01 Les fiançailles(1/3)

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 Devant lui se tenait la plus belle femme du royaume. Et pourtant, il ne rêvait que de s'éveiller de ce cauchemar. Bien des gens l'auraient traité d'ingrat. Promis à régner sur le pays le plus puissant au monde, avec cette magnifique femme à son bras, beaucoup l'enviaient déjà. Mais lui, en cette chaude journée du mois du Lion, vivait un véritable calvaire. Que les dieux lui en soient témoins ! Il se serait plié à toutes les exigences inhérentes à son titre.

 Mais cette femme !

 Celtica l'observait avec aigreur. Comment pourrait-il fonder quoi que ce soit avec elle ? Derrière son visage harmonieux, quoique hautain, se cachait une peste de la pire espèce. La femme qui se présentait à lui était le résultat d'un savant calcul pour lui plaire. Ou plaire à son père, plutôt ! Ses longs cheveux noirs corbeau, adroitement noués en un chignon élaboré, surmonté d'un peigne en corail, soulignaient son teint d'une perfection presque surnaturelle. Ses bijoux discrets, mais d'une qualité rare qui témoignait de son bon goût, épousaient subtilement la ligne de son cou délicat. Sa robe en mousseline orangée, à laquelle s’accordait son peigne ne cachait rien de ses courbes et dévoilait ses bras blancs, la mettant redoutablement en valeur. Elle portait un parfum frais, à la fois floral et sucré, dosé juste ce qu'il fallait pour être subtil.

 Quant à ses manières, elles étaient exactement celles que l'on attendait de la future impératrice du Brasier. Son langage poli et soigné la plaçait naturellement au dessus du commun des mortels, sa façon de se vêtir dénotait une grâce innée. Instruite, elle savait parler aussi aisément l'arcan, sa langue maternelle, la langue commune et deux dialectes brasiens, dont l'estalisien, propre à la capitale brasienne. Elle n'était pas une musicienne exceptionnelle, mais elle pinçait les cordes de sa harpe adroitement. Elle possédait de nombreuses connaissances sur un large éventail de domaines, et pouvait ainsi tenir des conversations parfois très pointues. Ce que la plupart des femmes, y compris de la noblesse, étaient bien incapables de faire, car elles étaient habituellement écartées de ce savoir.

 Mais elle laissait de marbre le prince héritier. Celtica n'était pas sensible à ces joues fardées, à ces mouvements prétentieux sans naturel, à ce manque de spontanéité où tous les défauts étaient méthodiquement gommés, un à un, avec l’acharnement d’un peloton d’exécution sur un champ de bataille. En se promenant dans la campagne qui entourait la cité d'Estalis, la capitale du Brasier, son pays, il avait croisé bien plus de jeunes filles intéressantes dans la basse paysannerie que dans la grande noblesse. Il aimait les entendre rire, parler avec vivacité, sans se préoccuper d'une quelconque étiquette ou de la façon dont les regarde leur entourage. Ces femmes-là, estimait Celtica, seraient toujours bien plus belles que la princesse Annya d'Arcane !

 La légendaire beauté d'Annya paraissait très fade au jeune homme, et les louanges à ce propos l'irritaient au plus haut point. Il avait toujours nourri une certaine aversion pour les flagorneurs, une bande d'hypocrites bien-pensants qui croyaient leur vision du monde légitime. Et il était sûr d'une chose : il connaissait très bien Annya, et tous les portraits qu'on dressait d'elle étaient honteusement faux !

 Celtica leva ses yeux gris acier au plafond et poussa un long soupir. On lui avait choisi Annya pour épouse, sans tenir compte une seule seconde de son avis. La décision avait été si rapidement prise, qu'il avait l'impression que tout lui échappait, comme le courant d'une rivière. Quand avaient-ils décidé qu'Annya deviendrait la nouvelle impératrice du Brasier ? Qui l'avait vraiment décidé ? Et, surtout, pourquoi ? Avant même qu'il ne le réalise, on l'avait poussé dans un vaisseau qui l'avait amené en Arcane, plus exactement au sud du pays, dans la région du Lumis pour venir s'y fiancer.

