18 : Confrontation.

15 minutes de lecture

Une semaine, voilà le temps qu'avait estimé Konrad avant l'attaque ennemi. C'est aussi le temps qu'il avait donné à tous pour décider définitivement de ce que chacun voulait faire : rester ou partir ? Sans surprise, touts les Krutz et toutes les sorcières avaient maintenu leurs choix de combattre. Là où il fut le plus surpris, c'est quand l'ensemble des habitants avaient fait quasiment le même choix. Un quart d'entre eux avaient choisis de quitter la forteresse non pas pour fuir, mais pour y escorter enfants et adolescents loin de l'inquisition. Les vieillards eux, même s'ils ne pouvaient se battre, voulaient finir leurs jours dans cette forteresse qui les avaient accueillis et protégés eux, ainsi que les familles qu'ils y avaient fondé. Quant au reste de la population, cette dernière dès l'annonce de Konrad, avait commencé à préparer la défense de la forteresse d'eux même sans que personne ne le leur ait ordonné. Pendant des siècles, les habitants avaient toujours été conscients de la situation, et en prévision du jour où leur foyer serait menacé, ils s'étaient habilement et secrètement préparés au jour où ils devraient protéger le fort. Ce jour étant arrivé, chacun s'était déjà mit à l’œuvre pour affronter leur ennemi.

Les Krutz pensaient tout voir et tout savoir concernant ce qu'il se passait dans la forteresse et autour, mais ils se trompaient. Avant qu'ils ne s'en rendent compte, les habitants n'avaient pas fait que se réfugier et vivre derrière les murs taillés dans le roc, ils avaient fait de cette forteresse la leur, leur foyer et revendiqué les Krutz non pas comme leurs protecteurs mais comme leurs seigneurs à qui ils étaient loyaux et fidèles. Quand ils forgeaient des armes pour les Krutz, ils en faisaient également pour eux-mêmes afin de pouvoir se battre aux côtés de leurs bienfaiteurs. Quand ils apprirent que l'inquisition allaient attaquer, ils dévoilèrent les armes accumulées pendant deux siècles : arcs, flèches, épées et lances, ainsi qu'une dizaine de balistes. Konrad avait été bien naïf en pensant qu'il ne s'agissait que de son combat et celui des Krutz, mais les habitants de la forteresse n'étaient pas de son avis. Tous avaient, comme les sorcières, fuis l'inquisition et préféraient combattre que de fuir à nouveau. Durant la semaine qui suivit, ils installèrent les balistes en haut des remparts, s'entraînèrent au tir à l'arc pour les femmes et au combat rapproché auprès de Faron pour les hommes. La situation était telle avec ces nouveaux combattants à prendre en compte, que l'espoir d'une victoire était même envisageable.

Malgré tout, il fallait aussi expliquer la situation aux plus jeunes qui quitteraient les lieux, et la plus à convaincre restait Fara qui refusait de se séparer de Van et Anna. La fillette, bien qu'elle ait désormais dix ans et son petit frère bientôt deux ans, elle restait encore une enfant et avait du mal à comprendre pourquoi elle devait se séparer de ses parents adoptifs. Anna tenta alors de raisonner la jeune fille :

- Écoute-moi moi bien Fara. Je compte sur toi pour protéger et veiller sur Elric. Ni Van ni moi ne pourrons le faire.

- Je ne comprends pas pourquoi vous ne venez pas avec nous ? Demanda Fara.

- Parce que nous devons finir quelque chose ici en priorité, lui expliqua Anna. On viendra vous retrouver plus tard, c'est une promesse.

Cette promesse, Anna savait qu'elle ne pourrait sûrement pas la tenir, ou alors pas ensemble avec Van. Mais c'était la seule façon pour elle de convaincre l'enfant de partir sans elle, car la fillette savait la douleur que représentait la perte d'un parent : en perdre à nouveau et redevenir une orpheline, cela lui était une idée insupportable. Van et Anna profitèrent du temps qu'il leur restait pour s'aimer comme ils ne l'avaient jamais fait avant, déplorant avec ironie d'avoir attendu une telle situation pour être si proches et si intimes ensemble. Ils ne furent pas les seuls à se comporter ainsi, et il fallut même en arriver à cette situation pour que les Krutz s'aperçoivent d'une chose qui se déroulait sous leurs nez, mais qu'aucun n'avait su ou voulut voir. À la veille de l'évacuation, Crona et Lucia n’hésitaient même plus à s'afficher comme ce qu'elles étaient : deux femmes amoureuses vivant ensemble. Pourtant, cela était plus que visible car en dix années depuis le retour de Crona à la forteresse en compagnie de Lucia, aucune n'avait tenté de se marier avec un homme et elles étaient heureuses de vivre ensemble, n'ayant jamais voulu le faire autrement.

