Serment d'hypocrite

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Le médecin était finalement venu à sa seconde convocation, les solaires s'étaient demandées s'il viendrait finalement. On l'avait installé dans la salle d'interrogatoire et il attendait depuis.

Tsadir est certaine d'une chose : il se doute qu'on a trouvé quelque chose et que quelqu'un de son service a parlé. De-Montergny insiste pour être le second interrogateur dans la salle aux côtés de Tsadir ; il veut voir la méthode, qualifiée de magique par les hommes, qu'emploie le duo extra-planétaire.

À cette nouvelle, Ney s'installe immédiatement dans la salle d'observation : elle veut pouvoir observer le médecin avant l'interrogatoire, étudier certain signes et comprendre son expression corporelle. L'homme est dans un état de stress très prononcé, mais il s'évertue à le masquer.

Quelques minutes plus tard, les deux interrogateurs entrent dans la salle et s'installent en face du docteur Meline. Ils se présentent et commencent à lui expliquer la raison de sa venue. L'homme se ferme rapidement.

Tsadir guidée par Ney, travaille l'homme pendant de nombreuses minutes. La plupart des premières questions ne font pas sens pour De-Montergny : il ne s'agit que de question d'étalonnage. Pour Ney, il s'agit d'abord de comprendre son fonctionnement, ses réactions. Ensuite, le couple travaille à lui insérer une idée dans l'esprit : il s'agit de lui faire croire qu'ils savent déjà, qu'ils sont là pour lui donner une dernière chance et, pour anticiper le brouillage induit par d'éventuelles menaces de l'équipe de Prest, qu'ils sont bien plus puissants et qu'ils peuvent le protéger ou le détruire d'une pensée.

Évidemment, il n'est pas question de faire entrer cette idée de force, il est nécessaire qu'elle naisse “d'elle-même” dans la tête de cet homme. Une manipulation délicate que Ney doit effectuer à distance. Tsadir se débrouille bien, elle a l'habitude de ce genre d’entretien, probablement parce qu'elle a déjà dû interroger plus d'une personne au cours de sa carrière.

Le travail dure plus de quarante-cinq minutes et le directeur commence à se lasser un peu. Heureusement pour lui, Tsadir lui propose de faire une pause quelques minutes. C'est nécessaire pour que les idées de Ney fassent leur chemin. Le directeur accepte et lui propose un café qu'elle accepte.

L'esprit de l'homme seul continue de travailler et les suggestions furtives transmises par Tsadir progressent lentement mais sûrement. Au bout de quelques minutes de solitudes, Ney indique à sa coéquipière que le médecin va accoucher. Ce dernier montre en effet les signes signifiant qu'il a accepté l'inévitable et que mentir ne lui permet même plus d'acheter du temps.

Quand les deux interrogateurs entrent à nouveau, l'homme ne dit pas un seul mot, mais ses yeux, aux bords des larmes, trahissent sa culpabilité. La cyborg sait quels mots prononcer et quelques phrases plus tard, l'homme se rend et avoue avoir agit sous les ordres d'onusiens. C'est le chef du contre-terrorisme qui leur a dit que rien ne devait filtrer, qu'il en allait de la sécurité de la région. Il leur a bien fait comprendre que pour maintenir le secret, il ferait tout ce qu'il faudrait.

Ainsi, Meline dû maintenir l'enfant dans un coma artificiel pendant ces nombreux mois, jusqu'à ce que les hommes de Prest viennent enfin le récupérer. Il n'a pas osé alors leur demander pourquoi.

Tsadir demande les raisons pour lesquelles l'enfant devait absolument être inconscient : était-il souffrant ? Avait-il une blessure particulière ? Le docteur répond que physiquement Alexandre était en très bonne santé. Au départ bien sûr : rester immobile aussi longtemps a des effets particulièrement difficiles à inverser sur le système musculaire et osseux, entre autre. Mais l'enfant allait bien quand il a été admis. Il venait certes de faire une tentative de suicide, encore qu'il reste possible que cette information soit aussi une invention de Prest, mais il était en bonne santé.

Le directeur et Tsadir tentent d'aller plus loin, mais Ney sait déjà que le médecin à tout avoué : sa respiration plus calme, l'irrigation sanguine de son visage et de ses mains moins tendues… Au final, après une heure de plus, l'affaire reste au point mort.

Jusqu'à ce fameux message reçu par De-Montergny.

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