Chapitre 28 : La voix

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Par les hublots du cockpit, le jeune Matthew découvre le monde pour la première fois. Terre II, à des centaines de kilomètres d'altitude. Finies les journées passées en simulateur, il éprouve enfin les sensations du réel. A quinze ans, il vient de réussir son premier décollage. L'effet de l'accélération enfonce son corps contre le siège. La coque tremble, grogne. Une énergie folle boue dans ses tripes. A ses côtés, deux instructeurs prêts à intervenir notent ses moindres faits et gestes. Son entraînement porte ses fruits. Le lancement depuis la plateforme de la base s'est déroulé sans accrocs. D'un calme olympien, il ajuste la trajectoire, la poussée, dirige l'engin avec délicatesse. Il suit le plan de vol à la lettre. Son cerveau mature des dizaines d'informations à la seconde, tandis que ses doigts dansent sur les commandes à la manière d'un pianiste. Malgré la concentration du pilote, l'enfant en lui s'imprègne aussi de l'instant. Jamais il n'oubliera cette émotion. Il conquiert le cosmos ! Il accomplit sa destinée ! Toujours plus haut, le ciel orange s'efface. Le grand vide de l'espace s'ouvre à sa portée. Une noirceur profonde, intense. Il réalise que tout est bien vrai autour de lui, à s'en donner le vertige. Il ne joue plus. Il est un explorateur, un vrai.

Sur les côtés, il jette des coups d'œil à la planète qui s'éloigne, sa surface brune et orangée, ses nuages. Son cœur bat plus fort dans sa poitrine. Tant d'années se sont écoulées dans cette base de la Fédération, mais il n'a jamais rien su de ce qui s’étend au dehors. Une sorte de tabou plane autour des informations qui ne constituent pas son apprentissage. Comment vit l'humanité, comment évoluent les nations spatiales ? La civilisation humaine pour qui il va se battre existe juste en bas, quelque part. Peut-être en apercevra-t-il une bride ? Un sourire s'esquisse sur ses lèvres.

« Restez focalisé, agent Drent, rappelle un de ses copilotes. »

Oui, ne pas se laisser distraire ! Tout se produit vraiment, y compris les conséquences d'une erreur. Il revient sur les écrans de bord. Comme premier essai, le voyage consiste en un simple aller-retour vers la station spatiale de la Fédération en orbite. L'occasion d'y passer quelques jours et de travailler sur de la maintenance de vaisseau. Matthew a attendu cet évènement avec enthousiasme. Il en parle avec Eva depuis des semaines. Elle a assisté au décollage, elle doit être fière de lui ! Il entre dans une nouvelle phase de sa formation. Les sélections des candidats pour la mission SysMeg progressent. Ils ne sont plus qu'une dizaine sur la liste.

Le mode de vie d'un explorateur en devenir est une course. Il faut que celui-ci soit prêt pour la date du départ, et maîtrise toutes les notions techniques. Rien n'est laissé au hasard, le protocole définit précisément son éducation. Il doit être parfait pour mériter son titre. Pour chaque mission d'exploration, trente candidats sont triés avant même leur naissance. Quinze ans avant que Matthew ne vienne au monde, les gouvernements se sont accordés sur la démarche de réquisitionner les fœtus aux souches génétiques les plus performantes. Une demande pour le bien commun, justifiée par les besoins grandissants des populations. La loi a été appliquée dans toutes les colonies. La technologie a permis dès l'apparition de l'embryon de prédire sa longévité, sa résistance aux maladies, aux dégénérations, et sa robustesse physique une fois entraîné. Matthew est né de cette sélection. Ses prédispositions ont rempli les critères. Il n'a jamais rien su de ses origines. Le personnel éducatif de la base l'a pris en charge dans son berceau. Peu à peu, son esprit a été affuté pour produire un agent complet, et dévoué à son sacrifice héroïque.

