Scène 4 : Bertrand

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...Bonjour ? Bonjour. C’est ici pour...oui ? Ah, très bien. Bon, faisons vite si vous me permettez, j’ai beaucoup de travail, je suis un homme très occupé vous savez… Alors je m’appelle Bertrand, et je suis, vous savez, ornithologue… A la base j’étais venu dans ce trou paumé, là, Beckwiller, car j’ai entendu dire qu’on trouvait dans ses forêts un spécimen des plus rares et des plus fascinant : l’Erithacus Rubeluca, et vous savez, je rêve depuis si longtemps de pouvoir l’observer et l’étudier… Donc j’étais de passage dans la forêt, je m’étais abritée dans une petite cabane servant d’observatoire à oiseaux, vous savez… Alors j’ai vu plein des choses : des Picus Viridis, des Corvus Corone, Garrulus Glandarius, et autres Columbia Livia… J’ai attendu longtemps, très longtemps vous savez, dans cette cabane, j’ai bien cru que jamais… Et là, au moment où je commençais à sérieusement désespérer, et où je m’apprêtais même à ranger mes affaires et partir, qu’est-ce que je vois se poser sur une branche non loin ? Mais oui ! C’était bien le...l’Erithacus Rubeluca ! Alors ni une ni deux, vous imaginez bien, je sors mon carnet, mes crayons, et je commence à faire des croquis… Et là un énorme BOUM ! Sortit de nulle part ! Et… Et… L’Erithacus Rubeluca… Envolé… Parti, fini ! Alors… Alors, même si j’étais très triste et déçu, vous savez… J’ai quand même au moins voulu savoir ce que c’était que ce bruit que je venais d’entendre… Enfin, il était si fort que je pense que toute la forêt l’a entendu, vous savez… Donc moi je sors de mon abri, je me dirige en direction du bruit… Et là je commence à entendre un gars crier, je sais pas trop pourquoi, une histoire de match et de paillettes… Alors j’arrive jusqu’à un coin de la forêt où là je vois un homme à terre, qui avait l’air...mort… Et puis il y avait aussi le garde-forestier, d’autres gens du village que je connaissais, et une policière assez… Assez… Bon, voilà quoi. Et oui, c’est bien là que je remarque que le mec à terre, là… Ah bah il était mort, bien mort… Moi vous savez, les cadavres ce n’est pour ainsi dire pas vraiment ma tasse de thé, alors je m’apprêtais à repartir dans ma cabane quand soudain… Quand soudain… Ce que j’ai vu… ! S-Si vous saviez ce que j’ai… ! L…L’Erithacus Rubeluca, là, qui vient se poser sur le torse de la victime… ! C’était splendide, splendide, monsieur l’agent ! Un portrait si beau, si symbolique… La vie et la mort unies sur une même image… Heum ! Oui, enfin, heu, c’est tout ce que je sais au sujet de l’incident. Je vais… Je vais donc vous laisser, oui ? J’ai encore beaucoup de photos et de croquis à trier… Oui, au revoir, au revoir.

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