5 : Première sortie hors de la forteresse.

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Après six mois passés au sein de la forteresse, Anna avait fait de sérieux progrès dans la maîtrise de ses pouvoirs. Si la puissance n'était toujours pas au rendez-vous, son contrôle de l'énergie magique elle, s'était fortement affiné en précision et matérialisation. Elle avait un meilleur contrôle de l'orientation et du déplacement de sa magie dans l'espace, et commençait à en avoir des formes très précises bien qu'encore petites en termes de taille : elle pouvait lui donnait la forme de petits objets tels que des flèches ou des lames de glace, ainsi que de petits animaux comme des souris ou des oiseaux. La doyenne était certes une formidable préceptrice, mais commencer à maîtriser ses dons à l'âge adulte était bien plus difficile que pour un enfant. Les enfants ayants des dons pour la magie voyaient leur énergie magique augmenter avec l'âge, et donc ils pouvaient apprendre plus facilement s'ils le faisaient étant jeune, car l'énergie qu'ils devaient contrôler était bien plus basse et faible que celle d'un adulte. Anna elle, vivait la situation inverse. N'ayant jamais eût personne pour lui apprendre à maîtriser ses dons quand elle était enfant, elle avait vu sa puissance magique grandir avec les années sans en avoir le contrôle, ce qui expliquait pourquoi elle n'avait pu les utiliser à pleine puissance qu'une seule fois et par chance. Elle dût donc passer un temps considérable à canaliser et dompter son énergie magique avant de pouvoir s'en servir à souhait.

Cependant, un matin elle fut convoqué non pas par la doyenne ou Aélis, comme c'était le cas pour ses leçons ou ses corvées, mais par Siegfried l'homme qui dirigeait les missions effectuées par les guerriers Krutzs. Anna se demandait ce que pouvait lui vouloir cet homme à elle, alors qu'elle était sous la tutelle d'Aélis qui gérait le quartier des sorcières et ses habitantes. Cette réponse, elle n'allait pas tarder à l'avoir car elle retourna dans la grande salle du donjon, où elle avait rencontré pour la première fois les grands pontes de la forteresse. Cependant, avoir une réponse était une chose, mais allait-elle aimer entendre ce qu'on avait à lui dire ? Anna traversa le grand couloir du donjon pour se retrouver face aux portes de la grande salle, puis les passa d'un pas déterminé. Quand elle entra, elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à être convoquée. Van, l'homme qui l'avait arraché à l'inquisition et conduite dans cette forteresse, se trouvait également sur place, bout face à Siegfried. Mais quand Anna posa les yeux sur lui, elle fut légèrement anxieuse concernant la raison de sa venue au donjon, car le jeune homme semblait craintif, comme s'il avait déjà compris le but de cet entretien. Face à eux, Siegfried qui avait attendu d'avoir l'attention de son auditoire, se leva de son fauteuil pour prendre la parole :

- Anna, j'imagine que tu dois être surprise d'être ici, non ? Car concernant Van, je doute avoir besoin de lui expliquer la situation.

- J'avoue en effet ne pas comprendre, confirma Anna. Je n'ai rien fait de mal, et même si c'était le cas, je ne pense pas que je relève de votre autorité.

- Qui a parlé de faire quelque chose mal ? Répondit Siegfried. En fait, nous avons fait un bilan de ta situation avec Hildegarde, qui estime que tu es prête pour ce que l'on va te demander.

- Prête ? S'étonna Anna. Mais à quoi ?

- À travailler en équipe avec Van ici présent, lui expliqua Siegfried. Le pauvre va finir par prendre racine à force de rester au donjon. On ne pouvait pas lui confier de mission car il fallait une magicienne de glace qui puisse maîtriser le loup de givre issu de ta magie en cas de pertes de contrôle de la part de Van. Maintenant que tes dons sont suffisamment stables et sous contrôle, tu vas pouvoir l'assister et justement on a un travail à vous confier.

- Je ne me souviens pas avoir besoin d'aide pour partir en mission, intervint Van. Je peux très bien me débrouiller seul.

- Van, cesse de jouer au plus malin ! Répliqua Siegfried. Tu sais très bien que n'ayant pas de pouvoir magique, si ton esprit échappe à ton contrôle, tu ne pourras pas maîtriser son pouvoir de glace. C'est pour ça que nos guerriers forment des binômes avec des sorcières. De plus, ces binômes sont souvent pratiques concernant la discrétion. Il est plus facile de leur faire jouer le rôle d'un couple en voyage afin de ne pas éveiller les soupçons.