Les recrues listées, la Fédération a débuté son œuvre. Chaque jeune a été formé sur un site différent. Les psychiatres ont préconisé la séparation afin de les habituer à travailler seuls, et d’éviter la compétition directe. Entre six et quatorze ans, le programme a consisté en un tronc commun, destiné d'abord à créer des opérateurs disciplinés, vifs et instruits. Les enfants ont dédié leurs journées à comprendre et accumuler des milliers de savoirs en protocoles, mathématiques, biologie, chimie, physique, et robotique, pour les appliquer dans toutes les situations. Le rythme intensif et la quantité de connaissances en ont fait des ingénieurs efficaces en seulement huit ans, de véritables machines. La plasticité cérébrale et leur mental ont été mis à rude épreuve au quotidien. La difficulté a augmenté chaque année. Certains éléments faibles ont été jugés inaptes à continuer en chemin. Ceux qui ont échoué ont simplement été réinsérés ailleurs, dans d'autres services militaires ou gouvernementaux. Chacun d'eux demeure un potentiel. Matthew a traversé les échelons. Il est aujourd'hui reconnu comme l'un des meilleurs de son classement. Brillant sur le plan physique comme intellectuel, il s'est démarqué par son courage, son esprit calculateur, inventif, et sa dévotion sans faille. Mais la concurrence est rude, très rude. Toutes les recrues veulent écrire une légende, devenir des héros adorés pour l'éternité. Chacun doit se surpasser, avec soi-même comme seule arme de bataille. Pas le choix que d’écraser tous ses rivaux anonymes. Le repos et les relations se restreignent à l’intérêt pratique. Le plan n’inclut aucun sentiment superflu, si celui-ci ne sert pas SysMeg.

Matthew se demande parfois ce que cela fait d'avoir de vraies attaches, d'être une personne en dehors de la mission. Puis, il pense à Eva. Contrairement aux autres, il est attaché à elle. Mais ce n'est pas destructeur. Au contraire, la savoir à ses côtés renforce sa motivation. Elle est son moteur, son soutien. Elle ajoute une raison de plus de réussir. Tous les liens ne sont pas aussi négatifs que la Fédération le prétend. Il emportera son esprit avec lui dans les étoiles, il lui a déjà promis.

Après une heure à naviguer, la station spatiale de la Fédération apparait au loin. Un immense complexe bardé de lumières, de panneaux solaires et d'antennes. Plus il s'en approche, plus il distingue l'enchevêtrement de couloirs et de salles sphériques qui la composent. D'après la réunion préparatoire, cette installation régit toutes les recherches en terraformation de Terre II. On y accueille des laboratoires internationaux, un centre d'assemblage de vaisseau, ainsi que des serres pour de nouvelles formes d'agriculture. Des étoiles brillent dans les yeux de Matthew. Il espère avoir l'occasion de visiter. Il craint néanmoins que son emploi du temps ne lui permette pas de se rendre bien loin.

Il suit l'itinéraire jusqu'à l'astroport. Matthew manœuvre en douceur, d'autres engins et robots volent à proximité. Il se présente devant le sas d'amarrage attitré à son vaisseau. L'ancrage effectué, le sas égalise la pression. La jonction s'établit. Il coupe les propulseurs et relâche ses muscles.

« -L'appareil est amarré, annonce-t-il satisfait.

-Merci agent Drent, nous vous communiquerons le rapport de vol dans les plus brefs délais. En attendant, vous avez quatre heures de repos. Veuillez attendre dans le hall d'accueil. Un agent vous montrera vos quartiers pour cette session, informe l'un de ses formateurs. Vous resterez dans les espaces dont l'accès vous sera accordé. »

Sa discipline naturelle obéit en une seconde. Aucune question. Matthew se lève, un bref salut militaire, et prend congé. Il quitte le vaisseau et s'engage dans le couloir de la station spatiale. La gravité artificielle faiblit, ses pas s'allègent. A la sortie du tube, il débouche sur le hall d'accueil, une salle dont il se souviendra toute sa vie. Une baie d'observation court sur presque tous les murs de l'enceinte. La plus grande surface vitrée qu'il n'ait jamais vue. Par-delà, Terre II glisse lentement sous le mouvement de la station. A nouveau, le cœur de Matthew bondit. L'explorateur ne contient pas sa curiosité.

