L'homme qui venait d'ailleurs

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TROLL MAGAZINE - Les Archives enfouies de Chimeron -

Enfin un petit moment d'accalmie. Les Odara, nouvelle tribu créee par l'Alliance du Blitz de Zhayron, se sont apaisés. Je consacrerai, prochainement, un article sur les raisons qui les ont poussés à cesser leurs guerres stupides. Pour le moment, Chimeron est en paix. Cela ne va pas durer.

J'en profite pour voyager, pour étudier l'histoire de ce monde incroyable. Ce monde extraordinaire dans lequel vous vivez tous, humains, originels, déités... Ce monde est votre foyer, ce monde renferme des secrets jamais soupçonnés. Durant le long périple sur les routes des hauteurs de Chimeron - Empire d'Umdao le Juste - je récoltais pléthore de témoignages et d'anciennes écritures, qui furent dispersés au quatre coins du continent.

Trois grandes cités nordiques regorgeaient particulièrement d'informations : Nahrwynsajin, Feidh an Tulach et Niwloedd.

Certains endroits au Nord de Chimeron laissent encore transparaître le passage de Marwolaeth : la déité abyssale de la fin de tout. Le paysage y est insolite : de vastes pleines enneigées, ponctuées de quelques sapins biscornus et soudain une concentration de buildings grattant les nuages.

De retour aux bercail, je décidai de traduire l'un des textes trouvés dans la grande Bibliothèque de Feidh an Tulach, inscrit dans un carnet de peau de biche, relié de fil d'Or.

" Il y a fort fort longtemps, voilà bien plus de deux mille ans, un homme sans peur, l'homme descendu des étoiles, parcourait le vaste monde. Seren Sai Rudlong. Le premier humain sur Chimeron. L'homme était beau, les cheveux noirs, plus noirs que le fond d'une étoile effondrée, ses yeux couleur d'obsidienne brillaient d'une lueur vive, reflet de son intelligence acérée et de son coeur de brasier. Seren était grand et fort, un humain sans nul autre pareil. Il aimait la vie et elle le lui rendait bien. Il écrivait et illustrait ses aventures dans des carnets qu'il fabriquait lui même, la technologie n'était utile que pour se déplacer, selon lui. Il aimait méditer sur la beauté de l'univers et quoi de mieux que des feuilles et un stylo ? Les années s'écoulaient, Seren voyageait, rencontrait des orginels, tous plus differents et fascinants les uns que les autres, visitait des cités a l'architecture insolite, se fondant parfaitement dans la nature. Il entendait parler des déités, mais n'en avait pas encore rencontrées. Ce monde était fabuleux.

Un jour, tout bascula dans le néant. Un jour, un vaisseau énorme tomba du ciel. Les humains installèrent leurs colonies et telles de gigantesques pieuvres affamées, des cités de verre et de métal s'étendirent sur toute la surface du continent de Chimeron, ainsi que sous ses eaux profondes. Seren fut témoin de l'arrivée des humains sur la planète. Seren fut témoin de la décadence humaine. Seren fut témoin de la déchéance de Chimeron. Seren n'aimait pas ce qu'il voyait, mais il était impuissant face au fléau humain. Il partit à la recherche des déités de Chimeron. "On raconte qu'elles sont puissantes. On raconte qu'elles peuvent arrêter la progression du néant." Durant sa longue quête il rencontrait des humains, dont pas un n'était digne d'être sauvé. Durant son long périple il rencontrait des originels au cœur noirci par les ténèbres apportées par les hommes tombés du ciel. Chimeron sombrait. Sur sa route il croisa une petites fille abandonnée par les siens et ne put se résoudre à la laisser sur le bord de la chaussée. Les brigands des bidonvilles auraient tôt fait de la vendre comme pitance a un wok shop de Jisralmaat ou pire, comme jouet de chair à un notable de Shaharoni, la cité des ogres. La petite Sahri devint sa fille. Le coeur de Seren était apaisé, la présence de l'enfant donnait un nouveau souffle à son existence : l'espoir d'un monde meilleur, un rêve d'utopie. Mais ce bonheur ne dura point. Sarhi fut arrachée à la vie comme on coupe la tige d'une frêle fleur. Un humain la faucha avec sa navette lancée à la vitesse d'un astre tombant du firmament obscur. Seren tenait dans ses bras le corps sans vie de son enfant tant chérie et pleurait à chaudes larmes.

Elle entendit les cris de l'homme au cœur emporté dans les abysses du désespoir. Elle écouta l'éther et apparut à lui. Elle, dont la beauté rendait fou quiconque la regardait. La déité de la lumière absolue. La déité donnant vie a toute chose. Yonah entendit la plainte de l'homme meurtri de douleur. Il leva les yeux et la vit. Si belle, si envoûtante que sont cœur cessa un instant de battre. Elle posa la main sur la tête blonde de la petite Sarhi qui s'évapora dans une brume de lumiere arc-en-ciel. Sortit alors de terre une frêle fleur, semblable au coquelicot, aux pétales bleu azur.

- Voici la "Petite Sahri", la première de son genre dans les plaines de Chimeron.

Lui dit la déité d'une voix plus douce et enchanteresse que le cristal des foudres d'Altha. Seren l'aima au premier regard. Seren l'aima au premier instant. L'amour eu raison de la folie car Yonah l'aima en retour. Elle l'aima pour être le seul humain de coeur sur tout Chimeron. "

Magnaa S. pour TROLL MAGAZINE.

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