 D'un geste ample et élégant, Annya tendit la main pour prendre un des petits gâteaux qui leur avait été proposés, et l'observa d'un air circonspect avant de le reposer et de s'essuyer sur une serviette. Pour une fois, Celtica partageait ses sentiments, ces douceurs luisaient tellement à la lumière qu'il se sentait écœuré juste à les regarder. Il croisa les bras et chercha désespérément un endroit où poser les yeux et attendre que passe le temps.

 L'empereur Exodica, son père, et le roi Jesd, le père de la jeune femme, les avaient laissés en tête à tête, sous prétexte qu'ils fissent plus ample connaissance. Mais les deux jeunes gens se connaissaient depuis l'enfance !

 Enfant, il avait voyagé de nombreuses fois entre l'Arcane et le Brasier, et assisté à de nombreux rendez-vous diplomatiques sous l'œil vigilant de sa famille. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois qu'il venait au château du baron Faranan Yréan, dans la région bien agitée du Lumis. Ces voyages avaient non seulement un but formateur, mais étaient aussi l'occasion de forger des alliances qui lui seraient utiles une fois parvenu au trône. Celtica ne doutait pas non plus un seul instant que son mariage avec Annya avait été décidé dès lors, ce qui ajoutait à son inimitié envers la princesse.

 Les deux jeunes gens ne partageaient aucun point commun, sauf celui du rang social. La jeune femme accordait une importance toute particulière à l'étiquette et à la modération, lorsque que le prince appréciait la spontanéité et le naturel. Incapable de se détacher de sa propre culture, Annya jugeait les coutumes brasiennes à l'aune de celles qu'elle observait au quotidien, ce qui faisait d'elle une femme bornée et souvent insipide. Oh, elle devait bien avoir une qualité... ou deux. Mais elle restait aux yeux du jeune homme une femme autoritaire, hautaine et parfois même cruelle.

 Agacé par le tic-tac incessant de l'horloge et le fracas des vagues qui se brisaient contre la falaise, Celtica se leva et se rapprocha de la fenêtre, qui, même grande ouverte, ne laissait passer aucun brin d'air. Il faisait bien trop chaud, on servait un thé qui semblait passé d'âge, des biscuits si gras qu'une seule bouchée suffisait à en avoir la nausée ; avec pour toute compagnie une femme qu'il haïssait, dans un château impossible dont le propriétaire n'avait retenu de l'art que de vilaines et obscènes représentations féminines auxquelles il ne voulait même pas penser. Oui, c'était un vrai enfer.

 — Viens donc me servir un peu de thé, et montre-moi le savoir-vivre brasien dont on vante tant le raffinement.

 Celtica étouffa un râle et se composa un visage aimable et souriant. Il n'avait aucune envie de se montrer courtois, mais il avait aussi bien trop chaud pour se disputer sur un sujet aussi trivial. Il revint donc sur ses pas et alla se réinstaller sur le fauteuil face à la princesse, qui l'observait avec un intérêt presque scientifique. Celtica se sentit mal à l'aise, et il commençait à avoir vraiment très chaud sous ses vêtements d'apparat en soie. Cette fois seulement, il se permit de maudire intérieurement toutes les tisserandes de l'empire qui confectionnaient ces tenues superbement inadaptées aux caprices de l'été !

 Celtica souleva la théière en porcelaine, ornée de vilaines dorures abimées. L'eau devait encore être très chaude car elle lui brûlait les doigts. Néanmoins, il ne se plaignit pas, et commença à verser le thé dans la tasse que lui tendait la jeune femme, veillant à n'en pas en renverser une goutte.

 — Tu as grossi, remarqua Annya.

 Sa pique inattendue transperça le jeune homme plus sûrement qu'une flèche. Il tenta de retenir un sourire malsain, alors que la théière continuait à déverser son précieux liquide... au-delà du bord ! Annya poussa un cri de surprise et de douleur lorsque l'eau la brûla, et lâcha la tasse, qui répandit son contenu sur l'épais tapis.

 — Qu'y a-t-il ? s'enquit le jeune homme sur un ton faussement innocent. Le thé n'est pas à ton goût ?