Le lendemain, touts ceux qui devaient évacuer la forteresse se regroupèrent dans les jardins du donjon, là où se trouvait la seule partie rocheuse non transformée en bâtiment, où se trouvait le tunnel en question. Celui-ci avait était creusé dans le plus grand secret par la magie de pierre de Wanda, évitant ainsi aux Krutz d'avoir recours à de la main d’œuvre et de révéler l’existence du passage dans le pic. Une centaine de personnes emprunta alors le tunnel, et pour s'assurer qu'aucun ne reviendrait en arrière, Wanda ferma le passage grâce à sa magie et donna l'impression que le pic ne fut jamais creusé par la magie. L'évacuation terminée, Wanda et Faron se dirigèrent vers les remparts où s'étaient rassemblés ceux ayant choisi de rester se battre. En ne comptant pas la quinzaine de guerriers Krutz en vie et une vingtaine de sorcières, il restait à peine vingt-huit combattants et soixante-neuf archères. Les dix femmes qui n'avaient pas rejoints les archères étaient celles qui s'occuperaient des balistes. Sur les remparts, enfin arrivèrent Konrad et Siegfried qui allaient diriger la bataille. Cependant, les Krutz n'étaient pas des soldats et aucune des personnes présentent sur les murs de la forteresse avaient une formation militaire.

À cinq-cents mètres des remparts, ce ne fut pas moins de six-cents chevaliers regroupés sous le commandement de l'inquisition et d'une cinquantaines de répurgateurs venus personnellement combattre et s'assurer de la chute de la forteresse. Une quarantaine de canons était disposés le long des lignes ennemies, parés à ouvrir le feu pour abattre les murs épais sculptés à partir du roc du pic, et d'une solidité bien plus forte que les murs habituels des forteresses de guerre. En arrière se trouvait également une vingtaine de trébuchets, tous orientés vers les grandes portes de la forteresse afin de pouvoir faire tomber celles-ci. Devant une telle force de frappe, les défenseurs commencèrent à douter de leur maigre espoir de victoire né durant la semaine. Debout sur le rempart face à l'armée ennemie qui se regroupait, Anna était pétrifiée de peur, sa main serrant celle de Van de toutes ses forces. Van lui aussi ne se sentait pas rassuré, les dernières paroles qu'il adressa à Anna avant la bataille le fit vite comprendre à la jeune femme :

- Il faut que je t'avoue quelque chose, je suis heureux de t'avoir rencontré et que tu sois venu chambouler toute ma vie. Si j’avais su à l'avance le bonheur que tu me donnerais, j'aurais profité bien plus de ta présence à mes côtés.

- Espèce d'idiot, à quoi bon maintenant ? Répliqua Anna. Je me rappelle ce que m'avait dit la vieille Hildegarde, forcer les choses ne sert à rien à part avoir le résultat contraire. On n'était pas proche à l'époque alors on n’aurait jamais pu en profiter plus tôt de notre liaison.

- Je le sais bien, c'est juste que quand je repense à ces dernières années passées ensemble, lui expliqua Van. Je me dis que les choses se sont enchaînées si vite que ce fut bien trop court en réalité pour en avoir suffisamment apprécier le bonheur que ce fut pour nous.

- Si tu tiens tant que ça à en profiter davantage, dans ce cas là fait en sorte de rester en vie, j'en ferais autant, répondit Anna.

