Ici

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Lorsque le soleil fut sur l’horizon, elle s’habilla. Une chemise de lin ample qu’elle rentra dans le pantalon donné par le centre, ainsi que la paire montagnarde. C’est ce qu’elle avait de mieux et ce qu’elle voulait faire de mieux. Elle attacha simplement ses cheveux en un chignon, alla se laver les mains et le visage dans la salle d’eau. Ses yeux noirs semblaient étrangement brillants sur la peau blanche de son visage, ses cheveux relevés en marquaient les traits. Elle caressa du bout des doigts son menton carré sous ses lèvres pleines. Elle ne le détestait plus. Non, elle lui trouvait de la gueule. Elle chercha Adsa un instant, et décida de ne pas l’appeler alors qu’elle entamait une carcasse de porc sur le balcon. Apparition synchrone au besoin. Subtilité ou technologie ? Elle sortit de la chambre et descendit l’escalier, son hôte l’attendait au pied des marches avec le jeune homme vu plus tôt. Ce dernier la regarda avec mépris alors que Zarog souriait d’enthousiasme. Il lui tendit un burnous en lin rouge avec un air amusé. Elle le prit sans le mettre. Ils ouvrirent la marche, prirent la porte de droite qui menait aux garages et Psymio du se mordre la langue en découvrant de superbe auto undüs. La plupart marchait au moteur plasma, mais quelques modèles qu’elle reconnu fonctionnaient encore à l’essence et l’hydraulique. Ils montèrent dans un des premiers modèles où un chauffeur les attendait. Psymio de plus en plus mal à l’aise trouva le trajet de vingt minutes aussi long que sa traversés de la Déchetterie. Le jeune homme suintait une aura malsaine, haineuse et vicieuse, ses lèvres restaient coincées en un rictus. L’arrêt de l’auto undüs lui fut un véritable soulagement, elle sauta littéralement hors du véhicule pour se retrouver dans une coure de gravillons devant une grande maison en pierre, la porte d’entrée s’ouvrit et un homme arriva sur le perron, les bras grands ouverts, un sourire illuminait son visage ivoire.

« Yavol ! Je suis très heureux de vous voir ! Ils avancèrent vers lui. Comment va le jeune Loyir ? Ce dernier eut une grimace de dégout alors que l’homme le serrait chaleureusement dans ses bras.

- Nous également cher Sixoïl. Paloma est-elle ici ?

- Bien sur ! Elle est arrivée en avance, nous avions des choses à nous dire. Mais entrez ! Entrez ! Nous en parlerons à l’intérieur ! Ils entrèrent directement dans un grand salon où deux chiens occupaient un canapé. A l’arrivé de Pymio ils humèrent l’air avec plus d’attention. La jeune femme sourit à l’idée qu’Adsa aurait pu être heureuse de rencontrer ces deux congénères et avec réciprocité à en juger par le battement des deux queues des canidés. Sur un autre canapé, en évident meilleur état, était assise deux personnes, à l’évidence des anciens humains, des Asdants. Une femme aux yeux noirs profonds, crâne rasé et pommettes saillantes, féline, ainsi qu’un homme dont la peau foncé rappelait le chocolat, et les longues dreads des tentacules, et dont la stature était surprenamment imposante malgré la douceur et la chaleur qu’il dégageait. Psymio soupçonna l’âge, la sagesse et les pouvoirs.

- Je te présente Paloma et Siakhel Psymio. Celle-ci salua maladroitement alors qu’ils la dévisageaient en souriant étrangement. Est-ce qu’ils se connaissaient ? Ne devait-il pas y avoir d’autres invités ? Demanda Zarog à Sixoïl, ce qui détourna l’attention du dit Siakhel. Paloma, elle, ne cessait de regarder Psymio. Elle tenait à ce que Tu l’invites…

- Et je l’ai fais ! Ils ne devraient plus tarder maintenant, installons nous ! Répondit l’homme albinos en s’installant dans un troisième canapé, qui faisait face au premier. La jeune femme fut partagée étrangement entre la tendresse qui la gagnait en voyant ces gens traiter les animaux comme leurs égaux, tout en se rappelant qu’ils ne traitaient pas les siens comme tel. Yavol s’installa et Psymio l’imita, alors que Loyir allait se poster debout à une fenêtre, tel un vigile tenant à garder tout sous surveillance, l’intérieur comme l’extérieur. Il se raidit alors qu’un nouveau véhicule se garait devant la maison, les phares illuminant son visage sombre. Psymio eut la sensation que son estomac se glaçait. Il lui faisait peur, comme si il pouvait lui faire du mal par pure cruauté. Sixoïl se leva pour accueillir les nouveaux arrivants.

