Chapitre 22- La reine des angoisses

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Il était déjà deux heures du matin lorsque Sœur Humbeline fut prise d’une grande fatigue. Elle bénit le carnet en l’embrassant et éteignit sa petite lampe, en se glissant dans ses draps.

Elle se réveilla doucement devant la grande pendule qu’il y avait dans la salle à manger. Elle entendit plusieurs coups qui lui donnèrent mal à la tête. Curieuse, elle marchait pied-nue, dans un décor tout noir, avec de l’eau à ses pieds. À chaque son de ses pas, des « plif plaf » et des « tic tac » s’accordèrent dans les même temps. Elle fut hypnotiser par la pendule qui s’élançait de gauche à droite. Elle était très admirée par l’artisanat qui avait sculpté une fée au dessus de l’horloge. Elle était posée sur un champignon en or, lorsque brutalement, elle changea de position en tournant à droite, et était remplacée par une vilaine fée. Elle sursauta lorsque la fée sortit de la petite boîte. Elle vit avec de gros yeux, qu’elle avait les cheveux noirs et le corps à moitié abîmé. Elle courut à chaque battement de l’horloge qui avait indiqué midi. Puis, elle tomba dans une grande flaque d’eau qui l’emmena droit à un lit. Heureuse de savoir qu’elle n’était pas la seule dans cet endroit ténébreux, elle aperçut le père Philémon, dormir. Il avait les deux mains posées sur sa poitrine. Elle désirait le réveiller, mais au même moment, elle entendit des chuchotements. Tout doucement, le ciel était venu comblé le plafond. Elle se retrouva exactement au même endroit, lorsque le père Théophane l’avait emmené. Les voix étaient de plus en plus fortes. Elle avait pris la décision de se cacher sous le lit, pour entendre discrètement, ceux que se disaient les personnages. Elle vit quatre pieds, dont un qui reculait, tandis que l’autre s’avançait, avec colère. Puis, elle reconnut la personne lorsqu’il tomba dans l’eau, sur des petites piques de roches. La personne qui était en face du père Théophane, donna un coup de pied dans son arme qui glissa sous le lit . Elle avait brandit son épée jusqu’à son cou. Puis, elle éclata de rire, très sadiquement et reprit son petit jeu.

Combien de fois t’avais-je-prévenu de ne pas toucher aux lettres ?

Père Théophane ne répondit rien. Il était mal au point et se contenta de rester à côté d’une flaque d’eau. Son visage reflétait toute la tristesse du monde entier.

Je n’ai pas dit mon dernier mot, Barthélémy.

Humbeline fut surprise que cette drôle de créature connaissait le père. En remarquant l’épée à ses côtés, elle la prit doucement et attendit que l’horrible créature s’approche d’elle, pour la saisir par les pieds.

Tu ne peux pas continuer sur ce chemin mon enfant, le Seigneur te pardonnera pour tout ce que tu as fait….

Elle tourna la pointe de son épée sous son cou et un petit pique de sang en coula. Puis, elle l’avait attrapé par le col et le fit projeter contre une parois en pierre. Des pierres s’étaient écroulés contre lui. Furieuse, Humbeline avait saisi les pieds de la créature et lui fit perdre son équilibre. Elle sortit du lit et brandit l’épée, tremblante, contre cette femme qui menaçait le père Théophane. Elle rit quand elle vit Humbeline.

Laissez-le, il ne vous a rien fait de mal !

L’horrible femme aux cheveux noirs, pouffa de rire et donna un coup de pied entre les jambes d’Humbeline. C’était à son tour de prendre l’épée et de l’orienter vers son cœur. Elle s’amusa à l’appuyer contre sa poitrine et se lécha les lèvres inférieurs.

Halala, Humbeline, Humbeline… Je vois parfaitement qui tu es.

Ah oui ? Et je peux savoir qui vous êtes ?

Elle reposa l’épée sur son épaule gauche et regarda ses ongles, en se moquant volontairement d’elle.

Tss, tu es bien trop idiote pour me reconnaître. Moi en revanche, je te connais comme si je t’avais créé.

Mais qui pouvait-elle bien être ? Étais-ce la fille du diable ? Sœur Humbeline qui se posa mille est une question, voulait se relever, mais elle n’y arrivait pas, car la jeune femme le lui défendit.

Suis-moi, je vais te montrer qui je suis.