Il examine les alentours, des agents s'affairent autour de lui. Personne ne prête attention, probablement par habitude. Aucune trace de son comité de réception, il se permet de s'avancer vers cette planète qui l'a vu grandir en silence. Elle est proche, si proche de lui. Il contemple ce globe une longue minute. Terre II, le berceau du renouveau de l'Humanité. Il y a quatre siècles déjà, les arches s'y sont posées pour la coloniser. Elle a mis fin au long exode depuis la chute de la Terre. La race y a émergé des ténèbres du grand vide. La nouvelle civilisation y est née, puis la Fédération. Les archives l'évoquent comme le cœur de la puissance, un sanctuaire. Tout ce qui vit sur son sol n'est que fertilité, abondance et prospérité. L'exemple pour tous les systèmes qui ont joint l'Expansion.

Ses yeux balaient sa surface à la recherche des villes, des champs, des lacs, des forêts, de tout ce qui témoigne de sa grandeur. Il ne distingue rien d'autre qu'un orange uniforme. Des tempêtes forment des zones floues, probablement à cause de nuages de poussière. Il se doutait que la base avait été construite loin de toute infrastructure civile, probablement dans une contrée reculée de la planète. Mais depuis ce poste, il embrasse Terre II dans son ensemble. Les prouesses de la terraformation devraient lui sauter aux yeux. Soudain, il réalise. Son allure diffère des photos qu'il a pu étudier auparavant. Les images n'ont même rien en commun avec ce portrait ! Où est le vert ? Où sont les fameux espaces envahis par la végétation ? Où sont les eaux apportées par l'assainissement climatique ? Aucun paysage de ce genre ne semble exister là-dessous. Terre II évoque un désert, un immense désert à peine effleuré par la main de l'homme. Ce n'est pas elle derrière la vitre. C'est impensable ! Terre II est le centre du cosmos, la première planète. L'humanité a modelé ses territoires à sa volonté. Ce monde-ci débute à peine sa phase de colonisation, le gros du travail manque. N’a-t-il jamais été sur Terre II ? Lui aurait-on menti ? Pourquoi ? Cela n'aurait aucun sens.

Déboussolé, Matthew recule. Toute son enfance, il a songé à cette scène. Peut-être la seule et unique occasion d'observer l'Humanité, la vraie, de s'en approcher, pour ne trouver finalement qu'un monde désolé. La déception l’emplit d'amertume. Pourquoi Eva ne lui a-t-elle pas révélé qu'ils vivaient sur une autre planète ? Pourquoi garder le secret ? Encore un protocole de la Fédération ! Il ne manquera pas de lui en toucher deux mots à son retour. Eva ne lui a jamais menti pourtant. Non, il n'y croit pas, il s'agit bien de Terre II. Quelque chose cloche.

« Matricule 2704H, veuillez me suivre je vous prie. »

Une voix l'appelle de derrière. Matthew se retourne.

L'obscurité, brutale. Aucune lumière, nulle part. Juste la nuit. La station, Terre II, l'Univers disparaissent. L'homme n'a plus quinze ans, il dérive dans un flot étrange. Une rivière l'emporte sans qu'il ne sache où. Il monte, ou bien chute ? Il entend des sons lointains, des battements de cœur, des voix. Il veut parler, il ne sent pas sa bouche. A-t-il même mut ses lèvres ? Il ne sent pas son corps. Il est une ombre, un nuage. Où est-il ? Dans des limbes ? Est-il mort ? Il se débat, il ne veut pas ! Il panique. Il refuse de se laisser entraîner. Il veut nager, de toute ses forces.

