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Georgerus, le frère jumeau du maire, passait ses journées ensoleillées de vampire à dormir dans le clocher de l’église, clocher qui, cela dit en passant, était vide de cloches. Il passait ses nuits à s’occuper de ses « Moro de Catane » plus connus sous le nom d’orange sanguine, car lui et Armaneüs ne se nourrissaient que du jus de ce fruit. Bien sûr, ces oranges ne se produisaient pas de manière « normale » et « logique », dans un village où ces deux-là n’avaient rien à faire, non. C’est tatie Christina qui chaque treizième du mois (jour où ses pouvoirs sont les plus puissants) lançait un sort de fertilité sur les arbres pour que ceux-ci portent leurs fruits en toutes saisons. Georgerus aimait s’occuper de ses trois grands végétaux, et leur avait même donné des nom: Apo, Cal et Ypse.

Ce lundi matin, Georgerus, était dans son clocher, espérant passer inaperçu de tous car…

À l’étage en bas, l’homme qu’on ne nommait pas encore par son prénom, était entré et discutait de choses étranges. Il avait sorti de sa poche une petite boite noire avec une vitre sur un côté et en touchant cette paroi, il lançait des oiseaux rouges sur des cochons vert. Il prétendait pouvoir communiquer à distance avec cette chose, envoyer et recevoir du courrier sans utiliser de timbre, pouvoir se rapprocher des gens tout en restant loin d’eux.

Aux yeux de Georgerus, ce monsieur Montbleu était un fou et cette boite, nul autre que celle de Pandore elle-même. Il venait déverser son chaos sur leur vie, changer la quiétude par l’inquiétude, les fruits en confiture… bref, ce monsieur Montbleu était sur le point de foutre le bazar.

Quelqu’un devait agir et vite, parce que les quatre villageois en bas étaient tellement éblouis par ce qu’ils entendaient, qu’ils avaient baissé leur garde, ils étaient perdus et il n’avait fallu que de la poudre aux yeux, des oiseaux rouges et autres saugrenuités.

Le vampire avait eu un souvenir lointain, très lointain, deux-mille-quatre-vingts ans s’étaient écoulés depuis cette époque. Alors qu’il servait un ambassadeur romain, il y avait une solution récurrente pour se débarrasser d’un individu gênant. Il avait mis ses mains en cloche « comme quoi finalement le clocher était bien choisi pour cette scène » et dit :

— Ah ah ah, excellent !

Puis se rendant compte que ce n’était pas sa réplique, corrigea :

— Ah ah ah, apocalypse !

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