Sortie à la plage

8 minutes de lecture

Mardi 23 décembre

On est déjà en Décembre ! Il fait froid, mais ça ne va pas nous empêcher d'aller à la plage. Nous avons pris le train jusqu'à Brighton, chose qui était bien marrante. Les autres passagers nous regardaient d'un air bizarre tant on rigolait. Après c'est pas vraiment notre faute si Matt a passé tout le trajet à faire des imitations de personnes célèbres !

Il est dix-huit heures et nous venons juste de nous étaler sur la plage. Il fait déjà nuit, mais ça ne va pas nous empêcher de nous amuser. La pleine lune commence tout juste à monter au dessus de la mer et une légère brise soulève mes cheveux. Nous nous installons derrière une dune pour être à l'abri du vent et commençons à assembler le nécessaire pour faire un feu.

"On a le droit de faire un feu de camp sur la plage ?

- Bien sûr que non, qu'est-ce que tu croies ? On est là pour faire la fête, pas pour suivre les règles à la lettre ! répond Matt en s'éloignant pour récupérer des bouts de bois qui se sont échoués sur la plage. D'ailleurs, ma grand-mère disait que c'est malsain de toujours suivre les règles.

- Ouais, renchérit Roxanne, et puis ya personne donc on va pouvoir faire une petite soirée tranquille entre amis !"

Vingt minutes plus tard, nous sommes assis autour d'un beau feu de camp à nous réchauffer les mains (car rappelons nous qu'on est maintenant en hiver et qu'il fait froid !!!).

"Bon alors, qu'est-ce qu'on mange ?

- Un fish'n'chips, vu qu'on est à la plage ?

- Bonne idée ça ! Les gars, vous y allez s'il vous plaît ? Emma et moi on va préparer la table. Les garçons se lèvent pour aller au fish'n'chips le plus proche. Roxanne se tourne vers moi. Alors, Emma, t'a quoi comme projets pour les vacances ?

- Eh ben, pas grand-chose...enfin, comme d'hab quoi...grand repas à n'en pas finir avec toute la famille, de longues promenades dans les bois ensuite... et du boulot... Et toi ?

- Enzo m'a invitée chez lui pour fêter le Réveillon...

- Quoi ? Vous en êtes à ce stade-là ???!!

- Oui, enfin, je n'ai pas encore accepté ni refusé. Je voulais t'en parler d'abord. Elle doit s'apercevoir de mon sourire géant car elle continue : tu penses que je devrais y aller, c'est ça ?

Je hoche la tête emphatiquement. Après, c'est ton choix, tu fais ce que tu veux.

- Ok, merci. Je vais y réfléchir... Elle me lance un regard espiègle. Tu sais jamais Emma, peut-être que Matt t'invitera !

Je lui frappe le bras et nous roulons toutes les deux dans le sable.

- Combien de fois dois-je te le répeter Roxanne, ya rien entre Matt et moi !! Laisse le sujet tomber, veux-tu ?

- Jamais, rigole-t-elle en se relevant. Comment le vois-tu pas ? Tiens, en parlant du loup..." Elle hoche la tête vers la droite et les garçons viennent nous rejoindre, des sacs en papier pleins de graisse dans les mains. L'air embaume le parfum du poisson pané et des frites, les étoiles sont sorties de derrière les nuages : je ne sais pas si je pourrais jamais être aussi heureuse et paisible que je suis maintenant.

"Ok, on a la bouffe, le feu, c'est bon, la soirée peut vraiment commencer ! s'écrie Théo, hurlant à la lune au-dessus de nous.

- Attends ! Il manque la musique ! Matt sort une enceinte Bluetooth et l'allume, déchirant le calme du soir. Une chanson douce se met à jouer, et je lance un regard surpris à Roxanne. Ce n'est pas du tout le genre de musique qu'écoute Matt.

- Oh non, râle Théo, tu vas pas encore nous faire chier avec des musiques somnifères ! Mets plutôt du rock ou un truc comme ça.

- Ok. Cette fois-ci, c'est 'I Love Rock'n'Roll' qui sort des enceintes et nous nous mettons à danser comme des malades, assis sur le sable froid de la plage de Brighton, à manger des fish'n'chips.

