Nicolas ou le mec qui avait peine à articuler.

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Tes copines te racontent leurs fabuleux week-ends en amoureux pour la Saint-Valentin et toi tu es là à attendre...Attendre que Brad Pitt ne daigne sonner à ta porte. Puis, un jour, tu te réveilles et tu as 25 ans...Et pas de mec pour autant.Tu te dis alors que cette situation doit cesser au plus vite.


Jeudi 15 janvier, 18h36 : c'est simple, une solution s'offre à moi : Je dégaine mon smartphone aussi vite que l'éclair et m'inscris sur un site de dating américain.

A peine quelques lignes écrites sur mon profil, je reçois un message d'un charmant garçon prénommé Nicolas. Étudiant en médecine, le jeune homme me parait distingué. Il s'exprime correctement, halleluyah ! Et demande à faire plus ample connaissance, j'accepte. En 30 minutes de discussion, le feeling passe. Je passe en revue ses photos en scrutant le moindre détail !

Couleur ébène, mâchoire sexy, jolies proportions et regard ténébreux, je persiste et valide. Je vais même encore plus loin en lui demandant son numéro de téléphone. Il me le donne. Par peur de me faire catfisher, il fallait que je vérifie le dernier élément clef : sa voix... Ouf, me voilà rassurée... Il me demande si je suis disponible la semaine prochaine. Nous convenons d'un premier date.

Jour J : je dégaine mon pantalon 70's qui me fait un cul d'enfer et ma petite blouse couleur lila col lavallière shoppée la semaine dernière en soldes ! Je traverse le boulevard Voltaire et reçois un message : "je suis arrivé, can't wait ;)"

En retard, j'adopte une allure pressée. Je profite d'un rétroviseur pour me refaire une beauté. Je secoue mes boucles, mets en évidence mon décolleté timide et avance.

J'entre dans le bar, je ne le vois pas. "Mais merde", je me retrouve là, au milieu du bar à me faire zieuter par le barman. C'est vrai, j'avais l'air stupide. Je regardais autour de moi et rien.

Serveur : "Le jeune homme est déjà installé, il est juste derrière, il vous attend."

Ok, ça y est, je le vois, il me parait conforme aux photos mais un tantinet trop petit... Voilà les joies d'une gazelle d'1m72 sans talons compris...

Au fil de la discussion, je me dis qu'il est bien trop sérieux pour moi, en plus d'avaler ses mots. J'en comprends d'ailleurs un sur deux. J'ai honte. Je demande souvent à répéter et lui me dit souvent "qu'il ne comprend pas". Il ne comprend pas pourquoi "je porte mon sac à main comme une pochette", ça l'hérisse... et je le ressens ! Quelle rigidité !

Le moment de l'addition se pointe : "Désolée, nous ne prenons pas la carte en dessous de 10euros". Moment quelque peu gênant... aucun de nous n'avait prévu du liquide. On se rend donc au distributeur à quelques mètres du bar. Il retire 20 euros et je fais de même. Il faut avouer que je ne savais pas qui allait payer. Peu importe, je comptais de toute manière, payer ma part.

Je tends le billet au serveur. Et je paie finalement pour nous deux. Surpris, il me remercie et nous avançons jusqu'au métro...

Verdict ?

Ce n'est évidemment pas l'homme de ma vie. Petit, peu d'humour, rigide... Cela dit, je décide quand même de le revoir.


Second date de 45 min dans un bar du 10e arrondissement de Paris. L'ambiance y était plus décontracté et lui aussi... malgré de lourds moments de silence où il répète sans cesse: "Qu'est-ce qu'il y a ? Je ne comprends pas"

Il y a RIEN, rien qui ne se passe mon coco ! Il est bien là le problème ! En bref, il paie l'addition et nous voilà partis... Arrivés au métro, il me demande s'il peut m'embrasser... dans un couloir de métro qui puait le pipi ! Quel culot, on s'était vu à deux reprises, seulement ! Sans aucun signe d'intérêt pour ma part.

Je réponds alors que c'est bien trop tôt pour moi. C'était clair dans ma tête, je ne voulais plus le revoir.

Dimanche 17 février, mes hormones travaillent. Il me propose un ciné et j'accepte. On se chamaille sur le choix du film. Lui veut le blockbuster américain et moi le petit film français. Je finis par gagner. On fait ensuite la queue pour la billetterie, sauf que lui se place délibérément sur la borne d'à côté, sans doute pour ne pas avoir à payer ma place... Digne d'un gentleman des temps modernes !

Je paie ma place. Aucune borne ne fonctionne pour la sienne, je finis par la lui payer. Je le sens inconfortable. Au cinéma, il tente quelques rapprochements. Le salaud, il n' y avait absolument aucune connexion entre nous, pourtant il n'hesitait pas à me caresser le bras.

Fin du film, nous sortons du cinéma, le film n'était "pas trop mal" selon lui. On se dispute ensuite sur quelques blockbusters américains pour lesquels je suis insensible. Encore une fois, "il ne comprend pas". Il m'attrape tout de même la main et demande à m'embrasser. Je refuse et me sens désolée car je n'en ressens pas l'envie. En plus de ça, je le trouvais drôlement coincé...

Situation tendue : Il me fait à nouveau cette réflexion sur la manière dont je porte mon sac... ça en est trop ! Voilà pourquoi je préfère être seule. Je veux que personne ne m'impose sa manière de faire, c'est à prendre ou à laisser.

Désespérée, je n'ai qu'une seule envie c'est de rentrer chez moi. Nous rentrons dans le métro. Il quitte le premier.Ouf...Quelle plaie !

Assise, je vois que devant moi, se tient un jeune homme qui me regarde. Quelques sourires lancés, il me parait simple et heureux.

Arrêt Dugommier: Il sort et me sourit. La journée n'a finalement pas été si terrible qe ça...


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