Oh seigneur ! Je suis tellement stressé de le rencontrer tout seul. Et s'il avait changé d'avis et qu'il ne souhaite pas aller plus loin avec moi ?

Qu'est-ce que je vais faire ? Chercher un autre dominant ? Et une fois de plus répondre à un tas de questions ?

Toutes ces questions se bousculent dans ma tête alors que je suis devant la porte du restaurant.

Que faire entrer ou partir ? Il est encore temps de faire machine arrière. Je respire un bon coup pour reprendre confiance en moi avant d'ouvrir la porte et de me diriger vers le bar.

- Bonsoir monsieur. Vous êtes seul ?

- Bonsoir monsieur. Une table a été réservé au nom de Di Marchello.

- Ah oui, veuillez me suivre s'il vous plaît. Je vais vous conduire à la table de monsieur.

Nous traversons le restaurant. Des amoureux et des familles avec des enfants sont déjà installés à table en train de manger et de rire.

Plus je m'approche de la table de maître Juan et plus mon cœur s'emballe dans ma poitrine.

J'ai l'impression d'être un jeune adolescent qui va à son tout premier rencard. Je déteste me sentir aussi mal alors qu'il n'y a pas lieu d'être.

Je relève la tête que je n'ai même pas eu conscience d'avoir baissée et le repère. Il est assis à table et regarde son téléphone.

Il est très séduisant ce soir. Hier déjà, je l'ai trouvé très beau, mais aujourd'hui, il est encore plus.

Maître Juan est vêtu d'un costume noir taillé sur mesure qui lui va à merveille. Hier, ce qui m'a attiré le plus chez lui, ce sont ses yeux.

Des yeux vert émeraude parsemé de long cil noir. Un petit nez à la grec, une mâchoire carrée, des pommettes saillantes, des lèvres pulpeuses que je me ferais un plaisir de goûter, une barbe touffue parfaitement entretenue et un sourire à tomber par terre.

Ce mec est un véritable Apollon.

Lorsque son regard croise le mien, toutes les personnes autour de moi disparaissent soudainement.

Je ne vois plus que lui et rien que lui. Mon cœur martèle dans mes tympans. J'ai comme l'impression d'avoir des papillons dans le ventre qui font la danse de la joie.

Qu'est-ce que c'est que toutes ces nouvelles sensations ?

Est-ce normal de ressentir ça ? J'avance lentement, mais sûrement. J'ai l'impression que mes jambes se sont transformée en gelée.

J'ai l'impression qu'il est si loin et trop près à la fois.

Arrivé à la hauteur de la table, il se lève et au lieu de me tendre sa main comme il a fait hier, il se rapproche de moi et me donne une bise sur la joue.

Oh seigneur, je vais fondre sur place. Ses lèvres sont si douces. Elles sont comme je les avais imaginées.

- Bonsoir Lucas. Ça été pour venir.

Mon prénom résonne comme une mélodie à mes oreilles lorsque c'est lui qui le prononce.

- Bonsoir monsieur. Ça été et vous ?

- Parfait, je n'ai eu aucun problème. Assieds-toi, je te prie.

Je prends place en face de Juan et reste silencieux.

- Lucas, j'aimerais que tu ne m'appelles plus monsieur, mais Juan s'il te plaît. Tu m'appelleras monsieur lorsque nous serons uniquement en séance. En dehors des séances, c'est Juan.

- D'accord.

- Tu veux boire quelque chose ?

- Je veux bien un coca s'il te plaît.

Il lève sa main dans l'intention d'attirer un serveur et quelques secondes passe avant qu'un serveur vienne à notre table.

- Vous désirez commander ?

- Oui, nous prendrons deux cocas s'il vous plaît.

Le serveur nous laisse et se dirige vers le bar.

- Je t'ai apporté le contrat, mais si tu veux bien, je vais te demander d'attendre d'être chez toi pour l'ouvrir. Le monde du BDSM peut être quelque chose de tout à fait naturel pour certain, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.

- Que voulez-vous dire par-là ?

- Eh, bien, disons que beaucoup de monde pense que ceux qui pratique le bdsm sont des sadomasochistes. Que nous sommes de barbares, mais ils parlent sans connaître.

- Est-ce vrai ?

- Non, le bdsm peut se pratiquer de différentes façons. Il y a le bdsm hard et le soft. Mais ne t'inquiète pas, tout est expliquer dans le contrat. Si tu as la moindre hésitation, tu pourras toujours me contacter et je me ferais un plaisir de répondre à toutes tes questions. Je t'ai laissé mon numéro de GSM dans le contrat.

- Si, admettons j'accepte de me lancer dans le bdsm, vous serez mon maître ?

- C'est exact et je t'accompagnerai au mieux dans cette nouvelle expérience.

- Vous irez doucement avec moi ?

- Bien sûr, nous travaillerons à ton propre rythme. Il faudra que nous ayons confiance l'un en l'autre. Je ne ferais jamais quelque chose que tu ne souhaites pas faire. Un maître dominant doit être constamment à l'écoute de son soumis, mais il peut aussi prendre des décisions lui-même s'il estime que le soumis prêt pour ça.

Le serveur revient avec nos boisons et les déposes sur la table avant de repartir à ses occupations.

- Vous êtes bien conscient que je ne connais rien au sujet du bdsm ?

- J'en suis parfaitement conscient et je suis prêt à te prendre sous mon aile et à te le faire découvrir.

- Je vous fais confiance, mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette peur au fond de moi.

- Lucas, c'est tout à fait normal d'avoir peur. Après tout, ce n'est pas comme si tu te lançais dans la natation pour la première fois. C'est tout un autre monde le bdsm, mais crois-moi sur parole mon garçon. Une fois que tu auras essayé le bdsm, tu ne pourras plus t'en passer. Le bdsm, ce n'est pas que de la souffrance, c'est aussi du plaisir et de l'obéissance. C'est de pouvoir abandonner le contrôle de soi-même et le donner à son partenaire. C'est ressentir des choses, mais aussi les faire ressentir à l'autre. C'est accepté de ressentir du plaisir tout en donnant du plaisir à l'autre. C'est avant tout satisfaire le plaisir de l'autre avant le sien. Tu comprends ?

- Oui, je comprends parfaitement. Et tout ce que vous venez de me dire me donne encore plus envie de me lancer dans cette expérience.

- Je suis ravi de l'entendre mon garçon. Et maintenant, si nous discutions d'autre chose ?

- Oui, c'est bon pour moi.

Le reste de notre rendez-vous, nous avons parlé de tout et de rien en particulier. J'ai commandé un plat de pâte à la sauce crème fraîche tomaté et poulet.

Quant à Juan, il a commandé un steak, frites et salade à la sauce champignon.

Je ne l'ai pas vu une seule fois boire une bière ou quelque chose d'alcoolisé.

Nous nous sommes quittés vers vingt-trois heures en nous promettant de nous revoir dans trois jours chez lui où aura lieu, si j'accepte le contrat ma première séance de bdsm.