Chapitre deux écrit par ArèsPhobos

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Défi “Le constat d’un monde fragile”


Auteur : AresPhóbos


Chapitre 2


On l’a prenait pour une folle lorsqu’elle parlait de son projet de vie.

« Comment pouvez-vous faire ce projet quand votre mémoire est défaillante ? »

Mais Léonore n’en démordait pas. C’était son rêve, personne ne l'arrêtera. Ses traces seraient laissées, des vidéos seraient archivées, et qui sait peut-être qu’un documentaire serait fait sur elle. Elle ne voulait pas partir sans laisser une part d’elle sur cette terre.

L'Allemagne était sa première destination. Le pays qu’elle avait toujours souhaité visiter depuis qu’elle avait pris l’allemand comme seconde langue à l’école. Ils arrivèrent à Berlin par avion dans les alentours de midi. Léonore commanda un UBER sur son téléphone. Mais celui-ci prit énormément de temps pour arriver à l’aéroport, les deux amis avaient dû attendre une heure au lieu de quinze minutes.


-Je m’excuse pour le retard, je suis en retard à cause du trafic. Le trafic est chamboulé à cause de la Gay Pride, s’excusa le chauffeur en allemand.

Ils étaient en juin. Léonore n’avait jamais participé à une manifestation de sa vie, Laurent lui avait déjà donné des détails concernant les manifestations.

Laurent chargea leurs affaires dans le coffre du véhicule. Ils s’installèrent à l’arrière. Le véhicule prit deux heures pour les emmener à l’hôtel laissant le temps aux deux amis de discuter de leurs plans à Berlin, de ce qu’ils pouvaient filmer, de ce qu’ils pourraient faire en plus et des photos qu’ils pourraient prendre pour leur page Instagram.

L’hôtel avait été réservé par la mère de Léonore, Joséa. Cette dernière bien qu’elle fût contre avait fini par soutenir sa fille dans son aventure même si elle donnait toujours son opinion sur ce qu’elle pensait des faits et gestes de sa fille. Ce n’était pas un hôtel de luxe comme elle avait l’habitude de prendre mais ce n’était pas non plus un hôtel bas de gamme. Visiblement, sa mère avait écouté sa requête.

Dès qu’ils eurent rangé leurs affaires dans leur chambre respective, les deux amis descendirent et se rejoignirent dans la salle de restauration de l’hôtel pour déjeuner. Ils déjeunèrent tranquillement parlant de tout et de rien. Par la suite, les deux amis se rendirent dehors pour commencer leur aventure berlinoise.

Le soleil rayonnait au-dessus de Berlin, quelques nuages donnaient une touche en plus au tableau. Laurent portait la caméra, l’homme suivait son amie qui vagabondait dans les rues admirant l’architecture de la ville. Ils se promenèrent le long du Landwehrkanal, visitèrent divers monuments tels que le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe, le Reichstag ou encore la topographie de la Terreur et contemplaient diverses œuvres.


- Pour vous, qu’est-ce que le bonheur ? demanda Léonore à un passant allemand.

Ce passant était un homme d’une cinquantaine d’années ayant les cheveux bruns dont quelques cheveux blancs s’y cachaient, un visage arrondi aux yeux verts. Il portait un grand tee-shirt bleu, un short marron et des sandalettes.


- Le bonheur, c’est personnel. Le bonheur peut être différent pour tous. Durant la vie que j’ai mené, que je mène toujours d’ailleurs - m’enterrez pas ! - j’ai eu l’occasion de voir que le bonheur est différent selon la personne. Le bonheur pour moi, c’est les vieux copains, la famille, l’ataraxie, la tranquillité de Berlin… C’est être simplement content de vivre dans un si beau pays !

La prochaine personne qui répondit à cette question fut un jeune couple. L’un était un jeune homme de grande taille, mesurant un mètre quatre-vingt-dix, il avait de longs cheveux châtains attachés en queue de cheval. L’autre était un autre jeune homme mesurant un mètre soixante-quinze, il avait les cheveux courts blonds. La couleur de leurs yeux était identique: bleu.


- La famille, les amis.. commença la perche du couple prenait un air réfléchi.


- Le travail aussi, mine de rien, ça prend de la place ! ajouta le plus petit des deux jeunes gens, un sourire joyeux aux lèvres.


- Aussi mais c’est seulement si tu as un travail qui te plaît, si ce n’est pas le cas, c’est difficile d’être heureux. De nos jours, on est très peu à pouvoir faire ce qu’on aime, renchérit le châtain.

Léonore trouvait cet argument très intéressant. C’était un fait. Quand on y pensait, très peu de personnes travaillaient dans un métier qui leur plaisait. La conversation dériva lorsque le jeune couple leur retourna la question. Les deux jeunes allemands apprirent plus tard le projet de Léonore et lui souhaitèrent ‘bon courage’.


- Qui sommes-nous à votre avis ? demanda Léonore avant qu’ils ne partent.


- Des humains, répondit la perche, des êtres-vivants qui ont beaucoup évolué, qui se sont énormément entre tués durant ces siècles passés…


- Et on continue encore et encore, époque par époque, ils se déchirent, on s’aime mais on se déteste, encore et encore… ajouta le blond, un sourire las s’étira sur son visage.


-Et ce sera toujours le cas, encore et encore, toujours, rétorqua le châtain aux cheveux longs plongeant son regard dans celui de Léonore.


- C’est triste à dire mais c’est la vérité.

En voyageant à travers l’Allemagne, les deux amis eurent droit à des avis mitigés, des opinions extrêmes comme indifférentes, Léonore notait chacune des réponses dans un carnet intitulé « Tour en Allemagne » dont les mots étaient coruscants. C’était leur journal de bord pour ce tour en Allemagne. Un journal qui résumerait toutes les conversations qu’ils avaient et auraient avec les passants. Ils y collaient des photos, ils y écrivaient des descriptions.


- Ça va du pessimisme à l'optimisme, fit Laurent à son amie en lisant rapidement les réponses qu’ils avaient eu. Mais certains ont raison sur le fond, ajouta t-il en reposant le carnet sur le lit de Léonore.

Cette dernière prit à son tour le carnet et lu l’une des réponses qu’elle avait copié :


- Oh, je m’en souvenais plus ! Écoute ça : « On me considère comme étant un cagnard, je me contente de mener une vie cagnarde. Et ça énerve mes proches qui poussent à faire des choses “grandioses” ! Ne peut-on pas être grandiose en faisant des choses simples ? Je ne veux pas quitter cette ville, je ne veux pas quitter mon travail - vendeur, je veux vivre comme je l’entends. Le monde, c’est de la merde, vous le savez autant que moi, alors que les cons aillent se faire foutre ! Je vis comme je l’entends. Vous, ma chère, avez un projet très intéressant. Je vais m’abonner à votre page, c’est honorable ma chère. » Pourquoi se compliquer la vie quand on peut vivre simplement ?


- Une course à la grandeur… ou au pouvoir… marmonna Laurent, sortant son appareil photo de son sac pour prendre une photo de son amie et lui.


- En effet, voilà une bonne citation à mettre sur la page.


- Prochain arrêt ?

- La Suisse.

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