Un ciel maussade apparaît devant ses yeux. Matthew ne bouge pas, allongé dans une sorte de coton. Il entend des sons stridents. Il y a des cris. Des ombres défilent au-dessus de lui. Des gens ? On dirait qu'ils fuient. Le chaos. Une ombre s'arrête et se penche vers lui. Elle s'approche. Une femme lui sourit. Ce visage, encore ! Une vieille femme, fatiguée, malade. Son expression faussement souriante. Matthew n'a cessé de la voir en rêve. Il n'a pas peur, au contraire. Elle serre son visage contre elle. Il perçoit sa chaleur, son énergie faiblit peu à peu. Des chocs, des tremblements, puis elle le regarde à nouveau. Des larmes s'échappent de ses yeux. Ses lèvres prononcent des mots. Que dit-elle ?

Une fumée rougit le ciel, cette fumée ! Elle engloutit peu à peu la scène. Les cris s'intensifient. Comme dans ses rêves précédents, le visage de la femme s'éteint dans la brume. Sa peau brûle, se liquéfie. Son corps tombe. Quelque chose le tire en arrière.

« Non ! »

Matthew hurle.

L'homme se redresse. Il retrouve sa couchette, le bruit de la ventilation, son étagère de livres. Il dormait dans sa chambre, dans le module-maison. Rien n'était réel. Meg 15, sa mission, tout se restaure dans son esprit. Son pouls martèle sa poitrine. Il sent la pression de son sang circuler dans ses veines. Sa transpiration a inondé ses draps et ses vêtements de nuit. Matthew a traversé une période d'angoisse intense. C'était un rêve... Qu'est-ce qu'il m'arrive ?... Il songe à une maladie. C'est ça ! Il est malade ! Une de ces choses au dehors l'a contaminé ! Ce n'était qu'une question de temps avant que cela n'arrive. Non, ses derniers diagnostiques remontent à la veille, il n'y avait aucune irrégularité. Aucune trace d'un organisme étranger en lui. Du moins, il ose espérer que ce n'est pas le cas.

Il a déjà vécu ces nuits effrayantes, bien avant d'atterrir sur la planète. Ces images, ces sensations résonnent bien plus en lui que de simples cauchemars. Il visualise une fenêtre sur un autre espace-temps. D'abord son souvenir de sa première visite décevante dans la station spatiale. Certains éléments lui avaient échappés, et maintenant, il se rappelle le moindre détail. Il se souvient de ses questionnements, de toutes ses émotions. Puis cette femme au visage rongé, en proie à une mort terrible. Son étrange impression de familiarité. Elle a hanté tellement de fois son sommeil. Qui est-elle ? A-t-elle-même existée ? Cette fois, il a perçu bien plus d’évènements. Il n'y avait pas qu'elle, quelque chose se produisait autour d'eux. Mais quoi ?

Trop de bizarreries. A quoi joue son cerveau ? Peut-être que toute l'histoire des megiens et de sa mission se manifeste autrement pour le torturer ? Ses préoccupations entraînent des états de rêves particulièrement lucides.

Sa tête tourne. Matthew se sent mal.

« Litz, appelle-t-il ? Litz ? »

Aucune réponse.

« Litz ! Par tous les astres ! J'ai besoin d'un diagnostic ! »

Toujours rien.

« Qu'est-ce qu'il se passe... Je suis encore en train de rêver ? Je perds la tête... »

Ses oreilles se mettent à siffler. Il s'exerce à respirer profondément et s'allonge pour prévenir un malaise.

Soudain, une aura surgit. Matthew perçoit une présence. Elle a jailli comme ça, subitement. Qu'est-ce que c'est ? Où est-elle ? Il ne la voit pas, mais ressent ses déplacements, comme si une boussole interne l'indiquait. Elle bouge quelque part, derrière la porte de sa chambre, dans le dédale du vaisseau. L'homme panique. Il hallucine ! Il n'y a jamais eu personne d'autre que lui dans le Darwin. Il n'ose pas bouger, priant que cet épisode de démence s'estompe vite.

« Matthew... »

Une voix ! Cette voix ! Cette fameuse nuit surréaliste, dans le Darwin il y a plus d'un mois ! Il l'avait oubliée. Sa conscience l'avait rangée dans un coin sombre, prêt à ne plus jamais l'évoquer. Cette même voix l'appelait.

« Matthew...

-Qui est là ? Rien de tout cela n'est réel ! Allez-vous-en !»

