Hier

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Léo lâcha la corde et se réceptionna accroupie sur le pont. Les ailes undüs avaient lâchées, leur énergie tombée sous zone d : défiscient. La grande voile battait rageusement autour du grand mat, les cordes ayant cédées sous la tension du au souffle du vent qui semblait déterminé à se lier avec les eaux pour les engloutir. L’océan, dans une dynamique réciproque, faisait d’immense vague sur le malheureux bateau et son équipage fourmillant pour lui sauver la carcasse, et leurs peaux du même coup. Léo courra jusqu’à Brise-Bille qui tentait de rattacher la grande voile incontrôlable sous les rafales. Sous le ciel noir, zébré d’éclairs aussi somptueux qu’effrayants, les hommes étaient proies des éléments, l’océan et le vent, mais la pluie aussi semblait leur en vouloir, infatigable, elle tombait lourdement, sans répit. Seulement l’équipage n’avait que faire apparemment de cette eau rageuse, leur attention était tout à leur tâche, chacun savait ce qu’il avait à faire, puisant dans des réserves, jusqu’alors méconnue, de courage et de force. Léo monta à grand peine au grand mat, ses pieds et ses mains glissaient sur le bois et la corde. Seulement elle était la plus légère et donc la plus susceptible de se rattraper ou d’être amortie. La pluie et les vagues rendaient sa visibilité quasi nulle, les remous du bateau balloté manquaient de la désarçonner à chaque instant. Elle parvint en haut malgré tout, se cramponna de ses cuisses et ses pieds puis entreprit de descendre la grand voile durement enroulée quelques minutes plus tôt à l’aide de Braillard, Rageuse et Sans-cou, tout trois placés sous elle à différents pallier à présent, une corde dans chaque paire de paluche. Soudain des secousses plus violentes que les précédentes vinrent ébranler le navire. Ils avaient heurté quelques choses. Le craquement qui suivit laissa un gout funeste dans toutes les bouches. Le bateau tanga une nouvelle fois et Léo lâcha la corde.

Personne ne tenta de la retenir, manquant d’être projeté dans les eaux noires de l’océan. L’énorme amas de tissus de corde et de bois alla s’écraser sur le pont, là où se tenait Brise-Bille, qui regardait la scène les yeux ronds, étonné et accroché de toutes ses forces à la corde qui lui ouvrait les mains. Nulle peur ne vint éteindre cette étincelle curieuse et simple avant qu’il ne disparaisse. Le choc ébranla à nouveau le rafiot, en piteux état alors. Une fissure se forma de part en part du pont, de la proue à la poupe. Ils étaient cuits. Léo resta perchée, les yeux écarquillés d’horreur sur la voile en bas. Une tâche s’épanouissait, écarlate, à chaque éclair. Des hurlements montaient jusqu’à elle. Charles était à quelques mètres sous elle et l’appelait à s’en déchirer la gorge. Elle baissa des yeux hagards sur son compagnon qui lui tendit une main en continuant de s’époumoner. Elle laissa son regard se balader autour d’elle. La tempête rugissait, le bateau sombrait, les canaux mit à l’eau se retournaient, se vidant de leurs occupants terrifiés. Une main agrippa son poignet et elle cru tomber. Charles la retourna simplement, lui faisant effectuer un saut périlleux arrière, pour la plaquer sur son dos. Léo se laissa descendre jusqu’au pont où tout n’était que brouhaha et mouvements chaotiques. A peine fut-elle sur ses pieds, qu’elle fut soufflée comme une brindille par une déflagration venant de la poupe. Le matériel undüs était pratique mais dangereux en cas de non respect des règles de sécurité. L’océan n’en avait cure lui. L’eau glacée vivifia ses sens et sa conscience. Elle agit automatiquement, à l’instinct. Elle nagea, seulement à peine fit elle quelques brasses qu’une vague l’amenait sous l’eau. Lorsqu’elle sortit, elle inspira profondément mais toussa aussitôt, étouffée par la fumée. De même avec l’eau qu’elle avala. Elle manquait d’étouffer. Elle bloqua ses voies respiratoires, remonta à la surface et nagea les yeux fermés jusqu’à percuter quelque chose de dur auquel elle pouvait s’accrocher. Par bonheur, elle se heurta à quelque chose arrivée à la surface. Un morceau de coque vint la soutenir pour la laisser respirer. Elle toussa, cracha, rendit…

Les larmes plein les yeux, la gorge et les poumons brulants, elle releva la tête pour regarder autour d’elle. Mais rien de ce qu’elle avait connu ces dernières semaines ne ressortait du chaos indicible de la tempête. Et toute la force qu’elle croyait avoir gagner depuis qu’elle avait quitter le petit mâle, traversée les terres pour retrouver P’tit gars, jusqu’aux côtes où elle avait errer jusqu’au jour de son enrôlement sur ce bateau pirate, de ce qu’elle avait endurer sur ce dernier pour se faire sa place en son sein, ne lui apparaissait alors au font de ses veines glacées. Tout était noir, froid, humide, le vent hurlait, peut-être des voix. Elle était totalement impuissante, un animal en proie à la nature, sans autre recours que son seul instinct de survie.

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