- Tu vas rencontrer ma jeune sœur, Deïloo. Annonça Yavol à Psymio. Elle tiqua.

- Jeune, pour vous c’est… ?

- Elle n’a que quatre cent soixante trois ans. Elle est la plus jeune de notre espèce. Loin d’être la moins sage cependant. Sixoïl revint avec une femme qui semblait jeune physiquement, semblable à une jeune fille de dix huit ans. Ses cheveux bruns, soyeux, tombait lourdement autour d’un visage lumineux, où deux grands yeux bleus regardaient le monde avec une curiosité bienveillante.

- Deïloo. Yavol se leva pour la serrer brièvement dans ses bras. Elle l’embrassa sur une joue et regarda Psymio avec un grand sourire.

- Je suis enchantée de te rencontrer. Sa voix était grave et douce, elle lui prit la main et la baisa.

- Je te présente Psymio. Dit Yavol avec amusement, comme si c’était une blague.

- Oui, bien sur. La jeune femme ne comprenait guère cet échange. Quelque chose d’implicite pour eux lui échappait. Elle devait avouer être en présence de personnages fascinants, comme elle n’en avait encore jamais rencontré, elle savait aussi qui ils étaient, ce que leur pouvoir et leur domination engendrait sur les plans qui formaient le monde.

- Si nous sommes tous là nous pourrions passer à table ? Proposa Sixoïl. Quelques minutes plus tard ils étaient attablés autour d’une table en ébène, avec ses fauteuils assortis couvert en cuir orange. La pièce était haute de plafond, le lustre qui pendait en son milieu était sobre et élégant, en inox et opale. Trois des murs de la pièce étaient couverts de chaux blanche, le quatrième était en brique rouge. Quelques photos en noir et blanc étaient encadrés, une toile représentant un coucher de soleil du haut d’une falaise, une mètre sur un mètre, avait été placé au milieu du mur de brique. La pièce semblait presque chaleureuse, quoique encore trop épuré au gout de Psymio. Elle dénotait les rares occasions. Les couverts étaient en argent, les assiettes en porcelaine et les verres en cristal. Elle avait envie de hurler, d’éclater ces précieux objets qu’elle n’avait jamais vu ailleurs. Elle se contenta de serrer les poings sur ses cuisses. Sixoïl tapa dans ses mains, ce qui fit sursauter l’invitée. Il y eut quelques rires, qui la firent rougir de honte.

- - Je donne le feu vert à la cuisinière afin qu’elle nous apporte les plats. Expliqua Sixoïl.

- Vous levez doit surement être éprouvant à votre âge. Ironisa-t-elle. Ce qui les amusa derechef. Une femme en costume, pantalon et veste, âgée d’une quarantaine d’années, entra chargée d’un grand saladier en verre transparent débordant de couleurs et d’odeurs. Elle le posa au milieu de la table, leur sourit et retourna d’où elle venait.

- Merci. Dit Psymio poliment. La salade semblait composée de tomates, concombres, fromage frai de brebis, de maïs, de pousse d’épinard, de sésame, noix et graine de courge. Ils se servirent tous les uns après les autres, ce qui étonna quelque peu la jeune femme, mais elle avait faim, elle les imita promptement. Lorsqu’elle apporta la cuillère d’argent à sa bouche elle découvrit aussi de la pomme, de l’ortie, de la menthe et des groseilles. Une explosion de saveur et de texture, d’une fraîcheur exquise. Elle prit le temps de déguster et mangea avec appétit. Chaque convive gardait le silence, tous les sens pris par la délicieuse entrée, parfois fermant les yeux, un demi-sourire aux lèvres.

- Afah est payée grâcement pour ses services. Elle met la tenue qui lui souhaite ainsi que les menus au jour. Répondit soudainement Sixoïl à ce que Psymio avait dit, alors que les assiettes s’épongeaient avec le pain aux pignons. Et c’est normal lorsqu’elle partage son talent avec autant de cœur. Nous l’aidons à vivre de sa passion. Est-ce injuste pour toi Psymio ? Il paraissait sincèrement intéressé par son avis, elle se sentie intimidée alors que tous la regardait. Elle garda les yeux dans le vague et bu deux gorgée d’eau avant de répondre.

