Le petit village de Pajovent

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 Le soleil d’été chauffait les pavés des rues de Pajovent, une petite bourgade tranquille, trop tranquille, où la vie suivait calmement son court jour après jour, sans que rien ni personne ne vienne perturber la quiétude de ses habitants. Tout le monde ici était souriant et dans la rue, on se saluait tous les jours avec de grands sourires. Les habitants de Pajovent étaient très fiers de leur ville et pour eux, il y avait de quoi l’être ! Dans ce village, où l’on trouvait comme dans tant d’autres, moult petits commerces : boulangers, épiciers, fleuristes, marchands de tabac … on se passionnait surtout pour la magnifique bibliothèque municipale qui trônait au cœur du centre-ville et pour l’école publique, nouvellement rénovée, où les professeurs exerçaient leur métier avec amour et passion. La population vantait les mérites de la culture et de l’éducation et au cours du dernier siècle, aucun crime aussi mineur fût-il, n’avait été recensé dans l’enceinte du village.

 Si tout le monde semblait parfaitement satisfait de l’ambiance saine et bon enfant qui régnait dans le village, Annabelle Arch et Lucie Doyle, elles, rêvaient d’extraordinaire et d’aventures !

 Annabelle était une jeune fille de 12 ans et était plus jeune que sa meilleure amie, de quelques mois seulement. Comme Lucie n’avait peur de rien (du moins, c’est ce qu’elle prétendait !) Annabelle lui vouait une admiration sans bornes ! Elle aussi, aurait aimé être aussi courageuse, intrépide et entreprenante que son amie… D’une certaine façon, elle l’était, mais il y avait toujours en elle cette petite part de frayeur, cette petite crainte, cette appréhension face à l’inconnu dont Lucie semblait, elle, être totalement dépourvue. Contrairement à son amie, Annabelle avait un visage poupin, à la peau fine et au teint blanc et rosé. Sous ses yeux, juste à la frontière des pommettes courraient quelques tâches de rousseurs qui lui conféraient un air candide et ingénu. Lucie, quant à elle, était plus grande et plus élancée que son amie et semblait déjà arborer tous les traits de l’adolescence, tant physiquement que psychologiquement. Elle avait de grands yeux clairs qui contrastaient avec la noirceur de ses longs cheveux de jais. Son visage était comme éclairé par une éternelle lueur et ses yeux ruisselaient d’un bleu luminescent, comme un ciel d’été.

 Depuis sa plus tendre enfance, Annabelle avait toujours rêvé de voir un fantôme flotter devant ses yeux. Les histoires d’épouvante la fascinaient, tout comme Lucie. Bien des soirs après l’école, les deux amies fidèles et inséparables (et ce depuis leurs débuts à l’école primaire) se retrouvaient, chez l’une ou chez l’autre, pour se raconter des histoires qui jour après jour, mois après mois, année après année, se voulaient toujours plus lugubres. Comme elles avaient depuis longtemps épuisé le stock de livres fantastiques de la bibliothèque, elles avaient désormais recours à la plus grande librairie qui soit : leur imagination ! Et les histoires qui naissaient de leurs esprits éternellement féconds, étaient d’une si grande qualité, d’une si grande inventivité, que déjà leurs parents se vantaient d’avoir pour filles de futures petites écrivaines. Leur passion pour les fantômes, les morts vivants, et tous ces démons qui hantent les cauchemars aurait pu, comme bien d’autres filles et garçons de leur âge en rester là, au stade de simples histoires que l’on se raconte le soir pour mieux frissonner au moment du coucher… mais un jour d’été, quelques aurores avant les grandes vacances, les deux amies décidèrent qu’il était grand temps pour elles de ne plus seulement se raconter ces histoires mais de les vivre !

 Le soir où tout commença, le village était enveloppé d’une douce et agréable chaleur estivale. Cette période de l’année, Annabelle et Lucie l’attendaient avec impatience, comme tous les enfants du village, ou presque. Comme l’année scolaire touchait à sa fin, il n’y avait plus d’interrogations écrites, ni de devoirs à faire à la maison et souvent le soir avant le déclin du soleil, tous les enfants se retrouvaient pour jouer ensemble. Bientôt, tous seraient libres de jouer et de vagabonder à leur gré deux mois durant.

 Mais Annabelle et Lucie, dont les cœurs brûlaient d’une grande flamme aventurière, n’avaient absolument pas envie d’attendre !

 Un beau jour en fin d’après-midi, tous les enfants, avec l’autorisation de leurs parents, se retrouvèrent dans le petit parc du village et sur les terrains de basket pour s’amuser ensemble. Au bout de quelques minutes seulement, les filles s’éclipsèrent discrètement, bien décidées à partir explorer la ville en quête de véritables fantômes. Mais elles ignoraient encore complètement dans quelle effroyable aventure elles s’apprêtaient à se lancer.

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