- Sauf qu'il y a toujours eu un problème concernant cette stratégie, lui rappela Van. Il n'y a que des femmes parmi les sorcières, mais certain de nos guerriers sont des femmes.

- À ta place, je n'userais pas de cet argument, lui conseilla Siegfried. Nos binômes féminins restent minoritaires parmi les équipes que nous envoyons en mission, et elles n'ont jamais étaient plus repérées et mises en échec que les autres équipes.

- Et la mission ? Demanda Van. Que doit-on faire exactement ?

- Rien de bien compliqué, je veux juste que vous me fassiez un joli coup d'éclat, expliqua Siegfried. Vous allez vous rendre dans la ville de Constance au Sud de la montagne. Un procès pour sorcellerie va s'y dérouler, mais il va sans dire que les accusées n'ont rien à y faire. Les habitants ont profité d'un orage de grêle extrêmement brutale pour y faire accuser des femmes dont ils voulaient se débarrasser. Leurs motifs ? Aucune idée, mais ça ne nous regarde pas. Les habitants régleront leurs comptes entre eux après votre coup d'éclat.

- Et tu entends quoi par coup d'éclat ? S'étonna Van. Normalement on privilégie l'infiltration, et on se sert de ces procès pour liquider des grands pontes de l'inquisition tout en libérant un maximum de leurs victimes. Et là, tu nous proposes de nous faire remarquer et poursuivre volontairement et au grand jour ?

- Sers-toi de ta tête de temps en temps gamin, tu comprendras peu-être mieux la situation, intervint une voix à la porte.

La personne ayant pris la parole était la doyenne qui venait d'arriver dans la grande salle. Sur le pas de la porte, les deux doyens avaient décidé de se joindre aux explications de la mission. Si en apparence, cela avait l'air d'une banale mission pour taquiner l'inquisition, l'objectif en était beaucoup plus profond et visait un résultat plus politique que guerrier. C'est pour ça que tous s'étaient rassemblés pour expliquer ce plan en détail, mais ce fut le doyen des guerriers qui se permit d'entrer dans les détails :

- Comprenez bien une chose touts les deux, qui devrait vous faire comprendre votre objectif de mission. Si nous ne faisions qu'attaquer l'inquisition pour lui mettre des bâtons dans les roues, nous n'y gagnerons rien à part se faire exterminer par une organisation militaire et religieuse de plus en plus forte avec le temps. Mais là, on vise un objectif bien particulier avec ce procès où se trouve qu'une dizaine d'innocentes accusées à tort. On va donner à l'inquisition une vraie sorcière de glace.

- C'est une blague ? Vous allez me livrer à l'inquisition ? Mais pourquoi ?

- Pas te livrer, mais leur donner une sorcière en pleine démonstration de magie de glace ! Répliqua Dietrich. On va les faire passer pour des idiots en leur montrant la magie d'Anna en pleine action. Les incidents reprochés aux prévenues étant liés à l'élément de glace, et les procès étant publiques, quand ils verront Anna se déchaîner tout le public présent sera convaincue que l'inquisition juge et tente de condamner les mauvaises personnes puisqu'on va leur fournir la coupable idéale. À votre avis, que va-t-il se passer quand les habitants de la ville verront l'inquisition se planter en beauté et en publiques ?

- Je crois que je comprends, répondit Anna. Les ragots et nouvelles se propagent très vite dans une ville, et si la ville est de bonne taille, les marchands et colporteurs de nouvelle vont la faire circuler dans toutes les villes alentour, n'est-ce pas ?

- Exactement, gamine ! Confirma Hildegarde. Même si nous affrontons l'inquisition, les choses ne changeraient pas pour autant. Nous devons surtout attaquer leur crédibilité, en révéler les failles et les abus au grand jour. Ainsi, même si avec le temps cette forteresse devait être localisé, assiégé et nous tous éliminés, en réduisant l'influence ainsi que la puissance de l'inquisition nous pourrions à terme de réduire les procès pour sorcellerie et sauver beaucoup de sorcières.

- Cette mission ne concerne qu'Anna ! Répliqua Van. Quel est mon rôle dans cette histoire ?