La présence bifurque, elle s'approche. Matthew sursaute, la chose l'appelle. Son corps tout entier se meut dans sa direction, comme envouté. Il ne se contrôle plus, la peur paralyse sa conscience rationnelle. Il se lève de sa couchette et se rend à la porte. Lorsqu'il l'ouvre, la singularité se présente à deux mètres environ de lui. Il retrouve le nuage flou de sa rencontre précédente. Une silhouette humaine, un visage changeant. Mais cette fois, ses traits se précisent. Il reconnaît un corps plutôt féminin, des cheveux noirs, un sourire lumineux, les traits d'Eva.

« Eva ? C'est toi ? Non... »

Les yeux de cette chose son bleus, un bleu azur comme les vagues de Meg 15. Matthew essaie de saisir sa main, sa peau traverse la sienne comme si elle n'était qu'un hologramme. L'entité recule. En réponse, Matthew avance. Ils répètent ce petit jeu à plusieurs reprises. Elle semble vouloir le conduire quelque part. L'homme la suit dans les couloirs du vaisseau deux longues minutes.

Ils descendent jusque dans la soute du matériel de terraformation. La plupart des conteneurs ont été déchargés. Le spectre s'arrête au milieu de la salle et le dévisage.

« Qu'est-ce tu es, murmure Matthew ? »

Elle lui sourit en guise de réponse. Il a l'impression que sur le laps de temps où il ne l'a pas quittée des yeux, son allure s'est encore rectifiée. Elle ne change presque plus. Il distingue désormais une jeune femme au regard perçant, la peau pâle et les cheveux aussi noirs que la nuit. Mais ce n'est pas Eva, elle lui ressemble simplement. Son visage est plus rond, plus jeune, ses yeux plus grands et son nez plus retroussé.

« Attends-tu quelque chose de moi ? Je ... Je ne sais pas ce qu'il se passe ! »

Le sol sous ses pieds vibre, puis tremble. La secousse envahit Matthew jusque dans ses os. Est-ce le vaisseau ? Un tremblement de terre ? L'île ? La planète entière ? Sa vision se déforme. Les caissons d'équipement se distordent, la matière devient molle, élastique. Le plafond de la soute s'envole dans les airs, avec lui toutes les perspectives de hauteur. Cette expérience rappelle la sortie du Darwin de son vortex d'hyperespace. L'homme tombe à terre et se roule en boule, à la fois horrifié et hypnotisé par ces formes impossibles. Son cerveau ne devrait pas supporter une telle surcharge d'informations, mais une force le maintien conscient. La femme fantomatique trône au milieu du décor. Ses yeux insondables se plongent dans les siens.

« Qui es-tu, s'exclame Matthew ? Qui est tu ?! »

Une explosion emplit l'espace de lumière. Pas de bruit, juste une lumière. Si intense qu'elle aveugle Matthew même à travers ses paupières. Il enfonce sa tête dans ses genoux. Une onde de chaleur se propage en lui. Mais elle ne le blesse pas. Au contraire, elle est douce, apaisante, pacifique. Il n'est pas mort, le Darwin n'a pas explosé.

Après une minute, il ose relever la tête. La soute a retrouvé son état normal. Le plafond, les conteneurs, rien n'a changé, comme si rien n'avait eu lieu. Il respire, assis sur le sol froid. Ses vertiges et tous ses troubles ont disparu, plus d'angoisse. Il maîtrise à nouveau son corps.

La lumière n'a pas bougé. Elle flotte dans l'air, à un mètre au-dessus de l'homme. Sa brillance s’épuise peu à peu. En son centre se détache une petite sphère blanche. Un souvenir lui revient. La dernière fois, en orbite, Matthew en a aperçu une au milieu du vide spatial de l'autre côté de la vitre de la salle des commandes. Elle scintillait, exactement comme maintenant. 

L'objet s'éteint, puis descend de sa lévitation pour se poser juste devant Matthew. Stupéfait, il fixe cet orbe extraordinaire un long moment, puis se décide à le prendre.

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