Chapitre 7

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EMILY

Je suis attablée à la table de la salle à manger, un tas de copies à corriger devant les yeux et un verre de vin posé à côté, There’s nothing holding me backs de Shawn Mendes sort des hauts parleurs de ma chaîne Hi-fi. Bell est allongée à coté de ma chaise, je pense qu’elle est endormie. Je suis plongée dans mes corrections depuis une bonne heure. Il n’y a rien de plus chiant que de corriger des contrôles et des dictées, mais quand il faut, il faut. Mon téléphone qui sonne sur la table à côté de moi fait relever la tête de mon chien, je tends le bras et prends mon portable pour voir qui m’appelle. C’est Lydia.

– Allô chouchou?, dis-je en décrochant.

– Emy! Il est réveillé, hurle t-elle au téléphone.

Je ne sais que trop bien de qui elle doit parler, et ce qu’elle va probablement me demander, en sachant très bien ce que je vais répondre.

– Et?, demandé-je d’un ton neutre.

– Je suis sur le chemin pour venir te chercher, on va le voir.

Elle a l’air tellement enthousiaste, ça m’ennuie presque de devoir refuser de venir avec elle. J’ai bien dis presque.

– J’espère que tu es encore loin de chez moi, parce que je n’irai pas avec toi.

Je l’entends soupirer à l’autre bout du fil. La connaissant, elle me téléphone à trois minutes de chez moi, pour me forcer à monter dans la voiture. Je ne sais pas ce qu’elle ne comprend pas dans la phrase «Je ne viendrai pas» ou «Je n’irai pas le voir», mais j’ai beau l’adorer de tout mon cœur, son côté têtu est vraiment son plus gros défaut. Je ne devrais rien dire parce que je pense bien être pire qu’elle, mais je m’en moque.

– Oh allez Emily, il a perdu la mémoire… Il ne se souviendra pas de ta tête.

Il a perdu la mémoire? Alors ça, je ne m’y attendais pas. Quand j’y pense, ce n’est pas plus mal. Il arrêtera peut-être de m’emmerder? Il ne faut pas que je me fasse trop de films, il sera sûrement encore pire. Un connard reste un connard, même s’il est amnésique.

– Qui te dis qu’il m’a oublié?, demandé-je. Si ça se trouve, il a juste oublié à quoi ressemble la dernière pétasse qu’il a baisé.

– Arrête de dire des conneries, Jay m’a dit qu’il a oublié une année entière.

J’entends une portière claquer, ce qui me signale qu’elle est devant l’immeuble et qu’elle ne va pas tarder à venir taper à ma porte. Je le savais qu’elle n’allait pas tarder à arriver, je la connais trop bien.

– Viens m’ouvrir la porte, je suis là dans trente secondes.

Elle raccroche et à peine deux secondes après, elle frappe à ma porte. Bell se lève d’un bon pour aller jusqu’à l’entrée en aboyant, tandis que j’allais à mon aise lui ouvrir. Ma meilleure amie se tient devant moi, un sourire aux lèvres.

Je sais qu’elle est en train de réfléchir à ce qu’elle va me dire pour me convaincre de l’accompagner. Malheureusement pour elle, toutes ses tentatives seront vaines, parce que si elle tient tant à aller voir Riley, elle ira seule.

– Tu perds ton temps en venant ici, tu t’en rends bien compte?, dis-je en la laissant entrer.

Elle entre et se tourne vers moi, me scrutant de ses grands yeux noisettes.

– Je sais, mais j’essaye quand-même.

Elle sourit de toutes ses dents et pose son sac à main sur l’étagère juste à côté de la porte d’entrée. Elle retire sa veste et l’accroche au porte manteau. Je l’invite au salon et nous nous installons dans le fauteuil.

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu’elle ne va pas me lâcher.

* * *

Ça fait plusieurs heures que Lydia et moi discutons. Elle avait finalement abandonné le fait de me convaincre, ce qui n’était pas plus mal. Je sais que je vais finir par revoir cet imbécile, mais certainement pas à l’hôpital. Il ne va pas y rester éternellement et rentrera forcément chez lui un jour, malheureusement pour moi. Mais si, d’un côté je suis quand-même contente qu’il se soit réveillé. Même s’il doit être complètement paumé, d’avoir oublié une année entière de sa vie doit être horriblement énervant.

Ma meilleure amie ne tarde pas a partir, pour avoir le temps d’aller lui rendre visite. Je referme la porte derrière elle. Quand je retourne dans la salle à manger, je retrouve le paquet de copies que j’avais abandonné sur la table quand Lydia est arrivée. J’ai bien envie de reporter la suite de mes corrections à demain, mais je sens que je serai encore moins motivée après une journée de travail. Je regarde ce qu’il me reste à corriger et essaye de tout finir aussi vite que possible.

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