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« Cela fait des jours maintenant Paloma. La voix était dure et froide.

- Encore un peu Yavol, tu peux parfaitement… Il la coupa.

- Non, tu as fais un choix, difficile, certes, mais que tu as pour devoir d’assumer. Paloma retint ses larmes et foudroya Yavol de ses yeux bruns.

- Et bien partez ! Elle sortit de la pièce et regagna le salon, Yavol la suivit et ils retrouvèrent Psymio, Delaïs et Sixoïl. La jeune fille caressait sa chienne qui avait été rapatriée dans le lieu alors qu’ils avaient décidés de rester quelques jours.

- Il est temps Psymio, annonça Yavol. La jeune femme eu un frisson, un instant elle laissa errer son regard paniqué dans toute la pièce, cherchant une échappatoire. Paloma serra les poings.

- D’accords… et bien, merci beaucoup, à tous. C’était très… éclairant » Adsa se leva à son tour, Yavol salua et ils se dirigèrent vers la porte d’entrée. Psymio cru que Paloma allait les rattraper, mais à la seconde où elle pensait qu’elle allait le faire, elle se leva pour monter à l’étage. Ils sortirent de la maison et reprirent l’auto undüs avec la chienne. L’angoisse vint refroidir et tendre le corps de Psymio, elle serait bientôt une autre, avec une autre vie, dans un autre environnement, d’autres connaissances, d’autres mœurs, Règle et grand Ordre. Il ne resterait que Adsa, tout le reste allait être modifiée afin qu’elle oublie tout de ce qu’elle était et de ce qu’elle savait. Allait-elle perdre plus que son identité ? Ce qu’elle était fondamentalement au fond d’elle ? Le trajet lui parût plus rapide qu’à l’allé. A leur arrivée, Adsa monta directement les escaliers en direction de « leur » chambre. Psymio sourit affectueusement. Elle, elle serait toujours là.

« Elle est assez territoriale, remarqua Yavol.

- On s’est beaucoup déplacé, là où je pose mon sac c’est son territoire.

- Elle est adorable. Vas donc te rafraîchir, et te détendre, je viendrai à toi pour que nous entamions le processus. J’ai seulement besoin d’un moment.

- Oui… moi aussi. » Murmura-t-elle alors que l’ancien humain disparaissait dans son bureau. Elle monta les marches lentement, et entra dans la chambre. Elle s’assit sur le lit où Adsa mâchouillait un os, elle lui demanda de descendre finir ses restes au sol et s’allongea. Voilà, elle y était. Yavol franchirai bientôt cette porte et… Elle respira profondément, elle avait peur en vérité. Elle songea que la douleur s’éteindrait avec ses souvenirs. Elle ne regrettait rien, elle avait fait de son mieux, aimé sincèrement et profondément cet homme, cru en eux. Comme encore elle le faisait d’ailleurs, elle sentait cette partie d’elle se révolter, pourtant sa raison la faisait taire d’une main de fer. Il n’y avait pas d’autres solutions. Elle respira à nouveau profondément et se laissa bercer par des souvenirs heureux, teintés de soleil, de rires et de joie. Elle inspirait, et expirait. Elle tenta de donner cet amour à cet homme qu’elle ne pouvait voir, inspirant, expirant, s’inondant de paix et d’amour à sa pensée. La porte s’ouvrit et elle se redressa vivement, la chienne grogna.

« Es-tu prête ? Demanda-t-il doucement. Cet être était beau mais pas seulement, une forme d’aura de puissance et de grandeur étrange émanait de lui. Presque à la manière des arbres, en plus rayonnants et vifs. Elle sentie la révolte gonfler son torse, et la raison serrer sa poigne. Elle allait laisser cet être lui arracher ce qu’elle était. Vraiment ? Elle respira encore en fermant les yeux.

- Oui. Les rouvrit et les planta dans les siens.

- Bien, je vais te demander de te coucher sur le lit, ta tête vers l’extérieur. Je vais m’asseoir derrière toi. » Adsa semblait intriguée, couchée au sol, sa tête relevée penchait légèrement. L’homme posa ses indexes sur les tempes de Psymio, ses pouces sur son front, à la lisière de son cuir chevelu.

