Chapitre 25 : Retour au harem

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Ce fut l’odeur piquante de désinfectant qui réveilla Deirane. Le lit dans lequel elle était installée était un peu ferme à son goût. Et les draps n’avaient pas la douceur de ceux auxquels son séjour dans le harem l’avait habituée. Les sons aussi étaient différents. Alors qu’une fois enfermée dans ses quartiers elle n’entendait plus rien, ici, des bruits de discussion lui parvenaient étouffés comme s’ils traversaient un mur fin ou une porte mal fermée. Elle ne saisissait pas ce qui se disait. Même si elle commençait à bien parler l’orvbelian depuis qu’elle était arrivée, elle ne le maîtrisait pas au point de comprendre une conversation dont la moitié des mots lui manquaient.

Elle ouvrit les yeux. La pièce qu’elle découvrit lui était inconnue : murs blancs, plafonds blancs, brillamment éclairée par de larges fenêtres. Elle tourna son regard dans leur direction. Juste à côté, sur un lit, identique au sien, qu’un rideau, actuellement repoussé sur le côté, pouvait séparer, Mericia dormait.

Le paysage qu’elle voyait à travers la vitre appartenait au palais royal. Elle reconnaissait son architecture en pierre de multiples couleurs qui formaient des motifs réguliers. Elle était donc rentrée à la maison. Peu à peu, les souvenirs lui revinrent. C’était là que les eunuques les avaient amenées avec Dursun lorsque Biluan les avait blessées.

La maison ! Non, ce palais ne l’était pas ! C’était sa prison. Cependant, il fallait admettre que dans l’instant, elle était soulagée de s’y retrouver à nouveau. Elle estima la distance qui séparait le bâtiment voisin de sa fenêtre. Le monstre ne pourrait pas s’y glisser, ou alors de justesse. Elle était en sécurité. Puis elle se souvint qu’il pouvait faire pousser des tentacules, elle n’y était pas à l’abri. Elle éprouva un moment de panique.

Les discussions lui permirent de détourner son attention sur un autre sujet. Elles avaient lieu dans le couloir. Les personnes chuchotaient, certainement dans le but de ne pas la déranger. Enfin, la porte s’ouvrit, doucement, et une tête aux longs cheveux noirs se glissa lentement à l’intérieur.

— Je suis réveillée, accueillit-elle Dursun.

L’Aclanli lui sourit et entra. Elle n’était pas seule. Nëjya et Bilti l’accompagnaient, ainsi que trois fillettes au visage sombre comme la nuit et dont les deux plus jeunes semblaient la copie l’une de l’autre. Elya, la sœur de Naim, et Fallen et Lesia, les deux nièces de Dovaren. Le groupe s’avança vers la malade. Voyant Mericia toujours endormie sur sa couche, la novice fit signe aux enfants de rester silencieuses. Elles arrivèrent enfin au pied du lit. Les deux plus petites, impossibles à retenir, s’allongèrent et encadrèrent la concubine, se blottissant contre elle. Instinctivement, elle les enveloppa de ses bras. Très digne, comme toutes les représentantes de son peuple, la Sangären s’assit juste à côté d’elles.

Dursun l’embrassa sur le front. À son arrivée, l’adolescente était amoureuse de Deirane et elle ne manquait jamais une occasion de lui voler une caresse, un baiser ou toute autre manifestation de ses sentiments. Sa relation avec Nëjya semblait avoir calmé ses ardeurs.

— Comment vas-tu ? demanda Dursun.

— J’ai l’impression d’avoir combattu dans l’arène pendant des monsihons, répondit Deirane. Que fais-je ici ?

— Il paraît que tu as mauvais goût, plaisanta Nëjya, le monstre t’a recrachée et tu es rentrée.

Dursun interrompit son amante d’un geste agacé.

— Je ne sais pas exactement. Il y a trois jours, le harem était en ébullition. La deuxième section de la garde rouge est partie sur vos traces, j’ignore pourquoi. Et le surlendemain, tu rentrais ici avec ce qui restait de ton escorte.