Rester en vie, voilà une tâche plus difficile à réaliser qu'à vouloir. Ils étaient en sous nombre et l'ennemi avait réussi à s'avancer suffisamment pour être sorti de la forêt. À cet instant, il aurait été simple d'incendier la forêt pour y déstabiliser les forces adverses, mais les sorcières en capacités de le faire s'y refusaient : leur devoir étant de protéger la nature, elles n'auraient jamais pu la sacrifier pour résister à l'inquisition et sauver leurs vies. Cependant, ce fut pourtant ce qui arriva lorsque les répurgateurs mirent d'eux même le feu à la forêt. Ils le firent pour deux raisons, empêcher leurs troupes de se replier ou s'enfuir s'ils prenaient peur, et énerver les sorcières en s'attaquant à ce qu'elles défendaient de par leur magie. La preuve que les démons manipulaient l'inquisition et le clergé était là, dans le savoir des répurgateurs sur le rôle des sorcières et la meilleure façon de les provoquer. À peine quelques minutes plus tard, une jeune femme de dix-huit ans se mit à scintiller de la tête au pied d'une aura bleutée, et la pluie tomba sur la forêt pour lutter contre les flammes. Puis, ce fut la foudre qui vint frapper le sol pour affaiblir les troupes adverses, mais la fin de l'incendie permit aux forces ennemies de s'en protéger caché sous les arbres. La bataille était lancée, mais l'ennemi était préparé à se protéger de la magie des sorcières.

Afin de prendre les chevaliers par surprise, les archères décochèrent une salve de flèches avant que l'ennemi ne comprenne que la forteresse était mieux défendu qu'il ne l'avait prévu. Puis, les balistes tirèrent sur les trébuchets pour les rendre inutilisables. Cependant, entre temps les canons n'étaient plus pointés sur la base des remparts, mais sur leur sommet où était regroupés les défenseurs. Une vague de tir fut alors tiré, et bien que les deux tiers des boulets passèrent trop haut ou s'écrasèrent contre le mur, le tiers restant fit des ravages impressionnants, fauchant en une seule salve un quart des archères présentes sur le mur. S'ils n’abattaient pas les canons, les Krutz ne gagneraient pas beaucoup de temps durant cette bataille. Siegfried s'entailla alors le pouce et imbiba le rubis de son épée de son sang, faisant alors charger l'ours de feu qu'il abritait. Cependant, le malheureux ignorait que la poudre à canon pouvait exploser : à peine deux canons furent détruits par l'explosion dû à la rencontre du feu et de la poudre, faisant sauter en même temps l'âme de l'ours et mettant fin à la vie de son propriétaire.

Devant la mort de son conjoint, la sorcière de flamme entra dans une rage dévastatrice, faisant tomber une pluie de feu qui faucha la moitié de la première ligne ennemie avant que la magicienne ne soit elle-même éliminée, par le reste des canons qui la visèrent en même temps et détruisant la partie du mur, où celle-ci se trouvait en compagnie d'une dizaine d'archères. Alisia étant très amie avec elle, elle réclama vengeance et ordonna le tir des balistes dont les projectiles furent chargés de sa magie de foudre. En se plantant au sol, ils formèrent une toile de foudre fauchant tous ceux qui étaient entre les projectiles d'acier. Quatre répurgateurs furent pris dans le pièges, mais ils gardèrent formes humaines au moment de leur mort : même s'ils tuaient les répurgateurs, tant que ceux-ci conservaient leurs formes humaines il était impossible aux Krutz de révéler leur vraie nature. Ces derniers ne commettraient donc pas l'erreur de révéler leur apparence sauf si tous les témoins de l'inquisition venaient à mourir. De plus, l'avantage étant encore de leur côté, ils n'avaient nul besoin d'intervenir eux-mêmes. Et ce ne fut pas la salve de flèches de foudre que leurs troupes reçurent qui changea leur point de vue : malgré leur entraînement, celui-ci restait fait en autodidacte et les archères manquaient cruellement de précision. Seulement un quart des flèches touchèrent leurs cibles et électrocutèrent ceux qui les reçurent.

Puis, les portes tombèrent en quelques secondes et ouvrant la voie aux troupes ennemies. Touss les canons avaient fait feu sur la structure de bois, et la quantité de projectiles explosant dessus successivement finirent par pulvériser les portes. Les chevaliers de la croisade lancée contre la forteresse commencèrent à s'engouffrer à travers la portes, malgré des salves de flèches tirées successivement pour ralentir la progression ennemie. Faron conduit les rares combattants au corps à corps dont disposaient les défenseurs, rejoint par les guerriers Krutz qui se massaient à la porte pour les stopper. Une confrontation sanglante s'engagea devant les portes en ruines, mais les guerriers formés par Faron en seulement une semaine ne firent pas le poids et, se firent décimer en quelques minutes bien qu'ils firent tomber une dizaine de chevaliers avec eux. Faron n'en resta pas là sans réagir, et se métamorphosa en avalant l'âme du cerf de sa lance. Des bois en pierre lui sortir de la tête, et des sabots de rocs aux pieds et aux mains lui étaient apparus, ainsi qu'une carrure suffisamment massive pour enfoncer la colonne de chevaliers voulant franchir les grandes portes en ruines. Cependant, bien qu'il balayât tout sur son passage, il ne put esquiver flèches et lances ennemies qui finirent par le percer de part en part. Ce fut la fin d'un des plus grands vétérans de la famille Krutz.

