Chapitre 8

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RILEY

Je me fais chier. Je suis allongé dans ce putain de lit d’hôpital, ça fait cinq foutus jours que je suis réveillé et je n’ai pas encore pu bouger mon cul de cette chambre de merde. À part me déplacer de mon lit à la chaise installée à l’autre bout de la pièce, je n’ai pas bougé. Et putain, j’en ai plus que marre de ne rien foutre de mes journées. Mon connard de médecin m’a dit que je ne pourrais sortir de cet hôpital que dans minimum deux semaines, et j’ai bien cru que j’allais péter un câble quand il m’a annoncé ça. Il me reste encore au moins deux putain de semaines à me faire chier grave.

Je passe mes journées à regarder les conneries d’émissions qui passent à la télévision, et je suis dérangé toutes les heures par des infirmières. Et à chaque fois, elles me posent les mêmes questions «Vous allez bien monsieur Payne?» et «Quelques souvenirs vous sont-ils revenus?», et je me fais à chaque fois un plaisir de les ignorer, parce que leurs questions me casse les couilles. Aucuns souvenirs ne me sont revenus depuis ces cinq jours, toujours un putain de trou noir, et elles pensent qu’en une heure tout va me revenir? N’importe quoi…

Jay passe tous les jours après son boulot, j’ai aussi eu la visite de ma demi-sœur et d’Adam. Et une petite brune maigrichonne de nom de… Lydia, je pense, est aussi venue. Je ne sais absolument pas qui elle est censée être pour moi, mais apparemment, on s’entend bien… D’après ce qu’elle m’a raconté. Elle m’a aussi parlé d’une fille du nom d’Emily, dont le nom ne me dit rien du tout. Jay m’a un peu parlé d’elle quand la petite brune est partie. Apparemment, c’est pas vraiment le grand amour entre elle et moi. Elle ne viendra probablement pas du coup, et heureusement, ça fera une personne en moins que je devrais faire semblant de reconnaître.

Je regarde par la fenêtre, perdu dans mes pensées quand on tape à la porte. Je tourne la tête pour voir de qui il s’agit, et ce n’est une infirmière.

– Bonsoir, comment allez-vous?, me demande t-elle d’une petite voix agaçante.

Je ne lui réponds pas, ce qui ne la surprend pas. Elle a l’habitude que je l’ignore à force. Elle se dirige vers moi en souriant et vérifie ma perfusion, avant d’aller près du plateau repas qu’elle avait poser quelques heures plus tôt.

– Vous n’avez presque rien mangé…, dit-elle doucement.

– Normal, c’est dégueu, dis-je brusquement.

Elle se tourna vers moi avec un regard réprobateur.

– Si vous ne mangez pas, vous risquez de rester ici plus longtemps…

Je tourne brusquement la tête vers elle. Je mangerais mieux s’ils servaient de la bouffe moins mauvaise. Bordel, je donnerais n’importe quoi une pizza.

– Je n’avais pas très faim de toute façon, dis-je en reportant à nouveau mon regard vers le paysage extérieur.

Elle ne répond rien et sort de la chambre. Mais, très vite je suis à nouveau dérangé par quelqu’un qui tape à la porte. Je regarde de qui il s’agit.

– Salut, ça va?, me demande la petite brune de l’autre jour.

Je la dévisage longuement, elle me sourit. J’avoue qu’elle est pas mal, mais un peu trop mince à mon goût. Elle est très vite rejointe par Jay qui entre dans la chambre en souriant.

– Salut Ry’!, dit-il.

Je les regarde tout les deux, sans rien dire. Je suis d’une humeur massacrante aujourd’hui, malheureusement pour eux. Je ne leur répond pas et tourne la tête vers la fenêtre.