- Non, c’est plutôt noble même. Seulement vous êtes les seuls à pouvoir jouir de ce talent. Cela me paraît injuste. Ainsi que beaucoup ne puisse exprimer leur talent et le partager aux autres car leur énergie sont aux actions qui enrichisse le collectif. Ce collectif ce n’est pas leur famille, celle des autres, leur propre personne, c’est vous. Vous avez rendue la porte étroite à chaque esprit téméraire et créatif pour jouir de ce confort.

- Il est vrai que nous jouissons de certains privilèges inaccessibles à tout à chacun. Intervint Siakhel. Seulement il me semble que nous avons donné et donnons encore aujourd’hui, beaucoup de nous-mêmes afin d’établir une paix durable pour les humains. La magie n’est pas quelque chose qui apparaît. Elle demande son tribu de force et de sacrifice. Un malaise prit la tablée à ces mots.

- Oui, vous vous êtes donnés beaucoup pour créer des petits paradis personnels, que surtout vous pouvez garder sous contrôle afin de créer vos projets égotiques. Vous vous substituer à la nature, à l’univers.

- Nous sommes la nature et l’univers, tout comme toi. Simplement des atomes ! Des électrons qui tournent autour des protons, telle une planète autour d’une étoile !

- Je me situe chez les quantiques. Elle déclencha un rire général, qu’elle ne comprit pas. La théorie quantique et la relativité générale étaient profondément incompatibles. Se moquaient-ils de sa différence ? Afah entra à nouveau à cet instant pour récupérer le saladier, apportant un silence momentané.

- Je comprends que tu nous vois comme des monstres qui tirent les ficelles dans l’ombre, seulement nous avons adopté cette méthode au fur et à mesure de milliers d’années d’apprentissage.

- Les plans supérieurs trouvent leur équilibre seulement grâce au plan inferieur. Et ce que vous laisser faire pendant que vous flâner dans votre luxe illégitime viendra bientôt se répandre ici. Le silence se fit plus sérieux, on eut dit que même le temps s’arrêtait. Psymio aurait juré que les flammes de l’âtre avaient ralentit leur danse.

- Tu connais le plan inferieur ?

- J’y ai vécut. Je m’y suis caché. Certains se jetèrent des coups d’œil angoissés, impressionnés, mais aussi perplexes.

- Tu ne connais pas les humains comme nous les connaissons. Reprit Deïloo. Tous se tournèrent vers elle. Nous les avons vus évoluer toutes ces années, toujours plus loin dans l’auto destruction. Nous avons fait de notre mieux pour les aider, leur insufflant, par nos moyens, de se lier, de se connecter à la source pour évoluer vers des valeurs d’amour, de tolérance et de partage. Psymio se laissa distraire par le retour de la cuisinière qui posa au centre de la table un plat fumant. En repartant, elle fit un clin d’œil à la jeune fille. On se servit et Psymio mangea le meilleur gratin de courges et de pomme de terre de sa vie. Le parmesan était distribué généreusement entre chaque couche de légumes, la butternut avait un goût noisette et le sésame grillé soulignait le tout. La conversation ne reprit pas avant que toutes les assiettes soient vides, et encore, on se laissa un moment pour le plaisir de se sentir plein et détendu.

- Pour vous répondre Deïloo, s’avança Psymio une fois qu’elle cru le bon moment venu, vous vous sentez légitime de contrôler les humains, de les asservir d’une façon ou d’une autre ?

- Je comprends que tu ne trouve pas cela juste. Répondit l’intéressée avec un sourire doux.

- Comme nous tous. Reprit Yavol avant de boire une gorgée de vin. Il est vrai que nous pensions ne pas avoir le choix. Avant notre intervention, les mondes entiers ressemblaient aux mondes inferieurs. Psymio prit la mouche.

- Connaissez-vous cet endroit ? Y avez-vous déjà mit les pieds depuis la création de vos parfaits petits plans avec leur Ordre et Règle si réfléchis et aboutis ? Avez-vous rencontré les humains qui vivent dans la Déchetterie ?

- Psymio, prends le temps d’écouter quelques minutes s’il te plait. Demanda Paloma avec douceur. Tous se regardèrent et approuvèrent. La jeune fille attendit patiemment.