Non Humbeline, ne l’écoute pas…

Non, toi ne l’écoute pas Humbeline. Je peux parfaitement te montrer ma véritable nature.

Elle hésita jusqu’à ce que la vilaine créature qu’elle avait exactement vu sur la même fée, lui brandit son petit doigt pour qu’elle avance. Sans se contrôler, Sœur Humbeline avança, sans le vouloir et vola au-dessus du sol. La créature l’emmena derrière elle, jusqu’à un palais qui ressemblait à un temple d’Égypte. Elle vit avec stupéfaction d’autres âmes, recouvertes de noirceur avec des boulets, qui taillèrent des cailloux. Elles étaient toutes molles, et un liquide poisseux couler entre eux. La sorcière rit de leur malheur en poussant une âme.

Ôtez-vous de mon chemin, vilaines âmes !

Elles s’écartèrent sans en être consciente et s’avança en ordonnant toujours à l’âme de la jeune sœur, de venir dans son palais royal. À l’intérieur tout était gelé, même le sol. Des esclaves d’âmes s’étaient mises à genoux en la voyant et l’honorer. Puis, une âme qui était restée fidèle, l’invita à s’asseoir sur son trône. Elle avait claqué du doigt pour faire venir le jeune prêtre jusqu’ici, avec les mains liées de chaîne. Elle tapa dans ses mains pour que le frère Philémon vienne. Il apparu, toujours endormi, avec du ruban adhésif autour de sa bouche.

Tu crois que c’est le moment de le réveiller Delphin ?

Oh non ma reine, pas encore… Je crois qu’il est encore trop tôt…

Tu as bien raison, confirma-t-elle en s’asseyent sur son trône couvert de neige.

Sœur Humbeline qui était aussi attachée, se débattit pour s’en sortir, mais le prêtre lui avait raconté que ça ne servait à rien. Elle claqua des doigts et du feu apparut dans des petites soucoupes. Elle respira l’odeur humide et se décompressa, en se mettant au fond de son siège et but une coupe de champagne qui était servit par Delphin. Puis, elle sourit lorsqu’une âme se fit fouetter par ces horribles squelettes, qui leur obéissait au doigt et à l’œil.

Quand mon royaume sera étendu, j’en bâtirais d’autres pour que d’autres esclaves viennent à ma merci.

Tu n’as pas le droit de les contrôler !, avait crié le père Théophane.

Puis, un squelette vivant, lui avait donné un coup de fouet. Inquiète, la sœur voulut l’aider, mais elle fit avancer l'âme du père Théophane jusqu’à elle, pour discuter tranquillement avec Humbeline.

Allons mon père, calmez-vous, nous ne faisons que de nous amuser. Je vais d’abord m’occuper de cette pauvre petite jeune fille qui a sacrifié son âme pour le Seigneur.

Puis, elle gloussa en buvant d’une traite son verre.

Mais elle a oublié que j’étais là aussi et que j’ai le pouvoir de contrôler toutes vos peurs.

Outrée, la sœur remua la tête de droite à gauche.

Oh si ma sœur, je connais toutes vos peurs. Et comme vous pouvez le constater, je conserve toutes vos craintes dans des petits bocaux, avouait-elle en soulevant un verre en cristal ou en dessous, se cacher un petit cœur qui battait.

Elle vit dans le cœur de cette âme, un petit enfant de douze ans qui courait et s’amusait avec un ami. Elle sourit, jusqu’à ce qu’elle planta ses longs ongles dans le petit cœur qui battait très fort.

Comme c’est touchant, ce petit garçon a l’air d’être si heureux avec sa belle famille. Il rit, il chante, les oiseaux font cui-cui.

Je t’interdis de le toucher, répliqua le père.

Elle balaya sa main pour faire projeter l’âme de Théophane contre plusieurs murs de son palais et le remit à l’allée centrale.

Mais ce que vous ignoriez mon père, c’est que ce pauvre petit garçon a peur du noir. Alors pour le consoler, je vais lui en rajouter plus, s’amusa-t-elle en écrasant le pauvre petit cœur de l’âme, qui se mit à avoir du mal à battre.

L’âme du petit garçon commençait à souffrir. Du noir pompa tout le sang jusqu’à ce qu’il devienne un cœur de pierre. Puis, elle le fit éclater au sol et partit en mille petit bouts de verre. Le père avait crié, elle en avait rit très fort.