Tout et tout le monde me fait chier aujourd’hui. J’en ai marre qu’on vienne me faire chier tout le temps, on est jamais tranquille dans ce putain d’hôpital. Quand ce n’est pas l’infirmière, ce sont les visites. Je ne devrais pas me plaindre que mes amis viennent me rendre visite, parce que putain, je m’emmerde comme un rat mort ici. Mais, tout ce que je veux en fait, c’est me casser d’ici.

– Le retour de Riley le mal luné, dit mon meilleur ami en ricanant.

– Ta gueule Jay, dis-je sans tourner la tête vers lui.

Je les entends se déplacer dans la chambre. Lydia s’installe sur la chaise juste en face de la mienne. Elle me dévisage avec un air interrogateur, tandis que Jay reste debout à ses côtés avec un sourire en coin en me regardant amusé.

– Arrêtez de me regarder comme ça, putain, dis-je brusquement.

– Le médecin nous a dit que tu pourrais sortir bientôt, dit Lydia en souriant.

Je la regarde brièvement.

– Ouais, dans quinze jours…, dis-je lasse.

– C’est déjà pas mal, répond Jay.

– Ouais, c’est sûr que c’est pas toi qui te feras chier ici pendant les deux prochaines semaines…

Jay me regarde toujours aussi amusé. Je sais qu’il se fout de ma gueule et pas seulement à cause de mon comportement. Il se gêne pas à chaque fois qu’il vient de me rappeler que j’ai une sale tête.

Il y a quatre jours, j’ai remarqué que les personnes qui venaient me rendre visite me dévisageaient avec un drôle d’air. Jay avait toujours un air moqueur accroché au visage, et je me retenais vraiment de ne pas lui mettre ma main dans la gueule pour qu’il arrête de ricaner comme un con. Et quand tout le monde est partit de ma chambre, j’ai demander à une infirmière un miroir, j’en avais tellement marre de ne pas comprendre ce qu’ils avaient tous à me regarder comme ça.

Mais, quand j’ai vu ma tête… Bordel, j’ai bien cru ne pas me reconnaître. J’avais un putain d’œil au beurre noir et mes cheveux étaient rasés sur la partie de mon crâne où on m’avait opéré. J’avais aussi un horrible bandage autour de la tête, ce qui me rendait d’autant plus ridicule. Tu m’étonnes que Jay se foute de ma gueule.

Comment tu veux que je me tapes des filles avec cette tronche? Je vais devoir porter un casquette pendant des semaines, en attendant que mes cheveux repoussent. Fait chier quoi.

– J’espère pour toi que d’ici là, t’auras meilleure mine, dit calmement Lydia.

Je tourne brusquement la tête vers elle. Merci de me rappeler que j’ai une sale tête!

– Tu veux dire quoi là?, réponds-je sèchement.

Jay se retiens visiblement d’éclater de rire, tellement ses mâchoires sont serrées et son air moqueur.

– Oh… Euh…, tenta Lydia.

– Désolé mec, mais t’as vraiment une mine horrible, l’interrompt Jay.

Je foudroie mon abruti de meilleur ami qui est plié en deux.

– Jay? Tu la ferme, si tu veux pas que je te foute dehors à coups de pieds au cul, dis-je les mâchoires serrées.

– Tu m’expliques comment tu ferais ça? T’es devenu un éclopé, me répond t-il entre deux rires.

Je pense que Lydia a remarqué que je vais pété un câble s’il continue de rire, parce qu’elle se lève et attrape Jay par le bras en lui disant qu’ils feraient mieux d’y aller. Ouais, c’est ça partez!

Toujours en ricanant, Jay me fait un signe de la main en s’éloignant avec Lydia et me dit qu’il reviendra me voir demain, espérant que je sois de meilleure humeur. Il y a peu de chance.

Je me retrouve de nouveau seul dans cette petite chambre aux murs bleu pâle. Je tente de me lever pour rejointe mon lit. Je traverse la chambre en boitant, à cause de ce foutu plâtre. Quand je m’installe enfin dans mon lit, je ne tarde pas à être emporté dans les bras de Morphée.

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