d'abordage parler à sa place. Cependant, la guerrière restait impassible malgré la situation qui lui échappait, attendant juste une réponse :

- Pourquoi refusez-vous de comprendre qu'on essaie de vous aider ? Que nous reprochez-vous au juste hein ? En quoi on a touché le fond nous ?

- Devenir de misérable pirate ! Déclara l'homme chauve. Des voleurs et des assassins qui pillent les braves gens, jamais nous ne finirons comme ça et les enfants ne devraient pas suivre non plus votre exemple ! Partez toutes les deux toi et la sorcière mais laissez les enfants ici.

- Pas question ! Répliqua Crona avec autorité. Les vôtres embarquez les avec vous si ça vous amuse, mais les sorcières et les enfants Krutz partent avec nous. C'est notre mission et nous userons de la force si nécessaire pour la remplir !

Cette fois-ci, le sabre d'abordage était dégainée, et bien que les opposants de Crona soient eux aussi armés, aucun n'osa défier la guerrière. Être armés n'était pas suffisant pour l'emporter car la guerrière, maniait le sabre depuis bien trop longtemps pour pouvoir être défait par des amateurs, même si elle se battait seule. Crona ne forcerait pas à la suivre ceux qui souhaitaient partir, mais elle et Lucia emmenèrent leurs protégés avec elles. Le dernier ordre de Konrad serait accompli à n'importe quel prix. De plus, une quinzaine d'enfants était plus facile à déplacer qu'une soixantaine et trente autres adultes. Cela les arrangeaient donc, de partir sans les autres vers le port le plus proche. La carte en main, elle comprit rapidement en regardant sur quel versant de la montagne, comment se diriger le plus efficacement possible. Cela ne serait pas facile car deux femmes et quinze enfants serait dur à faire voyager à découvert, et elles ne pouvaient passer par les villes et les villages avec eux. Leur meilleure option était de rejoindre le fleuve le plus proche, et ainsi de le longer jusqu'à son estuaire où Crona était sûre d'y trouver un port assez grand pour y trouver un bateau, qu'elle comptait emprunter en douceur et en toute discrétion.

Le plus proche fleuve étant le Rhin, celui-ci était si grand qu'il était visible de loin et donc facilement repérable. Cependant, étant un fleuve de grande taille, sa capacité fluviale le rendait très pratique pour le commerce et en faisait ainsi, une grande route marchande sur laquelle se trouvait de nombreuses grandes cités qu'il leur fallait éviter. S'ils y parvenaient, l'estuaire se trouvait tout au Nord du saint empire germanique, là où l'inquisition était la moins présente car proche de la mer où se trouvaient encore des vikings très craints des populations et du clergé, bien qu'ils soient devenus peu nombreux comparés à la situation cinq siècles plus tôt. Guidant leurs protégés, Crona et Lucia avancèrent assez facilement la première journée, mais arrivés à leur première nuit à seulement deux pour s'occuper des enfants, la situation ressembla à un enfer pour elles même malgré deux jeunes filles de quinze et quatorze ans pour les épauler. Difficile de faire manger les plus jeunes et de les faire dormir, du retard fut rapidement pris la nuit, et fatalement celui-ci se répercutait sur le matin. Cela ne les empêcha pas de reprendre la route en conservant leur avance.

Partis des environs de Strasbourg, ce fut après sept jours de voyage qu'ils arrivèrent à proximité de la ville de Speyer. Manquant de vivres, Crona partie seule vers la ville pour y chercher de quoi se ravitailler pour poursuivre le voyage. Cependant, comment elle s'y était prise sans argent pour récupérer des vivres pour un groupe aussi nombreux, nul ne le savait bien que Lucia ait une idée sur la question : elle soupçonnait sa compagne d'avoir volé le ravitaillement. Cela expliquait sans doute pourquoi l'ancienne femme pirate, qui semblait reprendre jours après jours ses anciennes habitudes, les pressa pour repartir avant qu'ils ne soient repérés. Ils repartirent tous pour plusieurs jours de voyage en continuant de longer le Rhin, et passèrent la semaine à marcher afin d'éviter tout arrêt à proximité de la ville de Worms, sachant les dangers s'y trouvant pour eux grâce au rapport de Van et Anna. Arrivée à la moitié de leur semaine de marche, Fara ne pu s'empêcher d'avoir une pensée pour sa mère d'origine, morte dans la ville, et pour ceux qui l'avaient sauvé de cet enfer. Les larmes lui coulaient sur les joues en abondance, et Crona sachant très bien pourquoi la fillette pleurait, elle lui posa la main droite sur l'épaule pour lui témoigner sa compassion. La fillette n'arrivait toujours pas accepter le choix de ses parents adoptifs, et encore moins les raisons de leur sacrifice quand elle pensait au comportement odieux de ceux qui avait trahis Crona:

- À quoi bon tout ce qui fut réalisé et sacrifié ? Alors que Van et Anna auraient pu venir avec nous à la place de ces misérables traîtres.

- Ne dis pas ça, Van et Anna ne se sont pas sacrifiés pour eux, mais pour toi, lui rappela Crona d'une voix triste. Sans eux et tous les autres restés en arrière, nous serions déjà traqués et rattrapés par l'inquisition.

- Mais quand même, ils n'ont fait que les retarder et ils finiront bien par nous trouver ! Insista la fillette aux cheveux blonds. S'ils étaient venus avec nous ils seraient encore en vie et auraient pu nous protéger.

- Imagine que tous aient pensés comme toi, vous seriez régulièrement attaqués par des soldats malgré leur présence, et bien plus en danger, lui expliqua Crona. Je sais que c'est dur à accepter, moi-même j'ai du mal à me dire que tous mes anciens compagnons soient morts au combat alors que je suis encore en vie parce qu'on m'a ordonné de fuir lâchement pour vous protéger.

- C'est quand même une bonne chose, non ? Lui demanda Fara. Sans toi et Lucia on n’aurait jamais pu s'enfuir aussi loin.

- Ne baisse surtout pas ta garde, petite ! Lui conseilla Lucia. On est loin d'être sortis d'affaire, et il nous reste encore une longue route à parcourir avant d'être définitivement sauvés.

Une longue route qui paraissait calme jusqu'à ce qu'à la fin de la semaine, ils arrivent à proximité de la ville de Mayence. Une fois de plus, Crona partie seule en ville mais elle n'en était revenue que le lendemain. Inquiète, Lucia la gifla car elle n'avait aimé que son amante parte si longtemps, et sans même lui expliquer la raison. Cependant, Crona avait une bonne raison d'avoir agi ainsi, et conduisit les jeunes sur le ponton d'une berge du fleuve à dix kilomètres au nord-ouest de la ville. Elle y avait rencontré une ancienne amie pirate, dont l'embarcation avait été remontée à contre courant jusqu'à la ville. Cette dernière avait alors proposé à Crona de l'aider elle et son groupe, à atteindre le bord de la mer en les faisant descendre tout le fleuve en bateau pour leur faire gagner du temps. Crona en souvenir de leur vieille amitié, n'hésita pas à lui faire confiance et embarqua ainsi que ses protégés sur le navire pirate, dont l'équipage n'était composé que de femmes. Elle leur présenta alors la femme à la tête du navire, une femme d'une trentaine d'années aux cheveux noirs et aux pupilles de noisettes : Alix, qui avait été longtemps le second de leur ancienne capitaine. Pourquoi les deux femmes naviguaient séparément aujourd'hui, cela Alix ne souhaitait pas en parler. Apparemment, elle et ses filles avaient eût une divergence de point de vue avec leur ancienne capitaine et le reste de l'équipage, et suite à une dispute, une partie de l'équipage suivit Alix sur un autre navire et la séparation avec leurs sœurs pirates se fit sans discussion possible.