Bye bye jeune homme, tu auras peur toute ta vie !

Que voulez-vous ?, alerta la sœur, qui était détenue par deux squelettes.

Ce que je veux ? C’est de pouvoir contrôler toutes les âmes ma sœur ! Mais comme vous le pouvez constater, il ne me suffit pas que d’une toute petite peur. Non, il me faut une vrai peur. Comme celle du père Théophane, plaisanta-t-elle en descendant des marches.

Elle ordonna à Delphin de se rendre dans la grande bibliothèque congelée qui se situait derrière elle. Il fouilla les grandes étagères où plusieurs cœurs d’âmes étaient enlevés. Puis, il en choisi un, le posa sur un plateau et le lui tendit. Elle montra le cœur qui correspondait à la jeune sœur. Elle prit une grande respiration pour se concentrer.

Mmm, je sens, que vous avez peur d’aimer…

Ne l’écoutez pas Humbeline ! Elle va détruire votre cœur !

Je ne t’ai rien demandé !, s’énerva-t-elle en le faisant disparaître.

Mon père !

Restez tranquille ma sœur, je n’en ai pas fini avec vous… Où en étais-je ? Ah oui, à ça : la peur d’aimer. Oh… pauvre bichette… Elle a peur de ne pas aimer car elle a laissé son mari devant l’autel… Et elle a aussi peur de décevoir sa mère et sa grande sœur… Oui c’est ça, c’est cette peur qui vous empêche d’avancer…

Puis, elle glissa comme un reptilien pour se transformer en Raphaël. Elle reprit ses mimiques et changèrent de décors en se retrouvant hors du palais. Puis, il s’avança vers elle en prenant son poignet, elle commença à pousser un petit cri.

Comme ça tu m’as abandonné ?! Hein ? Tu m’as laissé TOUT seul devant l’autel alors que je t’aimais ! Tu penses que je t’ai trompé alors que c’est faux ! Moi je t’aimais Emma, tu étais tout mon monde ! Et tu as tout gâché en étant devenue sœur !, pleura-t-il.

Le cœur couvert de culpabilité, la sœur recula en s’en voulant terriblement.

Je, je suis désolée Rapha… Ce, ce n’était pas mon intention…

Maintenant je suis malheureux à cause de toi ! Ma vie n’a plus aucun sens ! Pourquoi est-ce que tu ne m’as rien dit hein ? Pourquoi ?!

Ma sœur, ne l’écoutez pas ! C’est un piège ! N’oubliez pas qu’il vous a trompé !

Paniquée, elle ne savait pas qui croire entre le fait que la sorcière qui contrôlait son fiancé, l’incarnait parfaitement bien et savait bien jouer sur les émotions. La sœur désirait pleurer, mais en se rappelant qu’il était en train de la manipulait, elle secoua la tête de droite à gauche.

N, non Rapha, tu, tu mens…

Non Emma, tu sais que tout ce que je te dis, c’est vrai et tu l’as longtemps cru.

Humbeline savait que ce qu’elle pensait de lui, était vrai, mais pourtant, elle n’avait jamais désiré voir la vérité. Elle avait longtemps vécu dans la culpabilité et la peur de ne pas aimer à nouveau… C’était sa plus grande peur… Puis, en se rappelant des paroles du prêtre, elle reprit son courage à deux mains, les larmes coulantes au visage.

C’est faux ! Parce que tu m’as trompé ! Ôtes-toi de là Satan et ne revient plus jamais !

La jeune femme qui avait reprit son apparence, remarqua que son plan avait échoué. Elle projeta l’âme de la sœur contre une parois et la plaça à côté du prêtre.

— On va procéder d’une autre manière.

Elle claqua du doigts et de nouveaux, trois nouvelles âmes firent leur apparition. Les deux religieux, surpris de voir qu’ils s’agissaient de Philémon, Coline, Joseph et Vincent, en eurent des nausées. Ils ne pouvaient pas parler, car elle les avait aussi ligoté les lèvres. Elle les réveillèrent en frappant dans ses mains et commença en premier, Philémon. Elle se transforma en Coline et joua parfaitement son rôle. Ils étaient tous les deux, de nouveau, dans un décors noir, sur un lac gelé. Philémon qui venait à peine de se réveiller, vit sa chère Coline et en eu des frissons. Pendant ce temps, la vrai Coline venait aussi de se réveiller. Elle vit la scène qui se déroulait entre elle et Philémon. Elle désirait le voir mais un mur transparent l’empêcha de s'en approcher. Elle se retourna et aperçut les deux religieux, ligotés. Elle se précipita vers eux en enlevant la bande adhésif.