 Annya planta ses yeux verts dans les siens, incarnation même de la fureur. Tout doucement, elle se levait, prête à fondre sur lui comme un rapace en quête de proies.

 — Celtica... grondait-elle.

 La lourde porte s'ouvrit enfin, Celtica éprouva un vif soulagement. Annya arrêta net son mouvement et reprit place sur son siège ; le prince héritier, dans un geste d'une profonde fierté, passa une main dans ses cheveux roux et sourit en savourant cette petite victoire.

 Hélas, ce ne fut que de courte durée, car venait d'entrer le gouverneur du Lumis, le baron Faranan Yréan. Un petit homme gras, couvert de bijoux et vêtu de vives couleurs, sans une once d'harmonie. La princesse toisa le prince, eut un petit sourire narquois et lissa sa robe, comme si de rien n'était. Comme il pouvait les haïr, tous les deux !

 En se déplaçant, Faranan laissait derrière lui un si fort parfum de musc, qu'il aurait privé de l'odorat les plus fins limiers du monde. Celtica vit du coin de l'œil Annya s'éventer un instant comme pour en évacuer l'odeur, d'un geste si naturel qu'elle paraissait simplement chercher un peu de fraîcheur. En dépit de l’étiquette, le gouverneur vint serrer la main de Celtica qui résista à l'envie de la retirer aussitôt. Le contact moite de sa poignée lui évoquait celui d'une limace.

 — Vous êtes tellement beaux, tous les deux ! Je vous envierais presque ! Vos pères discutent encore, mais ils m'ont demandé de procéder aux échanges de cadeaux sans eux.

 Il lâcha la main du prince, qui l'essuya discrètement sur son pantalon, et se tourna vers la princesse qui affichait un simple sourire courtois. Mais ses yeux disaient tout le contraire.

 — Votre père m'a confié la tâche de le représenter pendant la petite cérémonie. Allez, venez vous asseoir mon garçon !

 Celtica tiqua. Était-il seulement au courant qu'il s'adressait au futur empereur du Brasier ? Ne devrait-il pas être... plus formel ? Pas que la familiarité le dérangeât, son meilleur ami était d'un naturel franc et spontané, mais là... Il frôlait dangereusement les limites de l'outrage ! Celtica n'avait jamais aimé ce fat qui se croyait indispensable ! C'était d'ailleurs lui qui avait insisté pour que les fiançailles se fassent dans son domaine, malgré l'agitation des rebelles établis qu'à quelques kilomètres de là.

 — Allez, allez, insistait-il, ne perdons pas de temps !

 Faranan s'assit lourdement, éjectant de son fauteuil un pauvre coussin qui n'avait rien demandé à personne, et se tourna vers Annya.

 — Ah, ces enfants ! Le pauvre petit n'a plus de mère depuis longtemps, l'excusait-il, je crains qu'il ne vous revienne de terminer son éducation !

 Là, il dépassait les bornes. Sa mère était décédée alors qu'il entrait dans sa dixième année, et l'entendre la mentionner était tout bonnement intolérable. Cependant, comme il l'avait fait remarquer à juste titre, Celtica n'était qu'un enfant ici. Il n'avait que dix-sept ans, et ce depuis quelques jours seulement, Annya entamerait sa vingt-troisième année d'ici quatre mois, et Faranan en avait facilement le double de la jeune femme. Alors il prit une grande inspiration, serra les poings et les dents, et chassa ses envies de le corriger. Il avait promis à son père de bien se tenir, et il n'avait pas l'intention de se parjurer. Pas tout de suite, tout du moins.

 Il se constitua un masque de glace. Il ne savait pas le faire aussi bien qu'Annya, mais les rumeurs prétendaient que le gouverneur était un homme impressionnable. Peut-être qu’une attitude hautaine et glaciale le tiendrait tranquille...

 Lorsque leur hôte fut satisfait et afficha un sourire ridicule, il agita la lourde cloche qu'il portait à la taille, tout en sautillant sur son siège, évocation même d’un enfant trop gâté qui piquait une grosse colère.

 À cet instant précis, Celtica cessa de le voir comme un être humain, tant il ressemblait à un grotesque chou à la crème déguisé en être vivant.