Deirane était abasourdie. Brun avait totalement dégarni le palais de ses défenses pour se porter à son secours. À moins que ce fût à celui de Mericia.

— Tu n’as pas grand-chose, ajouta Bilti. Juste de légères contusions. Mericia c’est un peu plus grave, mais elle s’en remettra aussi. Par contre, la garde rouge a payé un cher tribut. Trois soldats sont morts. Le reste se repose dans d’autres chambres.

— Brun a parlé de les décorer, intervint Nëjya.

— Les décorer ? Pourquoi ?

— Ils ont risqué leur vie en affrontant ce monstre. Et toi et Mericia êtes encore vivantes.

Deirane ferma les yeux un instant.

— Je suis vraiment fatiguée, soupira-t-elle.

— Alors on va te quitter.

Elle fit signe aux fillettes de la suivre. Les deux qui s’étaient blotties contre Deirane ne bougèrent pas.

— Laisse-les, elles ne me gênent pas, l’arrêta-t-elle.

— D’accord.

Elle entraîna toute sa troupe hors de la chambre.

— Je suis contente que tu n’aies rien, déclara Dursun avant de refermer derrière elle.

La jeune femme n’eut pas le temps de s’assoupir que la porte s’ouvrit de nouveau. À sa grande surprise, ce fut Brun qui entra. Voyant qu’elle était réveillée, il se mit à la tête du lit. Il la regarda longuement avant de parler.

— Comment vas-tu ? demanda-t-il enfin.

— Pas trop mal, répondit-elle prudemment.

— J’ai cru comprendre que tu avais combattu ce monstre et sauvé Mericia. J’en conclus que vous avez réglé vos différends. Sinon, tu aurais pu en profiter pour la faire disparaître.

En réalité, Deirane était si terrorisée qu’elle s’était réfugiée dans les bras de la belle concubine. Et le pouvoir qui la protégeait s’était répandu sur cette dernière, lui évitant d’être défigurée. Elle se garda bien de le détromper.

— C’était une erreur, reprit le roi, je n’aurais pas dû écouter Dayan et t’envoyer dans cette forteresse.

— Il ne pouvait pas deviner.

— Les feythas ont équipé ce palais en vue de résister à une invasion. Le matériel qu’ils construisaient était solide. J’aurais dû vous enfermer dans les souterrains le temps qu’on remette les protections en marche.

— On s’était réfugié à la cave, remarqua-t-elle. Il nous a quand même atteints.

— Il nous a fallu un jour et demi. Pendant que tu étais en train de discuter avec les Sangärens, le bouclier était à nouveau dressé. Maintenant, ce monstre ne peut plus rentrer dans le palais.

Deirane se redressa dans son lit. Brun lui glissa un coussin derrière la tête. Gentillesse, ou prenait-il soin de sa pouliche, future mère de son héritier ?

— Pourquoi les feythas ont-ils fortifié cet endroit ? Il n’y a rien autour contre quoi se défendre.

— Réfléchis un peu. Quel est l’État le plus proche ?

— Aujourd’hui l’Helaria. Autrefois, c’était le Lumensten, qui était un pays indépendant.

— Le Lumensten n’est pas entré en compte dans ce choix. C’était bien de l’Helaria que les feythas se protégeaient. Je te rappelle que quand on monte tout en haut du temple, on distingue le sommet de l’île de la Griffe du dragon.

Un instant, Deirane se demanda comment on pouvait voir quelque chose depuis le temple de Matak, minuscule et perdu au milieu du jardin. Puis elle se souvint soudain de la cathédrale, celle où les principales cérémonies cultuelles qui rythmaient la vie du pays se déroulaient. Comme elle se trouvait hors du harem, Deirane n’y était jamais allée jusqu’à ce qu’elle devienne concubine. Elle constituait le troisième côté de la cour d’honneur. Et les autorités religieuses qui l’avaient fait construire n’avaient pensé qu’à étaler leur puissance. Malgré sa magnificence, elle jurait avec l’architecture du reste du palais, telle une verrue sur le visage d’une personne.