- C'est mieux ça !!!"

Une heure plus tard.

La musique (et nous, par conséquence) s'est adoucie un peu mais le feu continue à rugir tranquillement (et jusque-là, la police ne nous à pas viré de la plage). L'humeur s'est tournée à raconter des histoires plus ou moins drôles de notre enfance (comme, par exemple, la fois où Théo a pris un vieux retraité pour son père à l'aéroport quand il avait six ans, ou la fois où je me suis tellement goinfrée à l'apéro pendant une fête de famille que je n'avais pas faim pour le rôti ensuite et que j'ai humilié mes parents un max en vomissant sur la table - pour ma défense, j'avais sept ans, ok ! - ), mais maintenant, plus personne n'a rien à dire. Je ne sais même plus comment on est sensé rentrer vu qu'il n'y a plus de train avant demain matin. Et franchement je suis gelée.

"Brrr, qu'est-ce qu'il fait froid ! je m'exclame en frissonant.

- Faut qu'on bouge. Dernier arrivé à la mer est une poule mouillée !" répond Matt en se levant. Nous le suivons et courons comme des malades jusqu'à la mer. Je souris : courir, ça m'a toujours fait du bien (je ne fais pas partie de notre équipe de cross au lycée pour rien). Je me détends petit à petit et allonge mes foulées, rattrapant rapidement Matt. Reste plus que Théo à battre, et ça, ça va être plus dûr...

"Yes, la victoire est à moi ! crie Théo en levant les bras dans un grand V.

- Ouais mais c'est pas juste, râle Roxanne, vous êtes partis avant nous !

- Peut-être, mais qui dit que la vie est juste ?"

Roxanne laisse tomber le débat et se met à faire des roues sur le sable encore mouillé. Comme je n'ai jamais été douée en gymnastique, je sors mon portable et essaie tant bien que mal de prendre des photos (car, une soirée comme celle-ci, il ne faut pas l'oublier). Les gars se mettent à faire un concours de qui peut tenir un poirier le plus longtemps, avec de beaux échecs. M. Howartz, notre prof de sport, en serait fier.

"C'est qui qui gagne ? me demande Roxanne.

- Aucune idée, mais c'est bien drôle !!

- Les gars, c'est quoi le score ?

- C'est moi qui gagne pour l'instant, réponds la voix distortée par l'effort de Matt. Attendez, on a presque fini... C'est bon ! Qu'il y a-t-il ?

- Euh, juste on dort où ? Il est déja 22 heures et je commence à dormir debout. Et à ce que je vois, je ne suis pas la seule.

- Hôtel ?

- Ca serait pas plus simple de dormir dans une auberge de jeunesse ? propose Roxanne. Ou, meilleur encore, de dormir à la belle étoile ?

- Mais t'es folle ou quoi ? Tu veux qu'on choppe tous la crève ? On est en décembre, Roxanne, pas en juillet !! Et pour ton idée d'auberge de jeunesse, je ne suis pas sûr qu'elle est mieux car...

- Hôtel alors ? interrompt Théo impatiemment.

- Hôtel.

- Matt désolée de te déçevoir mais ça coûte hyper cher et je suis totalement fauchée...

- Je te payerai ta chambre.

- Euh...

- Garde ton fric, Edwards, répond ma meilleure amie, me sauvant de ma gêne. Emma, c'est mon cadeau. On va se prendre une belle chambre avec un grand lit et dormir comme des reines."

Nous nous mettons à la recherche d'un hôtel - chose difficile car Matt est très exigeant au point d'être débile -, espérant qu'il y aura encore deux chambres doubles de libre.

Le lendemain matin.

"Bien dormi, Emma ?" me demande Matt quand je le rejoins au petit-déjeuner. Je m'aperçois immédiatement que nous sommes seuls : Théo et Roxanne ne sont pas encore levés. Et que j'ai les cheveux en bataille car malheureusement les chambres d'hôtel ne viennent pas avec des brosses à cheveux gratos.