- Nous sommes nés sur une terre où les humains n’étaient encore qu’une espèce animale comme toutes les autres, primaires et sauvages. Dans le bon sens du terme. Nous les avons toutes observées évoluer, avec beaucoup d’attention, sans jamais intervenir et influencer ces êtres. Peut-être fusse une erreur. Quoiqu’il en soit nous pensions que faire partie signifiait respecter le fil de la vie, sans nous en mêler, et nous sommes restés entre nous. Nos grands parents se sont retrouvés les dix seuls survivants de leur espèce après une terrible guerre d’une telle violence que l’univers en fut ébranlé. Ils étaient tous très jeunes, pas plus de onze ans, pourtant c’était à eux de reconstruire la civilisation des humains qu’ils étaient. Ils avaient la chance d’avoir su contrôler leur connaissance en physique et chimie, d’une manière très spirituelle bien sur, et avaient des pouvoirs, ou tout du moins des facultés très puissantes, bien plus que les nôtres. Ils étaient proches et respectueux de leur environnement, autant infiniment petit qu’infiniment grand. Ils s’en sortir à merveille. Ils étaient tout aussi conscient des failles humaines et avait la capacité et l’intelligence de les transcender en leur être pour garder l’équilibre. Puis les choses ont évolués, nos parents sont venus au monde, puis nous à notre tour. Lorsque j’avais onze ans moi-même, la plus grande ville ne comptait qu’une cinquantaine d’habitants. Une harmonie et une paix émanait de notre civilisation, comme la terre n’en pouvait rêver mieux. Hors, à mesure que l’homo sapiens évolua, nous nous sommes affaiblit. D’abords imperceptiblement, puis ce fut bien visible. Nous n’avons pas encore élucidé le pourquoi. De part l’hérédité et la conscience collectives, nous avons gardés les quelques attraits et capacité de nos ancêtres mais nous sommes bien loin de les égaler.

- Attendez… euh… Paloma ? La belle femme chauve hésita un instant, ses yeux brillaient de douleur et d’envie.

- Oui. Répondit-elle simplement.

- Je ne comprends pas exactement ce que vous appelez la conscience collective…

- Es-tu consciente ?

- Oui. Répondit Psymio sans réfléchir. Paloma eut un heureux sourire.

- Comment le sais-tu ? Demanda-t-elle.

- Je ne sais pas… Avoua-t-elle après un moment de réflexion. Je le sais c’est tout.

- Et bien, c’est cela. Psymio fronça les sourcils, dans l’incompréhension. Ton corps tu le ressens, il est palpable, sensible, fort et parfait dans ses fonctions. Ton cerveau tire les ficelles et mentalise, il t’offre ta capacité d’analyse et de réflexion. Et enfin, il y a tes émotions. Un lien intrinsèque entre le corps et l’esprit, les réactions et indicateurs qui serviront ton mental pour ta survie.

- Mais je ne suis pas que ça. Psymio sourit, elle commençait à comprendre.

- Exactement. Il y a une quatrième dimension de nous même, celle de l’intuition. Que tout à chacun possède. C’est là que ceux qui sont assis ici ce soir ne se comprenne plus avec les autres membres de nos familles. Seulement, la majorité des humains font taire leur intuition et se coupe de leur âme, de leur conscience, alors de la conscience collective, du tout.

- La conscience collective serait une sorte de mémoire intergénérationnelle et interraciale ?

- C’est cela, une connexion universelle. L’étincelle de vie et sa biodynamie interconnectée à l’échelle planétaire, peut-être de la galaxie. Et dans cet ordre parfait, chacun a son rôle, sa place, sa mission. Mais s’ils se coupent de leur intuition…

- … Ils ne se sentent à leur place nulle part, ni investit d’une mission quelconque, ils choisissent des buts matérialiste qui répondent à seulement une part de leur être, et il y a déséquilibre.

- Tu es très intelligente. Une lueur s’alluma subrepticement dans les yeux de Paloma.

- Et vous n’avez rien fait pour empêcher cela ? Demanda alors la jeune fille, gravement. Le malaise revint.