Brun jeta un bref coup d’œil à Mericia. Elle dormait. À la voir ainsi, on ne devinait en rien les épreuves qu’elle avait subies. Il espérait qu’elle ne garderait aucune séquelle de son aventure. Et si finalement tel était le cas, eh bien, on racontait que Calen était la plus belle femme du monde, pourtant elle portait une cicatrice disgracieuse autour cou. Nul doute qu’elle trouverait un moyen de la cacher.

Il retourna vers Deirane.

— Tu es en sécurité maintenant. Le monstre ne peut plus t’atteindre.

Il se dirigea vers la porte. Avant de partir, il s’inclina en une légère salutation comme il se devait de la part d’une personne royale.

Deirane reçut l’autorisation de réintégrer ses quartiers le lendemain. Ce fut Dursun qui vint la chercher. Elle lui avait apporté quelques affaires. La jeune femme enfila le pantalon et la tunique, sous l’œil intéressé de l’Aclanli. Elle remarqua toutefois que la gourmandise qu’elle y voyait autrefois avait disparu. La petite fille avait grandi. Et l’amour s’était frayé une place dans son cœur.

La jeune femme ne se souvenait plus comment on se rendait à l’infirmerie du palais. Lors de sa visite précédente, elle n’avait pas les idées très claires et elle était rentrée en empruntant les couloirs. Dursun préféra utiliser un trajet passant par l’extérieur. Deirane fut surprise de découvrir que c’était l’aile des domestiques qui l’abritait. Cela n’avait rien de curieux, sans être directement accessible au public, elle n’était pas fermée comme le harem, ce qui permettait de faire venir au besoin des médecins étrangers. Les jardins qu’elle traversa n’étaient pas ceux qu’elle connaissait. Ceux-ci, coincés entre les bâtiments, semblaient étroits. Et leur forme, qui épousait l’espace libre, était biscornue. Le nombre d’élèves qui s’y amusaient lui suggéra qu’elle se trouvait dans les quartiers réservés aux écolières. Et au centre, à sa grande surprise, elle découvrit une vraie piscine, comme il en existait dans l’aile des concubines. L’endroit était confortable et bien équipé, justifiant le prix élevé que payaient les pensionnaires.

Un grésillement étrange l’incita à lever la tête. Elle eut le temps d’apercevoir un éclair lancer ses derniers feux dans le ciel.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Deirane.

— Ça, c’est le bouclier, répondit Dursun.

Un bouclier d’énergie, comme dans les légendes sur les feythas, entourait le palais.

— Un bouclier ? Comment ? J’imaginais que sa mise en route nécessitait du matériel spécial.

— Je n’en sais rien, j’ignore comment il marche. J’ai juste entendu parler d’un barrage situé au nord de la ville.

— Et ces éclairs, c’est son fonctionnement normal ?

— En fait non. J’ai cru comprendre que depuis le tsunami, l’air contient beaucoup de poussière. Dès que l’une d’elles traverse le bouclier, il s’active et la détruit. Il semblerait que le volcan de tes rêves ait réellement existé.

Les deux jeunes femmes réintégrèrent le palais par une porte qui donnait dans la partie publique du harem. Pendant leur trajet jusqu’à sa chambre, Deirane raconta à son amie tout ce qui s’était passé pendant son voyage. Et en particulier, l’avertissement qu’elle avait reçu de la part de ce mystérieux télépathe – elle était sûre de son existence maintenant – qui avait permis d’échapper à la mort. Dursun se laissa tomber sur le lit, s’amusant de la souplesse du matelas qui la fit rebondir. Deirane s’allongea plus calmement à ses côtés. Elle croisa les mains sous la tête.

— Que comptes-tu faire ? demanda Dursun.

Innocemment, elle se mit à jouer avec les boutons du corsage de Deirane.

— Je dois le rencontrer, je dois savoir qui c’est.

— De qui parles-tu ?

— Celui qui s’immisce dans mes rêves.

— Tu n’es même pas sûre que ce ne sont pas que des rêves.

— Si, il existe.

Deirane lui raconta alors ce qui lui était arrivé dans la cave, comment elle l’avait appelé, puis comment il avait répondu, lui indiquant la position d’un passage secret.