Wanda envoyait de nombreuses pierre grâce à sa magie, telle une catapulte humaine elle forçait l'ennemi à devoir se réorganiser et ralentissait ainsi leur entrée dans la forteresse. Elle n'était pas seule à repousser la croisade lancée contre eux, car Anna faisait pleuvoir sur eux des pieux de glace, ce qui l'épuisait grandement en contre-partie. La fatigue étant trop forte, Anna n'eût pas le temps d’anticiper la salve suivante des canons, et fut emporté par le souffle de l'explosion, tombant au pied du mur, la moitié droite du torse arrachés et sa vie prenant fin bien jeune. Van, bouleversé par la mort de sa compagne, décida que sa vie n'avait plus d'importance : dévorant l'âme du loup de glace après l'avoir extirpé de sa rapière, il se métamorphosa et sauta du rempart pour faire un carnage sanglant à travers les rangs ennemis. Anna n'étant plus là pour empêcher le loup de prendre entièrement possession de Van, ce dernier avait choisi d'offrir son corps au loup en espérant que ce dernier affaiblirait autant que possible l'inquisition. La bête mi-homme, mi-loup, balayait de nombreux ennemis et finit même de détruire les derniers trébuchets encore debouts. Il élimina même une dizaine de répurgateurs avant de tomber sous les lames enflammées des autres qui ne lui laissèrent aucune chance de survie.

La bataille se poursuivit mais les chances de victoire des défenseurs étaient désormais nulles, et les combattants restant en étaient bien conscients. Ils avaient tous choisis leur destin en connaissance de cause, mais Konrad et les derniers Krutz en vie décidèrent d'une dernière action à mener avant de rendre de l'âme. Tous prirent alors leur forme animale et profitèrent du fait que les répurgateurs se soient tous regroupés pour les éliminer jusqu'au dernier. Couvert par la magie des sorcières, ils fondirent en un instant sur les répurgateurs et les anéantirent totalement mais en payant le prix fort. Seul Konrad, un immense dragon de foudre humanoïde restait encore debout pour combattre, le dernier Krutz du champ de bataille allait vendre chèrement sa peau. Déployant ses ailes spectrales chargé d'électricité, il vola à travers les lignes ennemies, emportant les derniers canons ennemis dans une succession d'explosions mettant fin à sa vie par la même occasion. Bien que lourdement affaiblis, les troupes de l'inquisition étaient pourtant loin d'être vaincues et la bataille se poursuivit, malgré l'absence des répurgateurs pour diriger les troupes. Ces derniers n'étaient que les commanditaires de la croisade, tandis que l'armée ennemie comptait encore suffisamment d'officiers pour continuer à diriger les troupes.

Malgré leur magie, les dernières sorcières sur les remparts ne purent empêcher le reste des troupes ennemies de pénétrer dans la forteresse, ces dernières ne pouvant qu'affaiblir encore peu l'ennemi en surnombre. Les archers ennemis eurent cependant raison du reste des femmes, qui défendaient le mur à grands coups de flèches mais n'étaient plus assez nombreuses pour le tenir encore. Seul cinq balistes tiraient encore sur l'ennemi, mais les chevaliers dans la forteresse ne pouvant plus être stoppés, ils montèrent sur le mur et éliminèrent les derniers défenseurs dessus. Seule deux femmes tenaient encore la position : Alisia et Wanda, dont la magie donnait beaucoup de mal aux forces ennemies. La compagne du commandant de la forteresse se permit même un dernier commentaire malgré la situation :

- Qui aurait cru que nous serions les dernières à défendre cet endroit ? J’aurais parié sur nos hommes pour rester en vie plus longtemps que nous.