- Toi tu protèges Anna coûte que coûte ! Déclara Siegfried. S'il lui arrive quoi que ce soit, tu en payeras les conséquences. Mieux vaut te faire attraper toi plutôt qu'elle pour la sécurité de tous. En cas de torture, toi tu saurais la supporter et ne pas nous dénoncer, alors que concernant ton équipière, nous n'avons aucune garantie.

- D'accord, donc moi je joue les boucliers humains et tout le monde y trouve son compte, sauf moi, répondit Van.

- Si tu y gagnes de faire ton travail, comme touts ceux qui partent en mission, lui rappela Siegfried. Maintenant si tout est clair pour vous, je vous recommande de bien vous préparer et vous reposer. Voyagez léger, mission courte de quelques jours, retour immédiat dès que vous m'avez fait une belle pagaille dans ce procès.

Anna repartit dans son quartier où elle eût une sacrée surprise. Des vêtements l'y attendaient, mais différents de ceux qu'elle portait habituellement. Ils étaient dignes d'une noble, et même s'ils restaient modestes, elle n'aurait jamais eût les moyens de les acheter dans son ancienne vie. Sur les deux robes, elle remarqua une note indiquant à la jeune femme d'essayer les robes en urgence pour s'assurer qu'elles étaient à sa taille, puis une seconde note pour lui rappeler qu'il s'agissait d'un prêt et qu'elle devait en prendre soin. Elle essaya une première vert-pomme avec des manches blanches, puis la seconde bleue avec des manches rouges. Les deux étaient à sa taille mais elles lui semblaient trop étroites au niveau du buste. Quand Aélis vint la voir pour s'assurer du résultat, cette dernière la chambra légèrement en lui expliquant que ces robes étaient bien ajustées à elle, mais devaient se porter avec un corset, sous-vêtement qu'Anna ne portait jamais. La situation tourna alors au ridicule lorsqu'Aélis voulu montrer à Anna comment mettre et lacer un corset afin qu'elle puisse le faire d'elle-même : non seulement, Anna ne cessait de bouger, mais elle protesta d'être brutalisé lorsque sa comparse le serra pour lui montrer comment il devait affiner son buste. Avant de quitter la demeure d'Anna, Aélis lui conseilla de profiter de sa soirée pour s'habituer à enfiler et retirer seule un corset car une fois en mission, elle ne pourrait compter que sur elle-même.

Au lendemain matin, Anna rejoignit Van devant les portes de la forteresse, et remarqua en chemin que malgré plusieurs mois après son arrivée, elle était toujours la cible des regards et des murmures. Cependant, maintenant qu'elle comprenait la différence de statut qu'elle avait comparé aux autres habitants, elle ne pouvait plus s'étonner de la situation. Lorsqu'elle retrouva Van devant les portes, elle remarqua peu de différence avec le jeune homme qu'elle connaissait à un détail près : il portait une brigandine noire, un plastron léger et de très bonne facture utilisé par les jeunes nobles faisant leurs classes parmi les officiers militaires des pays européens. De plus, afin de parfaire la tenue, il portait également une tunique noire entre sa brigandine et sa chemise beige, en plus de son habituel pantalon marron et de ses bottes. Après, tout le déguisement paraissait peu utile pour Van, venant d'une noble famille du saint empire germanique, même si celle-ci avait depuis longtemps était mise au ban de la noblesse du royaume. Pourtant, c'est cette éducation de noble qui allait permettre à Van de bien rester dans son rôle puisqu'il se jouait lui-même au finale. Cela étant, ce fut Anna qu'il devait surveiller en termes de comportement car si celle-ci jouait la comédie, elle se trompait gravement de personnage en se collant à son équipier pour jouer les apparences d'un couple, ce qui lui valut d'avoir un différent avec Van sur le sujet :

- Écoute, je veux bien jouer la comédie, mais ça sert à rien si je suis là seule de nous deux à faire un effort.

- Mais je joue mon rôle aussi, répondit Van. Le problème c'est que tu te trompes dans ton comportement. Tu es une noble, et une noble ne se montre pas aussi entreprenante en public. Elle doit rester sobre dans ses gestes devant les autres, car les nobles protègent leurs réputations. Là, tu fais surtout la paysanne amoureuse, pas noble en voyage. Si ton comportement ne correspond pas à ton rôle ni à ton apparence, tu peux jouer la comédie tant que tu veux, tu nous feras repérer très rapidement.