— Et as-tu un moyen de le contacter ?

— La méthode qu’il a employée et que j’ai utilisée dans les souterrains. Lui envoyer mes pensées.

Deirane se concentra sur une idée. « Existes-tu réellement » ? Elle la répéta en boucle dans sa tête. Pendant un moment, il ne se passa rien. Puis elle sentit une présence lointaine.

« Tu as mis du temps à comprendre ».

Il lui avait répondu. Sous l’excitation, elle se releva à moitié. Elle faillit perdre le contact. La jeune femme se calma et reprit sa position détendue.

« Qui es-tu ? demanda-t-elle.

— Tu n’as pas trouvé la solution, tu es moins intelligente que je le croyais.

— Un pentarque ? »

Dans sa tête, un rire éclata.

« Ils ne sont pas les seuls télépathes d’Uv Polin.

— Un gems alors ?

— Tu le découvriras quand nous nous rencontrerons.

— Parce que nous allons nous rencontrer ?

— Cette nuit. Au douzième monsihon, quand le harem dormira. »

L’excitation de Deirane redoubla. Elle allait connaître son ange gardien.

« Vous vous trouvez dans le palais ? s’étonna-t-elle.

— Il existe des moyens de passer le bouclier. Je te guiderai.

— Et le monstre ?

— Là où je suis, il ne présente aucun danger. »

La voix s’estompa dans sa tête. Malgré tous ses efforts, elle ne put la faire revenir. En proie à l’excitation, elle raconta tout à Dursun.

— Ce soir, on ira avec toi, Nëjya et moi, déclara simplement l’adolescente.

— C’est peut-être risqué, je ne veux pas vous exposer.

— S’il était dangereux, pourquoi t’aurait-il sauvé la vie à plusieurs reprises ?

— Je l’ignore. Peut-être qu’il a besoin de moi.

— Peut-être est-ce la seule raison. A priori, elle est toujours valable. Donc on ne risque rien en ce moment. On t’accompagnera.

Deirane se rallongea, Dursun reprit son manège avec les boutons du corsage, sans obtenir plus de réactions que précédemment.

— Je me demande ce qu’il peut bien être.

— Les nouveaux peuples ne maîtrisent pas la magie. La télépathie en est une. C’est donc un membre d’un ancien peuple. Soit un mage stoltz qui a échappé à la purge que les feythas ont menée, soit un démon, soit un orque doué.

— Sa façon de parler ne ressemble pas à un bawck. Il maîtrise trop bien le langage.

— Et je ne vois pas pourquoi un stoltz se serait caché. Au contraire, il aurait eu tout intérêt à se montrer. Je parie que l’Helaria lui aurait fait bon accueil et lui aurait donné un poste élevé au gouvernement.

— Je pense ça aussi.

— Reste un démon.

— Un gems, corrigea machinalement Deirane.

Deirane examina cette idée. Le silence s’installa entre les deux amies. Il n’était pas pesant. Au contraire, il était la manifestation de la paix qu’éprouvait la jeune femme maintenant qu’elle avait compris la nature de son mystérieux correspondant.

Au bout d’un moment, elle baissa les yeux sur son corsage et le manège de l’adolescente.

— Tu vas abîmer ces boutons, remarqua-t-elle, et déformer le décolleté.

— Excuse-moi.

Elle retira sa main.

— Je ne t’ai pas dit d’arrêter, la relança Deirane.

Interloquée, Dursun ne bougea plus.

— Qu’est-ce que je fais alors ?

— Défais-le, comme ça tu ne casseras rien.

Sous la surprise, Dursun mit longtemps à réagir.

— Tu veux que…

— J’aime bien qu’un homme caresse cet endroit. Et je n’en ai pas de disponible ces temps-ci.

Dursun se redressa sur ses bras et se pencha au-dessus de Deirane. Elle la regarda droit dans les yeux au point de presque déclencher une crise de fou rire chez son amie.

— Un homme ? releva-t-elle.

— C’est comme une femme, avec moins de poitrine et plus musclé.

