Attraction

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Les recherches de Trend avaient abouti sur un piratage des données de Greenstar sur Callisto. La nouvelle rassure évidemment la Game Master, mais elle soulève d'autres questions. D'une part, s'il est aussi aisé de falsifier les informations de ses cercles, combien d'autres missions du genre ont été menées par ses enfants à son nez ?

Pour Trend, il serait très important d'aller vérifier sur place, dans les locaux de Novo Memoria. Car avec les IA fortes qui veillent sur les flux réseaux, le piratage a probablement été perpétré physiquement. D'ordinaire, les sociétés qui gèrent les informations des solaires sont particulièrement vigilantes et très pointilleuses sur la sécurité. Ce n'est pas n'importe qui entre dans ces structures et une modification non autorisée serait probablement repérée rapidement.

Tsadir confirme ces faits : elle a elle-même travaillée pour une de ces sociétés et la sécurité est probablement plus importante encore que celle d'un porte-nef militaire, et sans pousser l'emphase trop loin. Maintenant, New Leanor est lointaine, il faudrait plus de deux semaines pour un vaisseau et avec un adversaire aussi fort, l'upload n'est probablement pas la meilleure idée s'il s'attent à leur arrivée.

Dans un premier temps, prévenir Aesir serait une bonne idée, mais le Solar Wardner ne tiens pas à mêler plus la corporation dans cette affaire, surtout pas Aesir en fait. La réputation sulfureuse de la corporation au près du Solar Wardner témoigne du nombre d'affaire impliquant certains absolutioniste en roue libre sur lesquelles il a pu travailler.

Zuko s'avance et annonce aux deux autres qu'elle a une solution pour le voyage : Greenstar a besoin de se racheter si elle ne souhaite pas perdre tout ses points. Elle assure que ce n'est pas une mauvaise fille et que d'ordinaire c'est une agent de niveau trois qui possède beaucoup de “skill”. Zuko elle-même sera là pour les épauler. Et puis du coup, ils pourraient se rendre immédiatement sur le point de livraison de Verner par la même occasion, voir s'ils ne trouveraient pas quelque chose.

A contre-cœur, Tsadir accepte et Trend leur indique qu'il a demandé une navette pour l'orbite. Pour des raisons bassement matérielles en fait : en haut, se procurer des armes ne pose pas de problème et le code de verrouillage sur l'enveloppe de Tsadir sera levé.

Les installations orbitales martiennes ne sont pas sous la même juridiction que les colonies au sol pour des raisons pratiques. En effet, Mars est un point de passage régulièrement utilisé et ce malgré le fait que les voyages directs sont, de loin, plus rentables que les vols avec escales. De ce fait, l'ensemble des stations orbitales de la planète bénéficient des lois les plus courantes dans le système solaire pour éviter des quiproquos gênants. Ainsi, si à la surface l'armement létal est strictement interdit et l'équipement neutralisant réservé aux forces de sécurité, il est permis de posséder une arme dans la zone orbitale tant qu'elle répond aux critères de sécurité – ce terme fait toujours rire Tsadir – en vigueur, c'est à dire qu'elle ne fait pas de trous dans les murs et qu'elle ne peut pas provoquer un blackout de la station ou d'une partie de la station. Ceci exclue de fait l'armement lourd, les armes plasma, les IEM et autres joyeux engins de morts à même d'apporter l'enfer dans les cieux.

Le groupe se dirige donc vers la navette. Il s'agit d'un engin SSTO, capable d'atteindre l'orbite sans larguer d'étage ni de pièce mécanique pour s'alléger pendant le vol. En fait, sur Mars, les lanceurs traditionnels qui ont besoins de plusieurs étages ne sont plus vraiment utilisés.

La navette réquisitionnée par le Solar Wardner est vide. Trend prend place au poste de pilotage et branche son interface neurale. Tsadir s'assied sur le siège du copilote qui, il faut bien l'avouer, ne possède pas beaucoup de contrôles. Juste derrière eux, sur les sièges réservés au reste du personnel naviguant, Zuko et sa protégée s'installent.