- Et donc, c'est quoi la bonne méthode ? Demanda Anna. On doit passer pour un couple pour être discret non ? C'est censé nous éviter les questions indiscrètes sur nos relations, et nos raisons de voyager si on montre l'image d'un couple en balade romantique.

- C'est très codé et très protocolaire, lui expliqua Van. Pas de démonstration sentimentale en public, proximité visible mais sobre, tu tiens mon bras sans le lâcher mais jamais le reste de ton corps doit entrer en contact avec le mien ou même avec mon bras. Bref, un couple pudique qui fait attention aux apparences en public.

Considérant comme faisant partie de sa mission pour assurer la sécurité d'Anna, Van profita des deux haltes qu'ils firent dans les auberges sur la route les menant à Constance, afin d’éduquer la jeune femme sur les manières des nobles, afin qu'elle puisse jouer son rôle à la perfection. Il la reprit sur tout ce qu'il estimait comme un élément de comportement pouvant trahir la jeune femme et lui-même : ses manières à table, son langage parfois trop familier, ses gestes pouvant passer pour une mauvaise éducation. Il prit même le risque de recevoir une gifle en usant de ses mains pour corriger le maintien du corps de la jeune femme, et sa démarche. Par chance pour lui, Anna bien que mal à l'aise et mécontente de la méthode, se montra compréhensive et tolérante. Après deux jours de voyage, ils arrivèrent enfin dans la ville de Constance à la veille du procès, et s'installèrent dans une auberge proche de la grande place de la ville où celui-ci devait se dérouler, mais étrangement aussi l'exécution des accusées puisqu'une dizaine de bûchers étaient déjà installés sur la grande place. Cependant, Anna aurait préféré que le procès se tienne le jour même où ils étaient arrivés, car chaque nuit passée dans une auberge la pousser à partager la même chambre que Van, afin de ne pas trahir leur couverture. Forcés à cohabiter dans la même chambre, ils observèrent la grande place depuis la fenêtre de leur chambre, cherchèrent le meilleur endroit pour intervenir et les meilleurs itinéraires de repli.

Au matin, trois heures avant le procès, ils firent une balade en couple afin de visiter la ville mais surtout la grande place, en firent le tour pour repérer les meilleurs axes de fuites : la place possédait quatre grands axes perpendiculaires, et de trois petites ruelles partant en diagonale de la place. Ils n'avaient que l'embarras du choix pour prendre la fuite, pourtant Van avait déjà choisi l'axe d'attaque et de fuite qui serait le même. Le grand axe Est les menait vers le lac de Constance, formé et traversé par le Rhin ce qui le rendait praticable pour une fuite en bateau grâce au port qui y était installé à l'Est de la ville. Le Rhin s'écoulant vers le Nord, le courant était en leur faveur pour pouvoir se replier rapidement vers la montagne où était situé leur base. Il leur suffisait alors de fuir vers le port, voler une barque et s'enfuir par le fleuve où la magie de glace d'Anna pouvait fortement gêner les poursuivants et faciliter leur fuite. Les options de fuites étant toutes vérifiées ainsi que l'angle d'attaque, il ne restait plus qu'à attendre le procès, mais Anna était en proie au doute concernant la situation car elle n'avait aucune idée du moment idéal pour agir. De ce côté-là, elle ne pouvait que se fier à son équipier sans aucune autre solution à envisager car elle manquait d'expérience puisqu'il s'agissait de sa première mission.

Après avoir fini leur petite balade, il ne restait qu'une heure avant le procès. Ils s'installèrent dans une petite taverne de luxe, à l'angle de la grande place et de l'axe principal Est, afin d'être bien placé pour intervenir. La couverture était en place, leur affaires récupérées avant de commencer leur repérage de la grande place, et le faux jeune couple déjeunait en parlant bagatelle comme si de rien était. Le procès commença enfin lors de l'entrée sur la grande place d'un inquisiteur et de sa garde, ainsi que d'un évêque chargé de représenter la surveillance et la moralité de l’Église censée symboliser un procès juste et équitable. Ils montèrent sur une grande estrade de bois, suivis par une dizaine de jeunes femmes enchaînées et mises à genoux face au public qui commençait à arriver sur place. Les informations, qu'avaient réussi à récupérer les Krutz semblaient fiables, car le procès devait surtout servir d'exemple et les gardes présents pour surveiller l'événement n'étaient pas très nombreux. L'inquisiteur face au public commença à énoncer les faits étant reprochés aux accusées, mais quand il eut fini aucune question ne fut leur fut posée et leur droit de réponse ignoré pour passer directement à l'énonciation des sanctions. Tandis que les accusées hurlèrent leur innocence, n'ayant pas eût le droit de se défendre, Van et Anna s'étaient levés discrètement et s'étaient rapprochés de la foule. Puis, Van indiqua alors de son index le bûcher le plus proche de l'estrade tout en lui murmurant à l'oreille :