D’habitude, ce genre de remarque aurait fait pouffer Dursun. Là, elle restait terriblement sérieuse.

— C’était un garde rouge ou un Sangären ? demanda-t-elle soudain.

— De quoi parles-tu ?

— De celui avec lequel tu t’es envoyée en l’air.

— Je ne me suis envoyée en l’air avec personne, se défendit Deirane. Tu sais que j’ai eu des amants avant mon arrivée au harem.

— Un seul. Et si tu avais pensé à lui, tu aurais utilisé son prénom et pas juste qualifié d’homme. Depuis que je suis ici, je ne t’ai jamais vue manifester d’intérêt pour personne. La seule fois où tu as échappé à mon regard, c’est pendant cette escapade. La conclusion est logique.

Chaque fois que Deirane voyait l’intelligence de Dursun en action, elle était émerveillée, même quand elle s’exerçait à ses dépens. Cette fois-là, elle n’échappa pas à la règle.

Dursun se recoucha sur le dos, à côté de son amie.

— Quel qu’il soit, il ne m’inspire pas beaucoup d’estime. Tu venais de subir une épreuve traumatisante et tu étais vulnérable. Il en a profité.

— Il n’a profité de rien du tout, la détrompa Deirane. Au contraire, il s’est montré très respectueux.

— J’avais raison ! Il y a bien eu un homme !

Deirane, honteuse de s’être laissée piéger aussi facilement rougit, ce qui n’échappa pas à Dursun.

— Alors vous avez fait quoi ?

— Moi je n’ai rien fait. Il s’est chargé de tout. Mais nous n’avons pas fait l’amour. Il ne s’est servi que de ses mains et de sa bouche.

— C’était comment ?

— Tu es bien indiscrète, tout d’un coup.

— Deirane qui se lâche. C’est un scoop. C’est normal que je veuille tout savoir.

— Eh bien, tu n’en découvriras pas plus.

— On va voir ça. Tu en as trop dit. Tu n’as pas le droit de t’arrêter maintenant.

Elle se jeta sur Deirane et la chatouilla. Dans un grand éclat de rire, Deirane remonta ses jambes sur sa poitrine afin de se protéger.

Ce fut l’ouverture de la porte qui la délivra de ce supplice. Dursun se retourna voir qui arrivait. Deirane en profita pour se mettre hors de portée de la terrible adolescente. Les trois fillettes confiées à la garde de la jeune femme entrèrent en courant. Dans les cris de joie, elles se précipitèrent sur Deirane, manquant de la faire basculer du lit dans leur enthousiasme.

— Loumäi n’est pas avec vous ? s’étonna Deirane.

— Non, c’est Kathal qui nous surveillait, la renseigna Elya.

Effectivement, la vieille domestique arriva à la suite des enfants, d’une démarche plus posée. Bien que surprenant, cela rassura Deirane. Kathal n’était pas une novice. Elle avait déjà élevé des enfants.

— C’est gentil de votre part d’en avoir pris soin, la remercia Deirane. Comment en avez-vous hérité ?

— Il fallait bien que quelqu’un le fasse, répondit Kathal. Et Loumäi était occupée.

— Et Nëjya, ou Naim ?

— Occupées aussi. Ce n’est pas une contrainte, vous savez. J’adore me charger de vos filles. J’en ai élevé deux.

— Filles ou garçon ?

— Des filles. Elles sont grandes maintenant. Les vôtres me rappellent les miennes quand elles avaient leur âge.

— Si vous y tenez, je pourrais vous les laisser à nouveau.

— Ce serait avec plaisir. Dans l’immédiat, je dois retourner auprès de Bilti. Elle a besoin de moi.

— Bien sûr. Je ne voudrais pas vous retenir trop longtemps.

Kathal salua Deirane avant de se retirer. Quant à la jeune femme, entourée de toute sa nouvelle famille, elle était heureuse. Un sourire satisfait éclairait son visage.

Dursun regarda le tableau idyllique, déçue. Elle avait eu l’occasion de profiter des charmes de Deirane. Son amie était disposée à la laisser faire. Sa chance était passée. Tant pis. Elle en aurait certainement d’autres.

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