Chapitre 141 : « rencontre d’avec les passagers du « Kannn ». »

« À bord du « Kannn ». »

Ils sont maintenant tous sorties de stase, regrettant toujours l'abandon de leurs deux amis et comprenant après un bref bug mental qu’il sera bientôt temps pour eux de connaitre leur avenir.

Pourtant le moment n’est pas pour s’inquiéter de leurs, sorts mais bien jubilatoire à retrouver enfin quelque chose de connu après tous ses siècles à seulement suivre l’instinct du « Kannn ».

Florian est devant la holo-console à examiner la vue de l’espace et l’incompréhension le gagne rapidement en comprenant que le système qu’il a créé à l’origine pour amener la vie sur des planètes pouvant la recevoir, c’est mise en quête d’une nouvelle galaxie et traverse pour ce faire un vide spatiale incommensurable, trop sans doute pour que l’espoir de voir se réilluminer l’espace autour d’eux n’arrive avant longtemps.

Il soupire après ce constat, retrouvant toutefois rapidement son moral en se disant que vivre tous sur « Penn » n’est pas si désastreux au demeurant et qu’une fois là-bas il retrouvera certainement ses pouvoirs liés à sa magie, ce qui sera toujours mieux qu’en ce moment ou il ressent au plus haut point ses faiblesses.

Xiao-Lu après en avoir longuement discuter avec lui, ils se sont mis d’accords pour qu’il garde précieusement la réserve qu’il a en lui et qui ne pourra pas de sitôt être remplacer.

Les voilà donc pense-t-il avec une certaine ironie, redevenu comme au temps ou il vivait normalement entouré de ses grands-parents et de ses amis.

Lorgan s’approche de lui pour venir s’assoir sur ses genoux, contemplant à son tour l’espace holographique vide de tout corps célestes.

- Penses-tu à lui faire faire demi-tour pour que « Penn » revienne dans notre ancienne galaxie ?
- A quoi cela servirait-il, je te le demande un peu !
- A retrouver la Terre et l’imperium.
- Que nous ne reconnaitrions plus après tout ce temps, de plus rien ne dit que nous aboutirions où nous le pensons.
- Tu penses qu’on se jouerait encore une fois de nous à notre insu ?
- Comment sinon expliques-tu que nous soyons en vue de « Penn » là où il y a le vide de l’espace absolu ? ce n’est pas dans le souvenir du « Kannn », alors c’est à tous les coups une embrouille venant de nos anciens du conseil pour nous ramener à la raison et comme il se doit dans leur giron !

Lorgan observe en coin son petit rouquin, cherchant à comprendre ses raisons pour refuser son retour sur sa planète natale.

- Était-ce si dure à vivre là-bas ?
- De quoi tu parles ?
- De l’endroit où tu es né.

Florian réfléchi avant de lui donner une réponse qui soit la plus sincère possible.

- Je ne dirais pas cela, juste que c’était d’un ennui à mourir et que justement nous ne le pouvions pas ! Hi ! Hi !
- Tu ne m’as jamais parlé de ton monde, alors que tu sais tout du mien.
- C’est un peu bonnet blanc et blanc bonnet, une vie sans changement ancrée dans les traditions, ici comme de là où je viens il n’est point question de cinéma, d’internet, d’automobiles, ni même de routes, ni de la moindre notion de technologie comme de modernisme.
- Justement, en rentrant tu pourrais leurs faire découvrir tout cela.
- Tu comprendras mieux si tu as l’occasion de connaitre mon monde, il est comme figé dans le temps avec pour seul but de préserver notre différence d’avec les autres humains.
- Mais tu seras bien obligé d’y retourner un jour ou l’autre… pas vrai ?

Lorgan voit Florian sourire, un sourire qu’il ne connait que trop bien et qui signifie qu’il ne faut pas se fier aux apparences.

- Y aurait-il quelque chose que nous autres ignorons encore?
- Il y a un plan, mais je ne peux t’en dire plus pour le moment.
- Allez « Flo » … s-t-plait !!
- Désolé je ne peux rien dire, juste qu’il ne manque plus que trois personnes pour qu’il se réalise.
- Je les connais ?
- Non!! Mais… arrête de me questionner, je ne t’en dirais pas plus car qui sait si quelqu’un ne nous surveille pas et qui pourrait faire tout capoter s’il l’apprenait.
- Depuis quand existe-t-il ? tu peux au moins me dire cela sans révéler en quoi il consiste ?

