Scène 1 : Jean

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C’est bien ici pour l’témoignage ? Ouais ? Bon. Bin b’jour, hein, m’sieur l’agent. Moi, j’suis Jean, ou p’tit Jean pour les intimes, si vous préférez ! J’suis l’garde forestier ici, là, à Beckwiller. ‘Savez la forêt ça me connais bien, hein ! Bin pour tout vous dire, j’y vis, en fait, avec ma chieuse de fille, là, Christiane. Bah c’est une ado je vous dis, alors forcément elle est invivable ! Et puis vous savez, moi, les gosses… Mais je l’aime quand même, allez pas vous imaginer le contraire ! Enfait y’a même personne à part moi qui lui adresse la parole. Parce que sérieux, je vous jure que le premier qui touche à un des cheveux de Cricri, je le bute ce salopard ! Hum ! Qu’est-ce que je disais moi… Ah oui ! Bin j’vis dans la forêt, ouais ! Ah bah comme ça au moins, j’suis toujours comme dirait l’autre, dans un environnement apte à mon travail ! Tous les jours vous savez, je parcours la forêt, avec le fusil, la binouze, j’vérifie qu’y a pas de vilaines choses qui s’trament entre les arbres, là… ‘Fin bon, moi j’étais au pub quand j’ai entendu un bruit, savez. Mais pas n’importe quoi, hein, genre un gros BOUM ! Comme ça ! Alors moi j’attendais mon pote Gégé, on s’était dit qu’on irait voir tous les deux le Paris-Marseille au pub avec le sauciflard, la binouze, pépère tu vois… Pis le Gégé, c’est pas qu’il s’faisait long, mais bon ! Et puis donc j’entends le bruit, et mon instinct me dit : Ah ouais, Jean, là, faut qu’t’ailles voir. Donc je prends mes affaires, je sors du pub, je vais dans la forêt, et puis là je vois le Gégé, un autre type… Par terre y’avait un gars tout en sang qui bougeait pas, et là j’ai pensé : Ah bin merde ! Il s’est passé un sale truc ! Dans ma forêt, en plus ! Ça, ça va être super mauvais pour ma réputation, moi j’vous l’dis… Donc là je m’approche, et j’entends Cricri qui se met à gueuler par derrière «Tom ! Tom ! » et elle commence à chouiner en plus ! Alors paf ! Une torgnole sur sa joue, à la grognasse, et ça retourne à la maison ! Bon ben moi je sais pas qui c’est, là par terre, d’autant qu’en plus y’a le Lucien, là, l’entraîneur de foot, qui se met à lui sauter dessus, à lui foutre des baffes… Alors moi vous imaginez, j’commence à m’interroger, forcément, et là je vois arriver une policière… Ah bah… Une policière… En… Très très bonne santé, ah ça oui ! En très très bonne santé… Donc, heu, bref, elle me demande si je sais quelque chose sur ce qu’il s’est passé, moi je lui dis que je sais rien, mais elle m’a quand même dit qu’il faudra que je vienne ici… Bon bin voilà, hein, je suis venu ! Hé bé d’ailleurs, c’est tout ce que j’avais à dire, moi, du coup j’pense que j’vais vous laisser, hein...

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