Il faut prévenir Philémon que tout ceci est faux !, déclara la sœur.

Mais, mais comment ?! Il y a un mur qui nous en empêche !

Il faut prier pour que ça marche, confirma le prêtre.

Coline, surpris de le voir, voulait lui dire à quel point elle lui manquait, mais ce n’était pas trop le moment et se mirent à prier pour que Philémon s’en sorte.

Pendant ce temps, Philémon aperçut Coline s’approchait d’elle, en essayant de le séduire. Elle glissa le long de sa main son cou. Il en fut pétrifier de la tête au pied.

N’as-tu jamais songé à une vie de famille ?

Il déglutit, gêné. La vrai Coline qui voyait cette scène, en avait eu la bouche grande ouverte.

Je…

Halala, il fallait que Joseph soit à travers de ton chemin, tu ne lui en veux pas trop j’espère….

Je… je ne sais pas… Il, il a l’air d’être bien heureux avec elle…

Je peux lire dans ton regard que tu es jaloux de lui, n’est ce pas ?

Il se massa la nuque, très honteux.

Non, non, pas tant que ça…

Mais tu m’aimes, avoues que tu m’aimes !, s’exclama-t-elle en le tirant vers lui.

Il frissonna de la tête au pied lorsqu’elle commença à le caresser sous le menton. La vrai Coline, fut bouche-bée. Elle en avait les larmes aux yeux de voir toute cette scène.

O, oui… depuis qu’on se connaît.

Ce fut la goûte de trop qui débordait le vase, la vrai Coline frappa contre le mur en essayant de lui dire que ce n’était qu’un mirage ! Mais il n’écouta pas, en se laissant emporter dans son petit jeu.

Alors pourquoi tu ne m’as jamais avoué tes sentiments ? Mmm ? On aurait très bien fonder une famille, rien que toi et moi…

Le frère commença à pleurer, en secouant la tête.

Oui je l’avoue, si je m’étais pris plus tôt…

Coline commençait à crier en disant « non, c’est impossible… pas ça… ».

JE ne t’aime plus Phil ! Depuis le jour où Joseph m’a aimé. C’est lui qui a réussi à voler ton amour !, siffla-t-elle.

Philémon pleura toutes les larmes de son corps, en tombant au sol. Puis, elle se transforma en son père, qui lui fit trembler de la tête au pied.

Regarde, tu as peur que je t’abandonne de nouveau ! Alors vas-y, tremble ! Tremble mon fils !

Philémon qui avait très peur de son père, recula en se cognant contre la vitre. Il vit enfin Coline de l’autre côté, en entendant dire « Phil ! C’est faux ! Tout ça c’est faux ! Tu dois cesser de penser à ça ! », mais cela ne marchait pas car il commençait à devenir tout noir. Elle cria avec l’aide de sœur Humbeline et le père Théophane qui l’encouragèrent. Puis, soudain, Coline avait dit à travers la vitre « c’est faux Phil, je t’aime aussi… ». Ce fut un électrochoc dans l’âme du petit moine. Il se releva, et devenu tout noir, mais ce fut trop tard. Il commença à disparaître, en plaquant ses mains contre la vitre et dit « je suis désolé… » et partit. La jeune femme aux cheveux noirs rit, en disant « et de un » et fit de même en prenant Coline à part. Ainsi donc, elle avait échoué en voulant lui montrer qu’elle avait peur de la mort, mais Coline avait réussi avait succès, suivi de Joseph et de Vincent. Folle de rage, elle claqua du doigt en prenant le père Théophane avec elle.

Mon nom est la reine des angoisses, et j’arriverais tous à vous vaincre !

Elle disparu avec lui, en partant dans un grand tourbillon noir. Les quatre âmes qu’elle avait laissé, toussèrent, jusqu’à ce qu’ils ne virent plus rien.

La jeune sœur s’était réveillée en plein milieu de la nuit, avait enfilé une robe de chambre et avait toqué à la porte de Coline. Coline qui avait ouvert la porte, les larmes aux yeux, confirma qu’elle avait fait le même cauchemar qu’elle.

— Il faut impérativement que nous retournions en France pour sauver les deux prêtres.

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