- Au moment où nous en avons eu conscience, il était trop tard, l’espèce était particulièrement violente. Durant certaines décennies nous étions idolâtrés, puis honni, parfois torturé et tué. Nous nous sommes vite retrouver à n’être plus qu’une poignée. Rattraper les consciences en perdition était impossible alors qu’ils étaient si nombreux et sur la route de l’industrialisation. Lorsque l’ère est arrivée, nous avons tous amèrement regrettés certains de nos choix.

- L’ère industrielle ? Il vous a fallu tout ce temps pour vous rendre compte de ce qu’il se passait dans le cœur des hommes ?

- Comme te le disait ma sœur, reprit Siakhel, l’humain n’était pour nous qu’une espèce animale de plus, mais surtout… nous en avions peur. A la naissance de l’agriculture, et surtout de l’écriture, nous nous sommes rendu compte qu’ils nous étaient semblables. Nous refusions de voir nos propres faiblesses dans ce que nous jugions barbare. Nous avons longtemps, et encore à certains stades aujourd’hui, refusé d’entretenir toute intimité avec cette espèce. Particulièrement parce qu’ils s’entretuaient en masse, comme nulle autre espèce… avant nos ancêtres bien sur. Et c’est ce qui nous faisait si peur : voir que les leçons n’étaient pas apprises, imaginer une autre guerre dévastatrice. Sache qu’après quelques milliers d’années d’existence, nous pouvons encore nous impatienter. Nous rêvons de retrouver le monde que nous connaissions enfants. Seulement voilà, nous sommes en désaccord sur le devenir de l’espèce humaine.

- Comment ça ?

- Certains que nous appelons les déviants, créer des béances entre les différents plateaux mit en place sur cette terre. Nous nous sommes inspirés de la théorie des cordes, et cela à fonctionner. Dix dimensions, neuf d’espace et une de temps.

- Malléable celle-ci. Finit Yavol.

- Il n’y a pas seulement quatre plans alors ?

- Vivable pour vous et nous, si, les autres sont des plans plus éthérés.

- Et qu’est-ce que les béances ?

- Une béance est une sorte de déchirure dans l’atmosphère de la couche qui sépare deux mondes parallèles et leur dimension. Aussi cela créé un passage, non seulement en marge du plateau du plan du monde où l'on se trouve, mais aussi dans une autre sphère aux autres codes: un autre plan. La béance, une fois ouverte, ne peut se refermer que si son auteur meurt ou se soumet à nouveau à la Règle et au grand Ordre de son monde d'origine. Dans chacun des mondes où cette béance est créée, la prolifération des déviants se fait d'une façon aussi rapide qu'aléatoire. Même le plus zélé des veilleurs peut être amené à se retourner contre la Règle et le grand Ordre, ce qui remet en cause tout son fonctionnement. Les barrières n'existe plus, les déviants, même tentant de retrouver leur ancien moi, sont liés les uns aux autres par leur état, errants, apatrides. Leurs va et vient sont libres de toutes surveillances, ils ne sont pas reconnaissables en tant que tel, ils peuvent donc se mouvoir à leur guise. Seul les Dicta de nos maisons peuvent percevoir le changement des personnes et sentir la béance qui, immanquablement, déséquilibre le plan et son ensemble. Ces personnes n’ont plus à suivre la Règle, ce fait la met en relief sur le plateau dont ils franchissent les lignes sans dommages, mêlant le doute dans les esprits de ceux qui reste attaché à la Règle et à l’Ordre. Ils font partit d'un mouvement un et plusieurs, surtout plusieurs, ce qui les rends impossible à anticiper. Nous, nous pensons que c’est de cette fusion que renaîtra l’harmonie.

- Comment faîtes-vous pour avoir ces capacités ? Les humains « normaux » pourraient-ils les avoir ?

- Nous le pensons, la circulation des fractions de la part symbiotique qui est psychiquement traitable du fait de leur fractionnement nous permettent, et vous permettraient d’approfondir vos capacités. Cela demande une transmission rigoureuse qui devrait s’organiser de façon méthotique. Nous sommes de ceux qui voudrions le faire afin que nous soyons tous égaux, dans la vie quotidienne, mais aussi en vu de ce qui nous attends.

- Mais nous sommes minoritaires, plus important, aucune Dicta de nos familles ne nous soutient.

- Alors ?

- Alors, beaucoup d’êtres humains vont mourir. A moins que nous entrions en guerre, nous aussi. Contre nos frères et sœurs. » Un silence grave s’abattit sur la tablée.

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