Trend demande alors le transfert de la navette sur le pas de tir. Au bout de quelques minutes, le vaisseau avance sur des rails et atteint la large dalle en béton sur laquelle circule un fluide noir destiné à absorber l'impact des jets des tuyères lors du décollage.

La navette se dresse alors lentement comme un symbole de puissance. Au fur et à mesure de l'inclinaison de l'appareil, les sièges s'inclinent aussi légèrement pour maintenir la hauteur des genoux en dessous de la tête.

Le compte à rebours est annoncé et à sa fin une poussée formidable plaque tous les occupant au fond de leurs sièges, sanglés. L'appareil tremble et s'élève d'abord lentement puis de plus en plus rapidement avec cette poussée constante de deux bons “g” qui viennent s'additionner à la gravité martienne.

Au fil du vol le vaisseau s'incline sur l'horizon et en quelques minutes, il est parfaitement parallèle à la surface du sol à plusieurs dizaines de kilomètres en dessous. Le vaisseau continuant d'accélérer à un rythme incroyable, l'équipage a toujours cette étrange impression d'être allongée le vaisseau en position verticale. La perte de la gravité martienne n'était que faiblement ressentie.

Finalement, le vaisseau est en orbite et les réacteurs s'éteignent progressivement, l'apesanteur gagnant à nouveau sur la gravité. Prochaine étape : la station Startis dont le rendez-vous est prévu dans quatorze minutes.

Le vol se déroule dans un calme déconcertant, l'équipe pensive réfléchis à ce qu'elle va faire une fois sur la station. À quoi seront-ils confrontés sur place ? Quel équipement prendre ? Est-ce l'aube d'une nouvelle guerre ? À cette dernière question Tsadir peut déjà répondre que non : la grande Marth, l'Iron Lady d'Aesir l'avait promis : il n'y aura pas d'autre guerre.

Le vaisseau vide, transporte d'ordinaire deux vingtaines de passagers. Là avec seulement quatre passagers, ces ressources ont été employées avec une efficacité de moins de 10%. Un beau gâchis dû à la précipitation du Solar Wardner. Pourtant ces solaires sont choisis pour leur capacité : leur sens éthique et moral pèsent la totalité de leurs actions. Qu'est-ce que qui justifie une telle débauche de moyens ? Zuko reconsidère les nombreux paramètres de l'affaire : on a détourné l'une de ses enfants en piratant directement la banque de donnée d'une des entreprises les mieux protégées de Callisto ; on a enlevé ou fait évader un homme depuis le quartier diplomatique d'Elysium. L'affaire porte, de ce qu'elle a pu inférer, jusqu'à la Terre. Non, ce n'est pas une débauche de moyens, quelque chose de grave va se produire, ou s'est déjà produit. Quelque chose qui requiert la présence d'un Wardner de surcroît. Dans son esprit un gigantesque panneau “Danger” s'allume de millions d'étoiles.

L'amarrage à la station s'effectue sans incident. L'équipe débarque dans la section zéro “g” et se déplace vers l'ascenseur, qui ressemble plus à une sorte de centrifugeuse, pour rejoindre la grande section circulaire en rotation en bas, car cet ascenseur semble plus descendre que monter. Enfin, ils arrivent dans la grande rue qui fait le tour de la station. Les nombreuses sections – délimitées par les lourdes portes blindées prêtes à se refermer au premier signe de décompression – grouillent de vie, voyageurs ou habitants.

Trend les conduits vers le centre de sécurité et se présente aux forces en présence. Il leur demande l'accès au constructeur universel de la station et l'autorisation d'accéder à l'armurerie. Évidemment, les hommes refusent au premier contact, mais les certificats numériques fournis par le Solar mettent fin à toute contestation.

C'est l'heure de faire les courses.

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