Chapitre 1 - Cité d'Om

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La cité où vivait Kalina était blanche. Tout était immaculé, lisse, et grand à Om. C’était la cité des gardiens, le temple principal avait été érigé pour protéger les textes sacrés des origines ; une suite de livres qui expliquait la Genèse de leur Histoire. Les pavés des rues propres et doux, ainsi que les murs ne portaient aucun stigmate du temps passé. C'était une ville d'hommes et de femmes libres.

Kalina avait retrouvé ses amis, Uly, Eris et Iris. Ils étaient si soulagés de la voir, après l'avoir cherchée des heures en criant son nom dans la forêt.

- Il faut vite rentrer Kalina, sinon tout le monde saura que nous ne sommes pas restés dans la cité ! Dépêche-toi ! s’exclama Uly.

Cette cité existait comme une place forte dirigeante du reste de leur sphère. Celle-ci était frontalière avec deux autres nations ; l'Empire d'Urmak et le Royaume des Brahis.

Au Nord les Brahis vivaient en harmonie dans un paisible royaume de paysans, fermiers, et éleveurs qui avaient jadis pris les armes pour leur liberté. Aujourd’hui ils avaient une armée peu nombreuse et disparate, mais disposaient du soutien éternel de la cité d’Om. Le Roi possédait peu d'influence dans son Royaume, prônant l'amour et la famille.

Ils produisaient eux-mêmes tout ce dont ils avaient besoin. Leur sphère était formée de grandes étendues de plaines, à travers lesquelles ruisselaient des douzaines et des douzaines de rivières et de fleuves. Ils vivaient tous aux bords des rives paisibles, établis en quelques villes et villages éparpillés.

À l’est s’étendait l’empire d'Umark, une atmosphère bien différente régnait de ce côté-ci du continent. L’empire s'allongeait aux frontières de la sphère de la Cité par la grande Fôret de Barball. La politique récente semblait d’autant plus agressive que lors des décennies précédentes.

Aux prémices, Om était une immense sphère qui unifiait tout le continent. Un gardien se détacha jadis de celle-ci pour créer sa propre cité, indépendante et belliqueuse. Cela faisait des siècles que les deux s’affrontaient indéfiniment, ils avaient établis la paix quelques années au paravent, une idylle de courte durée. L'Empereur par nature agressif et terriblement fort, désirait conquérir le reste du monde.

Dans la cité d’Om les gens vivaient pour leur métier, chacun disposait d’une tâche bien définie et pouvait trouver sa place dans la société. Ils tendaient vers une utopie, mais les apparences cachaient une politique bien douteuse. La cité fonctionnait, ainsi que toute sa sphère, sur deux piliers essentiels, la famille et la nature. La lignée dirigeante, nommée les Sigal, fut la première désignée pour protéger les textes sacrés. Ils étaient les intendants généraux.

Celle-ci n’avait pas le pouvoir comme dans l’empire d'Urmak, selon les générations elle se mêlait de différente façon à la vie politique de la sphère. C’était le rôle du Conseille la Perle, des hommes et des femmes gardiens du savoir de chaque ville de la sphère pour prendre des décisions importantes.

Partout aucune religion ne se distinguait, quelques groupuscules prônaient certains dieux païens. La croyance se dirigeait plutôt vers le Souffle de vie. Difficile à définir, pour certains ce n’était qu’un frisson, pour d’autre c’était la capacité de déplacer des montagnes. Le monde tout entier croyait que lors de sa création par le souffle ; l’essence de la vie s’était répandue en chaque être. Et que lorsque cette énergie pure était canalisée, elle pouvait être guidée.

Chacun avait sa propre interprétation, certains érigeaient des temples, faisaient des offrandes tandis que d’autres n’en parlaient jamais. Certaines personnes donc pouvaient maitriser le souffle, elle disposait alors d’un grand pouvoir. Seul un long entrainement précédait son contrôle. Tout le monde n’était pas disposé à s’en servir, par manque de pratique, manque d’écoute et surtout manque de sensibilité.

Le souffle était fragile, il s’effaçait si on en approchait trop brutalement. Il n'était ni matière ni esprit, c'était un Souffle primordial crée perpétuellement par l’univers, une vitalité, une onde en évolution constante.

Se l’approprier demeurait très compliqué, on pouvait facilement retourner le Souffle de vie contre soi. C'était une force instable et beaucoup ne voulait pas en entendre parler par peur.

Kalina était une enfant exemplaire, attentive, curieuse et inventive. La cité entière se transformait en terrain de jeux. Elle dirigeait ses amis, elle qui décidait de ce qu’ils faisaient et où ils allaient. Elle grandit avec Uly, Iris et Eris. Uly était le cousin de Kalina, c’était son plus grand ami, elle et lui étaient comme les deux piliers de la cité d’Om, inséparables et complémentaires. Il était le fils de Damaris la sœur de la mère de Kalina : Akeldama.

Iris et Eris étaient deux sœurs jumelles totalement contradictoires... Elles étaient les filles d’un des gardiens du savoir de la nature. Iris douce et calme, même assez silencieuse, adorait regarder Kalina, la suivant sans cesse. Eris, elle était plutôt tout le contraire, elle se trouvait souvent en conflit. Il fallait qu’elle ait un mot à dire, mais elle était tout aussi attachante.

Le quatuor se retrouvait dès qu'ils le pouvaient pour jouer ensemble.

Les journées ne ressemblaient jamais, elle trouvait toujours une occupation. Sa curiosité l’amenait à s’intéresser à tout. Elle passait beaucoup de temps auprès des gardiens, à les observer et à apprendre d’eux. Ils connaissaient tous fort bien Kalina, la plupart appréciaient sa présence, bien qu’un peu envahissante.

Kalina avait une grande sœur, Keana. Leur relation avait été compliquée. Keana était vouée, par sa naissance, à devenir l’Intendante. Leurs parents étaient donc beaucoup plus regardants concernant l’éducation stricte de sa sœur ainée.

Keana reflétait tout ce qu’elle ne serait jamais, elle transpirait la grâce, la beauté et la perspicacité. Elle l’enviait souvent, mais elle s'en voyait heureuse et fière d’être de sa famille. Les deux jeunes filles avaient peu d’écart, et jouaient rarement ensemble. Kalina était demandeuse, mais Keana devait faire face à d’autres responsabilités et suivait ses parents pour en apprendre davantage sur le rôle d’intendant. Cela faisait déjà quelques lunes qu'elle était partie poursuivre sa formation.

Pour l'heure Kalina avait du mal à penser à autre chose qu’à ce garçon. Il l’avait effrayée puis inspirée. Quelle contradiction ! Elle l’avait ressenti dans tout son corps. Comme si elle le connaissait depuis toujours, un lien spécial s’était créé. Elle espérait vraiment pouvoir le revoir.

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