Porté par le courant, le navire descendit le fleuve sans la moindre difficulté, et de jours en jours il passait des villes sur le fleuve sans même subir le moindre contrôle. A chaque ancrage dans une grande ville, Alix se contentait de montrer une lettre aux gardes et ces derniers ne cherchaient pas plus loin, laissant le bateau et ses passagers tranquilles. Durant dix jours de navigation jusqu'à l'estuaire du fleuve, ils franchirent de nombreuses grandes villes telles que celles de Coblence et Cologne. Après une semaine à naviguer sur le fleuve après avoir quitté Cologne, ils atteignirent la ville de Clève qui se trouvait à une dizaine de Kilomètres du fleuve. Dernier point de ravitaillement avant d'atteindre l'estuaire et la ville portuaire de Rotterdam. Alix et une partie de son équipage partirent alors en ville pour réapprovisionner leur navire, mais laissant l'autre moitié sur place pour surveiller leurs passagers. Ce fut à ce moment de que Crona comprit que quelque chose n'allait pas. Alors que le navire était peu surveillé dans les villes traversées sur le fleuve par le bateau, ils auraient dû mettre deux fois moins de temps pour arriver là où ils étaient ancrés. De plus, cette lettre qu'Alix montrait aux gardes préoccupait beaucoup la guerrière Krutz, car elle semblait lui permettre d'être en bon terme avec les autorités publiques. Que signifiait toutes ces manigances de la part d'Alix ?

Par prudence, Crona avait suggéré à Lucia de quitter le navire et de poursuivre le reste du voyage jusqu'à Rotterdam à pied. Rassemblant leurs protégés et les emmenant sur le pont du navire, elles furent stoppées par le reste de l'équipage sabre à la main. Elles qui devaient être des invitées sur le navire, elles commencèrent à comprendre qu'en vérité elles y étaient prisonnières. Crona comprit alors la trahison de son ancienne amie, lorsque celle-ci et l'autre moitié de son équipage revinrent au navire accompagnés d'une dizaine de templiers et de deux inquisiteurs. Si elles n'avaient été que toutes les deux, Crona et Lucia auraient sûrement combattu leurs adversaires, mais avec les enfants à proximités elles décidèrent d'attendre un moment plus propice. Elles se laissèrent emmener à fond de cale, sachant qu'Alix ne connaissait que Lucia comme sorcière, car Crona s'était bien gardé de parler des pouvoirs et des origines des enfants, elle ne savait même pas ses origines à elle et continuait de prendre Crona pour une pirate et rien de plus. Cependant, Crona n'arrivait toujours pas à comprendre comment son ancienne amie avait pu se ranger du côté de l'inquisition :

- Pourquoi nous avoir trahi ?

- Vous trahir ? S'étonna Alix en pouffant de rire. Mais qui a dit que j’étais de ton côté ? J'ai rempli ma part du marché en amenant les enfants où tu le voulais, mais toi et ton amie vous allez faire un petit tour au bûcher.

- Comment t'as pu t'associer à de telle ordures ? Lui demanda Crona. Toi qui étais une pirate libre qui refusait de se laisser manipuler par quelqu'un.

- Manipuler, quel mot bien grossier, s'exclama Alix. Personne ne me manipule, j'ai juste trouvé un bon moyen de vivre sans être inquiété par les autorités. C'est Elvira l'idiote dans l'histoire.

Elvira était le capitaine qu'avait longtemps servi Alix et Crona. Elle était à la fois redoutable, mais respectée et aimée de son équipage. Crona aurait sans doute navigué encore longtemps sous ses ordres, si elle n'avait pas rencontré Lucia et qu'elle n'avait pas choisi de la sauver de l'inquisition. Et même après ce choix, ce ne fut qu'une question de temps manquant pour rejoindre le navire qui l'avait poussé à devoir retourner chez les Krutz. N'ayant pas le choix de quitter le port car leur navire fut attaqué par une flotte militaire, les pirates avaient été forcés de partir sans elles, mais cela Crona ne le sut que récemment en discutant avec Alix. L'ancienne amie de Crona continua alors explication fière d'elle et d'avoir trompé son ancienne amie :

- Elvira était stupide, alors que le duc de Franconie lui offrait la sécurité en tant que corsaire pour son compte, et une certaine liberté. Mais cette idiote à refusé, alors moi et les filles on a décidé d'accepter l'offre à sa place.

- Espèce de garce ! S'indigna Crona furieuse. Après tous ce qu'Elvira à fait pour vous, vous l'avez laissé tomber pour votre petit profit personnel ! Vous n'êtes que des traîtresses et des catins.