"Oui, merci, et toi ? T'a déjà pris combien de tasses de café pour être de si bonne humeur si tôt le matin ?

- Oh non, tu vas pas commencer !

- Combien ?

- Je sais pas moi, je compte pas !!

Je secoue ma tête et commence à mettre du Nutella sur ma gauffre, sous le regard de Matt.

- Quoi ?

- Quoi quoi ?

- Joue pas les malins, Matt. Pourquoi tu m'observes ?

- Parce que j'aime faire les choses qui me font plaisir...comme observer de jolies filles...

- Quel pervers ! J'essaie de masquer ma gêne.

- Ben quoi, faut se faire plaisir dans la vie, non ?

- Oui mais je ne crois pas que ta définition du mot 'plaisir' soit très correcte.

- C'est quoi la bonne définition alors, Madame Dictionnaire Larousse ?

Je lui lance un regard noir par dessus ma tasse de chocolat chaud. Il rigole, s'installant confortablement sur la banquette.

- Alors ?

Pour l'embêter, je sors mon portable et recherche la défintion (Larousse, bien évidemment) du mot 'plaisir'. Je choisis la plus décente.

- Plaisir : Ce qui plaît, divertit, procure à quelqu'un ce sentiment agréable de contentement.

Matt se penche sur la table pour voir mon écran. Attends, y'en a d'autres... Il prend mon portable et se met à lire : État de contentement que crée chez quelqu'un la satisfaction d'une tendance, d'un besoin, d'un désir ; S'emploie dans des formules de politesse pour exprimer un quelconque consentement, agrément ; Jouissance sexuelle, volupté...

- Ca suffit ! Rends-moi mon portable !

- Ok. Comme convenu, il me le rend, mais pas avant de m'avoir planté un baiser sur la joue.

- Matt !

- Oui ? Il sourit toujours, et je n'arrive pas à voir s'il me taquine et s'il est sérieux. Je change de tactique.

- Où sont les autres ?

- Je sais pas, Théo dormait à poings fermés quand je suis parti.

- Hmm. Tu crois que j'ai le temps pour une deuxième gauffre ?

- Sers-toi, espèce de grosse bouffe." Là, je sais qu'il plaisante. Je me détends et retourne au gaufrier, soulagée de pouvoir quitter la table un instant et remettre de l'ordre dans mes idées.

Il est onze heures, il fait à peine cinq degrès et nous sommes les seuls à nous promener dans les rues de Brighton. Le ciel est d'un gris beaucoup trop menaçant à mon goût. J'ai bien peur qu'on se prenne un orage sur la tête...

Les garçons courent dans tous les sens. Roxanne et moi nous promenons bras dessus bras dessous en chantant à fond 'Just My Type' de The Vamps. Rassurez-moi vous connaissez ce groupe. C'est le meilleur Boys band de tous les temps ! Avec New Hope Club et One Direction bien sûr ! Notre train est dans moins d'une heure et on a encore deux bons kilomètres à faire. J'imagine qu'il va falloir que l'on accélère le rythme si on ne veut pas le louper.

" Bon, on fait quoi maintenant ? demande cet impatient de Matt.

- J'ai un jeu de cartes ! Vous voulez jouer au pouilleu ?

- Trop ! Roxanne tu distribues !

- Tu rêves Théo ! C'est Matt qui va le faire. Ca va l'occuper !

- Mais c'est tout le temps moi !

- Tu perds tout le temps !

- C'est faux ! Et depuis quand tu t'en prends à moi Emma ?

- Depuis toujours mon coco !

- La poisse...

- Allez Matt, j'aimerai bien avoir commencé une partie avant d'être arrivée à la maison. Si tu vois ce que je veux dire.

- C'est bon, tranquille, c'est les vacances. Destresse Roro.

- Abuses pas, tu sais que je déteste les diminutifs. Surtout Roro.

- Oups... pardon Roro.

- Bon Matt, t'arrètes d'enquiquiner Roxanne ?!

- Oui M'sieur Théo."

Comme d'habitude j'ai encore gagné et sans surprise Matt a perdu. Bref, encore un bon moment entre potes !

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