Chapitre 025 : « Rentrée universitaire. »

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Chapitre 025 : « Rentrée universitaire. »

Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas moi non plus regarder tes yeux, alors que tu fixes les miens de façon quasiment aussi impolie que le reste de la cl…

Le garçon avait commencé à lui ôter également son masque tandis qu’il donnait l’explication à son geste, s’arrêtant net en comprenant le pourquoi d’une telle mascarade et d’un mouvement tout aussi rapide et habile le lui remet, sans que personne n’ait eu le temps de se rendre compte de rien.

- … asse !! Euh… excuse-moi. Je ne sais pas se qui m’a pris soudainement.
- Rends-moi mes lunettes alors !
- Hors de question.
- De quoi ? pour qui te prends tu à la fin ?
- Pour quelqu’un qui comprend ton problème et qui t’aide à le régler. Ton masque et ta casquette sont bien suffisants pour cacher au mieux ton visage, découvre-toi par petites touches et tout se passera bien je t’assure.
- Je n’ai pas besoin d’un père pour me dire ce que j’ai à faire.
- Je ne tiens pas à l’être non plus rassure toi.

La voix du professeur principal s’élève, beaucoup plus forte que depuis le début du cours.

- Vous deux là-bas !! Si mon cours vous dérange, vous n’avez qu’à sortir.

Kai se raidi en reprenant sa position initiale en faisant face au tableau, tandis que l’autre garçon semble s’amuser de la situation et se lève pour répondre au professeur.

- S’il fallait faire sortir tous ceux qui ont les yeux fixés sur nous au lieu de se concentrés sur le cours, il ne resterait pas grand monde dans la classe professeur.

L’enseignant retient de justesse une série de jurons pour détailler l’insolent qui vient de lui répondre, comprenant au final le sens de ses paroles.

- Bien… dans ce cas venez vous présenter une bonne fois pour toute devant vos futurs camarades de classes et qu’on en finisse pour pouvoir passer au but de votre présence ici.

Le garçon se lève et s’avance d’une rangée avant de montrer Kai du doigt, tandis que ce dernier priait désespérément pour qu’on l’oublie.

Un coup d’œil vers le jeune Estrien lui fait comprendre que c’est peine perdue, aussi attend-t-il la suite des évènements en s’y préparant au mieux, se souvenant des précédentes rentrées scolaires et des diverses manières de s’y prendre pour minimiser l’instant et qui tous ont malheureusement pitoyablement capotées.

- Je dois venir seul monsieur, ou…

Il montre Kai du doigt.

- … vous parliez de nous deux ?
- De vous deux, la tenue de votre camarade est inadmissible dans ma classe, j’aime pouvoir lire les expressions des visages pour comprendre si mon cours a ou non eu l’effet escompter.

Kai se sent tirailler par la manche, il tente d’y résister alors que les paroles du professeur lui font comprendre que de toute façon il faudra bien qu’il passe par là pour ensuite pouvoir passer à autre chose.

C’est donc en trainant visiblement la jambe, qu’il se lève et le suit jusqu’à l’estrade, se tenant ensuite en retrait tandis que celui dont il ne connait toujours pas le nom prend la parole, après avoir fait un tour d’horizon sur la classe.

- Bonjour à tous, je me nomme Lee-Rim et comme vous vous en êtes tous apparemment rendu compte, je suis Estrien, vous vous demandez sans doute ce que fait un Estrien dans une faculté Nordienne et bien juste que mon père est l’émissaire permanent de mon oncle auprès de sa majesté le roi François.

Sans avoir à le vérifier de ses propres yeux, il sent bien le raidissement du professeur à comprendre qui il est en réalité ainsi que l’importance de son statut social.

Pourtant ce n’est pas cette gêne soudaine venant du professeur qui le fait se retourner, mais bien le ricanement entêtant venant de l’autre garçon qui est avec lui sur l’estrade.

- Qu’est-ce que j’ai dit de si amusant ?
- Je me disais juste que décidemment le sort s’acharne sur moi depuis mon arrivée à la capitale.

Lee-Rim va pour lui en demander la raison, quand il est interrompu par le professeur qui se place entre eux deux.