Tous deux fermèrent les yeux, alors que de la peau de Yavol semblait émaner une légère lumière. Psymio crut un instant qu’elle ne ressentirait rien, s’imaginant quelque chose de semblable à une anesthésie, elle allait être plongée dans le noir et se réveiller dans la vie et la peau d’une autre. Tout simplement… mais que nenni ! Alors qu’elle se détendait, prête à dormir, des flashs violents vinrent traverser son esprit et son crâne, avec des sensations et émotions qui éclataient en elle. Sa tête commençait à sérieusement la brûler et elle se mit à hurler, elle voulut se relever pour échapper à la douleur, mais elle se trouva incapable de bouger. L’angoisse se fondait dans un carrousel d’émotions, de sentiments, de pensées qui fusionnaient, se délitaient, s’entrecoupaient… Le visage de Psykren devint de plus en plus présent. Malgré la douleur elle avait conscience de retenir cette image. Juste une minute, encore… Le visage s’imposa, plus clair que tout le reste. Psymio ouvrit les paupières et leva les yeux vers Yavol dont les traits trahissaient une grande souffrance. Elle put se relever et elle voulut le toucher pour lui demander si tout se passait normalement, seulement avant que ses doigts ne touchent le tissu de ses vêtements, il se jeta au sol en hurlant, se tordant de douleur. Psymio resta interdite, dans une totale incompréhension de ce qu’il se passait. La porte s’ouvrit et elle se tourna vers elle pour découvrir le major d’homme blanc comme un linge. Elle le vit se précipiter et elle crut qu’il allait s’occuper de son maître, au lieu de cela il lui attrapa le bras et la fit courir hors de la chambre. Les cris avaient cessés, Adsa sur leurs talons. Ils ne s’arrêtèrent qu’une fois dans la chambre de Sam : « Mademoiselle vous devez partir sur le champ !

- Je ne comprends pas…

- L’effacement de votre mémoire n’a pas pu être effectué car votre esprit s’est rebellé, pire, il a attaqué mon maître !

- Je ne m’en suis pas rendue compte, je vais aller demander pardon et…

- Non ! Ils vont vous tuer ! Vous êtes une menace ! Personne n’est capable seul d’affronter un ancien homme, personne ! Vous devez partir ! Ou ils vous tueront !

- Je n’ai nulle part où aller !

- Dans les plans inferieurs, quelqu’un vous attends. Il lui présenta une petite pile d’affaire ainsi que son sac remplit de nourriture pour elle et sa chienne.

- Comment ? Quelqu’un ? Elle fut soudainement remplit d’espoir. Sam se trompait peut-être, c’était sans doute lui qui avait attaqué Yavol, pour ne pas être effacé de sa mémoire, pour vivre encore pour elle. D’accords ! Comment je fais ?

- Non ! On va procéder autrement. Paloma était apparue auprès d’eux comme par magie.

- Madame. Salua respectueusement le domestique.

- Sam. Répondit-elle, sur le même ton, ce qui plu beaucoup à Psymio.

- Et comment va-t-on procéder ? Demanda la principale intéressée.

- Nous allons te cacher sur le plan ou il était prévu que tu ailles, seulement sans te mentir cette fois.

- Comment ça ?

- Les chiens ne sont pas acceptés dans ce monde, du moins en animal de compagnie. C’est un univers froid et vide où les humains sont enfermés loin de la nature. Adsa aura une vie sauvage sur ce plan, seulement je te promets qu’elle te retrouvera.

- Vous vous foutez de ma gueule ?

- Yavol voulait tout simplement l’abandonner, je t’offre une meilleure option.

- Le plan inferieur me semble être la meilleure option ! Contra la jeune femme, en colère.

- Non, ils sauront que tu es allé là-bas et ils te retrouveront. Il faudrait aussi changer ton apparence physique et, oui, tes souvenirs, seulement tu les retrouveras aussi. Ainsi que ton compagnon.

- Mon compagnon ? Interrogea Psymio avec méfiance.

- Psykren, c’est cela ?

- Comment connaissez-vous… ?

- Le temps presse ! Fais-moi confiance !

- Je ne vous connais pas !

- Vraiment ? Psymio plongea ses yeux noirs dans les yeux tout aussi sombres de l’éblouissante créature en face d’elle. La magie avait bien des mystères et elle la sentie se déplacer, s’ancrer dans son corps alors que cet échange se prolongeait. Une chaleur vint l’envelopper, une chaleur qu’elle connaissait, celle qui un jour, lui avait sauver la vie. Psymio inspira profondément. Elle aurait voulu poser des questions, intriguée par cette énergie chaleureuse et familière. Qui était cette femme? Seulement elle ressentie aussi l'impatience et la peur de l'être qui lui faisait face, et si elle, avait peur, Psymio le devait aussi.

- Ok, allons-y! J’étais déjà prête en vérité...

- Ton esprit non, voilà pourquoi Yavol gît inconscient dans la chambre d’ami. Tu vas venir avec moi, nous te préparerons comme il se doit à ces transformations, et bientôt tous tes souhaits se réaliseront. Encore quelques épreuves t’attendent, mais je sais que tu sauras les surmonter. Paloma avait légèrement levée la main, comme si elle allait la toucher, cependant elle arrêta son geste. Partons maintenant. » Psymio la suivit en dehors de la propriété, Adsa sur les talons.

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