Florian hésite à répondre, mais Lorgan sait y faire et il est très difficile pour lui de résister à sa moue boudeuse, aussi y répond-t-il avant de clore la discussion en se levant pour retrouver Xiao-Lu.

- Depuis le premier jour quand nous avons décidé de notre « fugue », là… content maintenant ?
- Je… tu…

Trop tard pour le jeune prince Elfe qui se retrouve assit sur le siège avec la holo-commande en main, étonner de se retrouver seul devant la vision du vide de l’espace, se demandant soudainement s’il n’a pas rêvé cette discussion ou encore si Florian les mènes tous en bateau avec ses soi-disant pertes de pouvoirs.

***/***

« Chambre commune de Samuel avec Antonin et Thomas. »

Florian sonde rapidement la pièce depuis le couloir et entre après avoir vérifier que Samuel s’y trouve bien seul, venant ensuite s’assoir près de lui en attendant ceux qui ne devraient plus tarder à arriver.

Le silence est total, quand la porte s’ouvre de nouveau en laissant entrer cette fois Kim et Xiao-Lu, un signe de Samuel au dernier arrivant pour qu’il ferme la porte au verrou.

Toujours sans échanger une seule parole, les quatre amis se positionnent assit en cercle sur le grand lit en se tenant la main, l’air autour d’eux devient alors électrique tandis qu’ils finalisent la mise en place de l’écran qui protégera la prochaine discussion des éventuelles oreilles indiscrètes.

C’est Xiao-Lu qui le premier rompt le silence.

- Bien, reprenons là où nous nous étions arrêtés dans l’attente d’avoir plus d’informations.
- Le plan se déroule comme prévu, j’en ai eu à l’instant la confirmation par mon grand frère.

Kim a un rictus ironique.

- Après tous ces millénaires d’amnésie, je ne pensais pas qu’il resterait à l’ordre du jour tel qu’initié au départ.
- Le plus dure a été pour ceux resté chez nous, rendez-vous compte de tout ce temps sans nouvelles, ils ont dû penser à notre mort.
- Bien sur que non, allons, Val était là pour les rassurés, de plus il ne pouvait rien faire de plus qu’attendre que nous retrouvions à la fois la mémoire et d'être à nouveau tous ensemble, ce qui sera chose faite d’ici pas longtemps.
- Pourquoi ai-je l’impression que les choses se précipites dangereusement, le conseil a encore le pouvoir de nous mettre les bâtons dans les roues.
- Plus pour longtemps, d’où toutes les précautions que nous devons prendre pour en parler, de plus nos amis commencent à avoir des soupçons.
- N’as-tu pas rendu Lorgan trop suspicieux avec tes réponses et ton comportement ?
- De tous il est le plus perspicace, il ne m’aurait pas lâché si je ne lui avais pas donner un peu de grain à moudre.
- Si tu le dis !
- Je comprends pour les paroles, mais pour le reste tu aurais dû être plus prudent.
- Par le reste tu entends mes pouvoirs revenus depuis que nous avons quitté l’univers des cinq félons.
- De quoi d’autre à ton avis ? si le conseil en a vent nous sommes fichus !
- Comment pourrait-il l’apprendre, puisque c’est tout nouveau et que seul Val est resté en contact avec nous.
- De ça il n’y a rien de moins sûr, ce n’est pas parce que mon frère le pense qu’il n’y a pas eu un autre espion mit en place par le conseil.
- Dans ce cas ne prenons aucun risque tant qu’il ne sera pas temps d’agir, j’ai instruit cette réunion juste pour vous tenir au courant des derniers avancement du plan.

L’air autour d’eux redevient normal quand ils séparent leurs mains et se retrouvent libre de leurs mouvements, pourtant aucun des quatre ne semble avoir l’intension de quitter la pièce et Samuel qui de loin est sans doute celui qui ressent à la moindre occasion le besoin de partage sensoriel, ne manque pas l’occasion de le leurs rappelés en se mettant debout sur le lit tout en entamant une dance lascive.

Il n’en faut pas plus pour qu’une réunion sérieuse et secrète, se transforme en un bruyant lupanar qui très vite attire ceux demeurés à l’écart et qui commencent à en ressentir les effets.