Sous le toit du monde

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La chimère avait installé son matériel ; aligné la première antenne vers les bureaux onusiens ; la seconde vers le sommet de The Shard. Plus tard, Ney irait placer une antenne relais là-haut à plus de trois cents mètres du sol.

Les éléments placés discrètement, Ney utilise le fusil à traceur et commence à marquer les véhicules onusiens stationnés devant les bureaux. Chaque traceur file à une vitesse presque supersonique. Bien que la chimère n'ait aucune formation de tireur d'élite, chaque tir est un succès : en fait, avec l'arme qu'elle utilise, il n'est même pas nécessaire de savoir viser.

Les projectiles eux-mêmes sont capables d'altérer leur trajectoire grâce à de micros ailettes et déploient de minis aérofreins pour freiner considérablement avant l'impact. Le toucher est doux et pratiquement silencieux. Une fois la vingtaine de marqueur installé, Ney se prépare pour redescendre, enclenchant le processus d'autodestruction de l'arme qui tombe en une poussière noire que le vent emporte rapidement.

La semi-renarde laisse alors l'instance de Mahertis gérer l'intrusion informatique et, après avoir ingurgité une bonne dose de gel nutritif, elle retourne à la voie ferrée, repartant pour deux kilomètres de marche sous le couvert de son brouillard utilitaire.

Il est déjà 5 heures du matin et les plus matinaux des londoniens commencent déjà à s'affairer. Un bloc traversé plus tard et la voila à la base de l'une des plus grandes tours de la capitale. Ses mains gecko adhèrent même au verre et, pour réduire les chances de se faire repérer et elle suit l'un des renfoncements qui monte jusqu'au sommet.

À mesure qu'elle monte le vent glacé souffle de plus en plus fort. Elle finit par s'arrêter à mis-chemin, enfilant sa cape de camouflage et repliant son essaim de foglet. Puis reprenant son ascension, elle repense déjà au trajet retour et à l'imposante combinaison sous-marine.

Atteignant enfin le sommet, Ney déploie la dernière antenne. Il s'agit d'un modèle un peu particulier, capable de s'orienter seul et pouvant, de sa position, couvrir tout la partie nord de Londres et la proche banlieue. Et pour y arriver, nul besoin d'une forte puissance, chaque connexion est en point à point, par ces fameux lasers. Seuls les traceurs utiliseront une émission omnidirectionnelle, reposant sur un infrarouge très précis et codant les coordonnées reçus par le système de positionnement global avec un masque dont le cycle devrait tenir au moins une journée avant de boucler.

Ney décide d'attendre un peu là-haut et de profiter de la vue. Leur réseau clandestin commence à prendre de l'ampleur. Si les traceurs n'ont qu'une durée de vie de 80 heures, le reste du réseau dispose d'une autonomie pratiquement illimitée, alimentée en recyclant les ondes radios à travers leur antenne dans cette débauche de réseau aérien. Enfin, Mahertis envoie le signal indiquant que toutes les connexions sont opérationnelles.

Il est donc temps d'y aller. La petite créature redescend sans que personne ne s'aperçoive de sa présence. Puis, suivant une dernière fois la voie ferrée, elle revient sur ses pas et rejoint la Bargehouse et son ponton protecteur. Elle range sa cape dans le sac de transport et enfile à nouveau la lourde combinaison.

Dans ce sens le chemin sera bien plus long, mais elle restera à l'abris sous l'eau, dans cet environnement reposant.

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