 Des serviteurs entraient à petits pas pressés, le rose aux joues d'avoir tant couru, et sans doute terriblement humiliés par cet instrument assourdissant. Ils apportaient de lourds coffres qu'ils déposèrent près d'Annya, une grande boîte en ébène laquée, une malle richement décorée. Vinrent ensuite des outres de vin de très haute qualité, ainsi que des plateaux chargés de biscuits plus gras encore, ce que Celtica croyait pourtant impossible.

 Le gouverneur les incita à se servir, mais le prince dut refuser. Il n'aimait ni l'alcool, ni l'aspect peu ragoûtant des pâtisseries...

 — Comme vous voudrez, fit simplement Faranan, d'un air vexé. Procédons alors à l'échange des cadeaux !

 Annya regarda le serviteur qui se tenait près des coffres, lui ordonnant silencieusement de les ouvrir. Ce qu'il fit prestement. Ceux-ci contenaient de la vaisselle luxueuse, des robes rares et précieuses, des bijoux, des livres, quelques autres chefs-d'œuvre minimes.

 — Voici la totalité de ma dot, annonça la princesse, sans laisser le temps à Faranan de prendre le rôle qui aurait dû revenir à son père. Ceci te reviendra si tu consens à prendre ma main.

 — Hé bien voilà une jeune femme bien pressée de se marier ! rit Faranan. Vous avez de la chance, jeune homme.

 Il marqua une courte pause, durant laquelle il laissa son regard se promener sur Annya, plus outrancier que jamais.

 — Oui, vraiment de la chance...

 — Ceci te reviendra si tu consens à prendre ma main, répéta plus durement la princesse, pour faire taire le gouverneur et reprendre le cours de l'échange.

Non fut le premier mot que Celtica faillit cracher. Il fit un gros effort pour chasser cette réponse, pourtant si parfaite, de son esprit et se concentra sur les formules d'usage. Ses précepteurs les lui avaient longuement fait réciter des mois entiers afin de préparer cette entrevue. Sans doute avaient-ils craint qu'il ne commette les pires impairs, et sans doute avaient-ils eut raison de le craindre. Mais il avait promis à son père.

 — Le Brasier ne refuse pas la dot et la personne qui l'accompagne.

 Il avait modifié la formule. Considérer cette jeune femme comme sa future épouse était bien au-delà de ses forces. Et dire que son cœur fantasque avait toujours rêvé d'un mariage d'amour ! Annya le foudroya du regard, lui promettant milles maux. Faranan, visiblement, ne comprenait rien à ce qui se tramait sous ses yeux, et se contentait d'afficher un large sourire idiot, comme s'il était le véritable fiancé.

 Celtica se leva et ouvrit la malle, révélant une série de livres rares, une caissette d'or et des rouleaux de soie.

 — Le Brasier fait don de ces objets à l'Arcane, et la remercie... Pour son hospitalité et...

 Comment était la suite, déjà ? Il décida d'écarter cette interrogation et d'improviser un peu.

 — Et espère qu'elle lui trouvera une utilité.

 Annya roula des yeux, agacée, mais elle n’ajouta rien de plus. Elle se tourna vers le gouverneur qui la dévorait toujours du regard avec impudence.

 — Monsieur Yréan, siffla-t-elle, plus agacée que jamais, veuillez procéder à la suite.

 Elle désigna du regard la dernière boîte. Celtica sentit son cœur cogner durement dans sa poitrine, l'empêchant presque de respirer. C'était elle. Ce ne pouvait être qu'elle. Après autant de temps, la retrouver enfin était comme émerger d'un long, d'un trop long cauchemar.

 Le gouverneur souleva le couvercle de la boîte, un large sourire illumina son visage joufflu. Il s'autorisa même un sifflement admiratif. Le prince sentit son sang bouillir, exactement comme si Faranan venait de siffler la femme qu'il aurait chérie. Une voix susurrait à son oreille. C'est elle. Prends-la. C'est toi qu'elle réclame.

 — Hé bien, mon garçon, le roi Jesd ne se moquait déjà pas de vous en vous donnant la main de sa magnifique fille, mais là, ce cadeau dépasse très certainement toutes vos espérances ! Vous devez certainement être un homme comblé !