- C’est très bien, vous pouvez retourner à votre place, quant à vous jeune homme et à moins d’avoir un statut social qui vous le permet, je ne tolèrerais pas que vous vous moquiez ainsi de façon aussi outrecuidante de votre camarade.
- Est-ce qu’orphelin, c’est assez pour que je puisse continuer à me moquer de l’autre blaireau ? monsieur !

La crise tellement crainte par Daniel et Ralphy, qui normalement à se moment précis seraient intervenus pour calmer tout le monde, arrive ici sans filtres et ne serait-ce Lee-Rim qui intervient au vu de la fureur évidente dans laquelle les paroles du petit gars ont mis le professeur, personne n’aurait pu dire comment cela se serait terminer.

- Ce n’est rien monsieur, pour un Nordien je ne suis qu’un étranger auquel il n’y a pas à prêter attention à sa naissance. J’avoue que le patriotisme Nordien m’a toujours sidéré et j’en ai encore l’exemple devant moi.
- Bien parler blaireau !!

Cette fois encore la classe retient son souffle devant l’affront, mais surtout le manque total de retenu de cet étudiant devant le professeur, alors qu’il vient juste de se prendre un coup de semence.

Lee-Rim contre toute attente sourit et semble s’amuser comme jamais, d’une pichenette il fait alors voler la casquette du petit gars arrogant, mais qu’il trouve aller savoir pourquoi tellement adorable que déjà il sait au plus profond de lui-même, qu’il ne pourra jamais lui en vouloir de quoique ce soit qu’il dise ou fasse contre lui.

La chevelure blonde se dévoile alors à l’ensemble de la classe qui émet un murmure commun d’appréciation devant la rareté d’une telle teinte au naturel et assurément ce qu’ils ont sous les yeux ne peut que l’être tellement elle retient le soleil depuis les grandes baies vitrées de la salle de classe.

Cela plus le regard qui cette fois est entièrement dévoilé et déjà quelques demoiselles sentent leurs poitrines se soulevées sous l’effet des palpitations cardiaques qui soudainement semblent s’affolées.

Du côté des garçons l’intérêt quoique moins violent, n’en est pas moins présent et du coup leurs pensées changent du tout au tout sur cet étudiant qui à prime abord leur avait semblé bizarre.

Lee-Rim comprend qu’il ne manque plus grand-chose pour que le blondinet dévoile de lui-même ce que lui n’a aperçu qu’un bref instant et qui pourtant a suffit pour le marquer au fer rouge à un point que cette appellation de « blaireau » sonne plus comme un petit surnom intime que par la représentation de l’animal par lui-même.

- Tu sais ce qu’il te dit le blaireau ?
- Non vas-y, dis-moi !
- Qu’il ne cache pas sa tête de têtard derrière un masque pour ne pas qu’on se moque de lui, voilà ce qu’il te dit le blaireau.

Titiller Kai de cette façon est une chose que ses amis on apprit avec les années et souvent à leurs dépens, mais que cela vienne semble-t-il tout naturellement dès le premier contact et d’un étranger qui plus est, lui font prendre ses paroles au premier degré et sous le coup de la colère il s’arrache lui-même le masque sans autres pensées que de le démentir.

- Alors… répète devant tout le monde que j’ai une tête de têtard si tu l’oses ?
- Et bien soit… j’ai sans doute fait une erreur en ne tenant pas compte de l’âge, en fait c’est plutôt une tête de grenouille que j’ai devant les yeux ! Hi ! Hi !
- …

Les deux garçons continuent à s’envoyer des piques comme s’ils étaient seuls, sans plus faire attention à ce qui les entours jusqu’au moment ou le silence ambiant autour d’eux ne soit chargé d’une sensation qui les ramènent à la réalité et qu’un rapide coup d’œil montre l’effarement et tout le panel d’émotions ressentis dans la classe.

Le professeur est le premier à réagir en leurs montrant leurs sièges vides et en leurs faisant comprendre d’un geste d’aller s’y assoir.

Il se racle ensuite la gorge en jetant un dernier regard vers ce garçon si terriblement mignon, qu’un sourire paternel lui vient à son encontre avant de reprendre là où il en était arrêté d’une voix rester somme toute chevrotante.

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