- Tu peux l'avoir d'ici et le geler de façon spectaculaire sans toucher la foule ?

- Vu la distance c'est jouable, mais il me faudra répéter l'opération plusieurs fois pour bien me faire remarquer, répondit Anna.

- Et si tu montais là-dessus ? Demanda Van en lui indiquant une pyramide de tonneaux prévu pour rendre l'événement festif. Tu seras visible d'ici, tu envoies deux sphères de glace histoire de bien te faire voir par la foule, et hésite pas à jouer la comédie et à rire pour montrer que tu t'amuses de ce procès.

- Je peux mais à deux dessus on va avoir du mal à tenir à deux, tu ne crois pas ? S'inquiéta Anna.

- Ne t'en fais pas pour ça, moi je reste au sol pour t'aider à descendre au plus vite, lui expliqua Van. Fais ce que tu as à faire, je m'occupe du reste.

Alors que les accusées étaient relevées de force pour être conduites sur les instruments de leurs exécution, Anna monta sur les tonneaux près de l'axe de fuite prévu. Elle se mit alors à rire à forte voix, puis une sphère de glace partie de sa main droite, venant percuter l'un des bûchers, le faisant même casser tant la glace avait pénétrée à l’intérieur du bois. Suivant le plan mit en place, la jeune femme envoya une seconde et pour s'assurer de bien être remarquée du public et de l'inquisition, elle poussa le jeu jusqu'à se vanter devant toute la foule de son acte de sorcellerie, tandis que Van s'inquiétait qu'elle ne s'amuse un peu trop de sa petite comédie :

- Ha, ha, ha, ha, ha ! Vous ne m'avez pas eu et vous ne m'aurez jamais !

Conformément aux inquiétudes de Van, Anna s'amusa un peu trop tant elle poussa la provocation à remonter sa robe et montrer son postérieur à l'inquisition, tandis que la foule paniquée s'écartait d'elle à grande vitesse. Van aida Anna à descendre des tonneaux et touts deux prirent la fuite comme ils l'avaient prévu, poursuivis par une dizaine d'hommes en armes. Cependant, tandis qu'ils prenaient la fuite, Van eût une très désagréable impression : il y avait bien plus de soldats à leur trousses qu'il n'en avait compté sur la grande place. En parcourant la grande rue menant vers le port, ils furent pris en embuscade à trois reprises par des petites patrouille de deux à quatre gardes, que Van blessa en lançant des coups de rapières dans sa course, pour éviter de perdre du temps à les combattre tout en les empêchant de se lancer à sa poursuite. Fonçant droit vers le port pour y prendre un bateau comme ils le voulaient, ils durent changer leur plan quand ils virent le port infesté de gardes comme s'ils y étaient attendus. L'endroit le plus dégagé pour prendre la fuite restait alors le pont faisant la jonction entre le lac et le fleuve, et dans la précipitation ils s'y dirigèrent sans chercher d'autres options de fuite. Une fois sur le pont, pour Van le doute n'était plus permis dans son esprit car ils furent coincés par des gardes des deux côtés du pont : toute cette histoire sentait le piège à plein nez pour lui, et il devait absolument en informer la forteresse.

Mais le problème se présentant n'était pas tant de faire un rapport à la forteresse, mais surtout d'y retourner. Van analysa calmement la situation, mais voyait bien que les deux côtés du pont étaient bloqués. Le jeune homme savait que les ennemis étaient bien trop nombreux pour aller au combat, tant bien même Anna commençait à suffisamment bien maîtriser sa magie pour l'envisager, et bien qu'il ait sa botte secrète en réserve. Il se résigna à la solution qu'il lui parut à la fois la plus facile mais aussi la plus dangereuse. Il attrapa Anna part la taille, puis sauta du pont avec elle pour finir leur chute dans le Rhin.

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