Devant la provocation de Crona, Alix lui envoya un crochet du droit dans la mâchoire, sa lèvre fendue commençant à pisser le sang. Si le but de Crona était d'énerver sa geôlière, elle avait réussi car celle-ci n'avait plus qu'une idée en tête, faire mal à la guerrière Krutz et l'humilier devant tout le monde, frappant et arrachant ses vêtements devant tous pour la rabaisser devant l'équipage :

- Tu veux me parler de trahison, toi ? Qui à abandonné l'équipage pour une traînée de sorcière ? Tu aurais pu repartir avec nous, mais tu l'as préféré elle à nous.

- J'ai essayé de sauver une innocente du bûcher, je ne vois pas où est le crime car je n'ai pas choisi de quitter volontairement l'équipage.

- Tu as quand même choisi ton camp, petite lécheuse ! Railla Alix. Mais tu vois, aujourd'hui cela n'a plus d'importance, car quand nous arriverons à Rotterdam toi et ta démone allez brûler vives, et les enfants vont servir sur mon navire. Je te remercie de m'avoir offert de la main d’œuvre gratuite. Mais je te rassure, ils n'auront rien à craindre tant qu'ils obéiront. S'ils ne font pas leur travail par contre, je ne peux pas garantir qu'ils ne finiront pas dans la gueule des requins.

- Tu es vraiment devenue la reine des raclures, et des lâches ! Répliqua Crona. S'il te restait un minimum de fierté, tu m'affronterais en duel pour me tuer, au lieu de me livrer à l'inquisition.

- Toi te battre en duel contre moi ? S'étonna Alix. Tu n'as jamais accepté de m'affronter par le passé, et tu crois que je vais accepter maintenant ?

- À l'époque je refusais d'affronter une camarade d'équipage, mais c'est bien fini cette époque ! Lui rappela Crona. Mais cette fois-ci tu vas l'avoir ton duel, enfin si tu en as le courage !

- Tu me prends vraiment pour une idiote ? Lui demanda Alix. Pourquoi irais-je bêtement risquer un combat avec toi alors que j'ai déjà gagné ?

Crona savait bien que chez les pirates, un capitaine défait en duel n'avait plus d'autorité sur son équipage. Elle avait tenté de piéger Alix en jouant sur son orgueil, mais celle-ci ne s'était pas laissé avoir aussi facilement, voyant clairement où Crona voulait en venir. À la place, elle préféra continuer son petit jeu d’humiliation, jusqu'à leur destination. Alix avait isolé Crona du reste du groupe pour en faire son jouet personnel, mais aussi l'empêcher de mettre au point un plan d'évasion avec Lucia. Chaque matin se ressemblait durant les quatre jours de voyage nécessaires pour rejoindre Rotterdam. D'abord, elle jetait le seau d'urine de l'équipage sur Crona attachée toujours nue, et désarmée dans une partie des cales du navire, puis lui déposait un bol de fèves et un d'eau qu'elle devait manger comme un animal, ne pouvant user de ses mains. Puis, à mi-journée elle se défoulait sur son ancienne partenaire de navigation à grand coup de pied. Enfin arrivée à la nuit tombée, elle finissait de torturer et d'humilier la guerrière en la brûlant à coups de cire à bougie fondue et bouillante. Pour Crona, il était indiscutable que cette situation n'était pas qu'un simple jeu, mais une rancune tenace envers elle et ses anciennes camarades pirates restées fidèles à leur capitaine Elvira.

Crona avait totalement confiance en Lucia pour venir la délivrer et sauver les enfants une fois à Rotterdam. Voyant un moyen de rejoindre l'un des ports les plus grands de la région en étant prisonnière d'Alix, Crona accepta son sort sans broncher, malgré la violence physique et psychologique subie. Elle ne fut pas la seule à souffrir car l'inquisition ne se priva pas de marquer la compagne de Crona comme sorcière au fer rouge, faisant hurler de douleur la pauvre sorcière sylvestre. Cependant, bien qu'Alix connaisse Lucia en tant que sorcière, elle ignorait en quoi consistait sa magie ce qui laissait aux captifs un avantage non négligeable. Mais Crona se promit tout de même une chose à elle-même : si l'occasion se présentait, elle tuerait Alix en duel pour se venger non pas de son humiliation, mais de ce qu'avait subi Lucia aux mains de l'inquisition par sa faute.

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