On ne peut plus comblé, avait envie de répondre Celtica, amer. Sa mère était décédée, son père malade sans aucune chance de rémission, on le forçait à épouser une femme qu'il haïssait pour consolider une paix entre deux pays qui ne se comprenaient pas et qui s'étaient livré des décennies de guerre sans merci. Si ceci était le comble du bonheur, alors oui, il était comblé !

 Mais Celtica se mordit l'intérieur des joues et respira profondément.

 — Vous vous oubliez, remarqua sèchement la jeune femme.

 Le gouverneur blanchit et tourna la boîte vers le principal intéressé. Celtica sentit son cœur s'arrêter. Il n'osait y croire. Elle était bien là ! Dans l'écrin de velours vert sombre était posée une épée très singulière. Sa poignée massive et noire comme de l'encre brillait froidement à la lumière. Elle était dépourvue de garde, et emprisonnait la base de lame blanche aussi sûrement que l'étau d'un forgeron. Cette lame, d'apparence fragile, mesurait un peu plus d'un demi-mètre et comportait par endroit une paire de larges dents aussi acérées que pouvaient l'être un rasoir. En son cœur courait un long sillon du même noir que la poignée, et délivrait une funeste promesse. Par quel miracle la nacre et l'obsidienne avaient-elles été exploitées comme un banal morceau de fer ? Personne ne le savait, mais une chose était sûre, elle n'était pas d'origine humaine. Et pour Celtica, elle était encore plus précieuse que sa propre vie.

 Malheureusement, cette magnifique lame portait des éclats intolérables. Elle avait été maltraitée depuis son vol, dans le trésor impérial, des années plus tôt. Cette pensée faisait frémir Celtica d'une colère froide. Et malgré la cicatrice qui barrait toujours quatre de ses doigts droits, il était infiniment heureux de la retrouver enfin.

 — Ironie, murmura-t-il.

Saisis-la ! Elle t’appelle, elle est à toi ! Elle ne veut que toi.

 Jamais une telle lame n'avait aussi bien porté son nom. Belle mais inutile au combat. Fabuleusement tranchante, mais très fragile. Il ne put résister à l'envie de la tenir à nouveau dans ses mains, et la souleva délicatement de son écrin de velours, la soupesa avec prudence. Il fut surpris par sa légèreté, la douceur et le froid du verre volcanique. En réalité, c'était la toute première fois qu'il la saisissait, quand il s'était blessé avec, elle reposait sur un présentoir dans la salle du trésor, et il n'avait fait qu'effleurer la lame. D'ailleurs, sa cicatrice commençait à le brûler, mais il n'y prêtait guère attention. Ironie était de retour dans ses mains, le roi Jesd ne leur avait pas mentit. Le jeune homme commençait même à voir se profiler la fin de ses tourments. Finalement, si épouser Annya était le prix pour la récupérer, il faisait une bonne affaire.

 Ce fut à grande peine qu'il parvint à maîtriser les tremblements de sa voix.

 — Je suis honoré de la reconnaissance que me porte Jesd en m'acceptant dans sa famille, bien que j'emporte sa fille avec moi.

 En Arcane, il était de tradition qu'un chef de famille offre une lame, une épée ou un couteau, qu'importe, au prétendant de sa fille le jour de leurs fiançailles. Ceci signifiait que le père autorisait le futur gendre à fonder une famille, et la lame symbolisait le devoir de la défendre. Dans ce cas précis, Ironie revêtait une seconde fonction, un rôle bien plus politique. En restituant Ironie à ses propriétaires légitimes, l'Arcane acceptait de se soumettre au Brasier. Finalement, le papier qu'étaient en train de signer l'empereur et le roi n'était qu'une simple formalité. Le peuple serait ravi. Un mariage, et un ferme engagement de paix.

 —Trinquons ! s'exclama Faranan en faisant servir trois verres de vin.

 Celtica refusa de boire. Cette fois-ci, rien à voir avec une tentative quelconque de résistance. Il n'aimait pas l'alcool. Mais alors, vraiment pas.

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