- On s'en fiche de ça ! Répliqua Wanda. Il te reste des forces ? On va essayer de leur en faire baver un maximum.

- Je pense pouvoir tenir encore quelques minutes et toi ? Lui demanda Alisia.

- Pareil, et compte sur moi pour être ton bouclier ! Déclara Wanda

Les deux jeunes femmes savaient bien qu'elles ne survivraient pas longtemps à deux pour défendre les lieux, mais elles ne cherchaient pas à s'en sortir vivantes : en cet instant, elles voulaient se faire un baroud d'honneur des plus mémorables et des plus spectaculaires. L'une défendait l'autre avec sa magie de pierre, tandis qu'à l'attaque l'autre sorcière faisait tomber la foudre sur des chevaliers n'ayant aucun moyen de s'en protéger, si loin de la forêt et des bâtiments. Les éléments s'abattirent sans relâche sur les chevaliers durant un bon quart d'heure, avant que finalement les deux sorcières n'eurent plus assez de force pour continuer. Elles furent rattrapées par leur destin en se faisant cribler de flèches sans la moindre pitié, par les archers ennemis ayant à leur tour fait leur entré dans la forteresse. Les derniers défenseurs venaient ainsi de succomber devant les chevaliers qui les avaient assiégés, ayant pourtant réussi à faucher la moitié des forces adverses, ainsi que tous les répurgateurs présents. De plus, ils avaient réussi leur objectif de ralentir le plus possible les troupes ennemies, mais la bataille n'ayant duré que six heures en tout, l'avance de ceux qui avaient fuis la forteresse restait maigre.

Lorsque toutes les forces ennemies furent entrées dans la forteresse, elles se lancèrent à la recherche de survivant à arrêter et ou à éliminer. Cependant, ils se retrouvèrent dans une forteresse désormais vide où plus rien ne bougeait en dehors d'eux. Plus un chat sur place ? C'est ce que croyait les chevaliers de l'inquisition. Ils ignoraient que les vieillards ayant refusé de quitter les lieux, voulaient également leur baroud d'honneur même s'ils étaient trop vieux pour se battre. Voulant à la fois aider et finir leurs vieux jours dans la forteresse, ces derniers avaient profité de la semaine pour saboter et piéger entièrement les lieux. Tous les bâtiments de la forteresse étaient entièrement remplis de tas de paille et d'herbes séchées, y compris le donjon avec l'accord de Konrad. Quand l'ensemble des forces ennemies encore en vies avaient fini d'envahir la forteresse, les vieillards firent brûler l'ensemble des bâtiments y comprit le donjon, par un réseau d'huile au sol qu'ils enflammèrent pour que les flammes viennent dévorer tous les tas de paille disséminés dans la forteresse. Les troupes de l'inquisition furent alors piégées par le feu avant même d'avoir pu réaliser la supercherie : tous les enfants étaient manquants dans la forteresse, que ce soit dans les bâtiments ou durant la bataille. Bien que les flammes n'auraient sûrement pas raison de la totalité des troupes ennemies, les vieillards finirent leurs vies dans les flammes en souriant malgré la douleur, fiers de leur dernière action.

Pendant deux siècles, la forteresse des Krutz avait abrité des nombreuses sorcières et des réfugiés de l'inquisition. Bien qu'elle tombât en ce jour funeste, elle avait tout de même rempli sa mission durant ces deux-cents dernières années. Elle avait permis à la magie de s’épanouir loin des yeux, et de poursuivre son rôle. Forêt-Noire tenait son nom de la vaste forêt qui avait poussé sur la montagne, océan de verdure qui avait bénéficié de la magie pour embellir pendant toutes ces années. Si les Krutz et de nombreuse sorcières, étaient tombés avec la forteresse, ce n'était pourtant pas la fin de leur lignée et de la magie car leurs héritiers avaient pu prendre la fuite. Cependant, il leur fallait encore trouver un moyen d'échapper à l'inquisition pour pouvoir poursuivre les œuvres. De plus, en comptant tout ce qu'ils avaient appris sur l'inquisition, et les savoirs magiques rédigés dans des livres emportés par Lucia, ils avaient aussi à protéger et préserver leur héritage ainsi que celui des Krutz en la personne de Crona qui enseignerait aux enfants de sa famille l'art spirituel de sa lignée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Coutard ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0